Débat sur la christianophobie

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Cinci
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Débat sur la christianophobie

Message non lu par Cinci » mer. 04 juin 2014, 16:18

Bah ! c'est vrai que les minorités religieuses ne se seront jamais autant amuser que sous les monarques, en comparaison. Les pogroms en Russie du temps des Romanov ? l'équivalent pour les juifs du carnaval ou mardi gras des catholiques. Et les Puritains anglais ont pris la mer en direction de Jamestown, probablement de ce qu'ils se tenaient trop les côtes, à force de rire, dans l'Angleterre des Stuarts.

[...]

Mon cher James,

Il n'est pas besoin de prendre pour des étourdis ceux du forum à qui vous faisiez allusion. La France ce n'est pas la Roumanie de Ceaucescu, non mais quoi que l'on dise. Le Canada ce n'est pas le Soudan non plus et ni la Suisse l'Afghanistan.

On entend souvent ces traditionnelles jérémiades envers nos régimes occidentaux ( pourris et franc-maçonniques ?) qui permettent pourtant bien des petits avantages aux églises, qu'elles soient de nature fiscale ou autres. On peut bien se plaindre de tant de ''persécutions religieuses'' de la part de nos démocraties crasseuses et laides à faire peur. Mais il reste que c'est dans celles-ci (les mal-aimées) que l'on va voir des ministres courrir se faire prendre en photo avec le Dalaï-lama, avec le pape, avec les rabbins et le grand mufti. Pour ma part, je n'ai pas entendu souvent un rabbin de New York se plaindre tellement, soupirer ensuite après les si bons rapport de voisinage perdus du temps des François-Joseph ou celui du règne des aristocrates d'Angleterre.

Puis ...

L'époque où l'Église catholique est à son sommet au Canada, lorsque l'ultramontanisme a le vent dans les voiles (2e moitié du XIXe siècle, vous le savez bien), mais c'est aussi l'époque où les «irréguliers» sont soumis à toutes sortes de petites vexations, où la censure règne en maître, où les contradicteurs de l'évêque se retrouvent au chômage.

[...]

Il y a peu, j'entendais même le cinéaste Denis Arcand (conférence, Bibliothèque nationale) rappeler des petites anecdotes du temps de sa jeunesse. Et, entre autres, comment il lui était pratiquement impossible (début des années 1950; non pas il y a cent cinquante ans cette fois) de consulter les livres qui se trouvaient dans les bibliothèques publiques à Montréal. Quand il venait le temps de sortir les volumes désirés, ceux-ci n'étaient jamais disponnibles comme par hasard ...

Bref, quelles que soient les administrations qui prennent du pouvoir et qui deviennent souveraines (monarchiques, papalistes, religieuses, évangélico-sectaires, laïcardes, bruxello-mondialistes, onusiennes, etc.) : elles finissent toujours par avoir tendance à ennuyer les clients qui s'écartent un peu du cadre.

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Re: Discrimination contre les chrétiens en Europe

Message non lu par James » mer. 04 juin 2014, 18:50

Cher Cinci,

Ce n'est pas parce que nous ne subissons pas le "traitement" que nos frères connaissent dans d'autres parties du globe ou ont connu en d'autres temps que la vie actuelle d'un chrétien est rose en Occident ; autant dire à un smicard en France de s'estimer heureux de sa situation et de cesser ses "jérémiades" - comme vous dites - parce qu'ailleurs il ne toucherait pas même un centième de son salaire mensuel...

Pour ce qui est de l'article en question, il est beaucoup plus ciblé que ce que vous voulez signifier. Pour reprendre un de vos propos, il est vrai que l'on peut voir ces derniers temps des politiques apparaitre avec des représentants des cultes juifs (et de temps en temps musulmans), ce qui est plus rare par contre c'est de les voir en compagnie de représentants chrétiens. Mais là encore, il ne s'agit pas que de quelques photos (pour leurs images publiques) ou bien de la rénovation d'une cathédrale (qui alimente le tourisme de leurs villes) mais vraiment de lois et de déclarations qui rendent l'air de plus en plus toxique pour nous.

Certains diront : "nous respirons"
D'autres répondront : "quelle quantité d'air nous reste t'il?"
(sans vouloir verser dans l'alarmisme non-plus bien-sûr...)

Alors certes chaque régime à ses détracteurs, c'est inévitable. Ce qui peut être évitable par contre, ce sont toutes leurs méthodes visant à rabaisser/opprimer/persécuter telle ou telle partie de la société qui n'appartiendrait pas à leurs différents paradigmes.



Cher etienne lorant,

Disposez-vous du rapport en question?

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Re: Discrimination contre les chrétiens en Europe

Message non lu par Peccator » jeu. 05 juin 2014, 15:05

Je ne suis pas certain que les représentants des différentes communautés chrétiennes, et notamment nos évêques, tiennent à s'afficher avec des hommes politiques ailleurs qu'en des circonstances justifiant leur présence.
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: Discrimination contre les chrétiens en Europe

Message non lu par etienne lorant » jeu. 05 juin 2014, 18:18

James a écrit : Cher etienne lorant,
Disposez-vous du rapport en question?
Tout tourne autour d'un rapport de Gudrun Veronika Kugler... mais impossible, jusqu'à présent, de trouver des traductions en français...

Etienne
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Débat sur la christianophobie

Message non lu par Cinci » jeu. 19 juil. 2018, 4:18

[hs tiré du fil sur Christianophobie (actes, vandalismes…)]

Dans le dossier portant sur la christianophobie : un ouvrage ici d'Alexandre del Valle intitulé Pourquoi on tue des chrétiens dans le monde aujourd'hui ? La nouvelle christianophobie.

Il s'y trouve un chapitre portant plus spécifiquement sur le "développement de la christianophobie dans nos pays occidentaux"; il faudrait y revenir

Mais déjà dans l'Introduction :
"Ce n'est rien. Rien que des chrétiens qu'on égorge. Des communautés religieuses que l'on persécute [...] En Inde. au Bangladesh, en Chine, au Vietnam, en Indonésie, en Corée du Nord. Là où ils sont minoritaires. Et surtout en pays musulman. Pendant ce temps, l'Occident fait l'autruche. Pour ma part, ayant passé la plus grande partie de ma vie militante à défendre des populations musulmanes [...] j'ai pu constater que, chaque fois qu'il fallait le faire pour des chrétiens. on voyait, à quelques exceptions près, les professionnels des Droits de l'Homme se défiler."

- Jacques Julliard

Alexandre del Valle écrit :
Le christianisme : la religion la plus persécutée et la moins défendue

Le christianisme est aujourd'hui la religion la plus systématiquement et la plus violemment persécutée dans le monde. La spécificité de la nouvelle christianophobie planétaire réside principalement dans son impunité et dans le silence qui l'entoure.

Car au nom de la volonté de revanche du "droit à la différence" des peuples colonisés et humiliés par l'Occident, un nouveau bréviaire de la haine est en train de fanatiser des nations entières contre le christianisme, religion de l'homme blanc européen honni. Ce nouvel enseignement du mépris, qui identifie les chrétiens de tous horizons au bourreau occidental, est étanche à toute culpabilisation.

Totalement décomplexé, porté par la vague mondiale d'anti-occidentalisme et souvent paré des habits exotiques de l'anti-impérialisme, il est à l'origine d'innombrables violences contres des chrétiens, tués juste parce qu'il sont des chrétiens, comme le remarque René Guitton.

