Fée Violine a écrit :Phil a écrit :Pour moi la théorie de l'évolution et la croyance peuvent vivre ensemble. Comme expliqué, il y a de nombreuses zones d'ombres qu'aujourd'hui la science n'éclaire pas , et il est compréhensible que la Foi prenne le relais.
Vous pensez donc que la foi sert de bouche-trou à la science, vous confondez avec la superstition !
Le dialogue semble difficile...
Mais, il permet de préciser utilement le rapport de la science à la foi.
La foi ne peut pas servir de bouche-trou à la science puisqu’elle ne se base pas uniquement sur une démarche de type scientifique, même si la foi tient compte des connaissances scientifiques et de la démarche scientifique lorsqu’elle concerne des faits de la réalité concrète historique ou biologique.
Est-ce que la foi prend le relais pour les « nombreuses zones d’ombre qu’aujourd’hui la science n’éclaire pas » ? Si par le mot « aujourd’hui » il est considéré qu’il s’agit de faits que la science a la capacité de connaître dans le futur, il faut respecter la démarche scientifique. Mais, si l’on considère de manière plus générale tout le réel qui dépasse ce que la science peut éclairer, alors oui, on peut dire que la foi prend le relais au-delà des limites de la science, sans tomber dans la superstition, s’il est bien clair qu’elle ne fait pas de la science, qu’elle n’est pas un bouche-trou scientifique et qu’elle respecte les connaissances raisonnablement certaines de la science.
La science a un domaine d’investigation limité à ce que le cerveau humain peut objectivement observer et analyser. Au-delà, par exemple lorsqu’il s’agit des réalités spirituelles ou de l’existence d’une personne dans une autre réalité que celle que notre cerveau terrestre peut percevoir, la foi permet, en effet, d’avoir des convictions au-delà des limites de la science, sans contradiction avec elle.
Nous sommes tous d’accord ici pour penser que « la théorie de l’évolution et la croyance peuvent vivre ensemble ».
Phil a écrit :ce qui pour moi est sûr, est que l'Homme n'est pas apparu sur terre d'un claquement de doigt dans une forme à peu près identique à celle que nous connaissons maintenant.
Nous sommes bien d’accord.
Fée Violine a écrit :Phil a écrit :@fée Violine,
Malheureusement , les créationnistes sont (d'après ce que j'ai pu lire) plutôt, voire essentiellement, catholiques.
(p-e pas sur ce forum, et encore)
Plaît-il?
Les créationnistes sont des fondamentalistes américains
S’il est exact que le créationnisme vise la lecture littérale de certains protestants de la tendance des fondamentalistes américains, je partage cependant le sentiment que de nombreux catholiques restent influencés par cette perspective.
Combien admettent, en effet, qu’Adam et Eve ont été créés avec un corps issu de l’évolution qui leur a été donné, comme pour toute créature vivante sur la terre, par des géniteurs terrestres ?
Je ne connais aucun catholique qui pense qu’il y avait des humains avec une âme immortelle il y a un milliard d’années ou du temps des dinosaures. Mais, dès qu’il s’agit de préciser comment, dans le cours de l’histoire, il y a eu une survenance d’êtres capables de partager la vie éternelle de Dieu, beaucoup hésitent à admettre une création dans le cours de l’évolution que la science décrit approximativement, avec un corps façonné au cours de cette évolution depuis le big bang.
Il reste une crainte de nier clairement une création en « claquement de doigts » pour reprendre l’expression de Phil. Devant les évidences de la science, beaucoup choisissent un silence prudent.
J’espère que ce silence ne durera plus longtemps et qu’à la lumière de l’Evangile, en prenant le relais dans la zone d’ombre que la science ne peut explorer (pour reprendre ici encore l’expression de Phil qui me convient avec les réserves nécessaires de Fée Violine), la foi du plus grand nombre admettra qu’il y a eu deux créations nouvelles dans le cours de l’histoire des hominidés.
La seconde (qui éclaire la première) s’est produite il y a deux mille ans. Du point de vue scientifique, il n’y a qu’un fait apparemment banal : une femme a donné naissance à un fils. Dans la zone d’ombre que la science ne peut explorer, le chrétien annonce qu’un être qui existait déjà en dehors du temps est entré dans la réalité terrestre et est devenu cet enfant par une conception extraordinaire.
Dans un passé plus lointain, il y a eu un autre fait apparemment banal : des hominidés ont engendré un homme et une femme qui sont des ancêtres directs de tous les humains d’aujourd’hui. Dans la zone d’ombre que la science ne peut explorer, le chrétien peut croire que cet homme et cette femme ont été façonnés en êtres nouveaux dotés d’une vie nouvelle capable de vivre au-delà des limites physiques de leur corps et que cette vie nouvelle, dont la caractéristique nouvelle échappe à la science, a été transmise à tous leurs descendants.
Il n’y a ici rien de contraire à la science, ni aucun bouche-trou pour les nombreuses questions scientifiques qui subsistent dans les théories de l’évolution et qui ne concernent que le corps.