Ouvrages de Benoît XVI, des questions?

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etienne lorant
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Ouvrages de Benoît XVI, des questions?

Message non lu par etienne lorant » mer. 25 sept. 2013, 10:18

Benoit XVI répond aux critiques d'un athée sur son livre Jésus de Nazareth

Ce que vous dites sur la figure de Jésus n’est pas digne de votre niveau scientifique": le pape émérite Benoît XVI répond point par point, et non moins cordialement, au livre d’un mathématicien italien athée, le prof. Piergiorgio Odifreddi qui met en cause son livre sur Jésus de Nazareth et sa gestion de la crise des prêtres pédophiles.

Il conclut : « Cher Professeur, ma critique de votre livre est dure en partie. Mais la franchise fait partie du dialogue ; c’est seulement ainsi que la connaissance peut grandir. Vous avez été très franc et vous accepterez donc que je le sois moi aussi. Quoi qu’il en soit, je considère comme très positif le fait que, à travers votre confrontation à mon « Introduction au christianisme », vous ayez recherché un dialogue aussi ouvert avec la foi de l’Église catholique et que, malgré tous les désaccords, dans l’ensemble, les convergences ne manquent nullement ».

La fonction de la théologie

Défendant l’importance de la théologie il rappelle sa fonction : « Une fonction importante de la théologie est de garder la religion reliée à la raison, et la raison à la religion. Ces deux fonctions sont d’une importance « essentielle pour l’humanité.

Il répond aux accusations quant à sa gestion des cas de pédophilie : « Quant à ce que vous dites à propos des abus sur les mineurs de la part de prêtres, comme vous le savez, je ne peux en prendre acte qu’avec une profonde consternation. Je n’ai jamais cherché à cacher ces choses-là. »

Il ajoute : « Le fait que le pouvoir du mal pénètre à ce point dans le monde intérieur de la foi est pour nous une souffrance que, d’une part, nous devons supporter, tandis que de l’autre, nous devons en même temps faire tout notre possible pour que des cas de ce genre ne se reproduisent pas. »

Le bien dont l'humanité est dredevable au christianisme

Il réfute la thèse selon laquelle le péché abonderait dans le clergé, mais pas en dehors, statistiques à l’appui : « Ce n’est pas non plus un motif de réconfort de savoir que, d’après les recherches des sociologues, le pourcentage des prêtres coupables de ces crimes n’est pas supérieur à celui des autres catégories professionnelles assimilables. En tous cas, on ne devrait pas afficher cette déviation comme s’il s’agissait d’une déviation propre au catholicisme. »

Il rappelle tous les bien dont l’humanité est redevable au christianisme et aux saints, de saint Benoît à Mère Teresa: « S’il n’est pas juste de se taire sur le mal dans l’Église, on ne doit pas pour autant passer sous silence le grand sillage lumineux de bonté et de pureté que la foi chrétienne a tracé au long des siècles. »

Quant à la figure de Jésus, le pape émérite n’hésite pas à dire son étonnement devant une réelle ignorance en contraste avec la personnalité de son interlocuteur : « Ce que vous dites sur la figure de Jésus n’est pas digne de votre niveau scientifique. Si vous posez la question comme si on ne savait rien, au fond, sur Jésus et comme si rien de lui, en tant que personnage historique, n’était vérifiable, alors je ne peux que vous inviter avec fermeté à vous rendre un peu plus compétent d’un point de vue historique. »

Surtout, l'auteur de Deus Caritas est fait observer au mathématicien que l'amour est absent de son texte...

Long article à découvrir :

http://www.zenit.org/fr/articles/ce-que ... ientifique
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

Peccator
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Re: Benoit XVI répond aux critiques d'un athée sur son livre

Message non lu par Peccator » mer. 25 sept. 2013, 11:06

La remarque de Benoit XVI est bien plus percutante encore :
il constate que son interlocuteur ne dit rien de l'amour, mais pas davantage du mal ni de la liberté, rappelant que même si les neurosciences tendent à montrer que la liberté pourrait n'être qu'une illusion, elle reste quand même la valeur fondamentale de nos sociétés occidentales contemporaines...
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

jeanbaptiste
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Re: Benoit XVI répond aux critiques d'un athée sur son livre

Message non lu par jeanbaptiste » mer. 25 sept. 2013, 15:08

Oui, je crois que c'est le moment essentiel de ce que nous avons de la lettre (puisque la version complète sera publiée dans une nouvelle édition du bouquin du mathématicien).