Les crimes commis à l'égard des chrétiens dans des pays pour la plupart dictatoriaux, sont en effet fort peu médiatisés. D'abord parce que les témoins et victimes y risquent leurs vies en dénonçant les bourreaux. Ensuite parce que l'Occident "chrétien", adepte de la nouvelle religion multiculturelle, ne se définit plus comme tel et pratique une politique d'apaisement vis à vis des régimes qui persécutent ses coreligionnaires chrétiens abandonnés à leur funeste sort. Cette christianophobie planétaire n'épargne donc plus la vieille Europe post-chrétienne, rongée par la repentance et la politique de l'autruche. Comment l'Europe pourrait-elle en effet blâmer les persécuteurs des chrétiens dans le monde alors qu'elle persécute elle-même son identité et son histoire chrétienne ?

Alexandre del Valle, "Introduction" dans Pourquoi on tue des chrétiens dans le monde aujourd'hui ? La nouvelle christianophobie, p. 9


Comment l'Europe pourrait-elle en effet blâmer les persécuteurs des chrétiens dans le monde alors qu'elle persécute elle-même son identité et son histoire chrétienne ?

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Re: Christianophobie

Message non lu par Cinci » jeu. 19 juil. 2018, 4:26

La christianophobie occidentale et européenne

La persécution des chrétiens prend en Occident un visage certes moins spectaculaire que dans les pays où la pure violence leur est opposée. Il y a d'ailleurs là une constante historique : la persécution des chrétiens est sanglante lorsque ceux-ci sont en minorité; au contraire, lorsqu'ils sont majoritaires, au moins dans la dimension culturelle, l'antichristianisme se fait davantage intellectuel, moral ou social [...]

On peut mentionner aussi la négation pure et simple de l'histoire chrétienne (la diabolisation du passé chrétien de la France résumé aux croisades et à l'Inquisition, etc.)

Étonnamment, en Espagne, les croisades et la reconquista sont diabolisées dans les manuels scolaires et les discours publics, alors que les conquêtes islamiques passées du monde chrétien et l'occupation de l'Europe durant des siècles par l'empire turco-ottoman, qui devraient être traités de la même manière, sont présentées comme des bienfaits (mythe de la dette de l'Europe envers la science arabe, mythe de la tolérance des Empires islamiques qui occupèrent l'Espagne, la Sicile et les Balkans sous les califats ommeyades d'Al-Andalus ou turco-ottoman, etc.)

Depuis les années 1960, avec la montée des modes, musiques et nouvelles cultures radicalement anti-chrétiennes et la déchristianisation des pays industriels occidentaux, de nouvelles formes de violences christianophobes s'ajoutent aux attaques intellectuelles ou morales (profanation de tombes et d'églises; attaques de lieux de culte ou de clergé, etc.), au point de préoccuper les gouvernements et les plus hautes instances des services de police et des ministres chargés de cultes.

Des profanations d'églises et de cimetières ignorées par les médias et les politiques

Dans la seule année 2010, le Ministère de l'intérieur a recensé 495 profanations de lieux de culte ou de cimetières en France. 430 ont concerné des lieux ou des symboles chrétiens. D'après les chiffres de la Miviludes, les cimetières et les lieux de confessions chrétiens représentent à eux seuls 90 à 95% des théâtres de profanations.

Sur le territoire français ou européen, le phénomène du vandalisme contre les édifices de culte, les profanations de cimetières et sacrilèges d'églises et d'objets sacrés progressent par conséquent dans l'indifférence générale.

Parmi les innombrables profanations : le 5 novembre 2010, à Carcassonne, pendant l;a messe, des jeunes sont entrés dans l'église et ont caillassé des fidèles, en blessant plusieurs. Le 12 novembre 2010, en Avignon, antique cité des Papes, des jeunes ont uriné dans une église pendant l'office en hurlant :"On va vous brûler, vous et votre église". Le 27 décembre 2010, à Marseille, une église a été souillé et taguée. Le 1er mars 2011, des vitraux de l'église Sainte-Foy à Conches-en-Ouche ont été brisés à coups de pierres [...] D'innombrables autres cas de profanations, insultes envers les prêtres, vandalisme sont signalés chaque jour aux services de police sans que cela fasse l'objet de la moindre plainte des organisations antiracistes et la une des médias, même locaux.

Deux poids, deux mesures

Eh France, les tabernacles des églises sont profanés au rythme moyen de trois fois par semaine*, mais aucune condamnation pénale avec exécution de peine n'a été prononcée pour de tels agissements. Alors que toute profanation de tombe non-chrétienne suscite un tollé médiatique national, les bien plus nombreuses profanations de tombes chrétiennes ne sont jamais l'objet d'une médiatisation au niveau national, et les politiques ou organisations antiracistes n'incriminent jamais la haine anti-chrétienne.

La règle au détriment des chrétiens est observé à tous les niveaux. En décembre 2010, par exemple, lors de la traditionnelle Fête des Lumières lyonnaise, la SNCF a refusé les calicots "Merci Marie" célébrant la Vierge, au motif d'une obligation de neutralité religieuse. Mais elle a largement affiché une banderolle "Fièrement Hallal, purement Hallal".

A Leers, dans le Nord, ainsi qu'à Montiers, dans l'Oise, la crèche de Noël, installée sur l'espace public, a dû être retiré par décision du tribunal administratif, au motif que ladite installation contrevient à la loi de 1905 [...] Dans le hall de l'hôpital de La Timone, à Marseille, une fresque représentant un musulman en babouches et djellaba transformant la basilique Notre-Dame-de-la-Garde en mosquée a été inauguré au même moment, la direction de l'établissement prétendant n'avoir reçu "aucune protestation", ce qui était inexact car des protestations polies furent exprimées, mais il est vrai que les méthodes radicales et les provocations attirent plus l'attention des médias et des politiques.

[...]

Le parquet de Strasbourg a requis trois mois avec sursis et une amende de 1000 euros à l'encontre d'Ernesto Abbate le 11 avril 2011. Il avait voulu dénoncer par la provocation la violence terroriste, faisant des avions en papier avec des pages du Coran, puis en les lançant contre des tours pour ensuite les brûler et les tremper dans l'urine. La vidéo diffusée sur Internet a scandalisé les associations islamiques qui ont porté plainte pour "provocation publique à la discrimination raciale ou religieuse".

Par contraste, à Avignon, les autorités locales ont soutenu l'exposition "Je ne crois pas aux miracles" et la photo du "Piss Christ", tout aussi blasphématoire, montrant un Christ plongé dans l'urine de l'artiste ... L'Image "Piss Christ"a été affichée publiquement dans les rues de la ville et l'exposition a été sponsorisée par le ministère de la culture, la mairie UMP, le conseil régional PS et le groupe LVMH. Aux États-Unis ou en Australie, cette photo a été bannie. En France, à Avignon, elle est exposée dans l'un des plus beaux hôtels particuliers de la ville ... Imagine-t-on un musée accueillant une exposition similaire intitulée "Piss Mahomet" ou "Piss Coran" mêlant à de l'urine ce qu'il y a de plus sacré pour les musulmans ?

Conclusion, dans le cas de la religion musulmane, le délit de blasphème est rétabli de facto, si bien que dans la république de Voltaire, on ne peut plus se moquer de certains textes religieux, ce qui est assimilé au racisme et à l'incitation à la haine. A contrario, dans le cas du christianisme, non seulement le fait de se moquer du Christ n'est pas considéré comme du racisme ou de l'incitation à la haine, mais le "droit au blasphème" est assimilé à la liberté d'expression.

De deux choses l'une, soit on rétablit en France le délit de blasphème pour toutes les religions, soit on le tolère pour toutes, au nom de la laïcité et de l'égalité de tous devant la loi.

