Jovanni :
De plus, je trouve cela hypocrite de dire qu'il s'agit de la même chose
Personne n'a jamais suggéré qu'aucune distinction pouvait intervenir entre un embryon humain et un enfant d'âge scolaire! Bien sûr que l'on peut faire toutes sortes de distinctions. Sauf que la distinction n'élimine pas une certaine réalité : vous aurez affaire dans tous les cas à des personnes uniques, des sujets différenciés, un corps "porteur" d'une âme qui tire son origine de Dieu.
Le problème de l'avortement c'est celui de la "manipulation de la vie", mais alors l'idée de se faire propriétaire de la vie d'un autre et de pouvoir en disposer à son grée, déconsidérant la volonté tout extérieure à soi, etc. Il y a là-dedans un phénomène qui blesse l'âme des gens. Parce qu'il s'agit d'une atteinte directe à la charité. Ne tenir compte ni de Dieu ni de la volonté de vivre d'un petite être en développement qui ne demande qu'à vivre : cela représente en soi une dynamique contre-nature. La disposition intérieure que requiert le geste consistant à supprimer un être humain, ce consentement intime et préalable à l'élimination d'un autre que soi : c'est un obstacle à la béatitude céleste.
Le problème c'est également que l'accoutumance sociale, l'habitude prise et puis consacrée par le pouvoir civil, qui reconnaît aux uns le droit de disposer de la vie des autres, non seulement endommage la fibre morale des citoyens mais les endurcit également. C'est une dynamique globale qui débouche infailliblement sur d'autres dispositions de même nature comme le serait le droit au suicide assisté.
"Je n'en fais qu'à ma tête, c'est mon corps et je fais ce que je veux, je gère ma vie comme je l'entend, je refuse de supporter tout ce qui pourrait contrarier mes petits idéaux personnels, ma dignité exige que je sois maître" et blablabla = péché, péché, péché ... excommunion. C'est le problème de fond.
Et, en substance, il n'existe aucune différence de valeur réelle, par surcroît, entre le programme hitlérien de triste mémoire dit Aktion t4 ou programme d'élimination des handicapés et des malades mentaux, puis n'importe quelle mesure étatique visant à normaliser ou banaliser l'avortement des embryons humains. Dans tous les cas, il s'agit toujours de "mesures de confort" visant à supprimer
ce qui gêne, à s'octroyer la maîtrise sur la vie de façon générale, d'une volonté "sans Dieu" consistant à vouloir régler le problème à la source, de façon cavalière ou grossière. C'est un réflexe déréglé d'individu dépressif, désespéré et meurtrier en même temps.
Au Canada
Le grand champion de l'avortement, son promoteur historique qui est parvenu à faire changer la législation au pays, qui a même reçu les plus hautes distinctions il y a quelques années (au grand dam de l'archevêque!) : c'est le docteur Henry Morgentaler. Le personnage était juif et rescapé lui-même des camps de la mort en Pologne, humaniste et athée. Il considérait comme son devoir de travailler à éliminer la criminalité à la source, en supprimant d'avance la vie de "fauteurs de troubles potentiels" soit tous les enfants nés dans quelque foyer ne pouvant suffisamment les choyer et leur donner tout l'amour nécessaire dont les enfants ont besoin, pour éviter de devenir des nazis.