L'euthanasie en France et en Europe

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etienne lorant
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » sam. 28 déc. 2013, 16:07

Dans la suite des premiers messages...

Oui, je sais, j’ai le droit de me suicider. Quelle chance ! Quel progrès ! Mais attention, la loi profite surtout à mon toubib. Si je me suicide, il ne lui arrivera rien. Il ne sera pas poursuivi pour m’avoir, d’une piqûre létale, envoyé ad patres - à ma demande bien sûr. Ni lui, ni l’infirmière de son équipe ne risquent la moindre peine. C’est un progrès pour lui. J’en suis content car c’est un ami. Mais de mon point de vue de suicidé, ça ou rien c’est kif. Je n’ai pas l’impression d’être protégé par la loi.

Imaginez que je sois sur un pont à Paris, prêt à me jeter à l’eau plein de désespoir. Deux agents de police viennent à passer. "Messieurs les agents, je vais me suicider". " Vous y avez droit, Monsieur" Et, eux, de passer calmement leur chemin. Bien que ce soit mon droit, ma liberté, ma dignité, j’aurai l’impression que la loi me laisse tomber. Si j’en arrivais à devoir prendre dignement cette décision, il est certain que j’aurais touché le fond. Plus aucune réalité de la vie ne ferait vibrer mon désir. Il est vraisemblable aussi que je souffrirais d’une grande solitude.

Je me vois déjà dans ma chambre d’hôpital, cherchant mon petit papier dans mon portefeuille puis appelant le médecin de garde pour le lui montrer. "Voyez, Docteur, cette intention est mûrement réfléchie, ce papier qui témoigne de mon intention de mourir dans la dignité, je l’ai depuis plus de 20 ans dans mon portefeuille !" [C’est sans doute ça qui a dû plomber l’optimisme de ma jeunesse. Qui sait ?] " Bon, fait-il, nous allons enclencher les procédures." Et il me laissa seul. Mais j’ai bien vu qu’en sortant il m’observait déjà d’un regard de médecin légiste. L’infirmière qui me tâte, cherche le pouls d’un absent.

Non, décidément, je ne tiens absolument pas à mourir dans la dignité. C’est un peu court en somme. Pas digne de moi. Par contre, j’exige de mourir dans une gerbe de sympathie, un feu d’artifice de tendresse. Une apothéose d’amour. Qu’on s’empresse autour de mon lit d’agonie. Si vous apprenez la nouvelle et disposez d’un peu de temps libre ou si vous passez dans les environs, n’hésitez pas à venir me toucher.

Je sais que ce seront des mains qui disent "reste parmi nous". J’entendrai vos regards murmurer "c’est un ami que le vent emporte…" Qu’on chantonne pacifiquement. Que la psalmodie d’action de grâce ascende les cieux comme un encens précieux du Japon. Il y aura de larges embrassades, de grands pardons et de bienfaisantes réconciliations. Si d’aventure je suis à l’hôpital et qu’un masque me couvre le visage qu’on n’hésite pas à le couvrir de bisous.

Et si, par malheur, étant donné mon grand âge, il n’y avait plus d’amis pour me tenir la main, je désire bénéficier des soins palliatifs. Là, c’est aussi toute une équipe qui vous entoure de soins. C’est la classe V.I.P. du grand passage. Le médecin spécialiste qui dirige l’équipe a le regard franc du fidèle d’Hippocrate. Assistantes et infirmières possèdent l’art d’apaiser la souffrance. Vous vous sentez reconnu et respecté dans votre personne.

Certains même qui sont venus pensant se suicider mais qui, découvrant leur valeur aux yeux des autres, ont choisi alors de vivre et sont repartis chez eux. Souvent l’équipe a de l’affection pour son patient au point qu’à son décès, ses membres sont profondément touchés. Un ou deux psychologues doivent l’aider à faire son deuil de ce patient qu’elle avait pris en sympathie. Oui, tout compte fait, je préfère ça.

http://www.lalibre.be/debats/opinions/j ... aedaab2e5a
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

Peccator
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par Peccator » lun. 30 déc. 2013, 19:29

Ami a écrit :
vous disiez que l'acharnement thérapeutique n'existait pas, sauf dans la tête des ignorants
Je le dis toujours. Relisez-bien, comment peut-il être logique d'inventer quelque chose pour remédier à quelque chose qui est déjà proscrit et donc qui n'a déjà plus cours (sauf chez les hors-la-loi, mais on a pas a les prendre en compte puisque nouvelle loi ou pas, ils n'en suivront aucune).
L'acharnement thérapeutique n'est justement pas logique : il est entièrement émotionnel, quand l'homme ne peut se résoudre à accepter ce que sa raison tente de lui faire savoir.
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

etienne lorant
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Re: Euthanasie: en France aussi ?