[...]

Alors que Londres est depuis des années un lieu privilégié pour le recrutement des terroristes jihadistes et que les imams fondamentalistes prêchent en toute liberté, y compris leur haine des Juifs, des chrétiens, des homosexuels, des Occidentaux, d'Israël et des États-Unis, ou même de l'Angleterre, à Birmingham, dans le quartier d'Alum Rock, en juin 2008, la police a déconseillé aux chrétiens de faire du prosélytisme dans la rue pour ne pas "choquer" la majorité musulmane. D'après un fonctionnaire de police affecté à la communauté musulmane locale, la distribution d'extraits de la Bible à des passants constituerait un "délit d'Intolérance". En mars 2008, l'évêque anglican de Rochester de l'époque, lançait un cri d'alarme sur les difficultés éprouvés par les chrétiens travaillant dans des secteurs contrôlés par les islamistes.

* source : évêché de Bayonne

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Re: Christianophobie

Message non lu par Cinci » jeu. 19 juil. 2018, 14:33

Pour faire un peu la revue des thèmes où la "réaction antichrétienne" se manifeste en Occident ...


Exclusion des politiciens catholiques ...

Souvent, dans des pays comme la France, la Belgique, l'Espagne ou dans des pays de l'Est ou d'Europe du Nord , l'anticléricalisme confine à l'antichristianisme. Se dire ouvertement chrétien (surtout catholique) est aujourd'hui mal vu ou objet de dérision dans certains milieux et peut conduire à être mis de côté ou exclu de postes de responsabilités. Adhérer à la morale judéo-chrétienne revient à être en soi suspect d'intolérance. On est plus jugé sur ce que l'on dit sur les uns ou les autres , mais sur le fait que l'on ne condamne pas en bloc les principes chrétiens "démonisés".

L'exemple le plus caricatural de la nouvelle chasse aux sorcières des chrétiens solidaires du canon de leur Église, fut donné par le lynchage médiatique et politique, à l'échelle européenne, dont fut victime Rocco Buttiglione. Ex-président du parlement italien et membre du parti chrétien-démocrate italien UDC (modéré) ce dernier était pressenti pour devenir Commissaire européen chargé de la justice et des affaires intérieures. Il fut in extremis récusé par les parlementaires européens lors d'une audition organisée par la Commission des Libertés du Parlement européen, le 11 octobre 2004, à l'initiative de députés européens de gauche qui s'opposaient à sa nomination à ce poste important et l'attendaient au tournant depuis longtemps en raison de sa réputation d'homme du Vatican.

Interrogé sur le mariage homosexuel, Buttiglione répondit selon sa foi, "que la famille existe pour permettre à la femme d'avoir des enfants et d'être protégée par son mari". Le Parlement récusa sa candidature et ses détracteurs proches des lobbies homosexuels très actifs du Parlement européen rappelèrent qu'en juin 2001, il avait déjà manifesté son opposition à l'avortement [...]

Certes, on peut ne pas être d'accord avec les idées de Buttiglione, et l'on peut comprendre qu'un homosexuel soit opposé à la morale catholique traditionnelle. Toutefois, non seulement personne n'oblige les homosexuels à s'y conformer, mais si l'on devait faire le procès de ceux qui adhèrent à une conception traditionnelle et hétérosexuelle de la famille, il faudrait pour être logique condamner non seulement tous les croyants orthodoxes des trois religions abrahamiques, puis tous ceux, croyants ou pas, qui, sans être homophobes ou intolérants, désapprouvent les mariages homosexuels et les adoptions d'enfants par des couples homosexuels, soit probablement une majorité de la population.


L'agenda Europa

La volonté de nier la dimension chrétienne de l'Europe dépasse parfois l'entendement. Ainsi, en décembre 2010, la Commission européenne a édité un agenda où figurent toutes les fêtes religieuses à l'exception des célébrations chrétiennes. On y parle des fêtes musulmanes, juives, chinoises, de las fête des lumières des hindous et des sikhs, et même du paganisme. Concernant le 25 avril, jour de Pâques, le même paganisme est substitué à la fête chrétienne par excellence (résurrection du Christ) : une légende sur Zeus, le Dieu du panthéon grec païen, remplace la Pâques chrétienne. Enfin, au lieu de mentionner la fête chrétienne de la Toussaint, ou même la fête celtique très ancienne de Samain (fête des défunts), le 31 octobre, c'est l'Halloween, fête commerciale et païenne par excellence, qui est mentionnée dans le calendrier.

L'affaire du crucifix

Tout commença en novembre 2009, lorsque la cour européenne des Droits de l'Homme rendit un arrêt jugeant la présence du crucifix dans les écoles publiques italiennes "contraire aux droits des parents d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions et au droit des enfants à la liberté de religion et de pensée". Rome avait immédiatement contesté ce jugement, fruit d'une plainte individuelle d'une mère d'origine scandinave membre d'une organisation anti-cléricale et anti-catholique, Mme Laubi. La décision des juges avait suscité un tollé en Italie mais elle avait aussi été contestée dans les autres pays ayant encore des symboles religieux dans les espaces publics, souvent par tradition.

[...]

Ainsi, dans toute l'Europe, une vraie fracture idéologique et morale oppose les tenants des racines chrétiennes de l'Europe et ceux qui estiment au contraire que l'UE doit être une terre neutre, une terra nullius qui tait l'identité chrétienne majoritaire, notamment afin de respecter les religions minoritaires ou les convictions des non-croyants.

La Grande Bretagne gagnée par le virus du communautarisme

En Grande Bretagne, société multiculturelle, la discrimination positive semble se développer "principalement au détriment de la majorité chrétienne de la population", souligne le rapport 2010 de l'Aide à l'Église en Détresse (AED).

Bien qu'il y ait 26 évêques anglicans parmi les membres de la Chambre des Lords et qu'il y ait une Église d'État, "dans quatre écoles sur cinq , il n'y a pas de récits de Noël", déplore le député Mark Pritchard. Preuve que le déni des fêtes chrétiennes n'est pas le fruit d'une offensive islamiste ou n'est pas le résultat d'une demande musulmane, mais d'un anti-christianisme interne à la société anglaise elle-même, le Muslim Concil of Britain, pourtant intégriste, déclare lui-même : "Nous ne voyons pas de raisons, pour aucun musulman, d'être indigné ou offensé par la célébration de Noël ou de tout autre fête de tout autre religion". Même certains non-croyants, tels que le poète Andrew Motion, regrettent que les enfants britanniques soient privés de leur patrimoine culturel, dans la mesure où le système d'éducation omet l'enseignement de l'histoire biblique.

Comme l'a déploré, en février 2009, le Révérend John Sentamu, archevêque anglican de York, les préjugés antichrétiens progressent.

Le Révérend cite par exemple le cas de Jennie Cain, une standardiste d'une école suspendue pour avoir envoyé depuis son travail un mail pour demander à ses amis de prier pour elle. Ce type de sanction découle d'une directive du gouvernement britannique sur la "protection de la liberté et du respect de l'individu", établie en collaboration avec la British Humanist Association et d'Equality and Human Rights Commission à l'anti-christianisme virulent.

Un employé risque ainsi d'être incriminé pour "tentative d'embrigadement", s'il y manifeste sa foi, même sans faire de prosélytisme, alors qu'une employée musulmane voilée ne risque aucune sanction ...

