Cher Pierrot2,
La Providence vous a fait trouver une croix des plus lourdes semble-t-il, et donc une occasion de sanctification par la patience, la prière et la fidélité au sacrement de votre mariage. Il ne faudrait pas qu'à cette croix s'ajoute celle d'avoir à lutter contre le démon qui tente de vous faire penser que votre femme est un obstacle. Au contraire, elle est votre trésor, car le désir que vous avez pour sa conversion va vous obliger à redoubler d'amour pour le Christ.
C'est parce que votre amour pour le Seigneur est premier que vous allez pouvoir trouver en Lui les ressources pour aimer votre femme d'une façon peut-être moins romantique et émotionnelle que vous l'auriez souhaité : l'émotion n'a que peu à voir avec la véritable fidélité. Il nous faut de la virilité et du courage, à nous croyants, Dieu et votre femme méritent bien cet élan. Pour l'amour de Dieu il faut endurer et vous rappeler que les petits dégoûts humains ne sont que fétus de paille passagers au regard de la foi.
Si vous attendez que votre prochain soit aimable pour l'aimer, vous n'êtes pas sorti de l'auberge. Il n'y a, de plus, aucun rapport entre le fait que vous ayez rencontré votre épouse en contexte non croyant et le fait qu'elle a bel et bien été placée sur votre chemin par Dieu, car ce n'est pas à nous de choisir Ses voies. Parfois aussi, du mal Il arrive non pas à faire un bien, mais à en faire sortir, émaner, un bien encore plus grand. De la boue il fait sortir des trésors.
Vous dites que vous êtes écœuré d'avoir vu votre femme examinée par un gynocologue mâle, mais vous-même, que faisiez-vous dans cette pièce ? On voit que le mâlin mettra à profit les plus petites voies pour diviser et saccager à bas bruit. Vous dites que votre femme est impie, son comportement connoté par vous comme impudique est-il alors étonnant ? Où est la cohérence de vous en offusquer alors qu'elle n'est pas encore convertie ?
Si vous vous sentez dispersé la plupart du temps, c'est que ce que vous vivez n'est pas l'œuvre de Dieu mais du diable. Faites de toute votre âme ce que vous avez à faire - votre devoir d'état d'époux et de prière - et ne vous occupez pas du reste. Vous verrez que la confiance en Dieu est à ce prix, et que c'est en faisant son devoir de croyant dans l'abandon à Dieu que la paix du Seigneur nous inonde au milieu des difficultés. Si vous activez cette simplicité fidèle, vous verrez que le sort de votre épouse ne dépend pas de vous ; et si elle ne trouve pas l'ouverture vers Dieu, c'est une histoire entre son âme et Dieu. Le rique de la perdre dans l'éternité peut être douloureux certes, et il est naturel que vous souhaitiez son salut, mais si cela vous mène au désordre extérieur et intérieur, c'est aussi vous que vous risquez de perdre.
Comme Christophe, je suis nâvrée d'employer ce ton peu amène, mais j'ai l'impression que vous vous laissez peu à peu pénétrer par un travail de sape qui sent un peu le soufre. Votre femme est actuellement votre croix dites-vous, quel catholique seriez-vous si vous refusiez de la porter ? C'est à ce prix douloureux que vous aurez une chance de collaborer avec Notre Seigneur pour convertir cette femme fragile.
Nous sommes avec vous, en union de prières.