Péché mortel ? Je ne serai pas si catégorique, c’est plus compliqué que ça.En fait, quelle image avons nous de Dieu si nous considérons que la sexualité homosexuelle est pécheresse (péché mortel même) et donc interdite, formellement contraire à la volonté de Dieu ?
Quant à Dieu, c’est Lui-même qui nous dit que l’acte homosexuel est une abomination. En tant que Créateur de la sexualité, Il doit savoir ce qu’Il dit, non ? J’ai l’image de Dieu telle qu’Il l’a révélée. Le problème, et la tentation récurrente, c’est plutôt de vouloir falsifier la Parole de Dieu et la doctrine de l’Église pour s’arranger avec nos misères. Ce n’est plus alors Dieu qu’on adore (car ça implique l’humilité et l’obéissance), mais une idole à notre mesure.
Rappelons ces simples vérités :
1) Dieu est l’auteur de la nature humaine. Il sait donc mieux que nous ce qui est bon pour nous.
2) La pulsion homosexuelle est le fruit d’une blessure et s’écarte du plan de Dieu sur la sexualité
3) L’homme, et particulièrement le chrétien, trouve sa fin, son vrai bonheur et sa vraie joie en Dieu seul (ce qui n’empêche pas de goûter des joies humaines), car Lui seul peut combler les désirs infinis de son cœur.
Mais vous croyez qu’on vit dans le monde des bisounours ? Nous vivons dans un monde en guerre axou. Jésus n’est pas monté sur la Croix parce qu’il avait une furieuse pulsion sado-masochiste, mais parce qu’il fallait payer ce prix là pour nous arracher au péché, à la mort et à l’emprise du démon.Un Dieu qui impose la double peine ?
Dieu n’a pas voulu le mal mais le mal existe. L’homosexuel est blessé dans sa sexualité à cause du mal qu’on lui a fait. Dieu bien loin d’imposer une double peine, vient racheter ce mal, vient l’ouvrir à une espérance. Mais Il ne peut appeler pas bien ce qui est mal, il n’y a que l’homme dans sa malhonnêteté pour faire ça. La blessure homosexuelle reste un mal. Il faut donc la guérir, la racheter, la transfigurer. Et seul Dieu peut faire cela. S’enfermer dans sa blessure en disant « j’ai le droit de vivre mon homosexualité » de façon orgueilleuse, c’est se priver des grâces que Dieu veut nous donner pour transfigurer cette blessure et devenir ce que nous aurions dû être.
Bref, il faut gagner en hauteur de perspective axou, notre destinée n’est pas de nous faire plaisir et d’avoir la vie la moins compliquée possible. Notre destinée est d’être enfants de Dieu, appelés à la vie divine – rien que ça – et à une gloire insurpassable.
C’est de l’idolâtrie pure et simple, axou. Idolâtrie de la vie amoureuse comme ce qui serait à même de combler le cœur de l’homme. Mais la fin de l’homme, c’est Dieu, pas la vie amoureuse. Oui le célibat est un chemin de bonheur authentique quand il est vécu avec Dieu (même s'il y a des combats). Il faut en être convaincu sinon on n’est pas digne d’être appelé disciple du Christ. Il faut résister contre les idoles de ce temps.La question se pose également avec les célibataires hétéros non religieux dont je fais partie : alors tu portes la croix douloureuse d'un célibat non choisi, tu n'as pas le bonheur de rencontrer la bonne personne avec laquelle tu pourrais fonder une famille, tu manges seule le soir dans ta chambre et EN PLUS, tu n'aurais pas le droit à une vie amoureuse et sexuelle ?
Et quelle est votre alternative ? Faire confiance à l’homme pour vous sauver ? Allons, soyez sérieux 5 minutes : qui à part Dieu peut vous sauver du malheur, de la souffrance et de la mort ? rejetez Dieu si ça vous chante pour vous jeter à corps et âme perdus dans les bras de la première venue, vous verrez rapidement que « l’heureuse » élue ne pourra ni vous sauver ni vous combler.Et ben non ! cela sera sans moi !!! Votre dieu inhumain, cruel, sado-maso, injuste, votre dieu de la double peine, je vous le laisse (je m'adresse à ceux qui projettent cette volonté là de dieu).
Encore cette vision ultra-romantique du couple. Oui l’amour humain entre époux est une belle et bonne chose. Mais si pour y goûter à tout prix, vous êtes prêt à renier la vérité de Dieu, c’est une idole. Le mariage n’a qu’un seul but : être un chemin de sainteté pour les deux conjoints (qui ont alors besoin l’un de l’autre pour avancer vers Dieu). Ce n’est certainement pas une fin en soi. Que dit Jésus sur la vie du Royaume ? Qu’on ne prendra plus ni mari ni femme… Bref, Jésus ne croyait pas comme vous apparemment, et je parie qu’il connaît Dieu bien mieux que vous.Je n'insulte pas Dieu au point de penser qu'il exige à une partie de ses enfants qui n'ont pas la chance "d'être du bon côté" de se priver de goûter au bonheur de se sentir enfin homme, de se sentir enfin femme dans les bras de l'autre, de vivre ces instants merveilleux ou le temps s'arrête et ou l'expérience de communion est si forte que les mystiques en utilisent le langage pour parler de leur relation avec Dieu.
Et Dieu m'aime passionnément ainsi, et je tente de répondre bien pauvrement à cet amour fou qui m'aime comme je suis, qui m'accompagne comme je suis, avec une infinie tendresse et une grande délicatesse pour ma nature excessive et blessée. Et Son soutien indéfectible lors des périodes ou j'ai du porté de lourdes croix. Et rien de ce que je confie ici ne m'a "coupée" de Dieu (définition du péché) mais au contraire m'a rapprochée de Lui.
Ben non. Le discernement ne peut pas être seulement personnel sinon chacun fait n’importe quoi. « Ben quoi ? J’ai discerné que violer des enfants était bon pour moi, où est le problème ? » On reçoit la vérité axou, humblement, pauvrement, on ne décide pas de ce qui est vrai. Dieu est la vérité et Il nous dit le chemin à prendre.Que Dieu appelle certains à des choix radicaux, c'est certain. Qu'on utilise cet appel pour dire que ceux qui se situent ailleurs vivent hors de la volonté de Dieu, je ne suis pas d'accord. La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant et la volonté de Dieu pour chaque homme, elle est à discerner par chacun dans son cas particulier.
Toute la vie chrétienne est radicale, qu’on soit marié, célibataire laïc ou consacré. Et être marié n’est pas plus facile qu’être célibataire, les combats sont justes différents.
Cordialement,