Disparitions dans le monde des lettres. Paix à leur âme!

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Théophane
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Disparitions dans le monde des lettres. Paix à leur âme!

Message non lu par Théophane » ven. 15 sept. 2006, 14:40

La journaliste et écrivain italienne Oriana Fallaci est décédée à Florence. Elle était âgée de 76 ans et souffrait d'un cancer depuis des années.
Elle avait été reçue en audience par Sa Sainteté le Pape Benoît XVI.

« Je me sens moins seule quand je lis les livres de Ratzinger. Je suis une athée, et si une athée et un Pape pensent les mêmes choses, il doit y avoir quelque chose de vrai »
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
Bienheureux Álvaro del Portillo (1914-1994)

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Les évêques italiens rendent hommage à Oriana Fallaci

Message non lu par Théophane » jeu. 21 sept. 2006, 0:46

La conférence épiscopale des évêques italiens (CEI) a rendu hommage lundi à la journaliste polémiste Oriana Fallaci, décédée jeudi dernier en Italie, et dont les essais au vitriol contre l'islam ont suscité d'énormes polémiques.

Le président de la conférence épiscopale Camillo Ruini a terminé son discours de huit pages prononcé devant le conseil permanent de la CEI par une évocation du "souvenir d'une femme, Oriana Fallaci".

Elle "avait été au centre de controverses enflammées, mais elle a apporté un grand témoignage de courage, de force morale, d'engagement et de qualité littéraire, d'amour pour l'Italie. Que le Seigneur l'accueille dans ses bras", a déclaré le cardinal.

La journaliste, ancienne reporter de guerre, qui avait rencontré et interviewé tous les grands de la planète comme Yasser Arafat, Golda Meir, Indira Gandhi ou Deng Xiaoping, avait fait scandale en 2002 avec la publication de son livre "La rage et l'orgueil".

Ecrit sous le choc des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, l'ouvrage avait été dénoncé comme un brûlot anti-musulman qui avait déclenché passions et polémiques et lui avait valu des poursuites judiciaires.
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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Philip Roth, cet immense écrivain

Message non lu par Cinci » mar. 29 mai 2018, 2:47

Je signale un article fort intéressant à propos de Philip Roth, dans la foulée de sa disparition.

Ici :

En la personne de Philip Roth, les États-Unis viennent de perdre un de leurs plus grands écrivains. Comme tout romancier authentique, celui-ci s’est colleté tout au long de son oeuvre avec les idéologies de son temps, ces apparences tissées de mots qui constituent pourtant la trame du monde réel aux yeux de la majorité des gens.

Il n’a ainsi cessé dans ses romans de pourfendre les clichés et autres lieux communs de l’Amérique d’aujourd’hui. Aussi y a-t-il quelque chose à la fois de triste et de terriblement réjouissant à le voir rattrapé dès le lendemain de sa mort par une marée d’accusations de misogynie, de narcissisme, voire d’antisémitisme. Preuve s’il en fallait que le règne du poncif est désormais triomphant et que ces lynchages symboliques organisés périodiquement sur ces réseaux dits sociaux rendent la littérature, la vraie, plus nécessaire que jamais. Si Philip Roth fut un écrivain « controversé », comme le susurrait le jour de sa mort la présentatrice du journal de Radio-Canada, c’est précisément parce qu’il aurait été indigne du grand romancier qu’il était de se contenter de gazouiller à l’unisson de ses contemporains.
ou encore ...
Politiquement correct

Plutôt que de se complaire à un tel lynchage post mortem, il serait sans nul doute préférable de se replonger dans une oeuvre romanesque qui offre le meilleur antidote à la pensée placée sous cloche, et particulièrement dans l’un de ses derniers romans, La tache, où Roth s’attaque à ce politiquement correct (PC) qui, en 2000, s’imposait surtout dans les universités étatsuniennes, mais qui a depuis lors étendu son emprise sur l’ensemble des sociétés occidentales.


https://www.ledevoir.com/opinion/idees/ ... e-ecrivain

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Re: Philip Roth, cet immense écrivain

Message non lu par Cinci » mer. 20 juin 2018, 12:42

La tache, Gallimard, 2002, 479 p.



A la veille de la retraite, un professeur de lettres classiques, accusé s'avoir tenu des propos racistes, préfère démissionner plutôt que de livrer le secret qui pourrait l'innocenter. Tandis que l'affaire Lewinski défraie les chroniques bien-pensantes, Nathan Zuckerman ouvre le dossier de son voisin Coleman Silk et découvre derrière la vie très rangée de l'ancien doyen un passé inouï, celui d'un homme qui s'est littéralement réinventé, et un présent non moins ravageur : sa liaison avec la sensuelle Faunia, femme de ménage de trente-quatre ans.

La tache complète la trilogie de Philip Roth sur l'identité de l'individu dans les grands bouleversements de l'Amérique d'après-guerre, où tout est équivoque et rien n'est sans mélange, car la tache "est en chacun, inhérente à demeure, constitutive, elle qui préexiste à la désobéissance, qui englobe la désobéissance, défie toute explication, toute compréhension. C'est pourquoi laver cette souillure n'est qu'une plaisanterie de barbare, et le fantasme de pureté terrifiant".
En ouvrant le livre :


Oedipe :
Quel est le rite de purification ? Comment faudra-t-il l'accomplir ?

Créon :
En bannissant un homme, ou par l'expiation du sang par le sang.

