Bonjour chère Kitab,
Merci de nous avoir donné de vos nouvelles.
Vous dites que ce qui vous a confortée dans votre décision de continuer à refuser certains enseignements de l'Église c'est le fait que des prières que vous aviez faites aient été exaucées. Vous voulez dire que si vous n'aviez pas été exaucée vous auriez accepté de recevoir ces enseignements ? Vous avez vu donc vu un signe dans le fait que vous avez obtenu ce que vous demandiez ?
L'Église n'est pas une sorte de club fermé et select ouvert aux seules personnes qui connaissent les bonnes réponses, avec une élite d'initiés d'un côté et des subalternes de l'autre ; bien au contraire depuis des siècles elle déverse sur nous tous à égalité des fontaines de grâces, pour peu que nous nous recommandions de la faiblesse, nous sachant pécheurs et connaissant notre besoin d'elle pour nous conduire au Christ. Moins vous aurez confiance en l'Église et moins vous aurez envie de l'embrasser dans son entièreté, moins vous vous sentirez pauvre spirituellement et plus vous aurez envie de louvoyer en déclarant ne pas rejeter l'Église tout en rejetant une large part de ses demandes. Je ne dis pas que c'est étonnant : bien au contraire c'est très normal, humain et naturel, mais le Christ est venu nous appeler à ce qui surhumain, anormal au regard du monde et surnaturel : porter avec joie une grande croix légère avec Lui.
J'admire votre honnêteté de renoncer à demander des sacrements auxquels en effet il serait incohérent de prétendre compte tenu du fait que vous n'avez pas pour le moment l'intention de changer de façon de vivre. Cette conscience aigue est assez rare, et je peux voir tous les jours beaucoup de mes compagnons confirmés de fraîche date recevoir sans sourciller le corps du Christ alors qu'ils ne respectent pas les engagements catholiques. Seuls Dieu sait si les fruits de ce comportement sont nourrissants... Les laïcs en responsabilité, malgré un travail indéniable dans notre diocèse ne semblent pas se soucier outre mesure du biais que prend du coup tout un pan de la discipline des sacrements. C'est un peu comme s'ils craignaient que l'Église ne soit encore plus haïe qu'elle n'est si en plus elle s'avisait de renouer plus fiablement avec ce qui n'a pas vocation à changer selon le gré du vent ou des modes sociales, fussent-elles tissées des meilleures intentions terrestres.
Ces deux phrases en contrepoint sont utiles :
Si les Alsaciens ou d'autres populations ne cautionnent pas mes opinions, tant pis ; je ne les obligerai jamais à y adhérer ni même à venir vers moi ; ce que je trouve regrettable, en revanche, c'est de vouloir priver certains catholiques des sacrements, sous prétexte que leur vie n'est pas suffisamment en adéquation avec ce que l'on pense être la vraie foi.
Ce n'est pas l'Église qui vous "prive" de ces sacrements, c'est vous même, par un choix réfléchi de ne pas l'embrasser dans toute sa profondeur et largeur et hauteur. Les fidèles de votre paroisse, s'ils refusent de venir vers vous parce qu'humblement vous dites ce choix, n'ont pas bien compris les Evangiles et se croient peut-être au dessus de vous, cela me semble regrettable car ils vous donnent un contre exemple, comme il en fourmille d'ailleurs des milliers depuis des lustres.
Etre considéré ( e) comme un ( e ) chrétien (ne) de seconde classe est difficile et frustrant, mais je ne vais pas contre la tradition de l'Eglise, même si elle est peu compréhensible.
Vous n'êtes absolument pas une chrétienne de seconde classe ! Pensez-vous sérieusement que Jésus vous voit ainsi ? Je ne le crois pas, il vous aime toute entière avec vos souffrances, vos doutes, et votre appétit de vivre, mais il demande simplement la première place dans votre cœur et que vous vous laissiez aller avec lui à plus de confiance envers son Église ; jamais il ne nous demanderait des choses dont nous sommes incapables.
Restons en union de prières Kitab !