(continuation)
Parce que la nouvelle messe « s’éloigne de façon impressionnante de la théologie catholique de la Sainte Messe, telle qu’elle a été formulée à la XXIIème session du Concile de Trente » qui, en fixant les « canons », a fourni une « barrière insurmontable pour toute hérésie qui s’attaquerait à l’intégrité des Saints Mystères. »
De nouveau, nous avons ici une affirmation vague. Kant disait qu'il y a deux sortes de propositions: les proposition d'existence et les proposition de valeur. Ici, nous avons, en réalité, une proposition de valeur qui est cachée sous l'apparence d'une proposition d'existence. Néanmoins, je suis d'accord que la Canon traditionnel reflète mieux la théologie catholique et particulièrement le caractère sacrificiel de la Sainte Messe et la présence réelle. Seulement, pour la plupart...il est dit en secret. Les fidèles n'entendent rien ou ils entendent la chorale en cas de Missa Cantata. Du point de vu d'un fidèle lambda et de ce que ses oreilles entendent à la Messe, la comparaison usus antiquior/novus ordo c'est comparer rien à quelque chose. Oui, on peut bien argumenter que le mystère du silence au moment suprême de la Messe est bien une façon de parler, pas aux oreilles, mais au cœur. C'est un argument fort, mais c'est une toute autre question.
Parce que la différence entre les deux messes n’est pas purement de détail ou de simple modification de cérémonie, mais « tant de choses éternelles s’y trouvent reléguées à une place mineure (dans la nouvelle messe), – pour autant qu’elles y trouvent encore une place. »
Oui, ici je suis entièrement d'accord. La place des Anges, des Saints, et encore d'autres choses sont un peu cachées dans la nouvelle Messe. C'est un aspect de ce mouvement «anti-tridentine» qui a amené des uns à parler, avec certaine justesse je trouve, de la «protéstantisation» de la Messe.
Parce que les « récentes réformes ont suffisamment démontré que de nouveaux changements dans la liturgie ne pourront pas se faire sans conduire au désarroi le plus total des fidèles qui déjà manifestent des signes de troubles et de diminution de la foi.
Parce qu’en des temps de confusion tels que les nôtres, nous sommes guidés par les paroles de Notre-Seigneur : « Vous les connaîtrez à leurs fruits ».
Les fruits de la nouvelle messe sont : une baisse de 30% dans l’assistance à la messe du dimanche aux USA (NY Times 24/5/75), 43% de baisse en France (cardinal Marty), 50% de baisse en Hollande (NY Times 5/1/76).
Parce que « dans la meilleure part du clergé le résultat pratique (de la nouvelle messe) est une torturante crise de conscience… »*.
Parce que, moins de 7 ans après l’introduction de la nouvelle messe, les prêtres dans le monde sont passés de 413’438 à 243’307 … une baisse de près de 50% ! (Statistiques du Saint-Siège).
Oui, les statistique sont là, mais le problème de toute la science statistique est qu'elle met bien en lumière les corrélations, mais mal en lumière les causalités.
Parce que « les raisons pastorales avancées pour justifier une telle rupture avec la tradition… ne nous semblent pas suffisantes. »
D'accord. Le souci de l'Église ne doit pas être de dire ce que les gens veulent entendre, mais de transmettre ce qu'elle a reçu. Les vérités de Dieu, à la différance des vérités des hommes, ont en elles-mêmes une puissance d'attirer.
Parce que la nouvelle messe ne manifeste pas la foi dans la présence réelle de Notre-Seigneur, la messe traditionnelle la manifeste sans équivoque.
Parce que la nouvelle messe établit une confusion entre la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie et sa présence MYSTIQUE parmi nous (se rapprochant de la doctrine protestante).
D'accord, déjà mentionné.
Parce que la nouvelle messe brouille ce qui devrait être une différence bien marquée entre le sacerdoce hiérarchique et le sacerdoce commun des fidèles (comme le fait le protestantisme).