Benoit XVI rappelle quelque chose d'essentiel : la foi catholique répond aux problèmes que se posent les hommes, à tous, sinon elle est fausse. Il n'y a pas de faux problème pour le catholique.

On ne peut pas évincer l'inquiétude pour la liberté, l'amour, la paix, le bien ou le mal, sous prétexte que ça ne rentre pas dans mon système intellectuel.

Benoit XVI dit quelque chose d'essentiel : l'être humain compte vraiment dans ce monde. La Vérité ne peut faire l'impasse de la condition humaine.

Une perspective exclusivement "neuro-physio-mécaniste" du réel, aussi séduisante soit-elle sur le plan rationnel, en évitant les questions de l'amour, de la liberté, du mal, bref les mystères, montre simplement que c'est une perspective incomplète et donc fausse (si on se tient exclusivement à elle).

Nos inquiétudes, nos attentes fondamentales, nous disent quelque chose de la vérité.

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Tancrède
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Ouvrages de Benoit XVI

Message non lu par Tancrède » mar. 10 juin 2014, 23:25

Bonsoir,

Ma requête est simple. Je cherche à lire pour cet été un ouvrage de Benoit VXI. Le temps me manque je ne peux pas lire énormément et donc je ne veux pas me tromper. Donc quel ouvrage entre tous de Benoit XVI me conseilleriez vous ?

Merci pour votre aide.

Peccator
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Re: Ouvrages de Benoit XVI

Message non lu par Peccator » mar. 10 juin 2014, 23:35

Le premier tome de sa trilogie sur Jésus Christ (et puis les suivants, quand vous aurez fini le premier).
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Luciola
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Benoit XVI

Message non lu par Luciola » dim. 06 juil. 2014, 3:14

Bonjour

Je lisais Benoit XVI dans Vivre sa foi, méditations pour tous les jours de l’Année ed. Ignatius 2005.
Voila ce que je lisais :

"La question qui nous fait vraiment souci, la question qui nous oppresse tout autant, c'est pourquoi il est nécessaire pour nous en particulier, que nous pratiquions la foi chrétienne dans sa totalité. Pourquoi? Alors qu'il y a tant de chemins qui mènent au Ciel et au Salut. Il nous est requis de porter jour après jour tout le poids des dogmes ecclésiaux et de l'ethos ecclésial. Quand nous soulevons la question concernant le fondement et la question et le sens même de notre existence chrétienne, une certaine fausse envie s'immisce; celle de vivre la vie apparemment plus confortable d'autres gens qui vont eux aussi au Paradis. Quelle étrange attitude que de trouver des devoirs de notre vie chrétienne non récompensés juste parce que le denier du salut peut être obtenu sans eux."

Je dois vous dire que j'en ai gardé un malaise jusqu’à aujourd’hui. Mais enfin que veut il dire par la?? ai je mal compris, car si ce n'est pas le cas, que défend-il au juste en tant que Pape de la chrétienté? je le redis : Que veut il nous dire par là???

Il y a d'autres passages qui me posent pb, et pas des moindres. Je me contente de vous soumettre celui- ci afin d'avoir votre opinion, espérant que vous me détromperez...
Dernière modification par Fée Violine le lun. 07 juil. 2014, 22:14, modifié 3 fois.

cantalou
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Re: Benoit 16

Message non lu par cantalou » dim. 06 juil. 2014, 3:21

Il pose une question, peut être pour faire réfléchir...

La vraie récompense du parfait chrétien, c'est de pouvoir sauver d'autres âmes que la sienne, voilà la réponse que j'apporterais.