En Espagne, dans ce contexte d'anticléricalisme, le 5 août 2010, un ancien juge aux affaires familiales, Fernando Ferrin Calamita, fut condamné à verser à l'État espagnol 100 000 euros en remboursement des émoluments reçus pendant sa suspension provisoire dans une affaire d'adoption homosexuelle.

Ferrin fut condamné en 2008 à deux ans d'interdiction d'exercer son métier pour avoir empêché un couple de lesbiennes d'adopter une petite fille, exigeant un avis d'expert sur les conséquences que pourrait avoir le fait de grandir au sein d'un couple homosexuel. Ce jugement fut aggravé en décembre 2009 par le Tribunal Suprême qui porta la suspension à 10 ans, assortie d'une amende de 720 euros et de 6000 euros de dommages pour la demanderesse pour "retardement malveillant de la procédure". Père de sept enfants, le juge déclarait , en décembre 2008 : "S'il y a une contradiction entre ma foi et mon travail comme juge, je donnerai la priorité à ma foi."


Le Pape Benoit XVI personna non grata dans la plus grande université d'Europe

La christianophobie s'exerce également de plus en plus contre la personne du Pape.

Chacun garde en mémoire l'annulation le 15 janvier 2008, d'une visite du pape Benoit XVI à l'université La Sapienza de Rome, prévue le 17 janvier 2008, à la suite des protestations de certains enseignants et d'étudiants militants d'extrême-gauche. Les enseignants de La Sapienza ressortirent un vieux texte du cardinal Ratzinger accusé à tort d'avoir prétendu que "le procès de Galilée avait été raisonnable et juste". La pétition, signée par 70 universitaires, exigeait l'annulation de la visite du Pape "obscurantiste".

Le discours de Ratisbonne ou le procès du Pape en islamophobie

Le 12 septembre 2006, on assista à la plus violente campagne mondiale de haine envers le Pape. L'origine du scandale fut le discours sur l'islam, la foi et la raison, prononcé à Ratisbonne, considéré par l;e monde islamique comme une "déclaration de guerre" et une "offense envers l'islam". Le Pape Ratzinger dénonçait certes la violence islamique et soulignait que le Dieu des chrétiens était différent de celui des musulmans, parce que la foi islamique était détachée de la raison et opposée à la pleine liberté religieuse.

Le monde musulman réagit par un contre-message plein de violence et de haine anti-chrétienne, anti-juive et anti-occidentale.

Ainsi, le Grand Mufti de Turquie, Ali Bardakoglu (président des Affaires religieuses), la plus haute autorité de l'islam en Turquie, dénonça une discours "très provocateur, hostile et préjudiciable; nous attendons des excuses du Pape envers l'islam et qu'il retire ses paroles". Le premier ministre turc accusa Benoit XVI d'avoir prononcé des paroles dégradantes envers l'islam, exigeant qu'il fasse un pas en arrière pour préserver la paix interreligieuse. Le journaliste et essayiste turc de renom, Aytunc Al Tynda, l'accusa d'avoir offensé l'islam et insulté les Turcs, et prévint que "rien serait moins étonnant que le Pape soit assassiné lors de sa venue en Turquie, et qu'il y a bien d'autres raisons pour lesquelles on pourrait attenter à sa vie." Le site web du Geich al Mudjahidin irakien jura de détruire leur croix [des chrétiens] en plein coeur de Rome. Des églises de Gaza, Nablus et Bassora furent prises d'assaut. En Somalie, une soeur italienne de 70 ans fut tuée. Des dizaines d'églises furent attaquées dans des pays musulmans. Le Guide spirituel des Frères musulmans et le Conseil de Coopération du Golfe (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Koweit, Qatar, Bahrein et Oman) exigèrent des excuses officielles du Pape, et le Parlement pakistanais approuva à l'unanimité une résolution condamnant Benoit XVI. La télévision islamiste du Qatar, Al-Jazeera, diffusa des caricatures "sataniques" ridiculisant le Pape. Nombre d'imams et d'ayatollahs avertirent que "des excuses officielles du Pontife risquaient de ne pas être suffisantes".

Encore moins compréhensible, de nombreux politiques et journalistes occidentaux hurlèrent avec les loups plutôt que de défendre la liberté d'expression. Le journal américain, The New-York Times, condamna les "paroles tragiques et dangereuses" de Benoit XVI. En Italie, bizarrement, l'anticlérical Di Pietro se rangea du côté des obscurantistes musulmans, accusant le pape d'avoir offensé des millions de musulmans dans le monde.

Des prêtres furent égorgés au Pérou, en Irak, en Égypte, au Pakistan et en Turquie. Des centaines de musulmans se rassemblèrent dans les rues des capitales du Pakistan, de Libye, du Gofe, d'Égypte, appelant à tuer le "Pape croisé". Terrifiés par cette expérience, les responsables de la Curie romaine firent pression sur le Saint Père, lâché par la plupart des États occidentaux [...]

tiré de :
Alexandre del Valle, "Chapite 12 La christianophobie occidentale et européenne" dans Pourquoi on tue des chrétiens dans le monde aujourd'hui ? La nouvelle christianophobie, p. 289

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Re: Christianophobie

Message non lu par Archidiacre » ven. 20 juil. 2018, 9:18

Ces citations sont très intéressantes. Merci.
Chaîne Youtube: https://www.youtube.com/c/Archidiacre

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Christianophobie (actes et vandalisme)

Message non lu par Cinci » sam. 21 juil. 2018, 0:24

Autre page ...


De la nazification du Pape Pie XII à la conspiration de l'Opus Dei et du Vatican

Le procès en nazification intenté contre le Pape Pie XII par les médias et les intellectuels occidentaux depuis des années a fait considérablement croître les sentiments christianophobes. Pourtant, juste après la Seconde Guerre mondiale, non seulement Pie XII n'était pas mal vu, mais c'est à l'unanimité que l'on saluait, la communauté juive en tête, et jusqu'en Israël, son rôle important et direct dans le sauvetage de 8000 Juifs italiens à Rome.

En fait, la campagne de dénigrement contre Pie XII fut lancée après la guerre par les milieux communistes qui lui en voulaient de s'être opposé avec force au marxisme, qualifié d'"intrinsèquement pervers". Elle s'Intensifia en 1963, avec la pièce de théâtre (fondée sur aucun document scientifique) , le Vicaire, de Rolf Hochhuth, écrivain allemand gauchiste ancien membre des jeunesses hitlériennes, qui voulait se refaire à bon frais une virginité politique. La pièce fut la première à nier l'action de Pie XII en tant que "Juste". Dans les années 1990, l'auteur du film fort médiatisé sur lui, "Amen", Costa Gravas, communiste grec anti-catholique, renchérit sur le même thème. Depuis, la lâcheté supposée, l'antisémitisme et la complicité de Pie XII avec les nazis ne supportent plus la contradiction. Il existe pourtant de nombreux témoignages d'historiens et de personnalités juives qui innocentent Pie XII.

Sir Martin Gilbert, biographe officiel de Winston Churchill, rappelle que Pie XII fut l'un des premiers à condamner publiquement les atrocités nazis par la voix de Radio Vatican, précisant que : "... des centaines de milliers de Juifs ont été sauvés par l'Église catholique, sous la conduite et avec le soutien du Pape Pie XII. Le Pape lui-même donna personnellement l'ordre, la veille de la déportation des Juifs de Rome, d'ouvrir les sanctuaires de la cité du Vatican à tous les Juifs qui pourraient y parvenir. Grâce à ses instructions, qui furent suivi d'une réponse rapide du clergé catholique, sur les 6800 Juifs de Rome, 1015 seulement furent déportés. Cette action du Pape sauva plus de 4500 vies".