50 % d'accord. Le reste vient du constat que cette confusion entre prêtrise sacerdotale et prêtrise commune ne vient pas tant du texte du Novus Ordo que de la manière abusive dans laquelle elle est, le plus souvent, officiée.
Parce que la nouvelle messe favorise la théorie hérétique que c’est la FOI du peuple et non LES PAROLES DU PRÊTRE qui rend le Christ présent dans l’Eucharistie.
Pas d'accord. En quoi favoriserait-elle cette hérésie ? Pas de prêtre, pas de Sacrement, même les catholiques modernistes doivent être d'accord avec ça, car sinon ils ne sont plus catholiques.
Parce que l’insertion de la « Prière des fidèles » luthérienne dans la nouvelle messe suit et met en avant l’erreur que tous les fidèles sont des prêtres.
Pas d'accord. Elle fait partie de la «Messe de la Parole» non pas de la Messe Sacrificielle. Ce n'est pas un Canon parallèle, pour ainsi dire.
Parce que la nouvelle messe supprime le Confiteor du prêtre – le rend collectif avec le peuple -, promouvant ainsi le refus de Luther d’accepter l’enseignement catholique selon lequel le prêtre est juge, témoin et intercesseur avec Dieu.
D'accord, surtout sur le fait que le «Confiteor», même comme ça, en collectif avec le peuple est devenu optionnel.
Parce que la nouvelle messe nous donne à entendre que le peuple concélèbre avec le prêtre, ce qui va à l’encontre de la théologie catholique !
Personnellement, je n'ai pas le sentiment que c'est moi qui fais la Messe, mais il se peut que ça soit une source de confusion. De nos jours, une Messe dans laquelle le prêtre est seul est découragée, mais pas interdite. Le prêtre et non pas le peuple fait la Messe, cela reste claire, j'espère, même pour les novusordistes les plus acharnés contre la tradition.
Parce que six ministres protestants ont collaboré à l’élaboration de la nouvelle messe : George, Jasper, Shepher, Kunneth, Smith et Thurian.
Oui, c'est une particularité, voire une curiosité du dernier Concile. Toutefois, un Concile est censé de concilier, non ? Et puis, on a dans cette phrase une demi-vérité: ces protestants (dont Thurian deviendra catholique; ou presque: enfin, religion Taizé) ont été des observateurs sans droit de vote au Concile, mais n'ont pas collaboré à la nouvelle Messe, puisque la nouvelle Messe a été rédigé deux ans après la fermeture du Concile. La vraie Messe pendant tout les travaux du Concile Vatican II a été la Messe tridentine.
Parce que de même que Luther a supprimé l’offertoire – parce qu’il exprimait très clairement le caractère sacrificiel et propitiatoire de la messe – de même les inventeurs de la nouvelle messe l’ont supprimé, le réduisant à une simple préparation des oblats.
Eh bien, l'Offertoire est bien là, dans la nouvelle Messe aussi.
Parce qu’on en a retiré suffisamment de théologie catholique que lesprotestants peuvent utiliser le texte de la nouvelle messe sans difficulté, tout en gardant leur antipathie pour la véritable Église Catholique romaine.
Je doute qu'ils utilisent la nouvelle Messe. Ce que j'aime chez les protestants c'est qu'ils sont plus catholiques que la plupart des catholiques. On le voit bien sur ce forum aussi.
Le ministre protestant Thurian (co-consulteur pour le projet de la nouvelle messe) a dit qu’un fruit de la nouvelle messe « sera peut-être que des communautés non-catholiques pourront célébrer la Cène du Seigneur en utilisant les mêmes prières que l’Eglise catholique. » (La Croix, 4/30/69)
Si c'est comme ça, je ne trouve aucun inconveniant, par contre, je me réjouis. Mais j'en ai marre de toutes les promesses que le mouvement oecuméniste fait depuis déjà des dizaine d'années, je ne vois pas de progrès.
Parce que le ton narratif de la consécration dans la nouvelle messe implique que c’est seulement un mémorial et non un vrai sacrifice (thèse protestante).
