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Fée Violine
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Re: Les poètes

Message non lu par Fée Violine » mar. 23 juin 2009, 14:30

Merci Dubida, c'est ravissant ! J'ai déjà entendu cette chanson à la radio, mais avec les images c'est beaucoup mieux !

etienne lorant
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Re: Les poètes

Message non lu par etienne lorant » mar. 23 juin 2009, 14:58

Julien Green à propos de Baudelaire:

"Pour écrire ses poèmes, Baudelaire semble s'être servi des mots dont personne ne voulait, les plus ordinaires, et leur a conféré une noblesse incomparable" (22/1/1968)

Je suis curieux d'aller voir si je trouve ces mots dont personne ne veut... je vais voir.

Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,

Tant son timbre est tendre et discret ;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.

Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.

Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases ;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.

C'est vrai que dans cet extrait du poème "Le Chat", plusieurs mots sont vraiment très communs et qu'on ne les trouve guère chez des poètes plus classiques:

"Cervelle, appartement, fonds, nombreux, prhrases, mots"... mais fondamentalement, je ne suis pas convaincu.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les poètes

Message non lu par etienne lorant » jeu. 25 juin 2009, 15:16

Une question de culture générale:

Qui est né d'un sang breton et lorrain à la fois ?

(Non, c'est pas Dubida - enfin sait-on jamais !)
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les poètes

Message non lu par Dúbida » jeu. 25 juin 2009, 23:42

Non, en effet, ce n'est pas moi !

C'est Victor Hugo !

Ce siècle avait deux ans. Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul déjà, par maint endroit,
Le front de l'empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon, vieille ville espagnole,
Jeté comme la graine au gré de l'air qui vole,
Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix ;
Si débile qu'il fut, ainsi qu'une chimère,
Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son cou ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre,
C'est moi. -

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Re: Les poètes

Message non lu par etienne lorant » ven. 26 juin 2009, 11:06

Chapeau bas !

... Mais si çà se trouve tu as tapé "d'un sang breton et lorrain à la fois" sur ton moteur de recherche ?
Ciel, si c'est vrai, je n'ai qu'à m'en prendre à moi-même, moi qui me suis vanté de connaître tous les "tuyaux, trucs et astuces" pour passer les exam', me voilà pris à mon propre jeu !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les poètes

Message non lu par Dúbida » ven. 26 juin 2009, 12:00

etienne lorant a écrit :... Mais si çà se trouve tu as tapé "d'un sang breton et lorrain à la fois" sur ton moteur de recherche ?
Exactement :p
---
Extraits du Bestiaire de Guillaume Apollinaire :

"Le Dromadaire"

Avec ses quatre dromadaires
Don Pedro d’Alfaroubeira
Courut le monde et l’admira.
Il fit ce que je voudrais faire
Si j’avais quatre dromadaires.


"L’Écrevisse"

Incertitude, ô mes délices
Vous et moi nous nous en allons
Comme s’en vont les écrevisses,
À reculons, à reculons.

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Re: Les poètes

Message non lu par etienne lorant » ven. 26 juin 2009, 13:55

Un petit tour au vestiaire (oops) au bestaire ! ... au bestiaire !!! :-[ :bomb: :exclamation:

(l'ebeur est chumaine, veuillez me carbonner)


Voici, évidemment:

La mort du loup
I

Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. -- Ni le bois, ni la plaine
Ne poussait un soupir dans les airs ; Seulement
La girouette en deuil criait au firmament ;
Car le vent élevé bien au dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable en s'y couchant ; Bientôt,
Lui que jamais ici on ne vit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçait la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions pas à pas en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse ;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.

II

J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.

Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
- Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur !
Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler.

Très stoïcien, ce texte. Lorsque je l'ai découvert, il y a très longtemps, j'en avais été très content, c'était une époque où j'avais quitté l'Eglise (à l'adolescence) et je me recherchais d'autres "points d'appui"...

Pour plus de gaieté, je prends Prévert, bien sûr:

Pour faire le portrait d'un oiseau

Peindre d'abord une cage
avec une porte ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l'arbre
sans rien dire
sans bouger...
Parfois l'oiseau arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues années
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tableau
Quand l'oiseau arrive
s'il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l'oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau
puis
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau
Faire ensuite le portrait de l'arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l'oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter
Si l'oiseau ne chante pas
c'est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s'il chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.


Jacques PREVERT
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les poètes

Message non lu par etienne lorant » ven. 26 juin 2009, 18:42

Voici un texte que j'adore. J'adorerais avoir écrit ces mots-là, et particulièrement ce tout petit bout de phrase que je tiens pour de la pure et véritable inspiration poétique:

"Je plonge vers un pont où penche un étudiant"

et ceci ensuite:

"Avec ma belle amie quand nous dansons ensemble
Est-ce nous qui dansons ou la terre qui tremble?"

