Je reprends ici une discussion ouverte dans le fil À propos du pseudo-mariage « homosexuel », sur légitimité du mariage civil. Je reprends ci-dessous deux positions antinomiques : celle de Franck et la mienne. En effet, ce débat constitue l'un des très rares point de désaccord entre Franck et moi-même...
viewtopic.php?p=5151#5151Franck a écrit :[align=justify]Le « mariage » civil qui n'a aucune signification à mes yeux. En effet cette cérémonie a été instaurée en France durant la Révolution française dans l'unique but de singer l'Église et de créer ainsi une véritable religion civile sans Dieu comme le disait Jules Ferry. Le débat au sein des catholiques sur le « mariage » homosexuel est d'ailleurs assez révélateur des tristes progrès de la sécularisation puisqu'on en vient à défendre un sacrement laïque que nous assimilons, qu'on le veuille ou non, à l'unique mariage légitime. Je précise toutefois que je suis bien entendu opposé au mariage religieux pour les personnes homosexuelles.[/align]
viewtopic.php?p=5210#5210Franck a écrit :[align=justify]Je ne cherche en effet absolument pas à légitimer une quelconque union civile homosexuelle puisque je ne reconnais même pas la légitimité du mariage civil hétérosexuel dont la seule fonction est d'exclure l'Église du coeur même la Cité en lui substituant un État prétendument neutre. Il n'y a aucune permissivité morale dans mes propos, je m'efforce simplement de défendre le Sacré contre la sécularisation sous toutes ces formes et force est de constater que le mariage civil fut l'un des premiers instruments de la désacralisation de notre monde.[/align]
viewtopic.php?p=7679#7679Christophe a écrit :[align=justify]Si le sacrement du mariage chrétien est très certainement une institution de droit divin, la vie matrimoniale est non moins certainement une institution de droit naturel qui, pour cette raison même, doit s'inscrire dans un cadre juridique défini et conforme à la loi morale. A l'heure de l'individualisme et de l'hédonisme triomphant, il est vital pour nos sociétés travaillées par la culture de mort de redonner sens à la valeur de la famille et du mariage, dans leurs dimensions tant religieuses et spirituelles, que sociales et civiles.
La seule liberté qui doit être consacrée par la loi consiste dans le droit de choisir entre le mariage et le célibat, seuls états de vie conformes à la morale. Les états de vie désordonnés sont, pour certains qui n'enfreignent pas le droit d'autrui, légalement et socialement tolérables mais ne peuvent en aucun cas prétendre à un quelconque statut légal. Par contre, il me semble qu'il doit être reconnu aux personnes concernées par ces états de vie contre-natures - de la même manière qu'à tous les citoyens - le droit civil de conclure des contrats privés.
Enfin, il est difficile de nier que la cérémonie civile du mariage est une farce bouffone qui cache mal tant la vacuité spirituelle que le fantasme profanateur de notre Etat impie ( ou laïque, si l'on préfère ). Si la République abandonnait l'ambition de se substituer au pouvoir spirituel, elle opterait - pour le mariage civil - le même dénuement dans son cérémoniel qui est aujourd'hui de rigueur lors de la signature de "PACS"...
" La communauté profonde de vie et d'amour que forme le couple a été fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur ; elle est établie sur l'alliance des conjoints, c'est-à-dire sur leur consentement personnel irrévocable. Une institution, que la loi divine confirme, naît ainsi, au regard même de la société, de l'acte humain par lequel les époux se donnent et se reçoivent mutuellement. En vue du bien des époux, des enfants et aussi de la société, ce lien sacré échappe à la fantaisie de l'homme. Car Dieu lui-même est l'auteur du mariage qui possède en propre des valeurs et des fins diverses ; tout cela est d'une extrême importance pour la continuité du genre humain, pour le progrès personnel et le sort éternel de chacun des membres de la famille, pour la dignité, la stabilité, la paix et la prospérité de la famille et de la société humaine tout entière. "
( Concile de Vatican II, Consitution pastorale Gaudium et Spes, n. 48 )[/align]
Voici ci-dessous partiellement reproduit le paragraphe §225 du Compendium de la DSE qui traite de cette question :
[align=justify]§ 225. La nature de l'amour conjugal exige la stabilité du rapport matrimonial et son indissolubilité. L'absence de ces conditions porte préjudice au rapport d'amour exclusif et total spécifique au lien conjugal, avec de graves souffrances pour les enfants et des conséquences néfastes aussi dans le tissu social.
La stabilité et l'indissolubilité de l'union matrimoniale ne doivent pas être confiées exclusivement à l'intention et à l'engagement des personnes impliquées individuellement : la responsabilité de la tutelle et de la promotion de la famille comme institution naturelle fondamentale, précisément en raison de ses aspects vitaux et incontournables, revient plutôt à la société tout entière. La nécessité de conférer un caractère institutionnel au mariage, en le fondant sur un acte public, socialement et juridiquement reconnu, dérive d'exigences basilaires de nature sociale.
Conseil pontifical "Justice et Paix", Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise, 2004, §225[/align]
Fraternellement en Jésus-Christ !
Christophe