Chose promise…
Dans quels cas un conjoint peut se refuser à l’autre pour l’acte conjugal ?
En plus des cas prévus par la question
(*j’en parlerai plus bas) où l’acte conjugal doit être refusé, il y en a d’autres où ; sans être obligatoire, le refus est simplement permis.
Ainsi :
1. Chaque fois que l’un ou l’autre a l’excuse d’un motif de santé sérieux, il peut se refuser à cet acte sans péché
2. L’épouse peut également se refuser sans pécher :
- a. Chaque fois que le mari, paresseux ou égoïste, ne prend pas raisonnablement sa part des charges de famille ;
b. Pendant ses règles ;
c. Vers la fin de sa grossesse, si elle craint pour l’enfant qu’elle porte ;
d. Durant les 2 ou 3 semaines qui suivent les couches.
3. L’un des époux peut sans pécher se refuser à l’autre qui s’est rendu coupable du péché d’adultère. Mais dès que l’innocent a pardonné sa faute au coupable, il ne peut plus lui refuser l’acte conjugal.
Enfin, on peut aussi sans pécher refuser l’acte conjugal si la demande est répétée trop souvent en un laps de temps assez restreint ; ou si l’autre, par ivresse ou autrement, a perdu l’usage de la raison.
Remarque importante : l’acte conjugal est appelé par Saint Paul devoir. Devoir si grand, écrit Saint François de Sales, que l’apôtre ne veut pas que les époux s’en puissent exempter sans le libre et plein consentement de l’autre, non pas même pour les exercices de la dévotion.
Refuser les relations sous prétexte de dévotion prouverait, au moins, qu’on a une fausse idée de cet acte qui, voulu par Dieu, est saint. Deux êtres ne peuvent s’unir entre eux selon Dieu, disant Mgr Gay, sans s’unir davantage à Dieu.
*Il s ‘agissait d’un point traitant de la conduite à adopter par l’un à l’égard de l’autre qui n’admet pas la loi de Dieu sur ce point (point qui est celui de la continence, face à toute pratique volontaire ayant pour but d’empêcher l’acte conjugal d’atteindre la fin pour laquelle il a été institué, à savoir la procréation)
3 cas sont distingués (
je résume ce qui est indiqué en en reprenant els termes essentiels):
Si l’un impose sa volonté et que l’autre n’élève aucune protestation, qu’il approuve extérieurement ou intérieurement : il commet le même péché
Si l’un impose sa volonté et que l’autre n’approuve en aucune façon, 2 hypothèses peuvent être envisagées :
Le conjoint coupable pratique l’onanisme au moyen de contraceptif ou préservatif. L’acte est vicié dès le début, ne pas résister positivement serait commettre une faute grave (malgré la menace même que l’autre aille satisfaire sa passion en dehors du mariage. Seule la violence subie excuserait le conjoint innocent de toute faute et à condition que pendant l’acte, il gardât une attitude purement passive n’approuvant en aucune manière le crime qu’il subit.
Le conjoint coupable pratique l’onanisme en se retirant au moment où l’union pourrait être féconde. L’acte commençant normalement, l’autre époux peut l’accomplir activement aussi longtemps qu’il reste normale et jouir du plaisir sans commettre de péché. Toute la faute en revient au seul coupable, si se trouvent réalisées les conditions suivantes :
L’époux innocent ne veut pas cette interruption frauduleuse et la désapprouve intérieurement dès qu’elle se produit
Bien plus, il ne néglige pas de dissuader son conjoint e cette pratique et s’efforce, par des protestations de l’éloigner du péché
Remarque : quand l’un a l’habitude de ce vice, l’autre n’est pas tenu de l’en reprendre chaque fois et garde le droit de réclamer l’acte conjugal lorsqu’il en est désireux, même s’il a tout lieu de craindre un dénouement frauduleux qu’il désapprouve intérieurement.
Dans ces conditions, c’est uniquement le conjoint onaniste qui fait le péché, l’autre en fait que le subir, il ne le commet pas.
Voilà... J'avais oublié les points les plus évidents souvent déjà évoqués ici : l'adultère et l'indisposition pour motif de santé. J'ai un peu exagéré sur "le cas de l'homme", aussi... Et omis les cas dits "frauduleux".
Il va de soi que le contexte est celui de l'utilisation des méthodes naturelles de régulation des naissances. Par conséquent il y a des périodes durant lesquelles la femme pouvait espérer être tranquille (si je puis dire) et que certaines rallongeaient en trichant sur leurs relevés de température, par exemple.
Bon, mais ce n'est pas si différent d'aujourd'hui, sauf que la façon de le dire et l'esprit est devenu totalement différent. Voir mon intervention du 13 décembre à 16H27 pour plus de commentaire ou comparaison.
A savoir que "dans sa célèbre catéchèses du mercredi sur le sujet, JP II a bien défini que le péché de convoitise (en résumé : satisfaction exclusive des sens sans considération pour la/les "personnes") peut exister entre conjoints.
Autrement dit, tout dépend de l'esprit avec lequel vous exercez cette pratique."
"Si un conjoint "sent/sait" que l'autre est dans ce cas de figure, comme c'est un péché il a le devoir de l'y soustraire et par conséquent de refuser l'acte.
Donc refuser est possible et permis. Il peut y avoir d'autres raisons tout à fait légitimes (fatigue maladie, handicap, querelle non résolue ou que l'autre voudrait indûment résoudre comme cela ...)
Si refuser est permis, il y a bien viol si l'autre nous y force alors (et de fait, le viol répond toujours à un acte de convoitise) et un second péché.
On peut aussi penser que le conjoint qui n'est pas en état de convoitise, mais d'amour, si l'autre est indisposé, n'ira pas jusqu'à l'obliger. Ce serait contraire à la raison d'être et à la finalité de l'acte."
Quelque part, l'instruction serait devenue encore plus stricte mais elle a changé de sens ! donc cela joue un rôle modérateur...