Ah savoir écrire une rime comme celle-là !

http://www.youtube.com/watch?v=SlsJzBSxces


Claude Nougaro
PARIS MAI


Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris

Le casque des pavés ne bouge plus d'un cil
La Seine de nouveau ruisselle d'eau bénite
Le vent a dispersé les cendres de Bendit
Et chacun est rentré chez son automobile
J'ai retrouvé mon pas sur le glabre bitume
Mon pas d'oiseau forçat enchaîné à sa plume
Et piochant l'évasion d'un rossignol titan
Capable d'assurer le sacre du printemps

Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris

Ces temps-ci je l'avoue j'ai la gorge un peu acre
Le sacre du printemps sonne comme un massacre
Mais chaque jour qui vient embellira mon cri
Il se peut que je couve un Igor Stravinski

Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris

Et je te prends Paris dans mes bras pleins de zèle
Sur ma poitrine je presse tes pierreries
Je dépose l'aurore sur tes tuileries
Comme roses sur le lit d'une demoiselle
Je survole à midi tes six millions de types
Ta vie à ras-le-bol me file au ras des tripes
J'avale tes quartiers aux couleurs de pigeon
Intelligence blanche et grise religion

Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris

Je repère en passant Hugo dans la Sorbonne
Et l'odeur d'eau-de-vie de la vieille bonbonne
Aux lisières du soir, mi-manne, mi-mendiant
Je plonge vers un pont où penche un étudiant

Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, Paris

Le jeune homme harassé déchirait ses cheveux
Le jeune homme hérissé arrachait sa chemise
Camarade ma peau est-elle encore de mise
Et dedans, mon coeur seul, ne fait-il pas vieux jeu
Avec ma belle amie quand nous dansons ensemble
Est-ce nous qui dansons ou la terre qui tremble?
Je ne veux plus cracher dans la gueule à papa
Je voudrais savoir si l'homme a raison ou pas
Si je dois endosser cette guérite étroite
Avec sa manche gauche, avec sa manche droite
Ses pâles oraisons, ses hymnes cramoisis
La passion du futur, sa chronique amnésie

Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, Paris

C'est ainsi que parlait sans un mot ce jeune homme
Entre le fleuve ancien et le fleuve nouveau
Où les hommes noyés nagent dans leurs autos
C'est ainsi, sans un mot, que parlait ce jeune homme
Et moi l'oiseau forçat casseur d'amère croûte
Vers mon ciel du dedans j'ai replongé ma route
Le long tunnel grondant sur le dos de ses murs
Aspiré tout au bout par un goulot d'azur
Là-bas brillent la paix, la rencontre des pôles
Et l'épée du printemps qui sacre notre épaule
Gazouillez les pinsons à soulever le jour
Et nous autres grinçons, pont-levis de l'amour

Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
Mai, mai, mai, Paris mai, mai, mai, mai, Paris
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Un monde meilleur n'est pas une utopie mais une lutt

Message non lu par Melki » lun. 06 juil. 2009, 12:00

J'aimerais partagé ce poème d'un ami .

Un monde meilleur n'est pas une utopie mais une lutte

Mon âme est troublée et le temps me lasse,
j'attends avec patience, ce jours oú ma vie s'efface .

Ne croyez pas que je sois en depression,
ou mentalement dans une mauvaise situation .

Dans ce monde le Bien est violé,
Tout le monde desire la facilité .

Pourtant nous savons que pour obtenir,
de l'effort nous ne pouvons nous abstenir !

Mes yeux pleurent, mon coeur cri et mon âme se dechire,
chacun vit dans son monde et ils veulent tous être empereur dans leur empire ...
L'humain est pret a detruire son semblable, pour saisir ce qu'il desire ...

Les peines ont envahis les coeurs, la haine a envahi les moeurs,
Nous batissons un monde sans remords remplit par la terreur !

Tout le monde dit "je suis quelqu'un de bien",
Sans se remettre en question en permanence, pourrais-je vraiment dire que le bien est mien ? ...

Hier on m'a dit ne reflechis pas de trop c'est pas bon ...J'ai preferé eviter la vexation,
Je ne lui est pas dit qu'a force de pas trop reflechir, il est devenu con ...

J'ai pas toujours pris les bons choix dans ma vie, bien au contraire, pour la vie, j'avais du mepris .
Aujourd'hui j'en payes le prix, j'ai echanger le mal que j'ai fait a autrui, contre celui que je subit .
Je veux plus rendre le mal qu'on m'a fait, a force de l'echanger contre du bienfait, mon ennemi devient mon ami .

Ô frères et soeurs en l'humanité, reconsideront nos coeurs avec humilité,
Nous ne sommes que de passage sur cette terre, et se sont nos enfants qui en heriterons, evitons donc d'en faire un enfer ...
Soutenez le camp de la paix .
- http://www.ujfp.org/ Union juive francaise pour la Paix .
- Le coeur dirigé vers Dieu et les yeux sur la palestine .