Message non lu par etienne lorant » ven. 03 janv. 2014, 17:57

Dans un avis consultatif, la « conférence citoyenne sur la fin de vie » a proposé, lundi 16 décembre, de légaliser l’aide active à mourir. Elle se fonde, pour cela, sur le fait que le suicide est un « droit légitime » du patient. Cette possibilité avait été écartée par la loi Léonetti de 2005. Le « panel » citoyen a posé plusieurs conditions à ce « droit » : les personnes devraient être « en fin de vie » ou « atteintes d’une maladie incurable ou irréversible » ; elles devraient avoir manifesté leur volonté de cet acte ultime et être lucide.

Cette même conférence préconise également une « exception d’euthanasie » pour des malades placés dans des situations de fin de vie inextricables et n’ayant pas exprimé leur volonté. Cette décision serait prise alors par une commission composée de l’équipe médicale et d’un médecin extérieur à l’hôpital et un représentant du comité d’éthique.

Ces deux éléments s’inscrivent en rupture avec la législation actuelle: l’interdiction de donner la mort qui présidait jusqu’ici n’apparaît plus comme un absolu et se pose donc en rupture avec la Loi qui porte le nom du député Jean Leonetti. Ce dernier estime qu’il s’agit là d’un « droit ouvert à la mort ».

Cet avis pose en outre le problème du mode de consultation des citoyens. La conférence de citoyen est un outil, créé au Danemark dans les années 80, pour recueillir l’opinion citoyenne sur un sujet scientifique ou éthique, habituellement confié à des experts. Ici, les 18 citoyens, choisis selon des critères de représentativité, ont étudié la question sur quatre week-ends.
oncernés en premier chef, les médecins sont partagés

Cet avis doit éclairer le gouvernement dans la rédaction d’une future loi sur la fin de vie. Un projet de loi est prévu en principe avant l’été 2014.

Quel est votre point de vue ? Et votre expérience ? Fallait-il aller plus loin que la Loi Leonetti. Peut-on considérer qu’il y a un « droit à mourir » ?

http://www.la-croix.com/Ethique/Bioethi ... 17-1077364
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Re: Euthanasie: en France aussi ?

Message non lu par etienne lorant » mar. 07 janv. 2014, 19:22

Encore une promotion de l'euthanasie - la mort volontaire de l'athlète vétéran, chapeaux bas !

Emiel Pauwels, 95 ans, n'est plus. Si ce nom ne vous dit certainement rien, sachez qu'Emiel Pauwels ('Miel' pour les intimes) n'est ni plus ni moins que le plus vieil athlète de Belgique.

Son dernier fait d'armes ? Le titre de champion d’Europe vétéran du 60 mètres à l'occasion des championnats d’Europe d’athlétisme en salle en mars 2013.

Atteint d'un cancer de l'estomac et des intestins, Miel a cependant décidé de tirer sa révérence après une vie bien remplie. Entouré de sa famille et de ses amis, c'est avec un verre de champagne à la main qu'il a décidé de prendre définitivement congé de ses convives. Un geste qui fera assurément sursauter les plus fervents opposants à l'euthanasie.

"Je n'ai aucun regret à partir, explique-t-il à nos confrères du Het Laatste Nieuws. J'ai opté pour l'euthanasie car je ne souhaitais pas souffrir. Je n'ai absolument pas peur de la mort. Quand le docteur débarquera avec son injection, je quitterai ce monde avec le sentiment d'avoir bien vécu. Qui ne voudrait pas en finir avec du champagne en compagnie de tous les siens ?"

Une 'mise en scène' de la mort qui a le don d'interpeller Olivier Descamps, le président du comité d'éthique des centres hospitaliers de Jolimont.

"Cette tendance est vraiment curieuse et belle à la fois. Nous sommes confrontés à une nouvelle définition de ce que c'est mourir. Ça correspond vraiment à la culture émotionnelle des sociétés actuelles. Il faut que la mort contribue à une expérience d'émotions et de joies partagées."

Un épisode qui n'est pas sans rappeler celui de ce couple français qui s'est donné la mort en novembre dernier à Paris. Pour rappel, Georgette et Bernard Cazes, tous deux âgés de 86 ans, ont été retrouvés morts dans une chambre d'un luxueux hôtel de la capitale française, chacun un sac plastique sur la tête. Dans une lettre retrouvée dans sa chambre, le couple regrettait ne pas pouvoir partir "sereinement", la France n'ayant toujours pas autoriser "la pastille létale qui permettrait une mort douce. "

Des limites à la mise en scène de la mort?

Un suicide qui a véritablement relancé le débat sur la fin de vie chez nos voisins hexagonaux. "Il y a un grand débat sur la question de l'euthanasie, continue Olivier Descamps. On va vu des philosophes comme André Comte-Sponville qui avaient argumenté en faveur d'une loi sur l'euthanasie. Luc Ferry est lui catégoriquement contre. L'argument souvent utilisé est celui de la dignité humaine. Il faut mourir par respect de la dignité humaine et ça, c'est un argument qui fait frémir. On considère qu'une personne qui souffre, qui est à l'agonie, n'est plus digne. Pour Luc Ferry, la dignité ne s'éteint pas progressivement au fil de la vieillesse ou de la maladie, elle n'est pas bio-dégradable."