Dans Pie XII et les Juifs, le mythe du Pape d'Hitler, le rabbin new yorkais et chercheur David Dalin, spécialiste des relations judéo-chrétiennes, réhabilite également Pie XII, selon lui victime d'une campagne de diabolisation. Dalin explique que durant les années 1930, la presse nazie traitait le cardinal Pacelli, futur Pie XII, "d'ami des Juifs", accusation infamante du point de vue nazi-fasciste. Le 28 octobre 1939, l'encyclique de Pie XII condamna explicitement "les dictatures, le racisme et ceux qui violent les traités; le culte de la force, et sa concrétisation dans la privation de liberté des peuples et la persécution de la race juive".



Dan Brown : la diabolisation de l'Église et le retour du mythe du complot


Un auteur occidental se distingue dans la veine anti-catholique : Dan Brown, dont les deux best-sellers donnent à croire toutes sortes de complots mirifiques couvrant les supposés mensonges de l'Église depuis des siècles. Dans la préface du Da Vinci Code, Dan Brown prétend que toutes ses sources sont vérifiées et il remercie les membres de l'Opus Dei qu'il a interrogés ainsi que des scientifiques, ce qui laisse croire au public crédule que son roman est un document sérieux. Or cela revient à donner à une oeuvre délirante basée sur la théorie du complot un crédit qui peut être interprété comme une véritable incitation à détester l'Église [...] les Évangiles originaux ont été brûlés et leurs témoins assassinés par le Vatican [...] les Évangiles lus à la messe seraient des faux, écrits par l'empereur Constantin au IVe siècle [...]

En réalité, le Prieuré de Sion, présenté [Dan Brown, dans son roman] comme une réalité historique,[est plutôt] simple association régie par la loi de 1901 fondé en 1950 par un Français loufoque jouant au prétendant mérovingien, n'a jamais eu qu'un membre ...

[...]

En résumé, pour Dan Brown, l'Église catholique n'est depuis le début qu'une gigantesque escroquerie qui assassine à tour de bras pour "cacher la vérité". Le livre donne des descriptions d'un Vatican tout en sous-entendus, avec des prélats fourbes et machiavéliques, un décorum qui couvre les crime et le perpétue [...]

Comme l'a expliqué Alain Finkielkraut [à propos de Dan Brown] dans La Sagesse de l'amour :
"... le fait de dépeindre les catholiques comme des voleurs de secrets fondamentaux [...] puis la description du pouvoir occulte du Vatican et de l'Opus Dei ayant la main mise sur l'art, sont des thèmes qui rappellent la façon dont les nazis et les antisémites du XXe siècle traitaient les Juifs. Ce qui est en cause, avant tout : le pouvoir occulte qu'ils exerçaient, et la manière sournoise avec laquelle ils se glisseraient dans les organismes sains des autres nations pour vivre à leurs crochets, et les affaiblir jusqu'à ce que mort s'ensuive."
Denis Tillinac rappelle à juste titre dans Le Dieu de nos Pères, comment la propagande "républicaine" du début du XXe siècle contre les Jésuites s'inspirait de la propagande anti-juive, et reprenait les accusations délirantes d'apatrides, insinuant et toujours du côté du manche" (Denis Tillinac, Le Dieu de nos Pères, Paris, Bayard, 2004, p. 100).

L'une des conséquences de la diffusion auprès de millions d'incrédules des thèses conspirationnistes touchant l'Opus Dei ou le Vatican est l'hostilité croissante constatée en France, en Espagne et ailleurs envers les prêtres plus ou moins liés à l'Opus Dei ou supposés tels, victimes d'une véritable diabolisation et parfois empêchés de faire leur travail en toute sécurité. C'est ainsi qu'après la nomination chahutée d'un prêtre membre de l'Opus Dei à Toulouse, en mai 2010, son église fut vandalisée. Le maire de Toulouse ne condamna même pas l'acte.

Le mythe des prêtres tous pédophiles

D'autres vulgates diabolisantes sont sources d'un antichristianisme haineux, notamment le mythe des prêtres "tous" pédophiles. Véritable contradiction interne, les détracteurs de l'Église catholique accusent tantôt cette dernière d'être homophobe, car elle considère l'homosexualité comme un "péché", et tantôt d'être un repaire de pédophiles et d'homosexuels non avoués. Certes, pédophile n'est pas synonyme d'homosexuel, mais dans l'opinion populaire l'amalgame est souvent fait, et il n'est pas rare, dans les banlieues des grandes villes françaises ou européennes, d'entendre de la bouche des prédicateurs islamistes et des jeunes déchristianisés, que les prêtres catholiques, au célibat suspect, seraient en majorité homosexuels et/ou pédophiles. Si bien qu'aujourd'hui, l'association prêtres-pédophiles-homosexuels constitue l'un des clichés christianophobes les plus répandus, et parfois à l'origine de violences et d'agressions.

L'accusation de pédophilie contre l'Église catholique a longtemps été porté par les églises protestantes qui ne comprenaient pas le célibat, puis par les nazis allemands. Sous le IIIe Reich, le parti nazi (à l'instigation de Joseph Goebbels), lança une vaste campagne de désinformation pour réduire l'influence de l'Église, notamment en réaction à la publication de l'encyclique Mit Brennender Sorge, qui condamnait officiellement l'idéologie raciste, le culte de l'État et du chef et le paganisme nazi.

[...]

En conclusion, on constate que si les cas de pédophilie en milieu religieux faisant le plus scandale sont ceux liés à l'Église catholique plutôt qu'au bouddhisme, au judaïsme ou à l'islam, ce n'est pas parce que l'Église est la seule coupable, mais c'est parce qu,elle est la seule religion que l'on peut charger sans risque et la seule dont la haute hiérarchie reconnaît les torts et les dénonce publiquement. Globalement, si l'Église catholique et le christianisme en général peuvent être critiqués comme toute religion, force est de reconnaître que les chrétiens, et les catholiques en particulier, sont ceux qui sont remis en question, les seuls qui pratiquent l'autocritique, donc les seuls que l'on trouve "normal" de critiquer et dénoncer sans égards.

Tiré de :

Alexandre del Valle, op, cit.

Cinci
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Re: Christianophobie

Message non lu par Cinci » sam. 21 juil. 2018, 0:39

Puis dans la conclusion du chapitre 12 :


Ce qui ressort de cet essai c'est que partout dans le monde et même en Occident la seule forme d'intolérance religieuse permise, banalisée, encouragée même puisqu'elle est à tort assimilée aux fautes de l'homme blanc-occidental - et donc aux heures sombres de l'histoire - est celle qui frappe le christianisme, et en premier lieu l'Église catholique.

Faut-il déduire de notre dernier chapitre déplorant la banalisation des moqueries, diffamations et désinformations contre l'Église, le Pape et le christianisme en général, que l'on doive rétablir la censure religieuse ou le délit de blasphème ? Bien sûr que non ! Il est nécessaire de dénoncer les erreurs et les crimes commis dans le passé au nom de l'Église et de la religion de la Croix.

De même, il serait absurde de prétendre lutter contre la nouvelle christianophobie mondiale en proposant de rétablir, comme dans les régimes islamistes, le délit de blasphème. Car dans une démocratie libérale, autoriser la critique de la religion, quelle qu'elle soit, et même permettre de blasphémer, est une garantie de liberté face à l'obscurantisme qui a si souvent tué jadis au nom, justement, de la lutte contre le blasphème.

