Chère Axou,
Vous me forceriez à jouer à l'avocat rien que pour défendre un peu mon honneur. A force de me faire taxer de déraisonnable ou de fumeur de je-ne-sais-quoi par vos soins.
Voyez :
Axou :
Vous déraisonnez en prétendant que l'Eglise catholique, de manière officielle, a proclamé une telle comparaison. Vous ne trouverez pas de document à ce sujet.
Je corrige votre perspective : c'est juste vous qui exigerez une proclamation (
pourquoi pas une lettre manuscrite autographiée de la main de Benoit XVI tant qu'à faire?) tournée de façon à produire cette comparaison explicite « en une seule phrase » que vous me demandez. C'est vous qui voulez donner dans l'argumentation par l'absence. Et c'est ce que je trouve malhonnête comme procédé. Vous m'excuserez.
D'une, il s'est déjà trouvé un évêque affirmant que l'avortement était "pire que le viol", et ce, contrairement à vos suppositions. - Vous demandiez à être prévenu si la chose aurait pu déjà se produire. Mais oui l'on a pu le voir lors de la fameuse affaire de Recife justement. Tant pis pour le scandale à l'époque. Le fait est que le silence comme argument ne prouve en rien votre point de vue. Deux, ma réplique c'est surtout comment
les textes actuels ne laissent pas place au doute quant au caractère particulièrement grave de l'avortement. Il suffit de lire pour réaliser rapidement que l'infanticide est pire que le viol dans les faits, mais au moins pour l'Église.. Dans
Gaudium et Spes : l'on ne fera pas de différence entre l'avortement et l'infanticide.
Mais il faut que je déraisonne et parce que je ne rencontrerais pas l'exigence documentaire pointue d'Axou
La déraison
Mais que fait Axou déclarant que le discours de Stéphane Mercier ne représenterait pas du tout la pensée de l'Église catholique? Du texte issue de Vatican II, l'on trouvera juste que l'avortement serait un crime abominable et que la vie doit être soigneusement protégée dès le début de la conception. On ne croirait jamais que ceci pourrait ressembler aux idées de Stéphane Mercier, hein?
Vous dite vouloir être respectée dans votre façon de voir les choses. Oui, mais vous flanqueriez Stéphane Mercier à la porte de l'université catholique de Louvain, et pour ses idées que vous jugeriez non représentative du discours de l'Église catholique. Non mais je rêve! Il faut que je vous respecte dans ce que vous exprimez pour finir, quand on peut me dire que je déraisonne bien sûr.
Je réprouve l'ensemble des 15 pages de Stéphane Mercier à part quelques passages. J'ai moi aussi le droit d'avoir mon avis et de penser ce que je pense !!!!
Et de trouver l'usage de cette comparaison scandaleuse, même s'il n'en parle que pendant 10 lignes
Le scandale du comparatif :
Le viol est moralement mauvais, dans tous les cas. Il n'y a pas de circonstances capables de rendre cet acte bon, ou même simplement acceptable. Quand on parle d'avortement ou quand on parle de viol, on parle d'un acte, comme on dit, intrinsèquement mauvais, un acte qui est mauvais en lui-même et par lui-même. C'est moralement mauvais de soi, quelles que soient les circonstances. -
Stéphane Mercier
c'est scandaleux!
Il est scandaleux d'écrire que le viol est un acte
intrinsèquement mauvais. C'est sûr. C'est scandaleux de trouver juxtaposé chez monsieur Mercier l'idée du caractère
mauvais du viol et parallèlement à sa propre idée du caractère
mauvais de l'avortement, une idée que l'on trouve juste au numéro 51 de
Gaudium et Spes. - Et nous dire cela dans une université catholique, pensez donc!
Il est scandaleux que le professeur ne parle pas le langage de ses étudiants. Il ne pense ni ne s'exprime exactement comme eux. Houuh! Que c'est choquant! Il ne mérite pas qu'on lui renouvelle son contrat. Il n'est pas assez gentil avec les dames en réalité. C'est scandaleux! Il les traiterait comme des objets à la fin, comme de vulgaire boîtes à chaussure. Quinze pages sans se fendre spécialement de salamalecs pour honorer les jeunes filles, sans pleurer non plus sur le sort tellement rude des jeunes femmes qui souffrent assurément de bien des choses. Quel maladroit, Non mais quel manche à balai! C'est scandaleux!
Conclusion :
Le silence documentaire quant à une lettre papale pouvant démontrer noir sur blanc qu'il serait licite de croire au caractère plus grave de l'avortement mais tout en évoquant le viol dans une même phrase, attention - voici qui justifierait les raisons d'Axou, témoigne de la déraison de Cinci. Le silence de Stéphane Mercier au sujet du sort misérable des jeunes femmes au travers ses quinze pages dénote sa grande insensibilité envers les malheurs des femmes*. Il compromettrait l'université, c'est effrayant. Que d'Imprudence chez lui!
On pourrait se demander rendu ici : une imprudence du monsieur par rapport à quoi? par rapport à la déesse opinion publique? au conformisme ambiant? à la trempe du recteur de l'université?
* Le paternalisme envers les femmes pour excuser leur conduite, du côté des clercs ou autres, dans des cas d'infanticide ou d'avortement, c'est un grand classique des études historiques. Il se trouve que j'ai déjà lu nombre d'articles là-dessus il y a des années de cela. Les curés ont toujours eu la propension à excuser les femmes lors d'événements dramatiques et meurtriers semblables, et à raison de leur conviction profonde touchant la nature des "faibles" femmes (cf. l'Instinct maternel, l'Impossibilité pour les femmes saine d'esprit de faire ceci et cela, les femmes ne pourraient agir que sous la contrainte ...) Sauf, malgré les excuses de toujours (et pas toujours injustifiées certes!), il ne sera jamais arrivé non plus que l'Église retirât à l'avortement son caractère de crime ou péché très grave ... ou abominable. Peu importe le degré de responsabilité personnelle des acteurs. C'est surtout ça qu'il faudrait comprendre, je pense.