Car c’est bien connu, les interprétations ouvertement hétérodoxes de Lapin, qui ne se cache aucunement de mépriser l’autorité de l’Écriture et d’attenter en pleine connaissance de cause, avec pleine advertance de la raison et de la volontè, aux enseignements de l’Église, surpassent celles de saint Augustin et de saint Thomas d’Aquin. À chacun ses autorités doctrinales…Merci à CocoLapin d'avoir remarqué la sollicitation un peu hâtive des propos du Seigneur par Saint-Augustin , tout Père de l'Eglise , évêque courageux et grand auteur latin qu'il fût.
La calomnie est avérée. Par delà la détestation qu’elle exprime, il semble que sa finalité objective fut d’obtenir le bannissement de l’odieux janséniste troublant la conscience des malheureux ayant l’éventuelle et déplorable faiblesse de le lire, car « certains liront probablement, hélas », au risque évident de sombrer dans le désespoir auquel je suis prétendument censé les conduire : « J’espère que les esprits en recherche qui viennent sur ce site en espérant y trouver des raisons de vivre et un chemin vers la vérité, ne s’attarderont pas à de pareils propos… menant un esprit normal au désespoir ». Que vous soyez au regret qu’on puisse me lire induit que vous voudriez qu’on ne me lise pas, et comment mieux qu’en obtenant mon bannissement au calomnieux motif d’un jansénisme conduisant au désespoir les malheureux qui me liraient. Ayant à vous le dire, je vous l’écrit en face, sans chercher à me cacher derrière vos ridicules et coutumiers préambules aux termes desquels vous ne parlerez pas de qui vous allez parler… Mais pour ne pas vous laisser la pénible impression d’une réponse excessivement polémique à votre accusation ô combien polémique, je n’ai strictement aucune animosité à votre personne.Je n'en aurais pas été capable et du reste, une information venant d'un individu comme moi, connu pour son délire pompeusement subjectif- et calomniateur de surcroit- ,n'aurait eu aucun intérêt .
Les jansénistes sont à la droite des thomistes, je suis à leur gauche… il ne suffit pas de s’opposer à la présomption balthasarienne d’aujourd’hui pour prôner le désespoir janséniste d’autrefois… S vous me voyez tant réaffirmer la vindicte, c’est qu’elle est aujourd’hui niée par ceux nombreux, dont vous êtes, ayant sombré dans une fausse conception de l’amour divin et de sa miséricorde ; comme vous me verriez réaffirmer avec autant de force et de constance la miséricorde si elle était aujourd’hui niée comme elle le fut jadis. À chaque époque sa déviance, à chaque déviance son remède… La déviance d’aujourd’hui c’est, pour reprendre l’expression de ChristianK, la ridiculisation du catholicisme par la cuculisation des esprits…
Il est surtout patent que ni saint Augustin ni saint Thomas d’Aquin n’étaient calvinistes ou jansénistes. Conséquemment patent que vous n’avez pas craint de vous livrer à la calomnie en affirmant que le site serait devenu « un réceptacle de la pensée théologique janséniste la plus radicale » au motif que j’y affirme : (1) que le Dieu des miséricordes est le Dieu des vengeances ; (2) que selon le ratio donné par saint Matthieu en un texte (Mt. VII, 13-14) divinement inspiré dont le sens obvie est et ne peut qu’être celui qu’en donne saint Augustin (Sermon CXI) : peu seront sauvés et beaucoup seront damnés.ll est en tous cas patent que certains des écrits de l'évêque d'Hippone purent alimenter ce qui s'appela de longs siècles plus tard ,le jansénisme (après avoir nourri la théologie de la prédestination calviniste,bien malgré lui) .
