[align=justify]Bonsoir Henri,
J'aimerais tout d'abord rappeler les fondements politiques de l'affaire Welby. Le « combat » de M. Welby, qui s'est achevé par son assassinat la semaine dernière, a été récupéré par le parti radical italien de la Rose au poing. Ce parti est emmené notamment par Emma Bonino, pasionara féministe ne perdant jamais une occasion depuis désormais trois décennies de distiller la subversion et la corruption en Italie: souvenons-nous simplement qu'elle fut l'an dernier encore à l'origine du référendum d'initiative populaire sur la bioéthique qui se solda par un cinglant échec des partisans de la culture de la mort, grâce à l'engagement de l'ensemble du clergé italien en faveur de l'abstention. Cette formation est de surcroît membre de l'Unione, la coalition des partis de gauche soutenant Romano Prodi, or cette coalition se trouve être à l'heure actuelle au bord de l'implosion du fait notamment - il existe d'autres raisons qui nous intéressent peu - du conflit larvé entre sa frange catholique et sa frange anticléricale. Mme Livia Turco (DS, ex-PCI), ministre de la Santé, a ainsi rappelé clairement que la légalisation de l'euthanasie n'était pas au programme de l'Unione tout en insistant sur son opposition personnelle à cet acte. L'examen d'un projet de loi instaurant une sorte de PaCS en janvier prochain risque de s'avérer périlleuse pour le gouvernement italien et je ne serai pas surpris de voir l'Italie organiser des élections anticipées au cours du prochain semestre. Ces quelques éléments étant rappelés, revenons-en au fond de l'affaire.
henri a écrit :Où est l'amour, dans le refus de laisser mourir un homme qui souffre et qui demande qu'on débranche la machine ??.
Assassiner une personne qui souffre et qui perd toute espérance au point de réclamer la mort ne saurait constituer une preuve d'amour. Que répondrons-nous au Christ lorsqu'il nous demandera ce que nous avons fait de nos frères malades? Le mouvement en faveur de la légalisation de l'euthanasie repose sur une conception viciée de la compassion qui cache à mon sens des motivations bien moins avouables telles que le désir de voir naître une société « épurée » de ses éléments malades physiquement ou mentalement. Dans une perspective chrétienne, l'euthanasie serait de surcroît un acte de collaboration formelle et matérielle avec le démon dans la mesure où un tel acte est susceptible de compromettre sérieusement le salut éternel du malade et notre propre salut si nous le cautionnons.
Je rappelle que dans le cas qui nous intéresse, le Conseil supérieur de la santé (CSS) italien a estimé que les traitements apportés à M. Welby, notamment le maintient en vie à l'aide d'un respirateur artificiel, ne relevaient pas de l'acharnement thérapeutique et qu'il n'était nullement en danger de mort.
Comment refuser un enterrement chrétien à un malade qui a tellement souffert ?
Comme l'a fort bien rappelé le vicariat de Rome, l'assassinat de M. Welby n'est pas comparable à un suicide mais relève d'une volonté délibérée et pleinement assumée de contrevenir à l'un des enseignements fondamentaux de la religion catholique. L'Église catholique est dès lors dans le droit de refuser des funérailles religieuses M. Welby, quitte à leur préféré la célébration d'un office dédié au repos et au salut de son âme.
Comment condamner un médecin qui a fait preuve, de lui, l'amour de son prochain, et qui a eu pitié de son frère et la bonté de débrancher la machine ?
Ce médecin s'est objectivement rendu responsable d'un meurtre et j'espère que la justice italienne, dont le code de droit pénal est particulièrement clair sur ce point, se montrera ferme en appliquant la peine maximale encourue. Je note également la volonté de ce médecin de politiser son crime en le revendiquant fièrement au sein des locaux de la Rose au poing. Cet acte est d'autant plus inacceptable provenant d'un médecin qu'il viole explicitement le serment d'Hippocrate. Peut-être est-ce la médecine du 21ème siècle qui à défaut d'éliminer les maladies se contente d'éliminer les malades? Espérons et prions pour que ce médecin se rende compte de la gravité de son erreur.
Le bon Samaritain ne s'est pas posé la question si la Loi Divine l'autorisait à toucher le blessé ensanglanté au bord du chemin, alors que le rabin se l'interdisait.
Je ne suis pas persuadé que l'analogie entre ce médecin et le bon Samaritain soit pertinente. Là où le bon Samaritain soigne celui qui souffre, ce médecin se contente de l'assassiner.
Prions pour le salut de M. Welby.
PaX
Franck[/align]