Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par chris-ostome » dim. 20 nov. 2016, 21:02

prodigal a écrit :Je ne nie pas l'obligation du mariage sacramentel entre deux baptisés. Nous ne sommes pas dans ce cas, qui concernerait les jeunes gens, et qui pose problème aussi mais nous éloigne du sujet.
Mais bien entendu ceux à qui il est interdit de se marier à l'église ne doivent pas le faire, c'est la définition même d'un interdit. Par conséquent on ne peut pas reprocher à deux divorcés de ne pas se remarier à l'église! et je ne souhaite d'ailleurs pas que ce soit autorisé, mais peu importe mon avis, je ne le donne que pour indication.
J'ai du mal à vous saisir.
Evidemment qu'on ne peut pas reprocher à deux divorcés de ne pas se marier à l'Eglise. En revanche, on doit indiquer aux divorcés, ou plutôt aux "séparés de corps" (considérant que le lien du mariage est indissoluble jusqu'à la mort), qu'ils n'ont pas le droit de s'unir charnellement à une autre personne du vivant de leur conjoint légitime ou alors, s'ils le font, nous avons le devoir de les prévenir qu'ils sont en état de péché mortel et qu'ils mettent gravement en danger leur salut.

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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par prodigal » lun. 21 nov. 2016, 11:42

Non, vous avez tort. Il ne peut pas être de votre devoir d'accuser quelqu'un de péché mortel sans savoir. Amoris Laetitia est claire sur ce point.
Si le sujet vous intéresse, il a déjà fait l'objet de nombreuses discussions sur ce forum, que vous trouverez facilement (je ne sais pas comment on fait pour indiquer un lien! :s ). Mais je trouve plus intéressant ce que vous avez vous-même proposé, à savoir de réfléchir sur les dubia émis par les quatre cardinaux. Je m'en tiens donc à cela.
Or, le doute 1 est réglé il me semble. Pour rappel, telle est la question : L’expression "dans certains cas" de la note 351 (n. 305) de l’exhortation "Amoris lætitia" peut-elle être appliquée aux divorcés remariés qui continuent à vivre "more uxorio" ? La réponse est oui. Très exactement, oui avec discernement (donc, pas systématiquement). Voulez-vous aussi poursuivre la discussion par rapport à d'autres doutes? Je me tiens dans ce cas à votre disposition.
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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par chris-ostome » lun. 21 nov. 2016, 14:31

https://www.medias-presse.info/cardinal ... ape/64620/
Attendons de voir la suite, le caridnal burke et les trois autres (et peut-être d'autres encore) se sont dit prêts à corriger le pape. Prions pour qu'il n'y ait point de schisme.

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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par Fée Violine » lun. 26 déc. 2016, 19:28

Je reçois du frère Jean-Miguel Garrigues, op:
Fr. Jean-Miguel Garrigues o.p.
Couvent des Dominicains
1 Imp. Henri-Dominique Lacordaire
31400 Toulouse
tel. 0562173162

Noël 2016 – Nouvel An 2017

Chers frères, sœurs et amis,

En prenant chair dans le sein de la Vierge Marie, le Verbe de Dieu – disent les Pères Grecs – « s’est épaissi » (ὁ Λόγος παχύνεται). En fait, c’est depuis le péché originel que le Verbe a dû « s’épaissir ». Ne pouvant plus venir visiter, habiter et instruire intimement comme en Eden (cf. Gn 3, 8) l’âme des hommes désormais fermée à l’Esprit, il se fait Parole qui les rejoint de l’extérieur à travers les multiples médiations d’une économie rédemptrice : mots et écritures de la prophétie, événements et personnages de l’histoire sainte, lois et culte du Peuple de Dieu etc. L’Incarnation est l’aboutissement de ce processus d’« épaississement » du Verbe de Dieu en même temps que son « abréviation » (Verbum abbreviatum) la plus extrême, comme disent de leur côté les Pères Latins. Le Verbe ne nous rejoint qu’à travers l’épaisseur des médiations créées dont il se sert pour se révéler, toutes récapitulées et accomplies dans l’humanité de Jésus. Cette épaisseur ne va pas cependant sans opacités dues au péché des médiateurs, mais plus radicalement à leurs limites comme créatures. Pensons à l’obstacle qu’a représenté pour les rationalistes de tous les temps, comme Celse ou Voltaire, le fait que Dieu, le principe le plus nécessaire et universel des êtres, se soit révélé à travers des médiations aussi contingentes et peu remarquables a priori que celles du peuple juif et du fils du charpentier de Nazareth.

