Castration chimique ou chirurgicale

« Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu'il sache discerner le bien du mal » (1R 3.9)
Règles du forum
Forum de discussions entre chrétiens sur les questions morales et éthiques. Certaines discussions de ce forum peuvent heurter la sensibilité des jeunes lecteurs.
Avatar de l’utilisateur
Christophe
Consul
Consul
Messages : 7671
Inscription : mer. 28 avr. 2004, 0:04
Conviction : Catholique
Localisation : Frankistan

Castration des violeurs ?

Message non lu par Christophe » dim. 21 nov. 2004, 0:20

Bonsoir Guillaume ! :)

Je suppose que le débat que vous lancez est une réaction à la décision de la France d'entamer des expérimentations de castration chimique ( en fait, des inhibitions chimiques réversibles de la libido ) sur une quarantaine de délinquants sexuels volontaires.

Il faut donc distinguer entre :
:arrow: La castration physique (mutilation irréversible)
:arrow: La castration chimique (irréversible)
:arrow: L'inhibition chimique (réversible)

Pouvez-vous, pour lancer le débat, nous dire ce que vous pensez personnellement de cette expérimentation ?


Bien à vous
Christophe
« N'ayez pas peur ! » (365 occurrences dans les Écritures)

Avatar de l’utilisateur
Sophia
Barbarus
Barbarus

Message non lu par Sophia » mar. 23 nov. 2004, 14:13

Contre
C'est du temps perdu, tout se passe dans la tête chez ces gens-là, ils sont malades.
A mon sens, la guillotine serait bien plus efficace (ce n'est que mon opinion).

Avatar de l’utilisateur
aramis
Censor
Censor
Messages : 100
Inscription : dim. 12 déc. 2004, 23:49
Localisation : Franconville

Message non lu par aramis » mar. 14 déc. 2004, 11:02

Comme l'a dit si bien dit notre amie, ces pauvres gens sont malades. Et certains en souffrent physiquement et moralement. L'inhibition chimique accompagné d'un suivi psychologique permanent semble être la moins mauvaise solution.
Dépassionner l'homme pour les choses terrestres, j'appelle cela une spiritualité de massacre. (François Varillon. 1980)

Arcadia
Ædilis
Ædilis
Messages : 13
Inscription : ven. 17 déc. 2004, 19:34
Localisation : aude

Message non lu par Arcadia » sam. 18 déc. 2004, 11:07

Salut à tous,

Il y a une dizaine d’années, en Allemagne, des expériences avaient été faites sur des violeurs récidivistes volontaires, qui purgé une peine de prison. Cela consistait à une intervention au niveau d’une partie du cerveau, je ne suis pas un spécialiste pour en parler. De mémoire, il y eut de bons résultas, on n’en a plus entendu parler …???

Pour moi, un violeur est un malade souffrant d’une déviance sexuelle. Couper la tête à un malade je trouve cela affreux et peu Chrétien. C’est la porte ouverte à tout, aujourd’hui les violeurs, et demain ???

En plus, la sanction ne ferait pas reculer les auteurs de ces actes, ce sont des malades. Il faudrait peut être recherché la cause et essayer de comprendre la raison de ces actes. La psychanalyse peut apporter des solutions à mon avis.

Avant de couper la tête aux violeurs, ne serait-il pas plus judicieux de s’attaquer à ce qui peut être la cause de leurs déviances. Quand on voit la pornographie envahir la télévision, et que certains parents laissent, peut être inconsciemment, ce genre d’émission accessibles à de très jeunes enfants etc…


Nous savons tous que le sexe est quelque chose dont nous maîtrisons peu les causes et les conséquences. Qui d’entre nous n’a jamais ressenti quelques sentiments ou sensations étranges ? Que celui qui n’a jamais pêcher, ne serais-ce que par la pensée et de quelques façons que ce soit, me jette la première pierre.

Je suis un peu choqué, je l’avoue, que l’on puisse envisager la peine de mort pour un malade.

Je suis bien sur contre la castration, pourquoi aussi ne pas couper la main à un voleur, ou une jambe pour l’empêcher de s’enfuir. Couper les bras, pour qu’il ne puisse plus conduire, à un chauffard de la route qui aurait causé un accident grave tuant une famille, la liste serait longue…

Amitiés à tous.

Avatar de l’utilisateur
Sophia
Barbarus
Barbarus

Re: malade

Message non lu par Sophia » dim. 26 déc. 2004, 1:21

guillaume a écrit :juste une parenthèse , car ce n'ets aps là le débat , mais pour sof94 : vous dites que ces gens sont des malades et que leur couper la tête c'est très bien.
je ne me souviens plus tout à fait de l'histoire, mais j'ai mémoire que une un nazis à prôné l'élimination des malades mentaux...
moi ça me dérange un peu...
Les pédophiles font du mal, l'enfant est ce que la terre compte de plus innocent, et violer un enfant est l'acte le plus abominable qui puisse exister. Avoir des idées abominables de ce genre et vouloir se faire soigner, ok, mais passer à l'acte...les mots me manquent pour décrire cette abomination...on ne peut rien faire pour ces gens! La pédophile ne se soigne pas, il faut être réaliste. Si quelqu'un touche à ma fille je préfère le tuer de mes mains plutôt que de savoir qu'il peut recommencer. Pensez-donc aux victimes innocentes au lieu de vous préoccuper du bien être de ces criminels...

