Bonjour.
touriste a écrit :De toute façon je crois qu'en France la majorité est acquise à la dépénalisation de l'avortement, et même pour des personnes "anti-avortement" par idéologie, croyance religieuse, par conscience etc souvent quand on parle de cette question pour pas mal d'entre eux ils sont aussi plutot finalement pour une dépénalisation sachant que la pénalisation ne règle en rien le problème et même au contraire l'empire, puisque dans les cas ou c'est pénaliser, les plus démunis seront encore plus seul, fragilisé, et en proie à des mafias, puisqu'on sait bien qu'à partir du moment où un service, une marchandise, un acte qui nécessite une technique devient illégale, ou prohibé se créé un marché illégal inhumain qui exploite et sans controle, et on ne fera certainement pas baisser le nombre d'avortement.
Je trouve que la dépénalisation est un moindre mal en revanche il faudrait d'avantage d'aide, un encadrement humain. J'ai le sentiment que depuis la dépénalisation, c'est comme si on se lave les mains, en se disant le problème est réglé, or justement ce n'est pas réglé, puisque l'idéal serait que personne n'ait à souffrir de cela, disons dans l'utopie.
Je crois que toujours en venir à cette question de meurtre n'est pas constructif, et ne fait que fermer les personnes. Puisqu'on se butte à des incompréhensions.
Oui, je pense aussi qu'il y a au moins un aspect "je m'en lave les mains" dans la dépénalisation, mais la même attitude se retrouve chez ceux qui prônent l'interdiction.
Je m'explique:
Les militants de la dépénalisation ont obtenu gain de cause en insistant sur l'aspect "détresse" de la femme qui a recours à l'avortement, sauf que justement l'avortement ne soigne pas cette détresse....
Par contre cela leur a effectivement permis de considérer le problème comme résolu, sans avoir besoin d'en faire plus....
Les militants de la pénalisation (pas tous, mais les plus "en vue") insistent plutôt sur l'aspect "crime" de l'avortement et pensent régler le problème par un retour à l'interdiction.
C'est le discours que l'on entend le plus souvent: "pour sauver ces enfants il n'y a qu'à interdire l'avortement, et puis c'est tout".
C'est aussi une attitude de facilité et de lâcheté, parce que le problème d'origine n'est toujours pas résolu, et les conséquences pourraient même être pires si d'aventure la femme en détresse se laissait tenter par un avortement clandestin, avec décès de l'enfant ET de la mère en plus.
Pour avoir suivis un certains nombre de reportages et/ou émissions sur ce thème, et pour avoir connu quelqu'un qui a travaillé dans un unité pratiquant l'IVG, je peux dire que même si l'avortement de confort assumé dans la quasi sérénité existe, l'immense majorité des avortements est le résultat d'une vraie détresse........ même parfois quand elle est niée!.
Il y a bien sûr différents types de détresse pouvant mener à l'avortement, et parmi ceux-ci, il y a le comportement du père....
Ce comportement est essentiellement lié à l'égoïsme et donc au refus d'assumer quelque chose qui leur paraît être un fardeau non choisi.
En gros, c'est l'affirmation d'un principe libéral bien en accord avec notre société libérale voulue par la majorité.............. des catholiques aussi!
Mais il existe aussi une autre origine très fréquente à la détresse menant à l'avortement, c'est le manque absolu de moyens matériels, c'est à dire d'argent.
Et lorsque le problème est financier, il faut reconnaître que notre société (CATHOLIQUES COMPRIS) n'est pas du tout prête à faire ce qu'il faut.
Je vais prendre un exemple qui illustre bien ce que je veux dire.
Une femme, abandonnée par son conjoint, se retrouve seule à élever ses trois enfants. Ils sont encore très jeunes et peu autonomes. Elle n'a pas d'emploi, et ses obligations vis à vis de ses enfants (horaires d'école, etc...) limitent le champs de ses recherches.
Elle vit donc avec des aides sociales et reçoit moins de 700 € par mois.
Très rapidement les problèmes deviennent insurmontables.....
Il y a deux solutions pour régler ce problème.
Première solution:
Constater qu'il ne lui est pas possible de vivre avec si peu, et que l'avenir de ses enfants est gravement compromis pour un simple problème d'argent, et en tirer la conclusion qu'il faut lui verser un supplément de 500 € par mois..
Deuxième solution:
Constater qu'il ne lui est pas possible de vivre avec si peu, et que l'avenir de ses enfants est gravement compromis pour un simple problème d'argent, et en tirer la conclusion qu'il faut lui retirer ses enfants et les placer dans une famille d'accueil; placement qui coûtera plusieurs milliers d'euros par mois à la collectivité, c'est à dire beaucoup plus que la première solution, et qui entraînera une détresse encore beaucoup beaucoup plus grande, tant chez la mère que chez les enfants.
Pourtant, devinez un peu laquelle de ces deux solutions sera TOUJOURS choisie?
Et pourquoi est-elle choisie? Parce que la première solution RISQUERAIT (et ce n'est qu'un risque, pas du tout une certitude) d'inciter la mère à se contenter de cette situation et ne pas chercher d'emploi.
Face à ce risque (assez faible et finalement assez facile à contrôler), les gens "biens" préfèrent une solution plus coûteuse, traumatisante pour les enfants, injuste et génératrice de malheur, mais qui empêche cette horrible possibilité qui serait de pouvoir vivre à peu près normalement sans travailler (tout en étant pauvre).
Le fait d'être pauvre est important ici, parce que on reprochera bien à un riche d'être "oisif" ou "bohème"(ce sont les noms donnés aux riches qui n'en foutent pas une, pour les pauvres on dit fainéant), on sera un peu choqué (très temporairement) qu'il profite du système pour s'enrichir à un niveau sans aucun rapport avec ses vrais mérites et éluder l'impôt le plus possible. Mais on ne tardera pas à dire qu'après tout, c'est son argent, il n'a volé personne et c'est bien normal de vouloir payer moins d'impôts (même si ce supplément de recette pourrait sauver des vies).
Parmi les gens qui culpabilisent les femmes pauvres enceintes (quand on n'a pas de boulot/d'argent, on ne fait pas de gosses, ben tiens, elle fait ça pour les alloc....), combien y a t-il de catholiques?
Lorsque l'on prétend défendre la vie, il faut être logique jusqu'au bout. La première cause de mortalité dans nos pays, c'est la pauvreté:
-les pauvres se soignent moins.
-les pauvres ont un régime alimentaires bien plus déséquilibré.
-les pauvres vivent dans des maisons moins salubres.
-les pauvres vivent dans un stress néfaste en quasi permanence.
-Etc, etc, etc...
Il est prouvé que leur espérance de vie est très inférieure à celle des riches.
Refuser des mesures qui permettraient de combattre ce fléau sous prétexte de réalisme économique ou de rejet de l'assistanat (une bonne excuse, aussi bien acceptée que non démontrée) est assimilable à un non respect de la vie, et c'est incompatible avec la prétention de la défendre.
Nous sommes dans la société de l'hypocrisie, les "pro-life" ne défendent pas la vie, ils interdisent et puis sont content comme ça, et les "pro-choice" ne défendent pas le choix, ils ne proposent que la solution IVG.
Il est quand même assez cocasse de penser (et je le dis sur base de faits réels) que la mesure qui a le plus contribuer à éviter des avortements a été prise par un socialiste (François Mitterand) et c'est le RMI...
En conclusion, le seule question qui se pose aux anti-avortement est celle-ci:
À combien estimez-vous le prix d'une vie? Et combien êtes vous prêt à DONNER pour en sauver?
Amicalement, Alain