Dieu a pris le risque de nous parler à travers des hommes limités et pécheurs. Dans l’Eglise catholique sa Parole nous est enseignée et explicitée par un magistère dont l’Esprit Saint garantit infailliblement le contenu mais non l’exercice, dans la pertinence et la modalité de ses interventions. C’est bien la Parole de Dieu que l’Eglise nous transmet, mais sa communication n’est pas à l’abri de parasitages.

Aujourd’hui les catholiques, ceux de France surtout mais pas seulement eux, ont du mal à entendre correctement l’enseignement magistériel du pape François. Il y a quelques années un homme politique de notre pays disait, non sans insolence : « Ce pape commence à faire problème ». Il s’agissait alors de Benoît XVI, mais aujourd’hui bien des pratiquants réguliers disent à mots couverts à peu près la même chose du pape François. Ils n’appartiennent pas tous, loin de là, à la mouvance « tradi » plus ou moins influencée par le lefebvrisme. Ils sont néanmoins pour la plupart conditionnés directement ou indirectement par une vaste blogosphère de sites et de « salons » bien marqués à droite, qui relaient complaisamment tous les soupçons et les critiques visant le pape qui émanent de milieux de la Curie Romaine. En effet François, avec plus de poigne que Benoît XVI, bouscule et dérange ces milieux en faisant nettoyer les circuits financiers du Vatican. A chaque vœux de Noël, le pape ne manque pas de reprocher publiquement à une partie de la Curie ses obstructions et ses médisances. Dans la foulée, certains n’hésitent pas à affirmer que l’allergie des catholiques français au pape François reflète plutôt leurs propres déficiences par rapport aux exigences évangéliques1.

Le spectacle de ces divisions partisanes dans l’Eglise est navrant. Plutôt que de les alimenter, même en prenant « le parti du pape » (horribile dictu !), permettez-moi d’essayer d’expliquer ce qui fait, à mon avis, que l’enseignement du pape François a du mal aujourd’hui à être entendu par bien des catholiques.

La première difficulté tient au mode d’expression du pape François. Il s’exprime beaucoup, par paroles et par gestes significatifs. Depuis saint Jean-Paul II les papes, cédant au conditionnement de notre société de spectacle, ont pris l’habitude de parler souvent de manière médiatique autant que magistérielle. Avec la spontanéité et la volubilité de François, les catholiques ne savent plus où est la frontière entre des opinions prudentielles et révisables – révision qui vient d’avoir lieu pour l’accueil en Europe des réfugiés du Moyen Orient – et les enseignements proprement dits du pape. En outre, l’agacement et la controverse que peuvent susciter les opinions d’un sud-américain, qui ne connaît pas vraiment d’expérience ni l’Europe ni l’islam, nuisent à sa crédibilité et ne disposent pas à l’accueil confiant et obéissant de son enseignement comme pape. Ce trouble fait, en revanche, de bien des fidèles une proie facile pour les critiques et les soupçons que certains ne manquent pas de semer. A cette difficulté d’accueil s’ajoute, du côté des clercs, une certaine blessure causée par la manière dont le pape, suivant le Christ qui dit « Ceux que j’aime je les semonce et les corrige » (Ap 3, 19 citant Pr 3, 12), reprend les ministres de l’Eglise et en premier lieu ses collaborateurs de la Curie Romaine. Jésuite, François le fait à la manière très franche des religieux dont il est, qui n’est pas celle, plus feutrée dans son style, du clergé séculier ; et il le fait, non pas comme nous religieux dans le secret d’un chapitre ou d’une retraite d’exercices spirituels, mais au cours d’allocutions publiques et même télévisées. Le lien de paternité sacerdotale s’en trouve blessé et une certaine méfiance s’instaure chez bien des prêtres qui se sentent mal aimés, tout comme bien des laïcs des générations Jean-Paul II et Benoît XVI.