En Belgique, la mise en scène de la mort a-t-elle finalement une limite ? "Si la personne souhaite mourir dans de telles conditions, c'est son choix, précise Olivier Descamps. Mais dans un futur proche, je vois très bien des sociétés s'approprier ce genre d'événements, un peu comme les enterrements à l'heure actuelle où tout est organisé à l'avance. Un peu à l'image des packages pour les voyages. En tout cas, les demandes anticipées d'euthanasie s'accélèrent et vont se généraliser, j'en suis certain."

La date des funérailles d'Emiel Pauwels sera décidée ce mercredi.

http://www.lalibre.be/actu/sciences-san ... aedab2d387

Note perso : si les demandes d'euthanasie se multiplient, c'est à raison de la publicité qu'on en fait. Regardez donc, mesdames et messieurs, cet athlète est si fort, si sûr de lui-même, qu'il aura pu choisir la date de sa propre mort ! Alors, chiche !, quel est le suivant ?

... tout ça dans le but d'éviter qu'il y ait dans moins de dix ans beaucoup plus de vieillards à nourrir que de jeunes pour cotiser à leurs longues vies.
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Re: Euthanasie: en France aussi ?

Message non lu par etienne lorant » jeu. 09 janv. 2014, 17:50

Dans un avis consultatif, la « conférence citoyenne sur la fin de vie » a proposé, lundi 16 décembre, de légaliser l’aide active à mourir. Elle se fonde, pour cela, sur le fait que le suicide est un « droit légitime » du patient. Cette possibilité avait été écartée par la loi Léonetti de 2005. Le « panel » citoyen a posé plusieurs conditions à ce « droit » : les personnes devraient être « en fin de vie » ou « atteintes d’une maladie incurable ou irréversible » ; elles devraient avoir manifesté leur volonté de cet acte ultime et être lucide.

Cette même conférence préconise également une « exception d’euthanasie » pour des malades placés dans des situations de fin de vie inextricables et n’ayant pas exprimé leur volonté. Cette décision serait prise alors par une commission composée de l’équipe médicale et d’un médecin extérieur à l’hôpital et un représentant du comité d’éthique.

Ces deux éléments s’inscrivent en rupture avec la législation actuelle: l’interdiction de donner la mort qui présidait jusqu’ici n’apparaît plus comme un absolu et se pose donc en rupture avec la Loi qui porte le nom du député Jean Leonetti. Ce dernier estime qu’il s’agit là d’un « droit ouvert à la mort ».

http://www.la-croix.com/Ethique/Bioethi ... 17-1077364
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » lun. 13 janv. 2014, 11:09

Trois cents manifestants pour un meilleur contrôle de la pratique de l'euthanasie...

Quelque 300 personnes ont manifesté dimanche après-midi à Bruxelles devant le siège de le siège de la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie afin de réclamer un meilleur contrôle de la législation sur l'euthanasie ainsi que la démission des membres de la commission de contrôle qui sont également membres de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité. "Depuis la promulgation de la loi sur l'euthanasie il y a 10 ans, 6.000 dossiers ont été introduits et le parquet n'a jamais été saisi. Ce qui prouve que le contrôle est déficient", estime Etienne Dujardin, l'un des organisateurs de la manifestation.

Les manifestants plaident notamment pour une réduction du quorum nécessaire au sein de la commission de contrôle afin de transmettre un dossier au parquet ainsi que pour "un renouvellement de la commission de contrôle de manière immédiate" afin d'en assurer le "réel pluralisme".

Il y aurait donc des "abus d'euthanasie" ? Déjà ?

http://www.lalibre.be/actu/belgique/bru ... aedab724a7
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par jean_droit » mar. 14 janv. 2014, 18:57

Il faut suivre la mode ....

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog ... nasie.html
François Hollande annonce l'euthanasie

Dans sa recherche d'économies (50 milliards tout de même), François Hollande a annoncé la loi permettant l'élimination de ceux qui coûtent trop cher (il ne l'a pas dit comme cela, mais la relation de cause à effet est frappante).

« Je souhaite qu'il [le texte de loi] puisse être fait sans polémique, sans division [sic] […] Il s'agit de permettre à toute personne majeure atteinte d'une maladie incurable, provoquant une souffrance psychologique ou physique insupportable de pouvoir demander dans des conditions strictes une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité »

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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » mer. 15 janv. 2014, 19:12

Belgique : Le contrôle est totalement inefficient.

Prenons pour preuve les paroles de Wim Distelmans, Président de la commission de contrôle de l’euthanasie et pro-euthanasie. Le 7 avril 2012, à la question de savoir pourquoi très peu d’euthanasies sont déclarées à la commission de contrôle du côté francophone alors que c’est une obligation légale et que c’est indispensable pour assurer le contrôle, il répond, dans une grand quotidien francophone : « Les médecins disposent pourtant de la possibilité de faire légalement aujourd’hui ce qu’ils devaient faire clandestinement hier ! Dans près de la moitié des cas, ils préfèrent la clandestinité.»

