Souveraineté, nation, foi chrétienne

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Souveraineté, nation, foi chrétienne

Message non lu par Cinci » mar. 30 août 2016, 3:03

Je voudrais partager un article trouvé dans Le Bulletin d'Histoire politique. Un correspond avait déposé un texte intitulé Foi chrétienne et souverainisme québécois dans la la revue catholique de gauche Maintenant (1962-1974). Je pense que l'article contient des éléments qui seraient encore parfaitement valables dans un contexte d'aujourd'hui.

Voici :

L'antinationalisme virulent de la gauche personnaliste canadienne-française d'après-guerre est chose bien connue. Cette conviction politique possède vraisemblablement des origines religieuses : les grands noms du citélibrisme [Pierre Elliot Trudeau, Gérard Pelletier, etc.] ont en effet appartenu dans leur jeunesse à l'Action catholique réputée pour avoir soutenu fermement le principe de l'universalisme chrétien. Mais, sous la Révolution tranquille, la question nationale devient rapidement une source de différends au sein de la mouvance personnaliste. Ainsi, rompant avec cet antinationalisme, une partie de la gauche catholique se convertit vers la fin de la décennie 1960 au souverainisme. Nous songeons plus particulièrement aux chrétiens progressistes de la revue Maintenant qui a été la propriété de l'Ordre des Dominicains, de sa création en 1962 jusqu'à la rupture de 1968, avant de fermer ses portes en 1974.

Ayant affiché à ses débuts certaines sympathies nationalistes, ce mensuel, qui connaît dans les années 1960 un rayonnement non négligeable, s'engage dès l'automne 1967 en faveur de la souveraineté du Québec. Les intellectuels chrétiens de Maintenant ont été associés au souverainisme naissant, ainsi qu'en fait foi la fondation du Mouvement Souveraineté-Association dans le sous-sol du Monastère Saint-Albert-le-Grand abritant alors les locaux de la publication dominicaine,

Il est intéressant de savoir - moi-même, je l'ignorais - que la fondation du MSA s'effectue dans le haut-lieu des Dominicains à Montréal. Le MSA n'est que le Parti politique de René Lévesque qui va bientôt s'appeler le Parti québécois.

Nous pouvons même dire que par l'entremise de cette revue, une partie du catholicisme de gauche et réformateur, qui a le vent en poupe du fait des développements conciliaires, a cautionné le souverainisme à ses débuts. Le mouvement MSA en a eu assurément besoin dans la mesure où des intellectuels influents, eux aussi partisans de la rénovation du catholicisme, comme Gérard Pelletier et Claude Ryan, s'étaient montrés hostiles au nouveau nationalisme.

Cet engagement souverainiste de Maintenant ne s'est jamais démenti par la suite. Dans le années 1970, Maintenant soutient fermement le projet souverainiste et le Parti québécois qui le porte. Des collaborateurs de la revue comme Louis O'Neill, Jacques-Yvan Morin, Guy Rocher et Fernand Dumont ont, au demeurant, été associés de près au cabinet Lévesque, soit à titre de ministre, soit comme intellectuels du régime.

[...]

Ainsi, dans le cas qui nous préoccupe, est-ce que, plus généralement, leur foi est venu donner une coloration particulière à leur engagement souverainiste? Il reste à déterminer si la foi et ses valeurs ont joué un rôle négligeable ou non dans la genèse et la formulation des positions souverainistes de ce mensuel,

Notre enquête distingue deux grandes étapes dans le parcours de Maintenant. De 1964 à 1968, la foi chrétienne a joué un rôle indirect, mais non négligeable, dans la détermination des positions de la revue en matière de question nationale. Cependant alors, on n'invoque que fort peu d'arguments éthico-religieux à l'appui, nommément, de la souveraineté du Québec. Vient par la suite le tournant de 1969-1971, approximativement, où, plus directement, l'équipe du mensuel n'hésite plus à se dire souverainiste au nom de motifs explicitement religieux.

