Fée Violine a écrit : ↑dim. 16 juil. 2017, 18:45
Bien d'accord avec toi, Kerniou !
Je crois que le renouveau liturgique a précédé le Concile, j'ai vaguement lu ça quelque part mais je n'en sais pas plus...
C'est vrai, mais on peut légitimement déconnecter les velléités du
mouvement liturgique du début du 20ème siècle avec ce que l'on voit aujourd'hui dans les paroisses. Le
mouvement liturgique avait pour objectifs, pêle-mêle, la qualité des rites liturgiques, un plus vaste enseignement de la liturgie pour les clercs et les laïcs, la revalorisation du chant grégorien, le retour à une esthétique prébaroque et la participation active des fidèle (permise par leur plus grande connaissance de la liturgie).
La paroisse ordinaire, "lambda", française aujourd'hui, en général, ne peut se vanter d'une extraordinaire qualité rituelle (l'adjectif "rituel" étant déjà vu comme étrange et suranné), ni d'une grande culture liturgique que ce soit pour les clercs - à qui on n'apprend littéralement pas à dire la messe dans un séminaire comme paris - ou pour les laïcs ; on ne peut pas dire que le chant grégorien y soit mis à l'honneur, ni que le poncho en polyester du célébrant évoque l'esthétique néo-médiévale si prisée par le
mouvement.
Bon, par contre on a définitivement abandonné les dévotions extra-liturgiques, ce qui est tout à fait dans la ligne des réformateurs d'avant de Concile.
Je rebondit d'ailleurs là-dessus pour dire que
Sacrosanctum Concilium, est, à bien des égards, le couronnement du mouvement liturgique, sa canonisation par l'Eglise. Et que toute la problématique de ce texte est qu'il n'a, je crois, pas été mis en action. On est donc, en ce début de 21ème siècle, pris entre une Messe irréformé - la messe tridentine - et une messe mal-réformée - la messe de Paul VI telle qu'on la trouve dans la majorité des paroisses française. La messe de Sacrostanctum Concilium, à ce stade, est encore un mirage, même si elle a quelques échos dans certaines célébrations tridentines très imprégnées du mouvement liturgique (les tradis célèbrent aujourd'hui la messe très bien dans leur ensemble, avec beaucoup de soin et une certaine érudition liturgique, avec chants grégoriens et parfois - trop rarement - des ornements non-tridentins) et dans certaines messes de Paul VI imprégnées d'herméneutique de continuité, comme les célébrations des monastères français type Solesme.
En tout cas je vois mal comment
SC ne serait plus d'actualité. Que la FERM ait besoin de réforme est, à mes yeux, évidents. Que la FORM ait besoin d'un esprit plus authentiquement liturgique l'est tout autant. Pour l'une comme pour l'autre, on peut dire que l'objectif est de tendre vers
SC. C'est d'autant plus évident que
SC a généralement le plébiscite de tout le monde ; les uns y voient un textes profondément traditionnel, qui parle de rite, de sacré, de latin et de grégorien ; les autres y voient le grand texte liturgique du Concile, le point de départ d'une juste réforme. Et les deux ont en quelque sorte raison. Ce plébiscite est une saine base pour penser ensemble la Sainte liturgie aujourd'hui.
Mon gain d'sel.
Héraclius -