Un médecin très médiatisé, le Dr Cosyns déclarait déjà en 2007 qu’il ne comptait plus « ni consulter un deuxième médecin, ni prévenir la commission compétente » et ses déclarations ont été reprises plusieurs fois dans la presse. En 2013, lors d’une audition en tant qu’expert (sic), il a même affirmé au Sénat qu’il ne déclarait plus aucun cas d’euthanasie depuis 2011. Il me semble que si nous devions déclarer à la presse que nous ne payerons plus nos impôts, nous ne serions certainement pas invités comme expert fiscal au Sénat ! Or, dans le cas qui nous occupe, c’est l’impunité totale, même devant une violation manifeste de la loi.

Ces éléments n’ont pas empêché la commission de contrôle de l’euthanasie d’indiquer dans son dernier rapport (recommandations au législateur) : « La commission confirme ses avis antérieurs selon lesquels l’application de la loi n’a pas donné lieu à des difficultés majeures ou à des abus qui nécessiteraient des initiatives législatives ». La moitié des actes d’euthanasie sont clandestins selon les dires non pas d’un obscurantiste mais du Président de la commission de contrôle lui-même. Mais circulez il n’y a rien à voir…et surtout ne vous risquez pas à ouvrir le débat.

Des études universitaires (VUB, Université de Hull au Royaume-Uni) déplorent le laxisme du contrôle de la loi. Il en va de même du comité national d’éthique mandaté par François Hollande pour évaluer la loi belge, qui constate que : « La pratique de l’euthanasie semble résister à tout contrôle efficace…».

Un autre élément dénoncé par des sénateurs est le conflit d’intérêt au sein de la commission. En effet, six des membres de la commission militent dans des lobbys qui veulent favoriser « la reconnaissance à l’individu de la maitrise de sa propre mort » (art. 3 statuts ADMD) et pas seulement l’euthanasie dans certains cas de souffrances. Il est normal que la commission soit pluraliste mais n’est-il pas étonnant que des membres qui militent ostensiblement pour l’extension d’une loi fassent partie de la commission de contrôle de cette même loi ?

Egalement surprenante, la conception que les membres de l’ADMD se font de leur mission de contrôle, l’une des balises importantes prévues par le législateur. Jusqu’au mois de novembre 2013, avant que cela ne soit dénoncé dans la presse, l’ADMD affichait sur son site Internet dans une rubrique « Diffusion des idéaux » : « Des membres du conseil d’administration participent aux travaux de la commission fédérale de contrôle et d’évaluation sur l’euthanasie » Dans une autre rubrique, dénommée « actions pour rendre plus effective la loi », il était stipulé : « Plusieurs membres du conseil d’administration participent activement aux travaux de cette commission … » Ces passages ont été purement et simplement supprimés du site depuis que la presse s’en est faite l’écho, car ils étaient visiblement trop gênants.

Ces questions ne sont pas à balayer d’un revers de la main, elles doivent être abordées par le politique. Que l’on soit pour ou contre l’euthanasie n’est pas la question. Le vrai sujet de l’euthanasie en Belgique aujourd’hui est celui de la réalité du contrôle.

http://www.lalibre.be/debats/opinions/e ... aedab47f95
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » jeu. 16 janv. 2014, 15:29

Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France (CEF) publie une déclaration ce 16 janvier 2014, concernant le débat actuel sur la fin de vie.

« Personne ne peut provoquer délibérément la mort, fût-ce à la demande d'une personne gravement malade, sans transgresser un interdit fondamental. "Tu ne tueras pas" demeure une exigence morale majeure de toute société », écrivent-ils.

Déclaration du Conseil permanent de la CEF

Un projet de loi sur la fin de vie pourrait être déposé devant le Parlement d'ici la fin de l'année. Des rapports et des avis rendus publics ces derniers mois ont demandé des améliorations de la loi Leonetti. Cependant, améliorer la législation, ce n'est pas la changer fondamentalement. Le sujet est trop grave pour ne pas agir avec prudence.

Contrairement à d'autres [1], l'avis rédigé par un « panel de citoyens » [2] propose de légaliser le « suicide médicalement assisté », sous condition d'une demande expresse d'une personne en fin de vie ou atteinte d'une maladie jugée irréversible. Aider un malade à mettre lui-même fin à ses jours ou provoquer délibérément la mort d'un patient à sa demande, ce qui est proprement appelé euthanasie, sont inacceptables. L'avis admet même la pratique de l'euthanasie sans consentement de la personne devenue incapable de s'exprimer !

