Il faut croire en effet que je ne vous ai pas écoutés, car ce n'est pas ce que j'ai entendu.
Mais peu importe, cette réponse, la sainteté de mariage, en est bien une. J'entends cette fois, exceptionnellement, une réponse qui renvoie à une raison, et qui tire vers le haut.
Il s'ensuit d'ailleurs que le mariage est une voie de sainteté, et donc que l'érotisme et la reproduction ne sont pas forcément exclus d'une vie de saint, pourvu que ce soit dans le cadre du mariage.
Cependant cela devrait engendrer une pastorale de la sainteté, et non de la peur et de l'aigreur, non de la chasse à la paille dans l’œil d'autrui, celui qu'on veut arracher en lisant un peu trop vite les évangiles. Le mariage chrétien est une voie de sainteté. La religion chrétienne n'est pas faite pour rendre ses fidèles sympathiques, ou honnêtes, mais, bien plus haut que cela, en faire des saints. Tout ceci est très vrai.
Mais celui qui se met en marche il est stupide ou abject de l'exclure sous le prétexte qu'il n'est pas déjà arrivé!
Il faut bien considérer qu'une grande majorité des individus voit dans la sexualité un besoin. "C'est plus fort que moi" est la phrase qui régit leur conduite. Et en un sens ils ont bien raison : le désir sexuel est plus fort que notre volonté, et Pélage a tort, car sans la grâce nous ne pouvons rien faire. Le chemin de la sainteté est donc bien long et bien ardu, et il est normal de chuter. Mais celui qui condamne son frère à l'enfer, qu'a-t-il fait pour l'aider à ne pas tomber?
Il faut aussi s'apercevoir de l'état actuel de la société, sans verser forcément dans les jérémiades. Le fait est que de nombreuses personnes n'ont pas accès au mariage chrétien. Je citerai les homosexuels, les personnes trop jeunes, ceux dont le conjoint ne peut ou ne veut se marier à l'église, les divorcés. Puisque le mariage est une voie de sainteté, il ne faut pas empêcher d'entrer dans cette voie, il faut que ces personnes s'en inspirent dans leur vie, guidés par leur conscience elle-même éclairée par l'amour de Dieu et du prochain. Ce qui est tout de même, normalement, mieux que rien.