Ave-Maria a écrit :Pour l'Eglise, il y a vie dès la conception de l'embryon, mais pas pour la loi, qui fixe le début à un nombre défini de semaines de grossesse. Etre pro-choix revient à suivre la loi de son pays, et considérer qu'il s'agit d'un meurtre APRES la limite fixée par la loi.
Cette limite est elle "valable" au sens moral ? Rien n'est moins sûr. Reste qu'il y a là un enjeu moral considérable, que l'on soit croyant ou non.
Donc, d'après cette hypothèse, un bébé à naitre est une personne à partir de :
- 12 semaines en France
- 22 semaines en Angleterre
- à partir de sa naissance dans certains cas en Espagne, mais à partir de 10 ou 12 semaines dans d'autres cas.
On voit bien que cette question ne relève pas de la législation qui n'a en réalité pas son mot à dire.
Il est évident qu'un bébé à naître est un être humain : ce n'est ni un chien, ni un chat.
Cela semble stupide à dire, mais il faut rappeler qu'un embryon n'est rien d'autre qu'un terme qui désigne l'état de développement d'un être humain.
Il n'y a aucun révolution miracle qui ferait passer un embryon au statut de foetus, puis au statut d'enfant puis d'adolescent puis d'adulte puis de vieillard !
Cette opposition entre embryon/foetus/enfant est complètement artificielle.
Elle permet juste de saisir plus rapidement l'age de l'être humain en question.
Il ne reste donc que la question morale : est-il morale de tuer un être humain sous prétexte qu'il n'a pas fini son développement ?
Mais notre organisme, qui n'est qu'un amas de cellule quelque soit notre age, ne cesse jamais de se développer.
Alors certains parlent d'une excroissance du corps de la femme : drôle d'excroissance qui passe 10 jours sans aucune liaison avec le corps de la femme (de la fécondation à la nidation).
Drôle d'excroissance qui soit disant ne serait pas autonome mais qui pompe dans les ressources de la femme sans contrôle possible de la part du corps de la femme, quitte à mettre en danger celle-ci.
Drôle d'excroissance qui soit disant ne serait pas autonome mais qui se développe de manière autonome tout de même, sans prendre une seule cellule au corps de la femme mais qui développe un corps qui lorsqu'il est "éjecté" est très différent (les gènes par exemple).
Cela tient même du miracle qu'il n'y ait pas rejet de cette "excroissance" alors que l'ADN n'est pas le même !
Vous en connaissez vous des excroissances avec un ADN différent du corps d'origine ?
Ave-Maria a écrit :Il existe une deuxième explication : le cas des maladies extrêmement graves, je veux parler de la trisomie, des malformations à la naissance etc... Là aussi, nous avons le devoir de répondre à une question morale: Est il "humain" de laisser cet enfant "vivre" avec ses souffrances (j'ai mis vivre entre "..", car s'agit-il vraiment d'une vie, et non pas juste une perpétuelle "survie" ?) ? Ou vaut-il mieux, dans ce cas là, préférer lui éviter ses souffrances horribles quand nous en avons encore la possibilité ?
Qu'en pensera Dieu ? Dira-t-il, comme on peut le craindre : "Tu avais la possiblité d'éviter des souffrances à ton prochain, et tu n'as rien fait". Ou pensera-t-il que nous avons bien fait ?
Pour ma part, je ne me permettrais pas de trancher.
Vous en connaissez beaucoup des enfants qui sont atteint d'une trisomie 21 et qui souffrent ?
Personnellement, pour avoir rencontré plusieurs enfants ayant cette maladie, aucun d'entre eux ne souffrait. Au contraire, ils sont parfaitement heureux.
J'aime connu une jeune fille atteint d'une maladie nettement plus handicapante et qui ne cessait jamais de rire !
Pour contre, je connais de gens qui attrape la grippe et qui souffre pendant 1 ou 2 semaines.
Des gens qui ont fait la guerre, et qui souffrent depuis qu'ils ont été mal soignés sur le moment.
Faudrait-il les tuer eux-aussi ?
Mais Jésus répond votre question : lorsqu'il guéri un aveugle de naissance, on lui demande qui de l'aveugle ou de ses parents a péché pour mériter ce châtiment.
Jésus répond que personne n'a péché, que le handicap est là pour manifester la gloire de Dieu. Autrement dit le fait que même une personne avec un handicap peut avoir une vie pleine de bonheur et surtout accéder au paradis.
Or pour être sauver, il faut être baptisé. Donc il faut naître.
Un couple avait témoigné à propos de leur fils atteint d'une trisomie 18. Tous les médecins leur ont mis une pression énorme pour les pousser à avorter.
Ils ont amené l'enfant à terme et le père l'a immédiatement baptisé.
Il est mort quelques 18h après sa naissance, mais étant baptisé, il est allé directement au paradis sans passer par la cas purgatoire.
Ensuite ils nous ont montré des photos : c'était un enfant tout à fait "normal" extérieurement.
Tout sauf un "monstre".
Ce n'est pas à l'homme de remplacer Dieu dans le mystère de la Vie et celui de la Mort.
Certains enfants meurent naturellement dans le sein de leur mère. On appelle cela un avortement naturel ou fausse-couche.
Si l'enfant peut aller jusqu'à la naissance, qui peut juger de la vie qu'il aura ? Pourquoi l'en priver ?
En fait, par derrière, il y a une expression quasi-nazi : la "qualité de vie".
Certaines seraient soit-disant de mauvaise qualité.
Dans une usine, un produit ayant un défaut et jeter au rebut pour être détruit.
Mais la Vie ne peut pas être défini en terme de qualité.
Il y a confusion entre la Vie et le "cadre de vie".
Le cadre peut effectivement être de mauvaise qualité : il faut donc mettre en oeuvre les moyens d'améliorer le cadre vie.
Pour l'histoire de l'enfant ayant une trisomie 18, un bon cadre pourrait être un lieu avec un accompagnement pour les parents, un aumônier pour le baptême ou autre pour les autres religions.
Pour un enfant ayant une trisomie 21, il faut des aménagements pour faciliter la mise en oeuvre d'un soutient par la famille : lorsque les parents ne peuvent plus s'en occuper, il faut que ses frères et sœurs puissent prendre le relais facilement.
Cela passe par des formations, des aides financières, ... que sais-je encore ?