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prodigal
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Re: Benoit 16

Message non lu par prodigal » dim. 06 juil. 2014, 9:34

Je ne vois pas ce qui vous gêne.
Peut-être n'avez-vous pas bien compris le genre de texte dont il s'agit. Benoit XVI n'affirme pas ici une opinion, il provoque une réflexion. La différence est fondamentale. Une opinion, c'est une affaire de goût, de "j'aime" ou "je n'aime pas". Une réflexion, c'est regarder en face ce qui est difficile à comprendre.
Or, il y a bien là quelque chose de difficile à comprendre. Si Dieu sauve qui il veut, et si la soumission aux dogmes ou aux pratiques religieuses est pénible, il est évidemment tentant de s'affranchir de ceux-ci, et de vivre en paix avec Dieu en toute liberté. Que répondre à cette tentation?
Provoquer la réflexion, c'est aussi proposer implicitement des chemins pour la conduire et la faire avancer, et non, comme vous semblez le croire, pour l'arrêter. Si l'on poursuit, il faudrait examiner deux choses : est-ce que suivre fidèlement et en toute obéissance les prescriptions de sa religion est nécessairement pénible et contraignant d'une part, et est-ce qu'il est réellement possible de faire la volonté de Dieu sans pratiquer d'autre part, et comment?
Sans l'avoir lue, je gagerai volontiers que la suite du texte fournit quelques éclaircissements relatifs à ces questions.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

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Cgs
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Re: Benoit XVI

Message non lu par Cgs » dim. 06 juil. 2014, 10:41

Bonjour Luciola,

Ce qui semble vous gêner, c'est que le pape émérite dit deux choses apparemment contradictoires :

:arrow: la pratique de la foi chrétienne est absolument nécessaire au salut
:arrow: il existe d'autres voies de salut

En fait, ces deux éléments ne sont pas contradictoires.

Pour le comprendre, voici deux extraits du concile Vatican II qui peuvent éclairer cette question. Benoît XVI ne fait que réfléchir sur ces deux points.
La constitution dogmatique Lumen Gentium a écrit : Paragraphe 14

C’est vers les fidèles catholiques que le saint Concile tourne en premier lieu sa pensée. Appuyé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition, il enseigne que cette Église en marche sur la terre est nécessaire au salut. Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie de salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Église ; et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du baptême (cf. Mc 16, 16 ; Jn 3, 5), c’est la nécessité de l’Église elle-même, dans laquelle les hommes entrent par la porte du baptême, qu’il nous a confirmée en même temps. C’est pourquoi ceux qui refuseraient soit d’entrer dans l’Église catholique, soit d’y persévérer, alors qu’ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient pas être sauvés.

Sont incorporés pleinement à la société qu’est l’Église ceux qui, ayant l’Esprit du Christ, acceptent intégralement son organisation et les moyens de salut qui lui ont été donnés, et qui, en outre, grâce aux liens constitués par la profession de foi, les sacrements, le gouvernement ecclésiastique et la communion, sont unis, dans l’ensemble visible de l’Église, avec le Christ qui la dirige par le Souverain Pontife et les évêques. L’incorporation à l’Église, cependant, n’assurerait pas le salut pour celui qui, faute de persévérer dans la charité, reste bien « de corps » au sein de l’Église, mais pas « de cœur» [26]. Tous les fils de l’Église doivent d’ailleurs se souvenir que la grandeur de leur condition doit être rapportée non à leurs mérites, mais à une grâce particulière du Christ ; s’ils n’y correspondent pas par la pensée, la parole et l’action, ce n’est pas le salut qu’elle leur vaudra, mais un plus sévère jugement [27].
et
La constitution dogmatique Lumen Gentium a écrit : 16. Les non-chrétiens