Votre comparaison avec le nazisme est disproportionnée, les trisomiques et autres déficients mentaux ne sont pas mauvais, or l'essence de la pédophilie est le mal!


Je lis "Tu ne tueras point"...allez donc le dire à Dutrou, Emile Louis et compagnie. Citer le décalogue, je trouve ça trop léger, les règles Deutéronomiques qui suivent ne sont pas si angéliques, même chose pour le Lévitique, appliquez-vous ces règles à la lettre? J'en doute fort, et heureusement!

Je connais la position du Vatican sur la peine de mort, mais navrée, moi je n'arrive pas, je ne vais pas faire semblant.

bdetarade
Ædilis
Ædilis
Messages : 29
Inscription : ven. 19 nov. 2004, 10:00

Message non lu par bdetarade » lun. 27 déc. 2004, 12:39

100% des délinquants sexuels récidivent.
Je veux bien laisser une chance et faire prévaloir l'inhibation chimique. Cela dit je ne suis pas sur qu'elle ne deviennent pas permanente.

La guillotine...personnellement je ne suis pas pour, elle me rapelle de trop mauvais souvenir, je serais né 200 ans plus tôt j'y aurais eu droit...
Mais c'est un bonne exemple de ce à quoi peut mener une abération. En se trompant d'énemis on ne résoud rien.

Pour reprendre le cas d'Emile LOUIS, si l'APAJE s'était inquiété un peu plus tôt du devenir des absents, si le gouvernement débloquait plus de fond pour accueillir les "amendemants Creton", si nous ralions moins à tout bout de champs pour sortir 10€ par mois, nul doute que les centres auraient plus de place, il pourraient donc mieux surveiller leurs pensionnaires, et Emil LOUIS aurait été attrapé au premiers viol.
En un sens, nous sommes donc tous aussi responsable pour les viols suivant qu'Emile pour le premier.

Il faut faire attention avec ces "bêtes" là (le guillotionnes et autres objets de mort), elles ont une fâcheuse tendance à morde leur propriétaire. Danton et Robespierre en on fait l'expérience.
Il faut mieux être chrétien sans le dire, que se dire chrétien sans l'être.

bajulans
Quæstor
Quæstor
Messages : 223
Inscription : lun. 18 avr. 2005, 9:51
Localisation : provence

et l'autorité dans tout ça ?

Message non lu par bajulans » lun. 02 mai 2005, 9:27

En un sens, nous sommes donc tous aussi responsable pour les viols suivant qu'Emile pour le premier.


Pardon, mais moi je ne suis pas l'autorité publique, je ne me sens donc nullement responsable.

Connaissez-vous la doctrine catholique concernant l'autorité publique ? et concernant l'autorité en général ?

Quant à dire que les violeurs sont des malades, c'est un peu trop facile, je ne suis pas médecin psychiatre. Mais la plupart des violeurs sont reconnus responsables.

Allez donc lire le témoignage de l'autostoppeur hongrois qui a été agressé par P. Chanal. Chanal était impuissant ! Ca ne l'empéchait nullement d'agresser sexuellement son prochain et de le violer avec des objets...

Donc castrer les violeurs ne résoudrait rien au moins au plan de la récidive. Tant il est vrai que le problème c'est ce qui se passe dans la tête d'un violeur (ce qui ne veut pas dire qu'il soit un malade mental). En revanche serait sans doute plus efficace d'interdire la pornographie, d'éduquer la jeunesse à la chasteté, ça ferait baisser le nombre de viols.

Je suis d'une génération qui a connu le viol, rare, très rare et il inspirait une horreur incroyable. Mais la pornographie était interdite et il n'y avait pas d'éducation sexuelle (mixte en plus), et on ne parlait pas à tort et à travers de l'imaginaire "sexualité enfantine" chère à plusieurs professeur nimbus fort suspects.

Quant à en faire une peine vindicative (c'est-à-dire qui venge les victimes), ce n'est pas à moi, ni à nous directement d'en décider, c'est à l'autorité.
Loué soit Jésus-Christ

Charles
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1642
Inscription : mer. 14 juil. 2004, 16:44

Re: et l'autorité dans tout ça ?

Message non lu par Charles » lun. 02 mai 2005, 19:26

bajulans a écrit :
En un sens, nous sommes donc tous aussi responsable pour les viols suivant qu'Emile pour le premier.


Pardon, mais moi je ne suis pas l'autorité publique, je ne me sens donc nullement responsable.

Connaissez-vous la doctrine catholique concernant l'autorité publique ? et concernant l'autorité en général ?

