Comme je l'ai déjà dit plus haut, c'est toute la doctrine des
degrés de perfection.
Les Séraphins sont supérieurs aux Puissances, les anges sont supérieurs aux hommes, les hommes aux animaux, les animaux aux végétaux, etc. ce sont des degrés de perfection.
Mais est-ce que ça a un sens de se demander si c'est mieux d'être un homme qu'un animal ? Ou si un ange est mieux qu'un homme ? L'intérêt est très superficiel étant donné qu'on ne choisit pas d'être un ange, un homme ou un animal : c'est une distinction
de nature. C'est une supériorité en perfection, c'est comme comparer un petit verre plein à ras-bord et une carafe pleine à ras-bord. Lequel est le plus plein ? Aucun, ils sont tous les deux parfaitement pleins. Cependant l'un contient dix fois plus d'eau que le premier. L'analogie est proche avec les degrés de perfection : il ne manque rien à chaque créature ; cependant il y a des degrés de perfection.
Il en va de même pour le mariage et la vie consacrée (puisque le § 159 parle bien du célibat / virginité dans le cadre de la vie consacrée) qui sont deux
vocations. Et par définition, on ne choisit pas sa vocation. Donc il existe bien supériorité dans la perfection de la vie consacrée par rapport à la perfection du mariage ; ce qui ne veut pas dire que le second est imparfait, ou qu'un peut dire : "le mariage est mieux sur tels points et tel points" et inversement "la vie consacrée est supérieure au mariage sur tel aspect". Etant des degrés de perfection, la vie consacrée est plus parfaite en tout par rapport au mariage. Mais encore une fois, personne ne choisissant sa vocation, les opposés n'a aucun sens.
Malheureusement, le Pape, en voulant faire de la théologie de bas étage (il veut démontrer également que c'est idiot de les opposer) en arrive, par simplification extrême, à dire (ou sous-entendre) des hérésies : à savoir que les deux états sont équivalents, alors qu'il aurait pu se contenter de souligner l'inanité de la comparaison, expliquer leur complémentarité tout en rappelant la supériorité intrinsèque de l'un sur l'autre.