Je viens de parcourir ce sujet développé de manière remarquable.
Je peux comprendre le caractère irritant que ce type de réflexion fondamentale peut présenter, mais c’est cependant très important pour pouvoir présenter la foi de manière intelligente et raisonnable, ce qui peut lever des obstacles pour certains et consolider la foi de tous.
Nous ne pouvons pas répondre à tout, mais notre foi est raisonnable et elle peut nous permettre de dialoguer avec toute personne de bonne volonté sur les questions essentielles de ce qu’est la vie, un homme, l’éternité, la vie éternelle, la communion avec Dieu… etc.
Athées ou croyants, la question de nos origines est d’un intérêt commun et c’est un bon terrain pour évoquer notre foi en se dégageant des caricatures trop souvent rencontrées sous les termes de créationnisme, d’évolutionnisme, de concordisme, de fondamentalisme, … etc.
Que tous ces termes ne nous découragent pas de continuer à réfléchir et à méditer les questions en cause !
Dans d’autres sous-forums, j’ai déjà développé beaucoup de réflexions qui m’amènent, par rapport à la science, au résumé suivant :
Le récit d’Adam et Eve nous indique que tout humain descend d’un même couple originel.
La définition des premiers humains, comme image et à la ressemblance de Dieu, se réfère en partie à une création matérielle, mais aussi à une création spirituelle. Il est donc vain de chercher dans la science le début de l’humanité, puisque la science ne peut pas observer la réalité spirituelle.
A un moment, des personnes capables de franchir les limites matérielles et de vivre éternellement avec Dieu, en communion spirituelle avec Lui, ont été créées. Avant cette création des humains, il n’existait que des créatures vivantes sans cesse renouvelées naturellement par la mort, mais sans persistance d’une même personne. Seul l’humain a reçu la capacité de subsister comme personne, malgré et à travers la mort naturelle.
Adam et Eve ont des parents et des cousins pré-humains. Il ne s’agit pas de singes, mais d’une espèce spécifique qui précède l’humanité. Elle a pu disposer d’une certaine intelligence, d’un certain langage, de capacités d’écriture, d’une organisation sociale. Mais, le récit de la Genèse ne situe pas à ce niveau la création achevée de l’humanité.
L’achèvement de l’humain à l’image de Dieu, avec une vie spirituelle plus forte que la mort physique lui ouvrant la communion avec Dieu, s’est produite à un moment de l’histoire.
Lorsque le premier être ayant la vie éternelle à l’image de Dieu a été créé, il est possible qu’il y ait eu une ultime mutation génétique, mais nous n’en savons rien.
Même si beaucoup de réserves sont nécessaires par rapport aux durées indiquées dans la Genèse, il est tout à fait plausible que la création de l’homme, comme être doté d’une âme immortelle transcendant la réalité terrestre, soit intervenu il y a moins de dix mille ans.
L’Eglise n’affirme pas que les homo erectus ou sapiens sapiens qui vivaient il y a des millions ou des dizaines de milliers d’années sont des descendants d’Adam et Eve.
L’espèce pré-humaine dont proviennent Adam et Eve a disparu. Cela pourrait s’expliquer, en tout ou en partie, par une mutation d’un gêne dominant qui s’est répandu parmi les descendants de cette espèce d’origine, mais nous n’en savons rien.
Dans ce sujet et dans le prolongement de ce qui précède, je reprends ci-après quelques interventions particulièrement éclairantes.
Ti hamo a écrit : le récit de la Genèse dit bien que Dieu tire l'être humain de la Création, (le façonne de boue), et à ce moment seulement lui insuffle son esprit.
Il y aurait donc bien un être qui pourrait être humain, à un moment donné,
Dieu seul pouvant directement, à ce moment, faire qu'il le devienne.
Tout à fait d’accord.
Miles Christi a écrit : Si tant est qu’un jour par des manipulations génétiques l’homme puisse d’un embryon de chimpanzé faire naître un homme, cela n’invaliderait même pas ce constat, car le chimpanzé aurait été dans ce cas détruit pour servir de matériel génétique à la procréation d’un homme.
Cette hypothèse me paraît scientifiquement exclue. D’autres interventions me paraissent très exactes sur ce point.
Boris a écrit : Qu'une espèce se transforme en une autre espèce n'a jamais été ni observé ni n'a laissé des traces.
Je suis d'accord, je préciserai que ce qu'il n'a jamais observé est le passage d'une espèce à une autre. (du singe à l'homme par exemple).
Evidemment, Darwin ne prétend pas le contraire : une espèce ne se transforme jamais en une autre espèce déjà existante : un singe ne devient pas un homme, mais un être préhumain, n’ayant pas davantage de qualité observable qu’un singe peut être devenu un humain.
La réalité des mutations est constaté dans notre monde mortel : les cellules qui se reproduisent constamment peuvent le faire avec une anomalie.
Raistlin a écrit : Bref, on a jamais observé en laboratoire le passage d'une mouche à un moustique par exemple (ce qui constituerait l'apparition d'une nouvelle espèce à partir d'une ancienne).
De mémoire, il ne me semble pas que le passage d'une espèce à une autre ait déjà été observé.
Ximatt a écrit : personne … n'attend un passage de mouche à moustique Tomber suite à des mutations sur une autre espece deja existante est exclu tant c'est improbable.
Platecarpus a écrit : L'évolution est observable et reproductible, dans les hôpitaux (résistance aux antibiotiques), dans les élevages, dans les laboratoires et dans les éprouvettes (il y a de très belles expériences d'évolution en labo qui ont duré jusqu'à une vingtaine d'années, chez les mouches et les bactéries, entre autres) et dans la nature, qui elle non plus n'est pas immuable : des espèces se modifient, disparaissent, des populations se séparent, divergent, etc. Tout cela s'observe, se comprend, s'étudie, se confronte aux résultats passés. Donc il n'y a aucun problème avec le critère de reproductibilité
…Si on observait 10 000 nouveaux gènes fonctionnels chez l'homme par rapport au chimpanzé, étant donné notre temps de génération, il serait totalement impossible que l'évolution ait eu lieu par mutations/sélection. Or ce n'est pas le cas, nos gènes sont les mêmes à 99 %. Et ce sera toujours pareil entre espèces ou groupes proches : les nouveaux gènes apparaissent lentement, à tâtons et avec parcimonie, toujours à partir de séquences préexistantes. Vous savez à quoi ça ressemble, la lecture d'un génome ? Ca n'a rien à voir avec un programme informatique et encore moins avec une partition pour virtuose. Ca tient bien davantage du palimpseste, avec partout les traces lisibles d'une histoire complexe de transpositions, d'insertions, de duplications, d'intrusions de virus, de cassures, de réparations... bref, si vous lisez les différences entre espèces au niveau où elles se jouent, celui de l'ADN lui-même, vous voyez, très concrètement et très directement, l'effet d'une longue et lente accumulation de mutations accidentelles tout à fait ordinaires, comme on peut on étudier chaque jour dans les laboratoires. On publie chaque jour des milliers de nouvelles séquences génétiques.
…
Tous les degrés intermédiaires de divergence morphologique, d'évitement comportemental et de stérilité des hybrides sont connus, jusqu'au degré où plus aucun hybride fertile ne peut être produit, ce qui correspond à la définition de deux espèces différentes (la définition de ximatt ci-dessus est juste). C'est un phénomène qui a été observé à de nombreuses reprises, chez des plantes, des amphibiens, des insectes...
Merci à chacun de ces intervenants pour ces réflexions pertinentes.