La seconde difficulté tient au mode de l’enseignement magistériel proprement dit, tel qu’il est exercé par le pape François. Le type de discours qui lui est propre est homilétique et existentiel plutôt que magistériel. En morale, comme on peut le voir dans son exhortation apostolique Amoris laetitia, il considère l’exercice effectif de l’acte par le sujet et le degré d’engagement libre de la personne dans son action, plutôt que la spécification de celui-ci en lui-même. Cela est parfaitement légitime et traditionnel, à condition cependant que la considération de l’exercice de l’acte par la personne n’en vienne pas à remplacer dialectiquement la spécification objective de l’acte en lui-même. Il est regrettable qu’Amoris laetitia n’ait pas clarifié sur ce point sa complémentarité avec Veritatis splendor. L’approche d’Amoris laetitia ne remplace pas celle de Veritatis splendor, elle la complète. L’exhortation apostolique de François ne corrige pas non plus l’encyclique de saint Jean-Paul II. En revanche, ce qu’elle corrige implicitement c’est la prétention d’une école théologique particulière de proscrire désormais, au nom de Veritatis splendor affirmant le mal intrinsèque de l’acte lui-même, toute évaluation de l’engagement de la personne dans son exercice. Cette prétention de disqualifier, sous prétexte qu’on avait abusé d’elle, une grande tradition de morale catholique qui se reflète encore dans la Catéchisme de l’Eglise Catholique, extrapolait de manière outrancière la doctrine de Veritatis splendor.

Aussi est-il malheureux que le magistère ne donne pas une réponse formelle aux doutes soulevés par quatre cardinaux à propos d’Amoris laetitia, alors qu’il serait si facile de le faire en répondant oui aux cinq questions et en ajoutant qu’Amoris laetitia ne contredit aucune de ces affirmations de Veritatis splendor, puisqu’elle considère l’engagement de la personne dans son acte et non la spécification objective de celui-ci en lui-même. Oui, vivre conjugalement avec un partenaire alors qu’on est validement marié est en soi un adultère, lequel est comme tel toujours objectivement un péché ; mais cela ne veut pas dire automatiquement que la personne qui a posé cet acte a, de ce fait, choisi librement et pleinement l’adultère. Veritatis splendor enseigne que les circonstances de l’acte intrinsèquement mauvais ne sauraient en changer la spécification, mais elle ne considère ni l’exercice de l’acte, ni les circonstances de cet exercice par le sujet. C’est sur ce point qu’Amoris laetitia ne contredit pas mais complète Veritatis splendor, tout en corrigeant l’erreur théologique de vouloir faire de cette encyclique l’alpha et l’oméga de la morale catholique.

Pour répondre ainsi à ces doutes, qui se diffusent bien au-delà de Rome et qu’on n’apaisera pas par un silence embarrassé, il faut entrer dans l’approche objective, qui est la plus traditionnelle dans le magistère. Certainement, le pape la connaît et la respecte, mais ce n’est pas celle qui est connaturelle à sa formation jésuite et à sa sensibilité charismatique, plus à l’aise dans l’écoute du Dieu qui parle hic et nunc et dans le déchiffrage de la présence de l’Esprit dans les signes des temps. Ce serait donc à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à le faire en son nom. Malheureusement, si on en juge par des déclarations de son préfet, elle semble plus soucieuse de recadrer le pape que de formuler avec adresse et loyauté ses intentions dans la conceptualité d’un magistère objectif et homogène.

Laisser pourrir cette situation n’irait pas sans graves conséquences. Cela pourrait s’interpréter comme une indifférence au rôle de la doctrine dans l’Eglise, doctrine qu’on abandonnerait du coup aux tenants d’un immobilisme stérilisant. Plus grave, comme certains bergogliens le disent déjà, cela sous-entendrait qu’une doctrine objective et des normes universelles représentent un idéal impossible ou dépassé et qu’elles doivent être remplacées par des discernements conjoncturels en fonction des appels de l’Esprit et des signes des temps. Je ne crains pas cette situation, qui ne tiendrait pas dans le long terme, mais bien plutôt que les précieuses intentions du pape François concernant la réforme évangélique de la vie des catholiques et de l’Eglise ne constituent en définitive qu’une parenthèse, faute d’avoir été inscrites durablement dans la doctrine et dans les institutions. Qu’auraient été les intuitions prophétiques du pontificat de saint Jean XXIII, semblable à bien des égards avec celui de François, si le bienheureux Paul VI ne leur avait patiemment donné à travers Vatican II une portée durable au plan doctrinal et institutionnel ?