- « Ce que les médias ne mettent jamais en question, c’est la conception israélienne de la trêve. C’est très simple : sous une trêve à la mode israélienne, les Palestiniens ont le droit de se taire pendant qu’Israël les affame, les assassine et continue de coloniser leur terre par la violence. » Ali Abunimah

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Re: Poëme : Un monde meilleur n'est pas une utopie mais une lutt

Message non lu par Harfang » mer. 08 juil. 2009, 1:15

Un beau poème sur le monde, c'est tellement vrai !
« O Crux Ave Spes Unica ! »
http://vidi-aquam.blogspot.com/

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Re: Les poètes

Message non lu par Dúbida » jeu. 03 sept. 2009, 22:12

[...]

Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir

Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche

Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...

Boris Vian, extrait de Je voudrais pas crever.

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Re: Les poètes

Message non lu par etienne lorant » ven. 04 sept. 2009, 11:19

Wow, je connaissais pas, mais c'est fort !

Je recherche désespérément et depuis longtemps le recueil de nouvelles "Les fourmis", tu connais ?
Les fourmis, ce sont les hommes du débarquement de Normandie, ça donne le ton du recueil...
" On est arrivés ce matin et on n'a pas été bien reçus, car il n'y avait personne sur la plage que des tas de types morts ou des tas de morceaux de types... "
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Re: Les poètes

Message non lu par Dúbida » ven. 04 sept. 2009, 11:41

etienne lorant a écrit :Wow, je connaissais pas, mais c'est fort ! Je recherche désespérément et depuis longtemps le recueil de nouvelles "Les fourmis", tu connais ?
Je connais... maintenant que j'ai fait une recherche sur google :saint:
Vu le ton de la première phrase, ça a l'air d'être du lourd...

Et ne désespère pas, voyons, commande-le plutôt sur amazon, ou PriceMinister (où on peut le trouver à partir de 90 centimes !).

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Re: Les poètes

Message non lu par etienne lorant » sam. 05 sept. 2009, 17:17

Ah, voilà des mots qui sonnent !



LE GRAND COMBAT

Il l'emparouille te l'endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu'à son drâle ;
Il le pratèle et le libuque et lui baruffle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le manage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l'écorcobalisse.
L'autre hésite, s'espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C'en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s'emmargine... mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille
Dans la marmite de son ventre est un grand secret
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s'étonne, on s'étonne, on s'étonne
Et vous regarde,
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.


Henri MICHAUX ; Qui je fus Gallimard, 1927
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les poètes

Message non lu par etienne lorant » sam. 05 sept. 2009, 18:44

Pour terminer ce samedi si long, si difficile, si rempli de grandes indifférences, une belle voix s'élève, monotone mais sonore:

Veni, vidi, vixi - Victor Hugo
J'ai bien assez vécu, puisque dans mes douleurs
Je marche, sans trouver de bras qui me secourent,
Puisque je ris à peine aux enfants qui m'entourent,
Puisque je ne suis plus réjoui par les fleurs ;

Puisqu'au printemps, quand Dieu met la nature en fête,
J'assiste, esprit sans joie, à ce splendide amour ;
Puisque je suis à l'heure où l'homme fuit le jour,
Hélas ! et sent de tout la tristesse secrète ;

Puisque l'espoir serein dans mon âme est vaincu ;
Puisqu'en cette saison des parfums et des roses,
Ô ma fille ! j'aspire à l'ombre où tu reposes,
Puisque mon coeur est mort, j'ai bien assez vécu.

Je n'ai pas refusé ma tâche sur la terre.
Mon sillon ? Le voilà. Ma gerbe ? La voici.
J'ai vécu souriant, toujours plus adouci,
Debout, mais incliné du côté du mystère.

J'ai fait ce que j'ai pu ; j'ai servi, j'ai veillé,
Et j'ai vu bien souvent qu'on riait de ma peine.
Je me suis étonné d'être un objet de haine,
Ayant beaucoup souffert et beaucoup travaillé.

Dans ce bagne terrestre où ne s'ouvre aucune aile,
Sans me plaindre, saignant, et tombant sur les mains,
Morne, épuisé, raillé par les forçats humains,
J'ai porté mon chaînon de la chaîne éternelle.

Maintenant, mon regard ne s'ouvre qu'à demi ;
Je ne me tourne plus même quand on me nomme ;
Je suis plein de stupeur et d'ennui, comme un homme
Qui se lève avant l'aube et qui n'a pas dormi.

Je ne daigne plus même, en ma sombre paresse,
Répondre à l'envieux dont la bouche me nuit.
Ô Seigneur, ! ouvrez-moi les portes de la nuit,
Afin que je m'en aille et que je disparaisse !

Seigneur, aie pitié de ceux qui vivent, aie pitité de ceux qui meurent, tous T'appartiennent, tous vont vers Toi. Puisse Ta très sainte miséricorde envelopper de douceur les coeurs peinés qui regardent vers Toi. O Vierge sainte, priez pour nous qui avons recours à Vous !
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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