Notre société cherche à « esquiver la mort » [3] et redoute la proximité avec celui qui va mourir. Elle pourrait être ainsi conduite à des décisions inhumaines. Il importe donc de clarifier le vocabulaire et les buts poursuivis. Personne ne peut provoquer délibérément la mort, fût-ce à la demande d'une personne gravement malade, sans transgresser un interdit fondamental. « Tu ne tueras pas » [4] demeure une exigence morale majeure de toute société, et, pour les croyants, un commandement de Dieu. C'est le fondement de toute vie sociale respectueuse d'autrui, spécialement des plus vulnérables [5]. Nombre de nos contemporains, en raison d'une maladie, d'un handicap ou de leur âge, se sentent devenus une charge pour leurs proches et un poids pour la société. Ils souffrent de leur solitude, de l'indifférence d'autrui, du regard porté sur eux dans une société axée sur les valeurs d'autonomie et d'efficacité. Ceux qui en viennent à douter de la valeur et du sens de leur vie ont besoin « d'accompagnement, de solidarité et de soutien dans l'épreuve » [6]. N'aurons-nous rien d'autre à leur proposer que de mettre fin à leur existence ?

Le suicide est souvent présenté de nos jours comme « une ultime liberté ». Mais en même temps, on s'alarme, à juste titre, des taux élevés de suicides particulièrement chez les jeunes et les personnes âgées. Comment réagir contre la banalisation du suicide et en faire en même temps la promotion ? Comment pourrions-nous juger nécessaire d'aider certaines personnes à affronter un épisode de détresse pour éviter l'irréparable, et, par ailleurs, encourager et assister d'autres personnes dans leur volonté de mourir ? Qui deviendrait le juge des vies qui ne valent plus d'être vécues ? Il serait discriminatoire d'estimer aussi différemment la valeur de la vie des uns et des autres.

Tout suicide affecte la solidarité et la volonté de vivre du corps social. Il est donc nécessaire et urgent de poursuivre un véritable engagement de solidarité et de fraternité. Beaucoup se sont investis pour soulager les douleurs et les souffrances de la fin de vie mais « la tâche à accomplir est encore immense » [7]. Les campagnes médiatiques de promotion d'une nouvelle loi contribuent malheureusement à détourner l'attention des indispensables réformes à entreprendre, parmi lesquelles l'accès à « des soins palliatifs et à un accompagnement » à « toute personne malade dont l'état le requiert » [8].

Notre conviction profonde est qu'un changement législatif ne peut avoir pour objectif que de rendre plus manifeste le respect dû à toute personne en fin de vie. Cela passe par le refus de l'acharnement thérapeutique, le refus de l'acte de tuer ; ainsi que par le développement des soins palliatifs et le renforcement des solidarités familiales et sociales.

Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France

Mgr Georges PONTIER, archevêque de Marseille, président
Mgr Pierre-Marie CARRÉ, archevêque de Montpellier, vice-président
Mgr Pascal DELANNOY, évêque de Saint-Denis, vice-président
Cardinal André VINGT-TROIS, archevêque de Paris
Mgr Jean-Claude BOULANGER, évêque de Bayeux et Lisieux
Mgr François FONLUPT, évêque de Rodez et Vabres
Mgr Jean-Paul JAMES, évêque de Nantes
Mgr Hubert HERBRETEAU, évêque d'Agen
Mgr Stanislas LALANNE, évêque de Pontoise
Mgr Benoît RIVIÈRE, évêque d'Autun, Chalon et Mâcon

[1] Notamment, Comité consultatif national d'éthique, Avis n° 121, Fin de vie, autonomie de la personne, volonté de mourir, 30 juin 2013.
[2] Conférence de citoyens sur la fin de vie, Avis citoyen, 14 décembre 2013. 18 personnes réunies par l'IFOP.
[3] Cf. Commission de réflexion sur la fin de vie en France, Penser solidairement la fin de vie, Rapport à François Hollande, Président de la République française, décembre 2012, Partie I, § I.1 : L'esquive de la mort.
[4] Livre de l'Exode - Chapitre 20, 13.
[5] Cf. Louis-Marie Billé, Président de la Conférence des évêques de France, « Un compromis impossible », Communiqué de presse, 4 mars 2000.
[6] Jean-Paul II, Evangelium Vitae, 25 mars 1995, § 67.
[7] Cf. Comité consultatif national d'éthique, Avis n° 121, Fin de vie, autonomie de la personne, volonté de mourir, 30 juin 2013, 3° Partie, III.2.
[8] Code de la santé publique, art. L1110-9.

http://www.zenit.org/fr/articles/france ... fin-de-vie
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » jeu. 23 janv. 2014, 18:09

BELGIQUE
L’Eglise redoute les dérives de l’euthanasie

Alors que la Chambre abordait l’extension de l’euthanasie aux mineurs, les évêques de Belgique, réunis à Grimbergen, approfondissaient la problématique de la fin de vie avec des experts en matière médicale, juridique, éthique et pastorale. Au terme d’une journée de réflexion intense, ils n’ont pas caché qu’ils “se sentent fortement interpellés par la proposition de loi discutée à la Chambre”. Et se demandent toujours “pourquoi légiférer en une matière aussi délicate, quand on sait qu’aux Pays-Bas une pareille loi existe depuis 2006, mais n’a pratiquement jamais dû être appliquée”. “A partir de là”, explique à “La Libre” leur porte-parole, le P. Tommy Scholtes, s“ils ont creusé les enjeux sous-jacents et veulent les faire partager”.

