helios a écrit :
Le sujet étant identique, je pense que vous me permettrez une objection relative à votre dernier message sur le forum "Ecriture Sainte" où il est hors de question, pour vous ou votre mari, de presser le bouton qui livrera l'agneau au couteau du boucher.
J'ai le regret de vous dire que lorsque celui de vous deux qui fait les courses a mis le petit paquet dans son sac et réglé la transaction, il ou elle a, au même moment et du même mouvement, pressé le funeste bouton. Et là, c'est au plan de l'éthique que se situe la fissure.
Je vous reconnais, néanmoins, le mérite de porter haut les valeurs du végétalisme. Je les partage sans, moi-même, être toujours à la hauteur.
Bonjour helios,
En fait, mon mari ne partage (pas encore ?) mes convictions. Si il pouvait manger de la viande 2 fois par jour avec des frites il le ferait sans hésitation. Encore que, depuis que je m'intéresse au végétalisme il ne mange de viande que deux ou trois fois par semaine.
Par contre, il ne mange plus jamais d'animaux "bébé" (veau, agneau) et je ne cuisine plus de viande pour lui (hormis cas exceptionnel).
C'est vrai que c'est moi qui lui achète de la viande et de la charcuterie (et j'en souffre assez) mais ce n'est que pour un temps car dès qu'il pourra le faire lui-même je le laisserai s'y atteler.
De mon côté, j'en suis au début du végétalisme, car vous le savez bien il n'est pas facile (il faut le dire aux gens) d'arrêter d'un seul coup les produits animaux. Au risque de se planter et de revenir en arrière il vaut mieux y aller crescendo.
Donc, me concernant, je continue à manger du poulet une fois par semaine (mais j'ai l'intention d'arrêter), du poisson une fois par semaine (là je ne sais pas si je vais arrêter...) et en matière de laitage (mon pêché mignon depuis toujours
) j'ai tout arrêté (fromage, beurre, yaourts) je suis passé au végétal, mais MAIS ce que je n'ai pas arrêté pour l'instant, c'est ... le lait en poudre dans mon thé !
Bon, ça viendra et je cherche des substitues, mais pour l'instant c'est vrai que c'est mon point faible.
Je vous croyais dans le tourment du chrétien qui, s'ouvrant à ces valeurs et redoutant qu'elles ne soient de taille à ébranler sa foi, vient ici chercher les moyens de l'affermir après en avoir vainement fait la requête à soi même. Mais vous dites ne pas avoir la foi.
Dans cette phrase je rajouterais à "foi " "recherche".
Je suis catholique, baptisée, j’ai fait ma première communion et je suis née dans une famille dont la branche maternelle (et quand je dis maternelle je pense vraiment aux femmes) était pratiquante.
J’ai toujours était depuis très jeune, en recherche de Dieu et très dernièrement (enfin je veux dire depuis 2 ou 3 ans) je pensais que j’y étais arrivée.
Je suis une « fan » si je puis dire du Père Zanetti ; c’est lui qui m’avait, non pas donné une certaine foi, mais permis de m’en approcher plus près que jamais. Cet homme me semblait avoir tout compris de la bonté, et être une des plus belles représentations de Dieu sur Terre.
Je ne dis pas bien sûr qu’il applique tout ce qu’il prêche mais il est capable de l’entrevoir plus que beaucoup et en cela il m’a toujours impressionnée.
Il faut que vous sachiez que j’ai écouté toutes ses homélies –toutes – (et plusieurs fois). Et puis je l’ai entendu dire ceci :
« Toutes les nourritures sont pures, sinon notre Maître nous l’aurait dit, du foie gras à la tomate, tout est pur ! » et puis dans une autre :
« le cochon, cet animal qui n’est bon qu’en saucisson il faut bien le dire ! »
Bon, et bien là il a commencé à me perdre. Je sais que vous allez sans doute penser que j’ai bien tort de m'arrêter sur de tels propos et que la foi ne peut se perdre ainsi –donc je ne l’avais pas- mais si je vous raconte cela c’est pour vous faire comprendre à quel point pour moi (et peut-être pour d’autres) de telles phrases, qui peuvent paraitre anodines à la grande majorité des catholiques, ont été autant de pierres d’achoppement pour moi.
Non, je ne pense pas que le foie gras et la tomate peuvent être envisagés de la même manière.
Il en est un qui résulte d’une souffrance inutile, perverse car la finalité est essentiellement la gourmandise et il a été plus que troublant pour moi de m'apercevoir qu’un tel homme n'ait pas été capable, avec toute la bonté qui est en lui, de le percevoir.
Pour moi, il y a à présent chez lui une insensibilité qui m’a fait comprendre à quel point (même pour lui) il y a encore du chemin à parcourir.
Oh j’ai encore du plaisir à l’écouter, mais ce n’est plus comme avant. Je n'enregistre plus, par exemple, ses sermons.
En vous donnant cet exemple j’essaie de vous faire comprendre le cheminement de ma pensée et pourquoi je pense qu’il est très important (et je pense que ça le deviendra encore plus dans les années à venir vous verrez) que les catholiques soulèvent ce problème et que surtout le Pape se positionne sur ce sujet.
Qu'il dise que l'idée même de refuser de s'alimenter à une source qui provient d'une souffrance animale lui semble folie (car le Christ ne nous l'a pas prescrit) ou qu'il incite à plus d'éthique en matière d'alimentation, mais je souhaite et attend impatiemment qu'il se positionne.
Je ne lui demande pas de dire que nous devons tous nous mettre au végétalisme mais pourquoi ne pas faire remarquer (juste faire remarquer et ce serait déjà beaucoup) que dans nos pays gâtés comme jamais en matière de nourritures riches et variées , faire le choix de tuer des animaux (et donc de créer de la souffrance inutile) ne relève plus de la santé mais bien plus à présent de la gourmandise et de la paresse, car (pour le vivre) il n’est pas facile de cuisiner vegan et cela demande quelques recherches.
Sans doute vaut-il mieux commencer par essayer de s'ouvrir inconditionnellement à l'Amour de Dieu tel que globalement toute la Création l'enseigne et tel qu'il irradie les Chrétiens d'une Joie permanente.
Peut-être en terre d'Assise trouveriez-vous une voix amie qui vous dise le chemin.
Oui, il faut que je vois de ce côté là si je ne trouve quelques paroles qui m'éclairent.
Fraternellement,