Toujours est-il qu'en dehors des actes de violence commise à l'encontre des personnes, des lieux de culte chrétiens, normalement réprimés par la loi, la diabolisation croissante de la religion chrétienne, rendue "responsable de tous les maux de la terre", est également dangereuse, car elle aboutit à légitimer une nouvelle forme de haine collective. Cette révulsion croissante envers le christianisme et les chrétiens, légitimée par l'association opérée entre christianisme et bourreau-blanc-occidental, conduit les intellectuels, les médias, les professionnels de l'antiracisme et les politiques qui les suivent, à banaliser les actes quotidiens de christianophobie qui entraînent chaque année la mort de milliers de chrétiens dans le monde, tués pour la seule raison qu'ils sont chrétiens.

La démonisation générale des chrétiens et du christianisme, religion des oppresseurs euro-américain, entachée de crimes irréparables et en contradiction perpétuelle avec ses propres valeurs, est au centre de nouvelles modes, de nouveaux programmes scolaires, de nouveaux discours politiques qui réduisent le passé chrétien de l'Europe à une interminable période de barbarie obscurantiste,

Elle explique le succès incroyable des nouvelles théories conspirationnistes en vogue, portées tant par le politiquement correct xénophile que par des romans à succès comme le Da Vinci Code de Dan Brown, ouvrage que l'on peut qualifier sans exagérer d'Incitation à la diabolisation de l'Église catholique et des chrétiens. Ce livre a en effet considérablement renforcé l'idée inculquée depuis des décennies à de jeunes européens, selon laquelle "le christianisme serait la pire religion du monde".

Le philosophe et chercheur Pierre-André Taguieff, spécialiste du racisme et des théories conspirationnistes, auteur de nombreux ouvrages sur l'antisémitisme, explique que les théories du complot, qui ont jadis expliqué le succès du nazisme, sont aujourd'hui de retour en Europe, cette fois-ci sous couvert de lutte contre l'Occident, anti-impérialiste et anti-chrétienne. (Pierre-André Taguieff, L'imaginaire du complot mondial. Aspects d'un mythe moderne, Paris, 2006. "La foire aux illuminés, ésotérisme, théorie du complot, extrémisme", Archive de sciences sociales des religions)

Dans un contexte général de relativisme culturel et de déchristianisation, ces théories du "complot du Vatican" et des méfaits systématiques du christianisme, permettent d'avancer des explications du monde simplistes mais conformes aux phobies contemporaines de cet Occident qui veut se faire pardonner ses fautes passées en lynchant son identité chrétienne.


[Pour rappel et petit distinguo entre "christianophobie" et "persécution": il existe des fils distincts sur la persécution des chrétiens d'Orient, des Coptes, des chrétiens de l'Inde, etc. Le fil "Christianophobie" se limite à la France, l'Europe et l'Occident.]

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zelie
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Christianophobie (actes et vandalisme)

Message non lu par zelie » lun. 30 juil. 2018, 18:28

Cher Cinci,
tout d'abord merci pour tout le travail d'information que vous mettez à la disposition de tous.
J'ai pour ma part quelques questions à vous poser, sur lesquelles j'aimerais avoir votre avis:

vous notez, à travers des auteurs (que je ne connais pas) une christianophobie mondialisée, qui découlerait pour partie des mouvements gauchisants, et d'autre part d'une haine de l'occident blanc.

Pour ce qui est des mouvements de gauche, communistes ou autres, le rejet du transcendant est inscrit dans leurs gènes: le rejet ne se fait que sur la religion proche ou dominante; je pense que le même rejet pourrait se diriger contre des musulmans ou des juifs si c'était leur religion qui était dominante et associée à l'Europe, qu'elle ait été royaliste ou libérale. (si j'ai bien compris votre pensée).

Pour la haine anti-blanc, elle fait son lit dans la dénonciation du colonialisme et de l'esclavagisme, et prend pour prétexte la religion du Blanc, religion d'hypocrites cyniques puisque ses adeptes ont systématiquement fait le contraire de ce que préchait leur religion. L'esprit de revanche au niveau mondial qui anime les groupes racistes anti-blanc y trouve une source inépuisable de renouvellement de la haine. Que nous avons construit par notre attitude raciste et condescendante entre le 16ème et le 20ème siècle. Cette haine du Blanc à travers le prisme de sa religion trouve aussi une toute puissance dans l'affaiblissement de la foi chez l'Occidental, désormais acquis à l'athéisme et à la laïcité. Puisqu'on peut taper sur quelqu'un qui au lieu de dire "stop", persiste à dire "mea culpa", pourquoi s'arrêter? (si j'ai aussi bien compris votre pensée).

Les raisons historiques ou politiques citées ci dessus peuvent être discutées sur des détails, mais pour l'essentiel, je pense qu'elles font consensus. Là où se situe mon questionnement, c'est sur ce point: pourquoi l'Europe a intérêt, ou plutôt qui en Europe a intérêt à affaiblir la foi chrétienne? Parce que si cette foi chrétienne était aujourd'hui ce qu'elle était il y a un siècle, assisterait-on à tout ce que l'on voit de nos jours contre elle? Ou au contraire mon raisonnement est-il faussé, la persécution est intrinsèque au chrétien de tout temps et de toute coloration politique essentiellement parce que le disciple n'étant jamais plus que le maître, la persécution chrétienne ne faiblira jamais simplement du fait que vivants dans un monde éprouvant, n'importe qui se comportant avec douceur et longanimité attirera toujours la haine de tout un monde contre lui? Exactement comme Jésus en son temps, qui sera remercié de l'annonce de son évangile par une mise à mort éructante de haine?

Voyez-vous, si je devais réduire notre monde depuis l'aube de l'humanité jusqu'à aujourd'hui à un seul mot, je dirais que nous vivons dans un monde injuste. C'est un monde de guerres incessantes dominé par une pensée cupide qui génère une immense pauvreté et des frustrations à tout va. L'avidité de l'homme est à la source de toute cette pagaille. On est exactement aux antipodes des desseins divins pour l'homme, d'autant plus si on considère qu'il n'y a jamais eu de desseins divins, pour rien ni pour personne. La loi du plus fort, du plus puissant dirige le monde depuis toujours. C'est dommage à dire, mais si l'homme disparaissait, le règne animal basé sur la prédation par nécessité se rétablirait et un équilibre naturel se restaurerait de lui-même; en ce sens, l'homme est la moins nécessaire des créatures terrestres. L'homme absent, aucune autre créature ou milieu naturel ne seraient menacés de disparition certaine.
L'homme est le seul prédateur qui ne se contente pas de la nécessaire survie. Dans l'optique de ma foi en Dieu, cela me pousse à penser que ce qui se joue dans la survie de l'homme ne concerne pas que l'homme. Car comment alors, une créature sortie de Dieu pourrait agir aussi obstinément et intensément contre le principe même qui a présidé à sa création, si elle était toute acquise à son principe créateur?
L’intégrisme est un refuge pour la misère parce qu’il offre un sursaut d’espérance à ceux qui n’ont rien.
Que leur mal disparaisse, et l’intégrisme perdra ses troupes. L'Abbé Pierre
Vis vraiment chaque instant. Fais-le meilleur. Aime-le. Chéris-le. Fais-le beau, bon pour toi-même et pour Ton DIEU. Ne néglige pas les petites choses. Fais-les avec Moi, doucement. Fais de ta maison un Carmel où Je puisse Me reposer. Jésus, Premier Cahier d'Amour

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hs tiré du fil Christianophobie