Voilà, mes chers amis, les occupations et les préoccupations, à la fois théologiques et ecclésiales, qui m’habitent en cette fin d’Avent. Elles ont motivé un article que beaucoup d’entre vous ont sans doute eu l’occasion de lire dans France catholique2. Par ailleurs ma vie cette année n’a pas été différente que celle des années précédentes : des cours de théologie, au studium dominicain de Toulouse, à l’Institut Supérieur Thomas d’Aquin et au séminaire d’Ars, des conférences, des groupes et des personnes à accompagner. A quoi s’ajoutent des demandes pour présenter ici et là Amoris laetitia à des prêtres.

Prions ensemble pour l’Eglise et pour la communion de ses fidèles, au pied de la crèche de Noël. Je vous garde tous dans mon cœur et dans ma prière et je me confie à la vôtre,

Fr. Jean-Miguel Garrigues o.p.

1 http://fr.aleteia.org/2016/07/08/laller ... tholiques/
2 http://www.france-catholique.fr/Un-magi ... de-sa.html

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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par Suliko » mer. 28 déc. 2016, 17:20

Oui, vivre conjugalement avec un partenaire alors qu’on est validement marié est en soi un adultère, lequel est comme tel toujours objectivement un péché ; mais cela ne veut pas dire automatiquement que la personne qui a posé cet acte a, de ce fait, choisi librement et pleinement l’adultère.
Mais justement, ce n'est pas ce qu'a toujours enseigné l'Eglise ! Vivre maritalement avec une autre personne que son conjoint est toujours un péché mortel aux yeux de Dieu. C'est l'enseignement traditionnel de l'Eglise, et François s'y oppose et est en train de le démolir...Je suis désolée, mais les fidèles ne sont pas tenus de tout tolérer, et surtout pas des propos hétérodoxes, fussent-ils tenus par le pape.
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par Suliko » mer. 18 janv. 2017, 17:01

Bonjour,

Un article intéressant sur le blog de Jeanne Smits :

http://leblogdejeannesmits.blogspot.ch/ ... eider.html
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par axou » jeu. 19 janv. 2017, 11:54

Un extrait de la lettre mensuelle de mon évêque actuel, Mgr Michel Aupetit à propos d'Amoris Laetitia, si cela peut éclairer certains :



"Ainsi en est-il de la pédagogie divine. Tout d’abord Dieu a donné une Loi qui commence par un appel à reconnaître le Dieu qui libère avant d’énoncer quatre préceptes qui présentent un interdit : « tu ne tueras point, tu ne voleras pas, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne convoiteras pas le bien de ton prochain ». C’est par amour que Dieu a donné cette Loi et voilà pourquoi elle demeure éternellement.

Il faudra attendre le Christ pour que cette Loi soit accomplie dans l’amour sans être jamais abolie. Le grand commandement de l’amour n’a plus besoin de la Loi, car celui qui aime n’a aucun désir de meurtre, de vol, d’adultère ou de convoitise. Cependant comme nous ne sommes jamais sûrs d’aimer parfaitement comme Dieu, la Loi reste un cadre nécessaire au discernement et à l’évaluation de nos actes.

Au fond, c’est ce que nous a rappelé le Pape François dans son exhortation « la joie de l’amour ». Il nous parle de la « pédagogie divine » qui permet à chacun de faire un pas de plus vers le bien en faisant grandir l’intelligence de la loi de Dieu et la foi en l’amour inconditionnel du Seigneur.

Certains ont pensé que François avait aboli la loi et que ce qui avait été interdit jadis est maintenant autorisé. Beaucoup ont écrit en ce sens des articles de journaux ou encore des courriers qu’ils m’ont adressés. Je crois que beaucoup de gens résonnent encore comme des enfants qui naviguent entre le permis et le défendu sans chercher véritablement le sens de la loi et le profond amour plus vaste que nos compréhensions qui fut à son origine. Le Pape demande à tous les pasteurs et les responsables dans l’Eglise, un accompagnement bienveillant pour que la loi ne soit pas un diktat impersonnel et froid, mais toujours la traduction de la tendresse infinie de Dieu pour chacun.