Enfin, pour ceux qui n’ont pas encore reçu l’Évangile, sous des formes diverses, eux aussi sont ordonnés au Peuple de Dieu [32] et, en premier lieu, ce peuple qui reçut les alliances et les promesses, et dont le Christ est issu selon la chair (cf. Rm 9, 4-5), peuple très aimé du point de vue de l’élection, à cause des Pères, car Dieu ne regrette rien de ses dons ni de son appel (cf. Rm 11, 28-29). Mais le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans qui, professant avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour. Et même des autres, qui cherchent encore dans les ombres et sous des images un Dieu qu’ils ignorent, de ceux-là mêmes Dieu n’est pas loin, puisque c’est lui qui donne à tous vie, souffle et toutes choses (cf. Ac 17, 25-28), et puisqu’il veut, comme Sauveur, amener tous les hommes au salut (cf. 1 Tm 2, 4). En effet, ceux qui, sans qu’il y ait de leur faute, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, eux aussi peuvent arriver au salut éternel [33]. À ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation évangélique [34] et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie. Bien souvent, malheureusement, les hommes, trompés par le démon, se sont égarés dans leurs raisonnements, ils ont délaissé le vrai Dieu pour des êtres de mensonge, servi la créature au lieu du Créateur (cf. Rm 1, 21.25) 21.25) ou bien, vivant et mourant sans Dieu dans ce monde, ils sont exposés aux extrémités du désespoir. C’est pourquoi l’Église, soucieuse de la gloire de Dieu et du salut de tous ces hommes, se souvenant du commandement du Seigneur : « Prêchez l’Évangile à toutes créatures» (Mc 16, 16), met tout son soin à encourager et soutenir les missions.
Source : http://www.vatican.va/archive/hist_coun ... um_fr.html

En bref : le salut passe forcément par l'Eglise du Christ, l'Eglise catholique, mais d'autres voies du salut connues de Dieu seul sont proposées aux hommes. En tant que fidèle catholique, nous devons évangéliser et annoncer le Christ. Il ne nous appartient pas de juger sur le salut des non-catholiques.

J'espère que cela vous aidera à réfléchir.

Bien à vous,
Cgs
Mes propos qui apparaissent en vert comme ceci indiquent que j'agis au nom de la modération du forum.

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francismichel
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Re: Benoit XVI

Message non lu par francismichel » dim. 06 juil. 2014, 10:51

Bonjour,

si je peux me permettre, ce n'est pas de l'âme de notre voisin dont nous aurons à rendre compte au dernier jour, mais bien de la nôtre, personnelle.

Un grand saint orthodoxe, Saint Séraphin de Sarov a dit: "Sauve-ton âme et tu sauveras alors des milliers d'autres"

Autrement dit, devient un saint et tu deviendras source d'eau vive pour autrui, en étant que greffé sur Celui qui est la "Source de Vie".

Dans l'amour du Christ

Francis
Saint Séraphin de Sarov : « Acquiers la paix intérieure (sauve ton âme, acquiers l'Esprit Saint), et alors des âmes par milliers trouveront auprès de toi le Salut ».

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Re: Benoit XVI

Message non lu par Cinci » dim. 06 juil. 2014, 17:17

Si Joseph Ratzinger (en son nom propre) voulait soulever une réflexion, moi il me semblerait qu'il se dépêche de verrouiller l'affaire à quelque part,en nous parlant derechef de «fausse envie» ou d'attitude étrange. Car je vois mal en quoi il serait une fausse envie par exemple chez un évêque mais quand celui-ci aurait finit par quitter sa charge et pour se marier ensuite et etc. L'individu éprouve une vraie envie d'organiser autrement sa vie, me semble-t-il. On peut penser ce que l'on veut du geste. Ce n'est pas la question. Mais une envie c'est une envie ... bien, mal ... une envie ...

On pourrait aussi bien trouver des commentaires du théologien québécois André Myre (jésuite), qui aura finalement décidé d'envoyer valser ces histoires de «disciplines ecclésiastiques», pour vivre lui-même en concubinage avec une compagne, pour professer n'être plus jamais retourner participer d'une eucharistie régulière à l'Église, préférant vivre la chose intimement avec son propre groupe d'amis chaque dimanche. L'homme dirait se définir toujours par son appartenance à l'Église catholique romaine, ne pas mépriser les croyants de l'Église, avoir conservé son estime pour ses confrères pensant autrement que lui, ne pas renier toute sa formation et son expérience de vie chez les jésuites, être plus que jamais intéressé à vivre de l'évangile, à se nourrir de tout ce à quoi Dieu nous appelle, etc, etc ...

Il faudrait préciser ce que Benoit XVI aurait voulu dire par fausse envie. Y-at-il des exemples ?