A vrai dire, dès les débuts jusqu'à 1968 environ, les incidences de la foi sur le plan politique sont surtout indirectes. Ainsi, jamais on ne peut déduire de la foi une position politique en particulier : elle ne tranche pas positivement en faveur de telle ou telle option. Mais, plus indirectement, la foi identifie les options que, pour des raisons morales et religieuses, il est interdit à un chrétien d'appuyer. A la rigueur, elle peut même aller jusqu'à délimiter le champ des options qu'il est permis à un chrétien d'adopter, mais sans indiquer laquelle précisément de ces options chrétiennement compatibles ou acceptables il lui faut préférer et retenir. Incontestablement, Maintenant s'exprime alors à partir du point de vue de la doctrine religieuse officielle, qui ne saurait, en effet, être identifiée à une cause partisane en particulier. On veut, d'une part, préserver la transcendance de l'Évangile et, d'autre part, attribuer une certaine autonomie au politique. On évite dès lors de dire laquelle des options est chrétiennement désirable.

En somme, donnant des indications sur les options prohibées ou sur celles qu'il est loisible pour un chrétien d'envisager, la foi doit refuser de s'engager positivement en faveur d'une thèse en particulier, Trois Pères dominicains ( André Gignac, Vincent Harvey et Yves Côté) écrivent ainsi en novembre 1964 :
  • Lorsque se présente à lui [au chrétien] diverses options politiques, la foi ne lui prescrit aucun choix ni aucun refus pourvu que ces options ne soient pas incompatibles avec ce qu'il croit.
Nous aurons remarqué qu'une telle affirmation rend possible un certain pluralisme politique chez les chrétiens qui ne sont pas tenus de suivre une position "officielle" s'autorisant à tort de la foi chrétienne.

Moi, c'est justement ce que je reproche au pape François avec ses discours. Notre pape actuel s'exprime de telle façon qu'il laisse croire que le pluralisme n'existe pas, n'existe plus. Comme si le fait d'être catholique devrait rimer avec le fait de s'engager exclusivement en faveur de telle ou telle politique précise.

Le chrétien doit d'abord s'assurer d'effectuer son choix parmi les thèses politiques qui ne sont pas interdites par la foi. Mais, dans le choix précis d'une option en particulier, le chrétien devra donc faire appel, non directement à sa foi, mais au jugement de sa prudence affrontée à tous les éléments en jeu. C'est dire que les considérations qui feront pencher la balance en faveur d'une thèse précise sont surtout d'ordre profane.

Ayant mesuré de la sorte le poids précis du religieux en matière politique, les trois auteurs dominicains déjà mentionnés en déduisent des implications importantes en matière de question nationale. Ainsi, ils concluent que l;a foi ne tranche pas entre séparatisme et fédéralisme, et que tous deux sont compatibles avec la doctrine chrétienne. Le séparatisme représente selon eux un choix humain et politique légitime, que n'interdit aucunement la foi chrétienne :
  • Au regard de Dieu qui a crée le ciel et la terre et qui a crée l'homme, toute valeur terrestre, toute valeur humaine est fondamentalement bonne. Qu'un groupe d'humains unis par les liens d'une même langue et d'une même culture veuillent se constituer en État autonome et posséder une personnalité politique propre, rien là ne va contre le dessein de Dieu. N'est-ce pas un souhait inscrit en tout être humain que de conquérir un jour son autonomie et d'atteindre à la maturité? Pourquoi en serait-il autrement des peuples que soudent une même histoire, une même langue, un même mode de penser et de sentir, une même culture? Le séparatisme, regardé positivement est donc compatible avec la foi chrétienne.
Sans dire que la foi tranche en sa faveur, les trois Pères affirment que d'un point de vue chrétien, la souveraineté du Québec est légitime autant que le fédéralisme. La soif d'émancipation constitue une aspiration tout à fait acceptable et normale, dans la même mesure que les valeurs humaines authentiques, tout comme les réalités terrestres de la Création sont bonnes en soi.

Pour l'heure, les trois Pères désamorcent incidemment certaines préventions "antiséparatistes" qui s'autorisent de la foi catholique.