Message non lu par zelie » jeu. 13 sept. 2018, 18:09

Je reviens donc sur l'objet premier de ce fil, la christianophobie latente de notre monde actuel, carrément christophobique en fait:
Cinci a très justement cité le Père Eugène-Marie de l'Enfant Jésus;
Ce péché social dont les derniers fruits sont l'agnosticisme philosophique, le libéralisme politique et le laïcisme scolaire dont l'atmosphère est saturée, a pénétré dans les milieux les mieux préservés et s'y traduit par l'habitude de tout citer au tribunal du jugement propre et par la difficulté de se soumettre au simple témoignage de l'autorité.
ce que dit le Père EMEJ est très vrai et m'a rappelé deux vidéos assez édifiantes qui sont l'exacte face sombre de son discours (clair, lui):

il s'agit de Vincent Peillon, FM et juif pratiquant, qui explique le propos de son livre "la révolution française n'est pas terminée", charge contre le christianisme (je rappelle qu'il a été ministre de l'éducation, a une formation philosophique et ne connait rien aux religions autres que la sienne):



à partir de 2'18''

et :


à partir de 3' . Entre 5'30" et 6' c'est assez pénible, et grosso modo sa conclusion pose l"homme Jésus comme un idéal de comportement et une invitation à se chercher soi-même, en dehors de tout modèle préconçu... comme Jésus!
(On aurait pu citer là toute la citation en italique de Cinci)

Et au final, que la christianophobie rampante, médiatique, politique et organisée qui recouvre la France d'aujourd'hui soit due à un libéralisme avide qui trouve sa manne dans l'infantilisation (l'abrutisation?) des masses, à un pouvoir politique et lobbyiste qui trouve sa manne dans l'ignorance et l'usure de la masse salariale, ou a un orgueil individuel qui trouve son épanouissement dans tous les hédonismes qu'on nous impose, dont on nous sature, elle renvoie à la question : à qui profite le crime? A qui profite,in fine, l'abandon de Dieu par les hommes? Car c'est bien cet abandon qui est organisé, voulu, imposé en nous faisant croire qu'on l'a choisi comme marque de notre intelligence et de notre liberté... Qui le veut donc tant, cet abandon; est-ce vraiment qu'une minuscule poignée de politiques insanes, de trusts ou de quelques hommes issus de dynasties financières irréfragables qui le veulent au mépris de milliards d'hommes? N'y en a-t-il pas un Autre qui se rit de nos orgueils, qui tire sa vie de la mort de nos âmes?

Je ne peux me départir de l'idée qu'une bataille surnaturelle (spirituelle) de grande ampleur se joue depuis la naissance de l'Homme, quelque chose d'inouï, d'inimaginable, au-dessus de nos âmes. C'est comme si je la sentais pas si loin de moi, pas si loin de tout un chacun de mes frères. Nous n'en avons pas idée parce que dans notre vie terrestre Dieu nous protège, et le peu que nous en sentons nous laisse la plupart du temps indifférent. Mais à chaque fois que nous retombons dans quelque chose de délétère, le péché dans son sens général, cet acte particulier où nous sentons juste une seconde après que "non, il ne fallait pas le faire", que ce soit la bouchée dont nous n'avions pas besoin, le mot de trop, le regard qui nous a échappé, que sais-je? Ce moment particulier où nous avons chuté dans un réflexe, une tentation, un orgueil, un caprice, un confort, un égoïsme, une habitude... et où on sent que l'on a défiguré notre ange gardien, où l'on sent qu'en fait, derrière la chute, nous avons préféré nous aimer nous-même plutôt que d'aimer le Christ... C'est dans cet instant particulier que je sens en fait toute l'étendue de cette lutte spirituelle... et c'est plus ça que l'acte extérieur, qui m'interroge grandement.
Cette lutte là n'existe même plus dans le coeur de tellement de nos frères, à tel point qu'ils nient, rient, récusent, fuient, toute remise en question spirituelle; la spiritualité n'existe plus dans le coeur de tant d'enfants de l'école, dans tant de familles, dans tant de jeunes... et oui, comme dit le Père Eugène, pourtant ces âmes sont assoiffées et maintenues dans l'ignorance de la source qui pourrait étancher leur soif...
J'en reste avec une vague sensation que l'humanité entière, d'une certaine façon, a un comportement suicidaire...
L’intégrisme est un refuge pour la misère parce qu’il offre un sursaut d’espérance à ceux qui n’ont rien.
Que leur mal disparaisse, et l’intégrisme perdra ses troupes. L'Abbé Pierre
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la Samaritaine
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Message non lu par la Samaritaine » jeu. 13 sept. 2018, 21:56

C'est étonnant Zélie votre lecture de ces deux vidéos de Vincent Peillon ! J'ai l'impression que vous faites un contre-sens, que vous ne le comprenez pas du tout. Il s'agit d'un cours d'histoire ! Et comment ces événements passés peuvent nous être utiles aujourd'hui.

Ses paroles m'ont paru au contraire pénétrées d'une grande profondeur spirituelle. Il a du fond cet homme là…
Il nous donne avant tout un cours sur l'histoire de la laicité au 19e siècle. Comment les penseurs républicains du 19e ont compris que la Révolution française avait échoué dans les esprits, n'ayant pas porté véritablement de morale publique (évidemment, avec tout ce sang versé ! ) et que les valeurs et la force spirituelle étaient présentes uniquement dans le Catholicisme et représentées par le pouvoir de l'Eglise Catholique. Il dit, en tant qu'historien, que l'Eglise Catholique était conservatrice, ce qui rendait difficile la compatibilité avec le projet socialiste et républicain tandis que dans les pays protestants, la compatibilité était réelle, grâce au libre-arbitre. Ce n'est pas être anti-chrétien que de rappeler cela ! Nous aussi, fervents Catholiques, connaissons bien le conservatisme extrême de l'Eglise au 19e.

Il explique donc que les penseurs républicains ont inventé une nouvelle religion, la laicité, chargée de porter elle aussi des valeurs et une vraie spiritualité et que la République devait être habitée de vraies valeurs spirituelles et d'une vraie ouverture à la transcendance. Et j'ai été ravie de l'entendre parce que c'est trop peu rappelé, la laicité est habitée par le christianisme et les valeurs évangéliques puisque le Christ, disent ces penseurs, par son comportement, représente l'idéal humain. On ne le dit pas assez cela, que la laicité plonge ses racines dans le christianisme. Bien sur que c'est la vision maçonnique de la transcendance, les Francs maçons ont inventé au 17e siècle une religion de remplacement largement inspirée du christianisme mais dans la distance avec le pouvoir de l'Eglise, jugé oppressif... Et alors ? Bien des FM sont anti-cléricaux mais lui ne montre ici aucun anti-cléricalisme ! Bien au contraire, il explique que la loi de 1905 fut une loi d'apaisement après un siècle de discorde entre la République et l'Eglise et que Laicité et religion ne doivent pas être opposés. Il rappelle que les fervents tenants de la nouvelle religion laique étaient Catholiques libéraux, Protestants libéraux (pléonasme ?), Juifs libéraux, FM, athées, agnostiques, et que tous s'unissaient ensemble pour inventer des valeurs et des bases communes à la République.

j'ai été passionnée par tout ce passage sur "le Christ Républicain" et sur le souhait que "tout homme devienne divin". Ces Républicains de l'époque, à la vérité étaient habités conjointement d'une très grande soif spirituelle et d'une non moins grande aspiration à la liberté qui leur paraissait franchement menacée par la manière dont l'Eglise imposait sa marque sur les âmes. Faut-il le leur reprocher ? leur reprocher leur manque de foi? je ne crois pas, si on se souvient de ce qu'était l'Eglise de l"époque !!! L'Eglise s'est considérablement ouverte mais à l'époque, les lieux de liberté intellectuelle et spirituelle, où la différence religieuse, sociale, intellectuelle pouvait se vivre, eh bien c'était plutôt dans les temples protestants et maçonniques qu'on les trouvait... Je ne critique pas l'Eglise dans son ensemble, elle faisait un gros travail d'éducation, de soin, de mission surtout dans le monde entier… Mais elle était conservatrice dans l'âme et les âmes progressistes avec grande soif spirituelle avaient du mal à s'y retrouver… A l'époque c'était : hors de l'Eglise point de salut. c'était ainsi et cela en faisait suivre certains, cela m'aurait fait peut-être fuir !!!