Pour la Conférence épiscopale le premier enjeu est, ni plus, ni moins, l’interdiction de tuer à la base de la société. “En ouvrant la porte à l’euthanasie des mineurs, on court le danger de vouloir l’étendre aux handicapés, aux personnes démentes, aux malades mentaux, et même à ceux qui sont fatigués de vivre. On risque de changer le sens de la vie et d’accorder la valeur d’humanité qu’à ceux qui sont capables de reconnaître la dignité de leur propre vie. Cela introduit le doute sur la valeur de certaines vies humaines”, disent les évêques.

Oui à une mort digne, mais…

Ils épinglent aussi le changement de la pratique médicale, lié aux grands progrès de la médecine. “Quand la médecine arrive au bout de ses possibilités, on passe du tout au rien et on est tenté de s’orienter vers l’euthanasie”, déplorent-ils constatant qu’ “on oublie le rôle de la sédation, qui apaise la douleur, et l’importance des soins palliatifs, qui préparent sereinement à la mort. Le médecin et le personnel médical en sont ébranlés dans leur pratique, se demandant où ils se situent entre le ‘trop’ de médecine et le ‘plus rien’ de l’euthanasie”.
Les débats ont aussi évoqué le principe de la mort douce mis en avant par les défenseurs de l’euthanasie. Constatant que 70 % des Belges s’y disent favorables, ils partagent évidemment l’idée qu’
“il faut combattre toute forme de douleur et diminuer au maximum la souffrance. Mais quand elle est malgré tout présente, chez le malade, comme chez les proches, ou parmi le personnel médical, comment l’assumer ?”
En fait, leur crainte est de voir diffuser l’idée d’une euthanasie douce. D’où l’importance de se soutenir mutuellement pour traverser les moments de souffrance sans oublier la place de la spiritualité. Ils interpellent dès lors aussi les institutions chrétiennes en leur demandant comment proposer une attitude éthique face à ces défis…

http://www.lalibre.be/actu/belgique/l-e ... ad9fcc4683
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Euthanasie: en France aussi ?

Message non lu par elenos » jeu. 23 janv. 2014, 18:27

L'opinion de la revue "Village de Justice" Article d'un avocat au barreau de Paris
Le Juge des référés :non:

Quel est l’office du Juge des référés ? Il convient ici de rappeler les termes de l’article L.511-1 du code de justice administrative : « Le juge des référés statue par des mesures qui présentent un caractère provisoire. Il n’est pas saisi du principal et se prononce dans les meilleurs délais ». Chaque terme à ici une grande importance.

En premier lieu, le Juge des référés ne peut prendre que des mesures présentant un « caractère provisoire ». Le Juge des référés ne peut donc prendre le risque d’une mesure qui aurait pour effet de créer un effet irréversible. Voici un point crucial qu’aucun commentateur de l’affaire Lambert n’a identifié : la loi Léonetti n’était pas seule en cause. Le tribunal administratif de Chalons en Champagne devait également respecter le code de justice administrative, lequel impose au Juge des référés de ne pas prendre le risque d’une décision sans retour.


En savoir plus sur http://www.village-justice.com/articles ... YjuWgPB.99
http://www.village-justice.com/articles ... 16019.html

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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » sam. 25 janv. 2014, 16:34

(Belga) En 2013, le SPF Santé publique a enregistré 20.414 déclarations anticipées d'euthanasie, ce qui représente un record et une augmentation de 60% par rapport à 2012 lorsque 12.728 opérations de ce type avaient été comptabilisées (et 1.133 actes d'euthanasie pratiqués), lit-on jeudi dans les colonnes de Sudpresse.

Cette évolution est sans doute liée au débat sur l'extension de l'euthanasie aux mineurs mais aussi à une meilleure acceptation de l'euthanasie pour adoucir la fin de vie, explique le quotidien. La déclaration anticipée de volonté doit être faite via un formulaire qui doit avoir été rempli ou confirmé moins de cinq ans avant l'impossibilité pour un malade d'exprimer réellement sa volonté. Le document doit en outre être signé en présence de deux témoins majeurs, dont un au moins n'au aucun intérêt matériel au décès de la personne. (Belga)

http://www.rtbf.be/info/belgique/detail ... id=8182628

Dans l’organe du Vatican, l’archevêque de Belgique donne une interview et parle notamment de l’extension de la loi de l’euthanasie aux mineurs telle quelle est débattue en ce moment.

Monseigneur Léonard explique qu’en Belgique, un mineur d’âge ne peut pas signer de contrat, ne peut pas se marier, mais pourra décider de mourir. Il dit encore que l’on pousserait les plus faibles à signer un papier demandant l’euthanasie, pour ne plus être un poids pour la société. « Médecins, infirmiers, personnel médical, pharmaciens s’adaptent à ma volonté et répondent à ma demande de mort », explique-t-il.