- Sophocle
Odedipe roi

... en Amérique en général, ce fut l'été du marathon de la tartufferie : le spectre du terrorisme, qui avait remplacé celui du communisme comme menace majeure pour la sécurité du pays, laissait la place au spectre de la turlute : un président des États-Unis, quadragénaire plein de verdeur et une de ses employées, une drôlesse de vingt-et-un ans folle de lui, batifolant dans le bureau ovale comme deux ados dans un parking, avaient rallumé la plus vieille passion fédératrice de l'Amérique, son plaisir le plus dangereux peut-être, le plus subversif historiquement : le vertige de l'indignation hypocrite.

Au Congrès, dans la presse, a la radio et à la télé, les enfoirés à la vertu majuscule donnaient à qui mieux mieux des leçons de morale, dans leur soif s'accuser, de censurer et de punir, tous possédés par cette frénésie calculée que Hawthorne (dans les années 1860) avait déjà stigmatisée à l'aube de notre pays comme le "génie de la persécution"; tous mourraient d'envie d'accomplir les rites de purification astringents qui permettraient d'exciser l'érection de la branche exécutive - après quoi le sénateur Lieberman pourrait enfin regarder la télévision en toute quiétude et sans embarras avec sa petite-fille de dix ans. Non, si vous n'avez pas connu 1998, vous ne savez pas ce que c'est que l'indignation vertueuse.

L'éditorialiste William Buckley, conservateur, a écrit dans ses colonnes : "Du temps d'Abelard, on savait empêcher le coupable de recommencer, insinuant par là que pour prévenir les répréhensibles agissements du président (ce qu'il appelait d'ailleurs ses incontinences charnelles) la destitution, punition anodine, n'était pas le meilleur remède : il aurait mieux valu appliquer le châtiment infligé au XIIe siècle par le couteau des sbires du chanoine Fulbert au chanoine Abélard, son collègue coupable de lui avoir ravi sa nièce, la vierge Héloïse, et de l'avoir épousée.

La nostalgie nourrie par Buckley pour la castration, juste rétribution de l'incontinence, ne s'assortissait pas, telle la fatwa lancée par l'ayatollah Khomeiny contre Salman Rushdie, d'une gratification financière propre à susciter les bonnes volontés. Elle était néanmoins dictée, cette nostalgie, par un esprit tout aussi impitoyable, et des idéaux non moins fanatiques.

Ce fut l'été où pour la millionième fois la pagaille, le chaos le vandalisme moral prirent le pas sur l'idéologie d'untel et la moralité de tel autre, Cet été-là, chacun ne pensait plus qu'au sexe du président : la vie, dans toute son impureté impudente, confondait une fois de plus l'Amérique.

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Jean Raspail: RIP

Message non lu par Altior » lun. 15 juin 2020, 12:08

Un grand écrivain est mort. Port étendard du royalisme, catholique traditionaliste convaincu, référence de la droite française, Jean Raspail est parti pour rejoindre le Camp des Saints.

Requiescat in pace, Domnine!

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Re: Jean Raspail: RIP

Message non lu par Cinci » lun. 15 juin 2020, 13:18

- Un grand écrivain est mort.

Grand ? Je l'ignore car je ne l'ai jamais lu.


- Port étendard du royalisme,

Sans doute.


- catholique traditionaliste convaincu, référence de la droite française,

C'est clair qu'Il ne marchait pas dans la combine de nos nouveaux libéraux (mondialistes, etc.)


- Jean Raspail est parti pour rejoindre le Camp des Saints.

Souhaitons le lui !

:D

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Re: Disparitions dans le monde des lettres. Paix à leur âme!

Message non lu par Gaudens » mar. 16 juin 2020, 10:58

Grand écrivain ? Peut-être, tout dépend des critères. J'ai lu plusieurs de ses romans avec grand intérêt et beaucoup de plaisir teinté de nostalgie. Il rejoint dans mon petit panthéon personnel Jean de La Varende, très proche de Raspail par les idées, l'inspiration (avec sans doute soixante dix ans de différence) et le style, magnifique et classique.

Il n'est pas étonnant que tant ce style que leurs idées n'aient pas aidé à les faire reconnaitre par le monde des lettres et des média de leurs époques respectives, mais ils garderont toujours un public limité mais fidèle, parfois davantage pour des raisons d'affinités politiques que par admiration littéraire, ce qui en diminue la taille potentielle, hélas. Mais parfois des rééditions par des éditeurs francs tireurs et courageux, provoquent des surprises !

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Disparitions dans le monde des arts. Paix à leur âme!

Message non lu par Fée Violine » sam. 26 nov. 2022, 10:08

Christian Bobin :coeur: :(

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Re: Disparitions dans le monde des arts. Paix à leur âme!

Message non lu par Foxy » lun. 05 déc. 2022, 15:51

Dominique Lapierre : une vie sans frontières

Portrait L’auteur de Paris brûle-t-il s’est éteint dimanche 4 décembre à l’âge de 91 ans. Depuis le succès de La Cité de la joie, il donnait une partie de ses droits d’auteur à l’Inde, cadre de ce récit adapté en film.

:(
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Re: Disparitions dans le monde des lettres. Paix à leur âme!

Message non lu par Foxy » dim. 06 août 2023, 17:20

L'historienne et spécialiste de la Russie, Hélène Carrère d'Encausse est décédée ce samedi 5 août, a annoncé sa famille.
Elle s'est éteinte à l'âge de 94 ans.
L'académicienne a été la première femme à être élue secrétaire perpétuel de cette institution.


https://www.tf1info.fr/societe/deces-d- ... QifQ%3D%3D
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Re: Disparitions dans le monde des lettres. Paix à leur âme!

Message non lu par Kerniou » dim. 06 août 2023, 20:44

Hélène Carrère d'Encausse était, en effet, "une grande dame".
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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