Trois Exemples d'arguments contraires

Notre premier exemple concerne la réaction d'un théologien dominicain de l'Ordre Jacques-Cartier à la thèse indépendantiste que lui présentait Marcel Chaput en 1959 : "le séparatisme mène à la désobéissance et la désobéissance est un péché". Pour le théologien dominicain dont Marcel Chaput tait le nom, l'indépendance, "oeuvre de désobéissance", met en cause les autorités et l'ordre établis, lesquels, selon la formule de saint Paul, sont voulus par Dieu.

Un deuxième exemple s'appuie sur une remarque qu'a faite le Père Gustave Lamarche, nationaliste de la droite conservatrice, à la revue Monde nouveau en juin-juillet 1965 : sa dernière illusion [celle de la nation québécois] me paraît être celle d'une charité mal comprise, en vertu de laquelle on est meilleur humain et chrétien quand on s'unit que quand on se sépare. Le Père des Clercs de Saint-Viateur conteste bien entendu ce point de vue. D'abord, l'Église universelle a accueilli favorablement les nouvelles nations indépendantes issues de la décolonisation, et par ailleurs : la charité envers nous-même nous presse, et c'est elle qui nous permettra, selon l'ordre des devoirs, de pratiquer la charité envers les autres. Il faut retenir de ces passages du Père Lamarche qu'une certaine interprétation de l'universalisme chrétien, "qui contraint à l'unité et à la bonne entente plutôt qu'aux scissions et aux séparations", a grandement justifié le rejet des thèses indépendantistes.

Finalement, s'Il faut en croire Maurice Bouchard, professeur d'économie à l'Université de Montréal, l'hostilité au souverainisme a été particulièrement forte chez les catholiques de gauche. Le témoignage de M. Bouchard atteste de l'impopularité indéniable des thèses indépendantistes au sein de la majorité de la gauche catholique, qui dispose du reste d'une large visibilité à l'époque. Maintenant y remédiera comme nous le verrons.


Source : Martin Roy "Foi chrétienne et souverainisme québécois dans la revue catholique de gauche Maintenant (1964-1974)" dans Bulletin d'Histoire Politique, vol, 22, numéro 1, automne 2013, pp.155-179

(à suivre)

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Re: Souveraineté, nation, foi chrétienne

Message non lu par Cinci » mar. 30 août 2016, 12:39

En faveur du projet souverainiste

Un argument religieux implicite : la sensibilité antimatérialiste

De son côté, une certaine conviction antimatérialiste d'origine catholique peut également rendre compte de cet appui à cet idéal culturel qu'est le souverainisme. En effet, sans nier l'importance des question matérielles et économiques, le mensuel privilégie en novembre 1967 l'être au dépend de l'avoir. Le projet souverainiste qui lutte pour la préservation d'une culture et d'une manière particulière de sentir et de vivre le monde lui apparaît comme un combat éminemment spirituel et humain. L'idéal d'un Québec souverain mise plus sur l'être que sur l'avoir, davantage sur l'esprit que sur la matière. Cela, les fédéralistes ne le comprennent pas, qui brandissent l'argument économique du niveau de vie pour discréditer la cause souverainiste. A ceux qui prétendent que l'indépendance du Québec va provoquer une chute du niveau de vie, l'équipe de la revue réplique que les seuls critères économiques ne décident pas à eux seuls de la validité d'un projet. Plutôt que le niveau de vie, il faut mentionner le genre de vie ou le style de vie :