Car comme vous le fait remarquer Altior, quand Dieu nous dit : « combien étroite la porte et resserré le chemin menant à la vie, et peu nombreux sont ceux qui les trouvent [« les » : traduction littérale du grec donnée au Nouveau Testament interlinéaire Grec / Français], que dit-il d’autre que ceux qui franchiront la porte du Ciel seront peu nombreux comparativement à ceux qui franchiront la porte de l’Enfer. La porte du Ciel est étroite car elle est au terme d’un sentier étroit, lequel est étroit car peu y persévèrent jusqu’à la fin. De sorte que si, par hypothèse, l’ouvrier de la dernière heure ne s’engage sur l’étroit sentier qu’à l’ultime fin de sa vie pour y mourir en état de grâce, il sera de ceux peu nombreux ayant cheminé, fut-ce un bref et dernier instant, sur le sentier aboutissant au Ciel ; là où tout ceux qui, après y avoir marché, s’en sont détournés, pour rejoindre ceux marchant dans la large voie de la perdition jusqu’à mourir en état de péché mortel, feront partie non du peu mais du beaucoup finissant en Enfer. Et d’ailleurs, s’il en était autrement, si le ratio était inversé, la porte du salut devrait être large, et resserrée la porte de la perdition, ce qui est l’exacte inverse de ce qui nous est formellement révélé. Et si enfin, par apocatastase, l’Enfer devait progressivement se vider de ses damnés, ce malgré que les damnés soient torturès de peines éternelles, qui par définition ne cesseront pas, ne serait qu’une seule porte, celle du Ciel, là où le Christ nous dit qu’il en est deux.
Que saint Grégoire de Nysse ait été contaminé par l’origénisme n’obstacle pas que l’Église ait condamné Origène et l’origénisme.Il est clair que tous ceux qui penchent vers le jansénisme depuis le XVIIè siècle se réfèrent uniquement à lui parmi les Pères de l'Eglise quand il s'agit du problème du salut. Jamais ils ne citeront les Pères cappadociens par exemple et singulièrement Grégoire de Nysse ,dont les réflexions sur l'apocatastase (le rétablissement de toutes choses dans leur état de grâce initial) furent étudiés entre autres par le cardinal Daniélou. On a beaucoup discuté sur l'étendue de cette notion chez Grégoire de Nysse et bien des interprétations seraient possibles apparemment, plutôt dans le sens d'un enfer que l'on dirait "peu peuplé",ce qui était aussi l'intuition du grand théologien du siècle dernier qu'était Hans Urs von Balthazar, plusieurs fois mentionné en mauvaise part dans certains posts relatifs à ces sujets. La vérité est que ces mystères nous dépassent,théologiens compris et que la prudence s'impose.
- 1. Condamnation d’Origène par un synode alexandrin tenu vers 400 par le patriarche d’Alexandrie Théophile, notifiée dans une synodique aux évêques de Syrie et de Palestine, laquelle lui reproche, outre des erreurs christologiques, ses doctrines de la catastase et de l’apocastase. En septembre 400, en un synode tenu à Jérusalem, les évêques de Palestine répondent à la lettre synodale d’Alexandrie en souscrivant à ses condamnations. Sur tout ceci voyez saint Jérôme, Épîtres XCII à XCIV. La synodique fut aussi envoyée à Rome au pape Anastase I, qui souscrivit à la condamnation d’Origène et la communiqua aux évêques d’Italie.
- 2. Les doctrines d’Origène furent anathématisées en 542 par un synode tenu par le patriarche d’Antioche.
- 3. Origène et l’origênisme furent condamnés, à l’instigation de l’empereur Justinien, au synode de Constantinople de 543. Il y a neuf (Denzinger) ou dix (Mansi) anathématismes. Le neuvième condamne l’apocatastase : « Si quelqu'un dit ou pense que le châtiment des démons et des impies est temporaire, et qu'il prendra fin après un certain temps, ou bien qu'il y aura restauration des démons et des impies : qu'il soit anathème. » Les autres patriarches signèrent le document. Liberatus, Brevarium, P.L., t. lxxxviii, col. 1046 et Cassiodore, Institutions, P.L, t. lxx, col. 1111 témoignent de sa réception par le pape Vigile.
- 4. Les doctrines d’Origène furent anathématisées en 553 par les 152 pères conciliaires du Concile Œcuménique de Constantinople II. Mais il importe ici de faire une distinction. Les pères conciliaires ont signé deux documents. Le premier est celui des quinze anathématismes frappant l’origénisme. Le quinzième condamne l’apocatastase : « Quiconque dit que la vie des esprits sera la même qu’ils avaient avant leur chute et leur dêchêance, de sorte que la fin et le commencement soient pareils, et que la fin sera la mesure du commencement : qu’il soit anathème . » Le second est celui des 14 anathématismes frappant diverses erreurs christologiques (condamnation des Trois-Chapitres). Le onzième anathématise Origène : « Si quelqu'un n'anathématise pas Arius, Eunome, Macédonius, Apollinaire, Nestorius, Eutychès et Origène ainsi que leurs écrits impies, et tous les autres hérétiques condamnés et anathématisés par la sainte Eglise catholique et apostolique et les quatre saints conciles susdits, ainsi que tous ceux qui ont tenu ou tiennent des opinions semblables à celles des hérétiques susdits et qui ont persisté jusqu'à la mort dans leur propre impiété : qu'un tel homme soit anathème. Valeur respective des deux documents. Les anathématismes du second document engagent l’infaillibilité de l’Église. Mais ceux du premier document ne l’engagent pas malgré qu’approuvés par Vigile, parce qu’il a été voté par les pères avant que le concile débuta officiellement comme œcuménique. Le premier document émane donc d’un concile provincial, non d’un concile général.
