Bonjour à tous,
Jeanbaptiste
Je crains que dans cette affaire nous ne puissions pas avancer en tant que catholiques. La réponse serait facile : "nous sommes dans un pays laïc, vos devoirs religieux vous concernent, pas nous" etc.
La réponse est facile, en effet. C’est parce qu’elle est juste.
En revanche, nous pouvons « avancer en tant que catholiques » sur le sujet, comme je le montre ci-dessous.
Jeanbaptiste
nous avons de nombreuses raisons "laïques" de refuser [le travail dominical] :
1) C'est signaler avec force que la seule chose que l'on attend des citoyens est de travailler pour produire, et s'arrêter pour consommer ce qui a été produit, travailler pour pouvoir acheter ce que l'on souhaite consommer, et pour produire etc. Ce qui relève du mode de vie animal, sans le lien à la nature. Bref, c'est une réduction de l'homme à la machine, au mécanique etc.
Votre contestation du productivisme implique un nombre plus ou moins élevé de jours de congé. Mais pas nécessairement le dimanche.
Jeanbaptiste
2) L'argument du "c'est à vous de choisir si vous souhaitez travailler ou non le dimanche" est bidon, car nous savons très bien que nous pouvons risquer d'avoir de mauvais rapports (voire être licencié) avec le patron, l'équipe etc. si nous refusons, surtout pour des motifs "religieux" !!
Vous faites appel à ce qui a de plus lâche en nous.
Je suis admiratif des juifs pratiquants qui posent des jours de congé au moment de leurs fêtes religieuses, qui refusent de travailler le vendredi après le coucher du soleil (ce qui en cette saison est avant les heures de fermeture habituelles), de travailler et de voyager le samedi, et qui mangent cachère à la cantine ou dans les repas d’affaires. Pourquoi les catholiques n’auraient-ils pas cette même foi ? Qui a dit que ce devait être facile d’être catho ?
DavidB
Encore, ce jour de "repos" doit-il aussi servir à honorer Dieu. Or, c'est aussi de manière plus particulière, que le dimanche, jour de la résurrection, que l'Église célèbre le don de Dieu.
Oui. Et se retrouver dans nos églises, entre catholiques, ayant affirmé notre foi auprès de notre employeur, de nos collègues, de nos clients, priant avec enthousiasme alors que les autres bossent et « magasinent », voilà qui manifeste une foi vécue, fière, une communauté soudée.
C’est quand même bien plus noble et bien plus cohérent, m’est avis, que d’aller brailler dans la rue pour réclamer du pouvoir un dimanche férié, et puis sans vergogne, aller au restaurant, au cinéma, prendre de l’essence ou emprunter les transports publics.
Bien cordialement
Christian
Beneficium accipere libertatem est vendere
Publilius Syrus