Ce qui compte en réalité pour chaque baptisé ce n’est pas sa situation régulière ou irrégulière, c’est son attachement au Christ, l’intimité de cette amitié qu’il nous a proposée et qui ne doit cesser de grandir pour nous faire vivre dans la communion de l’amour éternel.


Bien à vous,

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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par AdoramusTe » jeu. 19 janv. 2017, 14:07

axou a écrit :
jeu. 19 janv. 2017, 11:54
Ce qui compte en réalité pour chaque baptisé ce n’est pas sa situation régulière ou irrégulière, c’est son attachement au Christ, l’intimité de cette amitié qu’il nous a proposée et qui ne doit cesser de grandir pour nous faire vivre dans la communion de l’amour éternel.
Mais si on est attaché au Christ, on ne peut pas continuer à vivre une situation irrégulière qui est une situation de péché.
Il faut choisir entre Jésus et le péché.
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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par axou » jeu. 19 janv. 2017, 15:22

AdoramusTe a écrit :
jeu. 19 janv. 2017, 14:07
axou a écrit :
jeu. 19 janv. 2017, 11:54
Ce qui compte en réalité pour chaque baptisé ce n’est pas sa situation régulière ou irrégulière, c’est son attachement au Christ, l’intimité de cette amitié qu’il nous a proposée et qui ne doit cesser de grandir pour nous faire vivre dans la communion de l’amour éternel.
Mais si on est attaché au Christ, on ne peut pas continuer à vivre une situation irrégulière qui est une situation de péché.
Il faut choisir entre Jésus et le péché.
Mais ce ne n'est pas si simple ! Des personnes sont engagées dans une vie de couple et de famille, certaines se sont converties après un divorce et un remariage civil ou après un mariage civil avec un conjoint qui lui ne s'est pas converti et ne veut pas d'un mariage religieux... ect..
Nous vivons à une époque ou les situations sont complexes et cela oblige l'Eglise à apporter de nouvelles réponses, sans pour autant trahir ce qui la fonde.

Je crois que Mgr Aupetit veut dire que le lien au Christ est premier avant toute chose, et que nous sommes appelés à Lui faire de la place dans notre vie et dans notre coeur, quelque soit notre vie. Souvenons -nous de Claudel demeuré dans une histoire adultère pendant des années et qui a témoigné que ce sont ces années là pendant lesquelles sa foi s'est approfondie, que sa relation à Dieu s'est approfondie.

Bien à vous,

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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par AdoramusTe » jeu. 19 janv. 2017, 15:28

axou a écrit :
jeu. 19 janv. 2017, 15:22
Mais ce ne n'est pas si simple ! Des personnes sont engagées dans une vie de couple et de famille, certaines se sont converties après un divorce et un remariage civil ou après un mariage civil avec un conjoint qui lui ne s'est pas converti et ne veut pas d'un mariage religieux... ect..
Nous vivons à une époque ou les situations sont complexes et cela oblige l'Eglise à apporter de nouvelles réponses, sans pour autant trahir ce qui la fonde.
Ce qui est simple est que si on est attaché au Christ et qu'on sait être en situation irrégulière, on doit comprendre que l'accès aux sacrements n'est pas possible. C'est un chemin de sainteté que de faire des renoncements.
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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par axou » jeu. 19 janv. 2017, 17:55

AdoramusTe a écrit :
jeu. 19 janv. 2017, 15:28
axou a écrit :
jeu. 19 janv. 2017, 15:22
Mais ce ne n'est pas si simple ! Des personnes sont engagées dans une vie de couple et de famille, certaines se sont converties après un divorce et un remariage civil ou après un mariage civil avec un conjoint qui lui ne s'est pas converti et ne veut pas d'un mariage religieux... ect..
Nous vivons à une époque ou les situations sont complexes et cela oblige l'Eglise à apporter de nouvelles réponses, sans pour autant trahir ce qui la fonde.
Ce qui est simple est que si on est attaché au Christ et qu'on sait être en situation irrégulière, on doit comprendre que l'accès aux sacrements n'est pas possible. C'est un chemin de sainteté que de faire des renoncements.
C'est juste, vous avez raison. C'est aussi être adulte que d'assumer sa situation et les renoncements qui en découlent.