  • Le niveau de vie n'est pas nécéssairement la caractéristique d'une culture vivante. C'est le genre de vie qui importe et constitue une valeur culturelle spécifique de la collectivité.
Nous comprenons dans ces circonstances que, dès novembre 1967, Maintenant voit dans la souveraineté le seul moyen de pérenniser une personnalité collective et un idéal culturel qui s'enracinent dans des traditions ancestrales :
  • Le genre de vie est une accumulation d'une foule de choses qui ne peuvent figurer sur un bilan et qui pourtant ont infiniment de prix et de richesse humaine, Ce peut être par exemple, un certain esprit gaulois, la malice paysanne, l'ingéniosité artisanale, une certaine vertu d'hospitalité, une libéralité, le sens du gratuit, la jovialité, le goût de l'aventure, la bonne table, la galanterie, la chaleur humaine, le style d'amitié, le raffinement des relations amoureuses, une certaine forme de romantisme, une façon de rêver, le sens familial, une qualité particulière de l'être religieux, etc. Toutes ces valeurs humaines ne comptent-elles pour rien dans la balance? N'y aurait-il que le plat de lentilles? Est-ce que toutes ces qualités de l'homme québécois ne méritent pas d'être conservées et développées? C'est aussi pour un héritage que se bat le Vietnamien. Ce capital humaniste n'est-il pas incomparablement plus important qu'un certain degré de niveau de vie?
En somme, une mentalité catholique antimatérialiste, qui n'est pas absente du reste de la sensibilité personnaliste, incline fort vraisemblablement les catholiques de Maintenant à épouser le projet souverainiste, cause éminemment culturelle, humaine et spirituelle. A la suite du Christ, V. Harvey insistera en 1971 pour dire que « l'homme ne vit pas que de pain ». Une telle maxime sert à condamner la société de consommation de masse qui incite les citoyens à préférer le "plat de lentilles" à des idéaux humains et culturels (la souveraineté et le projet de société socialiste qui l'accompagne) autrement élevés. Nous aurons remarqué par ailleurs que la cause du Québec s'inscrit dans la lutte plus universelle en faveur de la diversité culturelle de la famille humaine contre les entreprises d'uniformisation. Le mot d'humanisme (« le capital humaniste ») est prononcé.

(p.166)[/color]

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Re: Souveraineté, nation, foi chrétienne

Message non lu par Cinci » mar. 30 août 2016, 13:26

  • La communication de V. Harvey à la Conférence catholique canadienne (1971)

    L'argumentation souverainiste déployé dans ce document présente en effet un caractère double. La souveraineté doit indéniablement servir la cause du socialisme, en sorte que nous pouvons parfois nous demander s'il ne s'agit pas là de sa seule ou de sa principale finalité. Mais une telle impression est trompeuse, car on ajoute à un tel idéal des buts identitaires et culturels qui n'ont rien d'accessoires. V. Harvey ne recule pas devant la nécessité de se porter à leur défense dans une optique proprement chrétienne.

    Penser à soi-même d'abord

    Dans cette communication à la Conférence catholique canadienne, V. Harvey fait appel, en effet, parmi les motifs « profondément chrétiens » qui tranchent positivement en faveur de la thèse souverainiste, à la nécessaire légitimation d'un certain égoïsme identitaire ou national. Il invoque à cette fin des penseurs chrétiens pour justifier la cause de la souveraineté du Québec. Jésus Christ et saint Thomas d'Aquin se voient aussi sollicités. Le premier dans son ministère, et le second dans ses écrits, prouvent que l'universalisme passe par le particulier, qu'on atteint l'universel que par le particulier. Le Christ avait d'abord porté son message à Israël, étant même sévère à l'égard des Gentils, pour ensuite donner une dimension universaliste à l'Évangile. Par ailleurs, on ne devient « être pour les autres » selon l'expression de Dietrich Bonhoeffer, à propos du Christ, que dans la mesure où l'on a pleine conscience de son identité individuelle et collective.

    Les Québécois ne s'ouvriraient au monde et à l'Autre que le jour où leur identité culturelle et nationale aura été assurée et sécurisée par l'accession à la souveraineté. Contre un certain angélisme religieux traditionnel qui misait sur le « mépris de soi » au profit du prochain « afin d'amasser un trésor dans le ciel « , V, Harvey [un Père dominicain] soutient au nom d'une forme de réalisme psychologique que le souci de soi ou d'affirmation de soi doit être préalable à toute ouverture sur autrui. Il y va d'un certain équilibre psychologique en ce monde. Derrière cet argument, nous percevons implicitement l'idée qu'une certaine interprétation du christianisme induit sur le plan national, un peur ou un refus de s'affirmer soi-même, de même qu'une forme de "bonententisme". On semble dire que contrairement à une certaine interprétation, le souverainisme représente moins un refus de l'Autre qu'une affirmation de soi.

