Avortement et communion

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Olivier
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Re: propagande de haine aveugle ?

Message non lu par Olivier » jeu. 17 août 2006, 11:49

Grichka a écrit :
L’avortement étant simplement condamné au nom des droits de l’homme ou de la dignité de l’homme.
Qu'est ce qu'un être humain ?

Il est bon de rappeler qu'il y a un consensus traditionnel et universel pour déclarer que la vie d'un être humain commence à la naissance et finit à la mort.

Il s'en suis que les notions juridiques concernant les droits de l'homme ne peuvent concerner que les êtres humains nés ... donc depuis la naissance.

La jurisprudence concernant des foetus et des embryons ne tiennent compte que des préjudices portés aux parents (notamment lors d'interruption de grossesse suite à un accident)

Je rappelle que la déclaration des droits de l'Homme est un acquis républicain. Cet acquis juridique n'est pas l'inspiration de l'église catholique romaine, tout au contraire en contrariété de notre église. Ce n'est que depuis le siècle dernier que notre église considère la déclaration des droits de l'Homme comme un bien pour l'humanité.
De fait, la liberté de penser, la liberté religieuse n'était pas considérée comme un bien, et la citoyenneté était soumise au devoir de penser ce qu'il était convenu par l'Eglise Catholique Romaine de penser.

Je rappelle que l'égalité de dignité et de droit des femmes et des hommes est aussi un acquis républicain. En deux millénaires d'histoire, l'église catholique romaine n'a fait que justifier théologiquement le machisme ambiant. Je rappelle que plusieurs centaines de milliers de femmes ont été persécutés et brûlés par l'inquisition.
Ce n'est que depuis la seconde moitié du siècle dernier, que le Concile Vatican II a reconnu la légitimité de cette aspiration d'égalité de dignité et de droit des femmes.

Je rappelle que la notion de droit concernant les enfants est un acquis républicain, et qu'en deux millénaires d'histoire chrétienne, l'église catholique romaine n'a jamais oeuvré pour une juridiction dans ce sens pendant qu'elle oeuvrait abondamment pour une juridiction imposant le machisme comme vérité inaltérable.

Ainsi je suis surpris quand le combat pour l'égalité de dignité et de droit des hommes et femmes est loin d'être gagné, quand le combat pour le droit et la dignité des enfants est loin d'être gagné, l'église catholique romaine porte une haine féroce contre une société de mort (la mienne) dont la cruauté serait de permettre aux femmes de disposer librement de leur grossesse, donc d'interrompre si bon leur semble cette grossesse.

Et toute cette idéologie de haine repose sur la confusion sur la notion d'être humain, confusion d'un embryon et d'un enfant, confusion que peut de nos citoyens partagent.

Ceci n'empêche que la question de l'interruption de grossesse, et que le regard que nous avons à porter sur l'embryon doit être un regard d'humanité.

Ceci n'empêche qu'en notre foi catholique, la vie de l'embryon puisse être considéré comme sacré. Mais il s'agit de foi, donc d'une éthique particulière à notre foi, qui ne peut être imposé à tous.
Rien ne nous oblige en notre République, d'avorter.

Je ne suis pas favorable à revenir à des pages anciennes douloureuses de l'histoire de notre église.

cordialement

Christian
Déjà vos droits de l'homme républicain ont été signé par notre roi très Chrétien Louis XVI :P
Les droits de l'homme ne sont pas nés en 1789 (pensez aux vendéens qui pour justifier leurs génocides, on leurs enlevés toutes humanités, commes les juifs sous Hitler)

"Un decret de la divine bonté a voulu que tous les hommes, ayant la meme origine fussent doués dès leur apparation d'une sorte d'une liberté naturelle. Mais la providence a permis aussi que certains d'entre eux aient perdu, par leur propre faute, leur première dignité et soient tombés dans la condition servile. C'est à notre majesté royale qu'il est donné de les elever de nouveau à la liberté"


Louis VII


"Il y a quatre droits naturels que le prince est obligé de conserver à chacun de ses sujets ; ils ne les tiennent que de Dieu et ils sont antérieurs à toute loi politique et civile : la vie, l'honneur, la liberté et la propriété." Louis XVI


" Voici ce que coûte une grande victoire, le sang de nos ennemis reste le sang des hommes, la vrai gloire est de l'épargner". Louis XV.


L'inquisition n'a fait que 5000 morts en 1000 morts, et il me semble que les procés de sorcellerie était surtout chez les puritains.

La femme était plus libre dans la société medievale et moderne que contemporaine.
Le droit de vote date de 1945, alors que les veuves pouvaient voter sous l'Ancien Régime.
Des abesses pouvaient commander des hommes.

Le travail des enfants dans les usines datent aprés 1789.