- 5. Ces conciles signent l’arrêt de mort de l’origénisme, qui disparaît à la fin du VIè..
- « Par cette constitution qui restera à jamais en vigueur, et en vertu de l'autorité apostolique… nous définissons que, selon la disposition générale de Dieu, les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent aussitôt après leur mort en enfer, où elles sont tourmentées de peines éternelles, et que néanmoins au jour du jugement tous les hommes comparaîtront avec leurs corps "devant le tribunal du Christ" pour rendre compte de leurs actes personnels, "afin que chacun reçoive le salaire de ce qu'il aura fait pendant qu'il était dans son corps, soit en bien, soit en mal". »
Que le Christ fut, en son humanité, affligé par la corruption du monde qu’il venait sauver, c’est indéniable. Que la Passion du Christ fut pour le salut de tous, c’est indéniable. Que l’application des mérites de sa Passion ne soit que pour certains, c’est tout autant indéniable.Vous citez Saint matthieu qui semble apporter beaucoup d'eau à la thèse d'un enfer très plein; "large est la porte, et spacieuse la voie qui conduit à la perdition, et nombreux sont ceux qui y passent ; car étroite est la porte, et resserrée la voie qui conduit à la vie, et il en est peu qui la trouvent ! " (Mt 7 : 13:14)". Une question m'interroge , dont j'ignore si elle fut traitée par les Pères et Docteurs de l'Eglise au fil du temps:, ces paroles du Christ résonnent comme une constatation teintée de tristesse, presque d'amertume, de la part du Sauveur .Elle réflète peut-être avant tout la réalité spirituelle d'avant la Rédemption . Car enfin à quoi aurait servi l'évènement inoui,unique et si douloureux de la Passion du Fils de Dieu s'il ne s'agissait que de sauver une petite partie de l'humanité que cette Passion entendait sauver largement ou totalement ?
- « J'exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, 4qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. » (I Tim. II, 1-6).
- « J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole. Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m'as donné vient de toi. Car je leur ai donné les paroles que tu m'as données; et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé. C'est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi ; et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux.Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous. Lorsque j'étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai gardé ceux que tu m'as donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie. (Jn. XVII, 6-12).
- « Mais, bien que lui soit "mort pour tous" (II Cor. V, 15), tous cependant ne reçoivent pas le bienfait de sa mort. mais ceux-là seulement auxquels le mérite de sa Passion est communiqué. En effet, de même qu'en toute vérité les hommes ne naîtraient pas injustes s'ils ne naissaient de la descendance issue corporellement d'Adam, puisque, quand ils sont conçus, ils contractent une injustice personnelle par le fait qu'ils descendent corporellement de lui, de même ils ne seraient jamais justifiés s'ils ne renaissaient pas dans le Christ , puisque, grâce à cette renaissance, leur est accordé par le mérite de sa Passion la grâce par laquelle ils deviennent justes. Pour ce bienfait l'Apôtre nous exhorte à toujours "rendre grâce au Père qui nous a rendus dignes d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière et nous a arrachés à la puissance des ténèbres et transférés dans le Royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la Rédemption et la rémission des péchés" (Col. I, 12-14). » Concile Œcuménique de Trente, Décret sur la justification, chapitre 3.
- « Personne non plus, aussi longtemps qu'il vit dans la condition mortelle, ne doit présumer du mystère caché de la prédestination divine qu'il déclare avec certitude qu'il est absolument du nombre des prédestinés, comme s'il était vrai qu'une fois justifié ou bien il ne puisse plus pécher ou bien, s'il venait à pécher, il doive se promettre une repentance certaine. Car, à moins d'une révélation spéciale, on ne peut savoir ceux que Dieu s'est choisis. » Concile Œcuménique de Trente, Décret sur la justification, chapitre 12.