Maintenant Amoris Laetitia propose un discernement en commun (la personne avec le prêtre) pour qu'au cas par cas, l'accès au sacrement puisse être envisagé pour le progrès spirituel de la personne, si j'ai bien compris.
Dans un esprit de Justice et de Miséricorde.

Bien à vous,

Axou

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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par prodigal » jeu. 19 janv. 2017, 17:58

C'est un chemin de sainteté que de renoncer au mal, et seulement au mal. Pas au bien naturellement, ni à ses devoirs d'état, ni à ses devoirs d'époux. Tout au moins n'est-ce pas exigible.
Ce serait un piège que d'opposer l'amour à la loi ou à la doctrine (ce n'est d'ailleurs pas ce que fait Mgr Aupetit). L'amour s'oppose à la fois au rejet de la loi et au légalisme. Il ne s'agit pas de savoir si l'on préfère sacrifier l'amour ou la vérité, mais de savoir ce que commande l'intelligence de la doctrine.
Ce qui est clair, c'est que celle-ci dit qu'on ne doit pas recevoir les sacrements en état de péché mortel.
Ce qui est clair aussi c'est que le péché mortel ne saurait se définir de façon purement administrative. Pour qu'un péché soit mortel il faut que le pécheur puisse faire autrement, et mieux. Un policier qui abat un terroriste ne commet pas le péché mortel de meurtre, par exemple, du moins peut-on et doit-on le présumer.
Un couple marié légitimement reconnu par la loi civile mais empêché de se marier religieusement par la règle (qui est juste), vit-il en état de péché mortel? C'est toute la question, et ceux qui affirment non seulement que c'est forcément oui mais de plus qu'on n'a même pas à y réfléchir, fût-on pape ou théologien, commettent à l'évidence le péché grave de présomption.
Il me semble clair à moi que cela dépend, et que ce n'est pas parce qu'on est remarié qu'on a le droit, et encore moins le devoir, de quitter sa famille, comme si l'engagement pris devant la société civile n'était rien.
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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par AdoramusTe » jeu. 19 janv. 2017, 18:04

axou a écrit :
jeu. 19 janv. 2017, 17:55
Maintenant Amoris Laetitia propose un discernement en commun (la personne avec le prêtre) pour qu'au cas par cas, l'accès au sacrement puisse être envisagé pour le progrès spirituel de la personne, si j'ai bien compris.
Dans un esprit de Justice et de Miséricorde.
C'est bien pourquoi il y a des dubia.
Une situation de péché est objective : soit on est en état de péché ou on ne l'est pas.
On laisse entendre que dans certains cas, on pourrait accéder aux sacrements tout en restant en situation irrégulière. Comment peut-on vendre cette tromperie aux gens ?
Le seul discernement qui puisse y avoir, c'est celui qui permette de constater qu'on est en situation irrégulière.

La sainteté pas cher, le Salut à prix cassé, ça n'existe pas.
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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par prodigal » jeu. 19 janv. 2017, 18:12

AdoramusTe a écrit :
jeu. 19 janv. 2017, 18:04
Une situation de péché est objective : soit on est en état de péché ou on ne l'est pas.
Il arrive en effet que l'on ne le soit pas. Il arrive que les situations que vous appelez irrégulières soient régularisées.
Mais il n'y a pas de péché pour simple cause d'embarras administratif, il faut qu'il y ait faute pour qu'il y ait péché.
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Re: Les cinq dubia de quatre cardinaux au pape François à propos d'Amoris Laetitia

Message non lu par AdoramusTe » jeu. 19 janv. 2017, 18:14

prodigal a écrit :
jeu. 19 janv. 2017, 17:58
Il me semble clair à moi que cela dépend, et que ce n'est pas parce qu'on est remarié qu'on a le droit, et encore moins le devoir, de quitter sa famille, comme si l'engagement pris devant la société civile n'était rien.
Dans le texte de Mgr Aupetit, tout comme chez les promoteurs de cette casuistique, on n'entend jamais parler de sainteté ni de salut.
L'Eglise ne fait pas de légalisme : Elle a pour mission de conduire les fidèles au salut, elle propose des chemins de sainteté, conformément à l'Evangile.
C'est un chemin exigeant. Jésus nous a prévenu qu'il fallait porter sa croix.

Cette casuistique au contraire est un chemin de perdition.
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