Aimer son prochain c'est l'eviter qu'il aille à l'enfer, soutenir l'avortement ce n'est pas aimer son prochain! (ce que fait la république). Elle incite les gens à commettre un crime et un péché!

Grichka
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Message non lu par Grichka » jeu. 17 août 2006, 20:49

Il n'existe aucun consensus "traditionnel" ni "universel" de ce type, sinon dans votre esprit. Un être humain est un être vivant appartenant à l'espèce humaine. Vous direz aux deux milliards de chrétiens (dont un milliard de catholique), au milliard de chinois et aux 700 millions de musulmans que l'universalité se fait sans eux...
Cher Christophe,

ce n'est pas parce que près d'un milliard d'indouistes tiennent la vache pour sacré, que cela prend un caractère universel.

De fait la naissance et la mort d'un être humain sont universellement reconnu et honoré en tant que début et fin de la vie humaine.
Dès la naissance de l'enfant, s'il meurt, cet enfant pourra être inhumé civilement et religieusement comme n'importe quel adulte. Par contre, il ne viendrait à l'idée d'aucune communauté humaine, en dehors de quelques sectes farfelues d'honorer religieusement ou civilement la mémoire d'un embryon ou d'un foetus.

C'est une question de simple bon sens !

Un embryon n'est pas plus un être humain, qu'un spermatozoïde, ovule, ou même une cellule d'un corps humain.
C'est l'ensemble de l'organisme de la femme enceinte qui participe, et est engagé dans le processus biologique qui amènera si tout va bien, à la naissance d'un être humain.

En ce processus biologique de reproduction d'autres organismes ont autant d'importance que l'embryon proprement : le placenta, le cordon ombilical, etc ... tout est organiquement relié et inséparable en la femme enceinte, au point que l'on peut dire seulement que la femme enceinte est un être et non deux êtres.

Cher Christophe, je comprends tout à fait votre bonne volonté de vouloir que la femme désire s'accomplir pleinement en la maternité, et accueille avec joie la bonne nouvelle qui est sa grossesse. C'est aussi mon désir le plus cher. Mais je pense qu'il s'agit alors d'utiliser d'autres arguments pour émouvoir un sentimentalisme confusionnel comme quoi l'embryon serait un être humain à part entière.
Je pense que dans nos sociétés occidentales peu de personnes partages cette croyance que je considère comme falacieuse.

Mes arguments seraient que la plénitude d'être humain, est pour une femme d'être épouse et mère. Le chemin vers cette plénitude est une quête spirituelle en Dieu. Car en Dieu qui est Amour est le resplendissement de l'Humain, le resplendissement de la Femme, le resplendissement de la Mère.

Il s'agit pour nous chrétiens, de sauver, et non de condamner. Je n'ai aucun droit, aucun pouvoir sur aucune femme. Si je peux l'inviter à accueillir toute grossesse comme grâce, je ne me sens aucun droit, de la condamner parce que pour des raisons qui lui sont personnelles, elle refuse cette grossesse.

Je vous remercie pour cette intéressante discussion sur un sujet pour le moins douloureux.

cordialement,

Christian
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Message non lu par FMD » jeu. 17 août 2006, 22:49

[align=justify]Bonsoir Grichka,
Grichka a écrit :Un embryon n'est pas plus un être humain, qu'un spermatozoïde, ovule, ou même une cellule d'un corps humain.

Un embryon est une « vie humaine non encore née » (cf. Evangelium Vitae) qui n'a rien de comparable avec un spermatozoïde ou une ovule de par son être mais également son devenir. En tant que catholiques nous croyons également, je vous le rappelle à tout hasard, en l'existence d'une âme spirituelle. Cette dernière n'apparaîtrait donc qu'à la naissance?
En ce processus biologique de reproduction d'autres organismes ont autant d'importance que l'embryon proprement : le placenta, le cordon ombilical, etc ... tout est organiquement relié et inséparable en la femme enceinte, au point que l'on peut dire seulement que la femme enceinte est un être et non deux êtres.
Les progrès des technologies scientifiques permettent de sauver des enfants toujours davantage prématurés. Certains êtres humains que vous auriez jugés de manière bien péremptoire inséparables de la femme enceinte il y a encore une dizaine d'années peuvent désormais survivre et se développer en dehors de l'utérus de leur mère. S'il n'est pas souhaitable pour des raisons éthiques et pour l'instant difficilement envisageable pour des raisons techniques, la mise au point de l'utérus artificiel suffirait par ailleurs à infirmer votre raisonnement.
Il s'agit pour nous chrétiens, de sauver, et non de condamner.
Que répondrons-nous au Christ lorsqu'il nous demandera ce que nous avons fait aux plus petits d'entre les siens, ce que nous lui avons fait?[/align]

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