Pour aujourd'hui, V Peillon plein d'espoir, souhaite que l'on repose les bases de la laicité comme une religion, avec ses valeurs spirituelles. Eh bien moi aussi ! Et au nom même de ma foi chrétienne fervente, j'ai aussi une foi laique fervente !
En France, nous sommes dans l'ordre de grandeur : des agnostiques (écrasante majorité), des Catholiques, des Musulmans, des Protestants, des Juifs et quelques athées fervents. Est ce le Catholicisme qui va nous unir ? non. Est ce la laicité ? Oui, avec des valeurs communes.
Et par dessus tout, la fraternité. Tout un combat. Le combat de V Peillon n'est pas contre le christianisme (rien de cela dans ces deux vidéos !, à moins que l'on confonde autorité de l'Eglise hiérarchique et Christianisme, confusion ô combien grave ) mais est un combat pour la fraternité.

Cette "religion" laique est anti-religieuse ? Non, elle permet au contraire un dialogue fructueux entre les différentes religions, entre celui qui croit en Dieu et celui qui n'y croit pas. Et dans tout cela, les racines chrétiennes qui ne cessent d'affleurer sont pour moi très visibles !


Merci Zélie de nous avoir fait découvrir ces vidéos, je ne connaissais pas bien V Peillon, excellent professeur.

PS : il est franc-maçon, d'origine juive mais a priori vraiment pas pratiquant et sans doute pas croyant. Je pense que la laicité est sa seule religion.

En Christ,

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Message non lu par zelie » jeu. 13 sept. 2018, 23:22

Je suis tout à fait d'accord avec Cinci sur le rejet rampant des Chrétiens, et à travers eux, du Dieu des chrétiens, au profit de toute autre idée, fut-elle religieuse, comme une autre religion. Et oui aussi, je trouve qu'il y a du suicidaire dans une telle attitude.
Mais je reviens sur un point, que je me permets d'illustrer d'un exemple:
Je reprends votre phrase Cinci :
En décembre 2010, par exemple, lors de la traditionnelle Fête des Lumières lyonnaise, la SNCF a refusé les calicots "Merci Marie" célébrant la Vierge, au motif d'une obligation de neutralité religieuse. Mais elle a largement affiché une banderolle "Fièrement Hallal, purement Hallal".
Les calicots "Merci Marie" étaient ceux du diocèse de Lyon. Les banderoles étaient celles de la marque Isla Délice, notoirement et uniquement hallal et musulmane engagée, puisque certaines des ses pubs montrent une table "vide" uniquement recouverte d'une nappe blanche; ce visuel se couvre de plateaux savoureux la nuit avec un slogan souhaitant un bon ramadan.
On a d'une part un organisme religieux officiel qui a fait une demande à la SNCF, et d'autre part une entreprise commerciale privée qui fait sa pub sur des visuels privés. La loi française, que ça nous plaise ou non, laisse cet espace de liberté au commerce et le refuse au religieux. Et d'une certaine façon cela se justifie; si demain une seule crèche est tolérée, un calicot est publié, au nom de l'égalité des droits, c'est un déluge de slogans religieux de tous bords, et surtout des bords envahissants profitant de tous les moyens de pression pour s'imposer qui vont inonder l'espace public français. La laïcité française est parfois une peu "enquiquinante", mais son aspect anti-religieux a ça de bien qu'il nous protège bien plus qu'il nous contraint dans un espace public qui est investi comme un espace de conquête par des idéalistes réalistes et qui n'attendent que ça, le moindre faux pas pour pousser leurs pseudopodes un peu plus loin à chaque faille.
Nos hommes politiques en sont largement conscients, d'autant qu'ils ne sont pas idiots non plus; l'escalade dans la violence civile est toujours dans leurs préoccupations...

Cet esprit pernicieux d'exploitation de l'espace public est généralisable: on le retrouverait pour toute statue tolérée, pour toute crèche tolérée, pour tout, partout, toujours... En ce sens, l'hermétisme forcené de l'espace public est nécessaire et bien vu pour la préservation de la sécurité de tous.

C'est dommage que le fait que vous citez, et les articles dont ils découlent, ne fassent pas tous apparaître cette préoccupation, qui est au coeur de la décision de la SNCF pour le cas d'exemple, mais aussi au coeur des décisions scrupuleusement étanches des juges et des hommes politiques. Ca aurait donné un sens bien plus nuancé à l'exemple: ce n'est pas exactement de la christianophobie primaire de la part de la SNCF, c'est de la prévoyance mélangée à de la crainte. Et pour l'espace visuel privé loué, à partir du moment où personne ne porte plainte, la loi permet que la rue soit l'expression d'opinions religieuses. (voir https://www.20minutes.fr/societe/158095 ... ace-public ).
L’intégrisme est un refuge pour la misère parce qu’il offre un sursaut d’espérance à ceux qui n’ont rien.
Que leur mal disparaisse, et l’intégrisme perdra ses troupes. L'Abbé Pierre
Vis vraiment chaque instant. Fais-le meilleur. Aime-le. Chéris-le. Fais-le beau, bon pour toi-même et pour Ton DIEU. Ne néglige pas les petites choses. Fais-les avec Moi, doucement. Fais de ta maison un Carmel où Je puisse Me reposer. Jésus, Premier Cahier d'Amour

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Re: hs tiré du fil Christianophobie

Message non lu par zelie » jeu. 13 sept. 2018, 23:43

Mr Peillon est juif pratiquant, ses enfants ont des prénoms marqués, font leur bar-mitzvah à laquelle il participe activement, et c'est très bien ainsi, il est libre d'être ce qu'il veut être. Mon propos était juste de faire remarquer que parler de christianisme vu de l'extérieur et sous un angle purement philosophique expose à des travers de contresens et de déviation de l'esprit de notre religion, et que de tels propos émis par un homme aussi public peut entrainer à sa suite nombre de personnes moins bien formées. Mais libre à vous d'y voir au contraire une voie à suivre...
Moi j'y vois le coeur de la pensée FM anti-religieuse ; celle où Dieu tel qu'il nous a été transmis par la religion catholique (malgré ses excès et ses errements) est remplacé par un homocentrisme dogmatique ; ce qui ouvre la porte à une immédiateté péremptoire, telle qu'on la subit aujourd'hui.
L’intégrisme est un refuge pour la misère parce qu’il offre un sursaut d’espérance à ceux qui n’ont rien.
Que leur mal disparaisse, et l’intégrisme perdra ses troupes. L'Abbé Pierre
Vis vraiment chaque instant. Fais-le meilleur. Aime-le. Chéris-le. Fais-le beau, bon pour toi-même et pour Ton DIEU. Ne néglige pas les petites choses. Fais-les avec Moi, doucement. Fais de ta maison un Carmel où Je puisse Me reposer. Jésus, Premier Cahier d'Amour

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