:?:

Pourquoi faudrait-il qu'un André Myre (jésuite) soit contraint de demeurer (d'après les uns) dans le moule exact qui est défini par d'autres (à Rome, etc.) sous peine de passer pour un galeux, un pestiféré ? Avec un même fort intérêt personnel (des engagements aussi) pour l'Évangile, Jésus et tout, s'il était né plutôt dans les Indes dans la peau d'un hindouiste d'origine et pour vivre là-bas mais à peu près comme il peut le faire maintenant au Québec : voici qu'il serait tenu au contraire en haute estime par le pape, par le cardinal Barbarin et toute la conférence des évêques de France.

Le type aux Indes peut vivre avec sa compagne, s'écarter des idées du pape ici et là, pour s'entendre appeler «homme de bonne volonté», comme «bien-aimé de Dieu» et y être perçu comme une sorte de juste à qui le paradis pourrait être promis sans trop de problème et juste à voir avec quelle façon la mère Thérèsa lui aurait sourit jadis et lui eût donné des tapes affectueuses sur le ventre. Notre professeur et théologien jésuite, lui, il doit être regardé pour beaucoup comme de la fausse monnaie ...

Il y a peut-être une question de liberté soulevé derrière tout ça ... peut-être d'autres choses aussi ... je ne sais pas ...

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Re: Benoit XVI

Message non lu par Jeremy43 » dim. 06 juil. 2014, 18:16

Bonjour,

Sauf qu'un évêque a reçu le Sacerdoce, ce n'est pas rien, ça ne peut pas être renié, le Sacerdoce c'est pour l'éternité et le Sacerdoce entraîne avec lui deux vœux : chasteté et obéissance au supérieur, donc à Rome dans le cas de l’évêque. Un évêque n'est pas un hindou qui suit la loi naturelle, il reçoit des grâces très importantes pour effectuer sa fonction qui est, rappelons le quand même, de conduire les âmes de son diocèse. Devant Dieu, un évêque sera responsable des âmes qui lui ont été confiées, il ne faudrait pas l'oublier.

En tant que baptisé nous ne sommes pas seulement appelés à être sauvé mais à devenir Saint comme Dieu est Saint, c'est le but de la vie sur terre

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Re: Benoit XVI

Message non lu par Luciola » lun. 07 juil. 2014, 3:11

Bonjour

Merci de vos éclaircissements. Particulièrement "cgs" (merci pour le lien),et Cinci me semble t il , qui au contraire de Prodigal a bien vue ou se situait le pb, et pas que pour moi. Même si j’adhère aux deux citations de Lumen Gentium que vous m'apportez, j'en reste pourtant perplexe. J'y retrouve la même ambiguïté que dans le paragraphe de J.Ratzinger.

D'un coté :

"il enseigne que cette Église en marche sur la terre est nécessaire au salut. Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie de salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Église ; et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du baptême (cf. Mc 16, 16 ; Jn 3, 5), c’est la nécessité de l’Église elle-même, dans laquelle les hommes entrent par la porte du baptême, qu’il nous a confirmée en même temps. C’est pourquoi ceux qui refuseraient soit d’entrer dans l’Église catholique, soit d’y persévérer, alors qu’ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient pas être sauvés."

De l'autre :

"En effet, ceux qui, sans qu’il y ait de leur faute, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, eux aussi peuvent arriver au salut éternel [33]."

On retrouve exactement la même dichotomie présente dans le paragraphe cité. On peut , on doit, mais si on peut pas ou on veut pas, alors ça passe quand même. Et ce : "telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte" qu'est ce que cela veut dire? La encore tout est possible. Est ce notre conscience qui traite avec le seigneur ou notre esprit et notre cœur. Je rajouterai le passage suivant qui me semble illustrer ce propos:

" Mais le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans qui, professant avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour."

De quoi s'agit il ici? De nous faire croire que musulmans et catholiques adorent le même Dieu? Ce n'est pas le cas. Le Dieu unique du coran n'est pas pas le Dieu tri - un des chrétiens, or cela le laisse entendre et en tout cas ne deterompe pas .