Ce qui est une interprétation qui ne plaît évidemment pas au corps médical. « Monseigneur Léonard utilise un raisonnement faussement naïf, comme si les médecins étaient là pour tuer. Il a une vision caricaturale destinée à émouvoir», réagit Dominique Biarent, responsable des soins intensifs à l’Hôpital des Enfants Reine Fabiola. Et d’expliquer le long processus qui mène à une décision. (Article incomplet)

http://www.lameuse.be/830668/article/ac ... bles-pour-
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » sam. 01 févr. 2014, 11:09

L'Eglise belge jeûne et prie contre l'euthanasie

Mgr Léonard et l’archevêché mobilisent une dernière fois avant le vote à la Chambre.
L’archevêque André-Joseph Léonard ainsi que ses collègues- évêques de Bruxelles et des deux Brabant, soit respectivement Jean Kockerols, Jean-Luc Hudsyn et Léon Lemmens lancent un appel aux chrétiens de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles afin que le jeudi 6 février où pourrait être votée la loi sur l’extension de l’euthanasie soit une journée de jeûne et qu’elle se mue le soir en veillée de prière "afin d’éveiller les consciences et de provoquer un ultime débat public au moment où notre pays risque de se donner une législation étendant la possibilité de l’euthanasie à des personnes mineures".

L’Eglise serait "heureuse si d’autres chrétiens, des croyants d’autres religions et des agnostiques ou des athées (la) rejoignaient dans cette démarche, qui est d’abord d’ordre philosophique, selon des modalités adaptées à leurs convictions". Et de rappeler que "les euthanasies d’adultes se multiplient dangereusement; le risque est grand qu’en élargissant l’offre aux mineurs, la loi projetée ne suscite artificiellement la demande".

Pour les quatre évêques "il n’est pas trop tard, mais il est temps ! Secouons notre propre conscience et aussi, avec respect, celle de nos frères et sœurs en humanité. L’histoire ne sert jamais deux fois les mêmes plats ni les mêmes circonstances. C’est aujourd’hui qu’il faut agir". Concrètement, ils organiseront des veillées de prière dans trois lieux emblématiques et géographiquement centraux de l’archidiocèse : à la basilique de Koekelberg à Bruxelles, à la collégiale St-Pierre à Louvain et à la basilique de Basse-Wavre. Mais d’autres sanctuaires sont invités à se mobiliser. A Bruxelles et à Louvain, la veillée a lieu le 6 février à 20h. A Basse-Wavre, ce sera le 8.

http://www.lalibre.be/actu/belgique/l-e ... b8eeeae23f
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » mer. 12 févr. 2014, 16:52

Euthanasie des mineurs : vote demain en Belgique -

Marie-Christine Marghem (MR) explique pourquoi elle dira non,jeudi, à la Chambre.
Jeudi, sauf improbable surprise, la Chambre approuvera le projet qui doit permettre aux enfants de bénéficier de la loi de 2002 sur l’euthanasie, à quelques conditions près. Une large majorité MR, PS, SP.A, Open VLD, Ecolo et Groen se dégagent en faveur du texte.

Mais dans les rangs libéraux francophones, les députés ne voteront pas le doigt sur la couture du pantalon. Ainsi, Marie-Christine Marghem (MR), députée, avocate à Tournai, s’oppose fermement au projet de loi. Elle nous a expliqué, lundi, les raisons de son refus. "J’estime que le dispositif de la loi ne résout absolument pas le problème qui est posé, s’il y en a un…"

Pour vous, il n’y a pas de problème et il ne faut donc pas légiférer ?

Ce qui a donné lieu à l’établissement de la loi, c’est une demande pressante, urgente, venue de quelques médecins qui voulaient avoir plus de sécurité juridique par rapport à la fin de vie de leurs petits patients. Et pas une demande sociale extrêmement forte, motivée par exemple par des pétitions. Ni un cas malheureux. Ni une querelle de jurisprudence parce qu’il y aurait eu des décisions controversées et des plaintes pendantes en Justice qui rendraient l’absence de loi intolérable. Rien, rien de tout cela.

En commission de la Chambre, vous avez réclamé de nouvelles auditions. Le Sénat avait déjà entendu quantité d’experts.

Oui, j’ai lu ces auditions. Mais on n’a pas entendu, par exemple, les représentants des quatre convictions religieuses reconnues en Belgique qui se sont exprimées ensemble. On n’a pas entendu non plus de philosophes. Ni les experts qui, en Hollande, ont élaboré une loi pour l’euthanasie des enfants. En commission de la Chambre, j’ai redemandé leur audition. En vain.

Pourquoi vouliez-vous entendre les experts hollandais, en particulier ?