    [...]


    Comme nous avons pu le constater par ailleurs, l'équipe du mensuel doit lutter contre l'opinion plus ou moins vague que, contrairement au christianisme qui invite au rapprochement entre les peuples, le nationalisme mène à la division et à la haine du prochain ou de l'Autre. Le chanoine Jacques Grand'Maison évoque en 1969 cette opinion utilisée par les fédéralistes. Dans la communication de V. Harvey, on cherche à montrer que le souverainisme ne signifie pas nécessairement un particularisme exacerbé et contraire à l'universalisme. Lui seul au contraire propose le seul vrai universalisme, concret et véritable, qui passe par l'assomption du particulier. Les fédéralistes prêchent de leur côté un universalisme « abstrait et désincarné », qui présente le grave inconvénient de ne pas assumer ou reconnaître la réalité ou le fait national.

    Cette distinction entre deux universalismes, l'un acceptable et l'autre non, est un thème qui a déjà été évoqué par les indépendantistes laïques eux-mêmes, des militants de la revue Parti pris aux personnalités du RIN [Rassemblement pour l'indépendance nationale] les plus en vue.

    (P. 168)
(à suivre)

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Re: Souveraineté, nation, foi chrétienne

Message non lu par Cinci » sam. 03 sept. 2016, 4:07

Parmi les remarques :

  • "En somme, une mentalité catholique antimatérialiste, qui n'est pas absente du reste de la sensibilité personnaliste, incline fort vraisemblablement les catholiques de Maintenant à épouser le projet souverainiste, cause éminemment culturelle, humaine et spirituelle."


  • "A la suite du Christ, V. Harvey insistera en 1971 pour dire que « l'homme ne vit pas que de pain ». Une telle maxime sert à condamner la société de consommation de masse qui incite les citoyens à préférer le "plat de lentilles" à des idéaux humains et culturels (la souveraineté et le projet de société socialiste qui l'accompagne) autrement élevés."
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  • "Nous aurons remarqué par ailleurs que la cause du Québec s'inscrit dans la lutte plus universelle en faveur de la diversité culturelle de la famille humaine contre les entreprises d'uniformisation. Le mot d'humanisme (« le capital humaniste ») est prononcé."


... dans la lutte plus universelle en faveur de la diversité culturelle de la famille humaine contre les entreprises d'uniformisation. [ si cette remarque n'a pas de valeur aujourd'hui ... ]


  • "Dans cette communication à la Conférence catholique canadienne, V. Harvey fait appel, en effet, parmi les motifs « profondément chrétiens » qui tranchent positivement en faveur de la thèse souverainiste, à la nécessaire légitimation d'un certain égoïsme identitaire ou national."
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  • "Il invoque à cette fin des penseurs chrétiens pour justifier la cause de la souveraineté du Québec. Jésus Christ et saint Thomas d'Aquin se voient aussi sollicités. Le premier dans son ministère, et le second dans ses écrits, prouvent que l'universalisme passe par le particulier, qu'on atteint l'universel que par le particulier. Le Christ avait d'abord porté son message à Israël, étant même sévère à l'égard des Gentils, pour ensuite donner une dimension universaliste à l'Évangile. Par ailleurs, on ne devient « être pour les autres » selon l'expression de Dietrich Bonhoeffer, à propos du Christ, que dans la mesure où l'on a pleine conscience de son identité individuelle et collective."
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... et collective.



Nous avions des hommes d'églises ici, des catholiques, des Pères dominicains soutenant un point de vue national et identitaire, sur une base chrétienne, qui contredisait d'avance le discours des évêques actuels.

Par projet socialiste qui accompagne la souveraineté : les Pères dominicains voulaient parler d'un processus de démocratisation, d'une véritable sociale-démocratie, d'un partage plus grand de la richesse, d'un État devant travailler en faveur des moins favorisés, pour établir une société plus juste. En somme, tout le contraire de ce que nous connaissons depuis trente ans au moins. Il ne s'agit surtout pas du socialisme du Parti socialiste mitterandien reconverti aux dogmes de l'entreprise et du marché.

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