Je trouve terrible dans la bouche du Pape de s'entendre dire : "...Pourquoi? Alors qu'il y a tant de chemins qui mènent au Ciel et au Salut...." Je ne voit la aucune incitation a la réflexion, pas plus qu'une interrogation, mais bel et bien une affirmation, voire une exclamation qui ne laisse guère de doutes sur la pensée qu'il entretient avec ce sujet. Ce qui est tout a fait cohérent avec le reste du discours. Dans ce cas effectivement quel intérêt d’être chrétien et de pratiquer la foi chrétienne dans toute son étendue et dans sa rigueur parfois. Autant prendre et laisser ce qu'on veut ..... d’où ma perplexité.

Avec votre aide je continuerai a réfléchir sur ce qui m'apparait comme contradictoire, pour ne pas dire plus.

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Re: Benoit XVI

Message non lu par prodigal » lun. 07 juil. 2014, 18:28

Je conçois que la question de savoir si les religions non chrétiennes peuvent conduire au salut vous intéresse, et que vous ayez sur elle des opinions tranchées qui vous conduisent à enquêter sur ce qu'en disent les autorités ecclésiastiques, dont évidemment le pape émérite Benoit XVI.
Mais ce n'est pas le sujet de la citation que vous avez postée. Dans celle-ci, Benoit XVI entre dans la pensée des catholiques en proie au doute quant à la nécessité de se forcer à croire ce qu'au fond d'eux-mêmes ils ne croient guère, et à pratiquer en s'imposant une discipline qu'ils n'approuvent pas. Il n'est absolument pas question des autres religions, qui, chacune à sa manière, imposent aussi des normes de croyance et de conduite.
Ainsi nombreux sont les catholiques qui font le tri, donc qui ne pratiquent pas "la foi chrétienne dans sa totalité" (je cite le texte), qui renoncent à croire, par exemple, en la conception virginale du Christ, ou bien qui n'estiment pas nécessaire de garder la chasteté, et qui, pourtant, s'estiment encore catholiques, l'essentiel étant sauf selon leur opinion.
L'idée qui semble vous choquer est qu'il y ait "tant de chemins qui mènent au ciel et au salut". Mais si vous lisez cette phrase avec bienveillance, sans soupçonner autre chose que ce qu'elle dit, vous remarquerez qu'elle ne dit qu'une évidence. Elle ne dit pas que tous les chemins mènent au salut. Le bon larron, saint Etienne, saint Augustin, sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, saint Jean Bosco, saint Louis, pour ne citer que quelques exemples incontestables, n'ont pas suivi le même chemin telle une cohorte uniforme, quand bien même ils allaient dans la même direction.
Chacun ses centres d'intérêt, mais personnellement je trouve plus intéressantes ces pistes de réflexion qu'offre la pensée de Benoit XVI plutôt que la question du salut par les religions non chrétiennes, question récurrente sur ce forum et qui conduit trop souvent à un dialogue de sourds.
J'ajouterai ceci. On peut reformuler la question ainsi. Puisque "mon joug est doux et mon fardeau léger", selon l'évangile de dimanche dernier, pourquoi se le rendre lourd et insupportable? Ceci est bien une question, c'est-à-dire le début d'une réflexion, et non une réponse. Il m'étonnerait que Benoit XVI veuille dire que l'on peut jeter à terre les dogmes et les commandements.
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

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Re: Benoit XVI

Message non lu par francismichel » lun. 07 juil. 2014, 18:49

Bonjour,

je ne crois pas que cela conduise nécessairement à un dialogue de sourd de parler du salut des athées.

Pour ma part, le fait que l'Eglise ait une théologie juste sur ce sujet, conduit à ne pas chercher, en tant que jeune converti, à craindre pour le salut des non-chrétiens, ce qui fut le cas à un moment de mon histoire personnelle, à ne pas pratiquer le genre de comportement que les témoins de Jéhovah par exemple.

Bien sûr nous sommes invités à porter la Parole du Christ au-delà de nos murs de paroisse, mais il y a un temps pour chaque chose.

Sur ce sujet quelques propos des pères orthodoxes, que cela soit du Salut chrétien et des non chrétiens.

[Possibilité de prosélytisme]
http://www.maldevivre-therapeute.com/salut-chretien-par-les-peres-chretiens-orthodoxes.html

Dans l'amour du Christ

Francis

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