Vrai. Si on met en face les deux textes on se rend vite compte que c'est vrai. Néanmoins, comme déjà dit, les mots de la consécration dans la Messe tridentines n'existent pas pour le commun des mortels.
Parce que par de graves omissions, la nouvelle messe nous amène à croire que c’est seulement un repas (doctrine protestante) et non pas un sacrifice pour la rémission des péchés (doctrine catholique).
Oui, d'accord, voir plus haut. J'ai appris dans les cours de vente qu'on doit décomposer un avantage d'un produit dans deux avantages différents, pour que le pauvre client croit qu'il achète un produit deux fois avantageux. J'aperçois la même technique dans ce texte, car il a parlé déjà de ça sous une autre forme.
Parce que les changements tels que : la table au lieu de l’autel, l’orientation face au peuple au lieu du tabernacle ; la communion dans la main, etc. accentuent des doctrines protestantes
Tout à fais d'accord, mais cela n'a rien à voir avec Novus Ordo. Si quelqu'un me montre où c'est écrit dans ce Missel que le prêtre doit rester dos à l'autel et face à une table, où c'est écrit qu'il doit distribuer le Très Saint Corps comme les four secs, je promet de manger ce nouveau Missel page par page et de dire à la fin, de façon publique, qu'il a été très bon.
(par ex. la messe n’est qu’un repas ; le prêtre n’est qu’un président de l’assemblée ; l’Eucharistie N’EST pas le Corps, le Sang, l’âme et la divinité de Jésus-Christ, mais simplement un morceau de pain, etc.)
Parce que les protestants eux-mêmes ont dit :
« les nouvelles prières eucharistiques catholiques ont abandonné la fausse (sic) perspective d’un sacrifice offert à Dieu ». (La Croix, 10/12/69)
Mais peu importe ce que «les protestants» (qui ? cette manque de précision est tout sauf traditionnelle!) disent dans ce quotidien édité par une entreprise privé qui n'a rien de catholique.
Parce que nous sommes confrontés avec le dilemme :
soit nous devenons protestants en rendant un culte avec la nouvelle messe,
soit nous préservons la foi catholique en adhérant fidèlement à la messe traditionnelle, la messe de toujours.
C'est une mauvaise manière de mettre les deux Messes face à face en terme de «soit-soit». Ce texte me parait venu de quelqu'un qui n'est pas tout à fait catholique. En réalité, dans la Sainte Église en rite latin de nos jours il y a deux formes de Messe: une forme (que je préfère personnellement) qui exprime mieux que l'autre: le caractère sacrificiel de l'Eucharistie, le caractère hierarchique de l'Église, le fait que la Messe est une chose vers le haut et non à l'horizontale, le caractère pèlerin de l'Église terrestre, le scandale et le rejet du péché, la majesté de Dieu, le culte des Saints, l'unité avec ceux qui ont été avant nous, le fait que l'adressant de la Messe est Dieu le Père et non pas Dieu le Fils, le mystère de la foi y compris dans le silence, le sens du sacré et la différence entre sacre et profane, l'existence du péché originel, la présence des anges et la communion avec. Oui, je suis d'accord avec tout ça et c'est pourquoi je recommande cette forme de Messe à tous ceux qui veulent approfondir la foi, à tous ceux qui veulent vivre la foi par jour le jour. Mais, d'ici, aller jusqu'à considérer la nouvelle Messe comme protestante hérétique, voilà un pas que je ne ferai pas.
J'arrête ici cette analyse sur un texte qui mélange des vérités et des faussetés, des matières de constat objectif avec du subjectivisme et de la sensation. Un texte plutôt mauvais, à mon avis, qui ne satisfait pas la rigueur d'un texte théologique traditionnel.
Finalement, une Messe approuvé par l'Église est une Messe que je dois approuver aussi. Une formule liturgique dans laquelle le Pape croit est une formule dans laquelle je crois aussi. C'est surtout ça ne pas tomber dans le protestantisme, c'est surtout ça la tradition catholique, la vraie, la vivante et Benoît XVI l'a dit mieux que je ne le puisse faire.