Ils ont élaboré un dispositif particulier qui prévoit qu’il n’y a pas de poursuites pénales à l’égard des médecins qui pratiquent l’euthanasie sur des enfants de plus de 12 ans. En dessous de 12 ans, il n’y a pas de possibilité d’euthanasie. Pour ces enfants plus jeunes, les médecins hollandais respectent un protocole qui est sensiblement le même que celui suivi par les médecins belges confrontés aux enfants atteints de maladies incurables. Il faudrait quand même qu’on n’ait pas l’air, en Belgique, de dire que les médecins ne font rien pour soulager les souffrances des petits patients arrivés en fin de vie ! C’est là où le bât blesse : il y a une méconnaissance de la façon dont le monde médical a développé des stratégies pour soulager la douleur.

Vous dites que les promoteurs du texte de loi font pression pour imposer leur façon de voir les choses. Comment ?

Oui, ils exercent des pressions, même si elles ne sont pas illégitimes. Ceux qui veulent absolument cette loi disent à ceux qui, comme moi, n’en veulent pas : "C’est une honte, vous voulez laisser souffrir des enfants." Ou : "Leur douleur n’a pas d’importance pour vous." Ou : "Si vous croyez que c’est gai pour des parents d’accepter une demande pareille…" Etc. J’ai tout entendu en commission ! Je sens qu’il y a une charge émotionnelle et un peu idéologique, qui consiste à dire que la seule façon de mourir dans la dignité, ce serait de choisir soi-même le moment de sa mort. Mais c’est philosophique, ça !

Ceux qui s’opposent à la loi ne valorisent pas la souffrance…

Mais non, évidemment . Je ne suis d’aucune chapelle, je ne soutiens aucun lobby et je parle ici à titre personnel. Sur les questions éthiques, mon parti me permet de m’exprimer et de voter librement. J’ai 50 ans et je n’ai jamais pensé que la douleur était quelque chose de positif. J’estime qu’il faut tout faire pour la soulager. Faut-il pour cela que cela passe par un dispositif légal ?

Pour vous, le choix de l’euthanasie doit être réservé aux adultes ?

Oui. Christian De Duve a décidé de mourir, à plus de 90 ans, au terme d’une longue expérience de vie. Un couple de Français, atteint tous deux par la maladie, a choisi de mourir. Je les respecte mais je pense qu’on ne peut faire ce choix qu’à l’âge adulte. Tous les médecins pourront le dire : aucun enfant ne veut mourir. Il veut retourner à l’école, rentrer à la maison, jouer avec ses petits copains, mais sa maladie l’en empêche. Il ne veut plus souffrir, ou il ne veut plus que ses parents souffrent. C’est ça la réalité. Ce n’est pas la même chose que vouloir mourir.

Certains experts expliquent qu’un enfant gravement malade a un surcroît de discernement face à la mort par rapport à un autre enfant du même âge.


Qu’est-ce que cela prouve ? Tous les enfants sont différents et ne sont pas des petits adultes. Pour les promoteurs de la proposition, le fait de mourir dans la dignité, c’est mourir après l’avoir demandé au lieu de recevoir de la morphine pendant trois jours et de s’endormir paisiblement. Imaginez un petit d’homme qui se lève en disant : "Je vais mourir dans peu de temps mais je préfère demander la mort plutôt que de la subir et de me laisser endormir par la morphine que me donnent les médecins." Va-t-il comprendre, comme enfant, que la mort dont on parle, c’est la fin définitive de sa vie à lui ?

http://www.lalibre.be/actu/sciences-san ... 6ba0b8a1c3
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Re: Le débat sur l'euthanasie franchit la frontière belge

Message non lu par etienne lorant » mer. 12 févr. 2014, 17:13

Le premier Congrès international de soins palliatifs pédiatriques, réuni à Mumbai, en Inde, adresse une demande urgente au gouvernement belge. Elle est inscrite dans la déclaration finale.

La Chambre examine ce mercredi après-midi, en séance plénière, le projet de loi visant à étendre aux mineurs la loi de 2002 qui dépénalise l’euthanasie sous conditions. Au même moment, le premier Congrès international de soins palliatifs pédiatriques (organisé par l’International Children Palliative Care Network ou ICPCN), qui s’est tenu à Mumbai, en Inde, les 11 et 12 février, diffusait dans le monde entier une déclaration pour réagir au texte belge qui permet l’euthanasie des enfants. Cette déclaration, signée par des sommités en matière de soins palliatifs pédiatriques, "appelle urgemment le gouvernement belge à reconsidérer sa récente décision".

En conclusion de leur sommet, les 250 experts issus de 35 pays "réclament pour tous les enfants en fin de vie l’accès aux moyens appropriés pour contrôler la douleur et les symptômes, ainsi que des soins palliatifs de haute qualité pour rencontrer leurs besoins particuliers".

La déclaration ajoute : "Nous croyons que l’euthanasie ne fait pas partie de la thérapie palliative pédiatrique et ne constitue pas une alternative".

http://www.lalibre.be/actu/sciences-san ... 6ba0b992eb
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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