Quant à dire que les violeurs sont des malades, c'est un peu trop facile, je ne suis pas médecin psychiatre. Mais la plupart des violeurs sont reconnus responsables.

Allez donc lire le témoignage de l'autostoppeur hongrois qui a été agressé par P. Chanal. Chanal était impuissant ! Ca ne l'empéchait nullement d'agresser sexuellement son prochain et de le violer avec des objets...

Donc castrer les violeurs ne résoudrait rien au moins au plan de la récidive. Tant il est vrai que le problème c'est ce qui se passe dans la tête d'un violeur (ce qui ne veut pas dire qu'il soit un malade mental). En revanche serait sans doute plus efficace d'interdire la pornographie, d'éduquer la jeunesse à la chasteté, ça ferait baisser le nombre de viols.

Je suis d'une génération qui a connu le viol, rare, très rare et il inspirait une horreur incroyable. Mais la pornographie était interdite et il n'y avait pas d'éducation sexuelle (mixte en plus), et on ne parlait pas à tort et à travers de l'imaginaire "sexualité enfantine" chère à plusieurs professeur nimbus fort suspects.
Bajulans,

je suis d'accord avec vous, surtout avec "Chanal était impuissant ! Ca ne l'empéchait nullement d'agresser sexuellement son prochain et de le violer avec des objets..."

Cependant, il me semble que votre "Tant il est vrai que le problème c'est ce qui se passe dans la tête d'un violeur (ce qui ne veut pas dire qu'il soit un malade mental)", bien que relevant cette chose très juste à mon avis "ce qui ne veut pas dire qu'il soit un malade mental", ne va pas assez loin... Ce n'est pas seulement "ce qui se passe dans sa tête" mais aussi les circonstances de sa vie affective, la situation sociale et l'impasse dans laquelle il se trouve comme personne aspirant à une relation amoureuse où elle serait pleinement acceptée : où on se donne à elle et où elle se donne pleinement. Ce qui ne dépend pas que du psychisme, mais aussi de réalités sociales et matérielles. Dans une société où il faut remplir telles et telles conditions pour vivre une relation amoureuse, cette personne échouera mais dans une autre société, ayant des critères différents, elle s'épanouira peut-être.

Je suis de plus en plus persuadé que les déviances sexuelles sont immédiatement liées aux critères sociaux de la relation amoureuse dans telle société donnée et à l'importance de ces critères dans la vie, le psychisme et l'histoire des individus.

Au-delà des critères sociaux, il y a la rencontre des personnes, mais cette rencontre elle-même ne peut échapper complètement (ou très difficilement et rarement) à la société.

Que ce violeur ait été impuissant est tout ce qu'il y a de plus réaliste. Seulement, impuissance et violence ne font que révéler la présence d'un obstacle insurmontable. Si Chanal était violent et impuissant, c'est qu'il était face à un mur, et inacapable de trouver une issue. Lui l'indiquer aurait peut-être changé beaucoup de choses et il n'aurait pas été ainsi rangé plus ou moins dans cette catégorie des malades mentaux.

bajulans
Quæstor
Quæstor
Messages : 223
Inscription : lun. 18 avr. 2005, 9:51
Localisation : provence

tout comprendre, c'est tout pardonner

Message non lu par bajulans » mar. 03 mai 2005, 10:31

Cher Charles,

Effectivement, c'est une façon de voir à laquelle j'aurais souscrit dans ma jeunesse.

Que les délinquants ou les criminels ne l'auraient probablement pas été s'ils avaient trouvé d'autres circonstances, c'est très vrai.

Que le coupable n'ait pas l'obligation de se dénoncer ni de subir une peine, c'est non moins vrai.

Que l'autorité ait l'obligation de réprimer les délits et les crimes, c'est aussi vrai.

Que l'autorité tolère, voire encourage la pornographie puis lorsque des usagers de la pornographie passent aux actes violents les poursuive, c'est contradictoire.

Effectivement, ce qui compte c'est notre conversation (les mauvaises conversations corrompent les bonnes moeurs dit St Paul), la conversation extérieure aussi bien que la conversation intérieure, dit à peu près St Jean de la Croix. Donc les autorités devraient encourager les bonnes conversations (par l'art en particulier), cela limiterait les crimes plus efficacement qu'en chatrant les criminels sexuels.

Mais je ne pourrais souscrire absolument à vos opinions car il reste en l'homme une liberté, qui quoiqu'il ait vécu, est irréductible à toute pression, influence etc. Vous savez, les criminels sont comme des hommes comme vous et moi et franchement s'il m'arrivait, ce qu'à Dieu ne plaise, de commettre un crime, je ne pense pas que je rejetterais intégralement la faute sur les autres, je sentirais trop que c'est moi qui aurais commis l'acte, et que ça serait MA faute. C'est la conséquence du libre arbitre.

Mais, cela dit, que malgré l'horreur de l'acte et les conséquences pour les victimes, le criminel inspire une certaine pitié, modulée selon les circonstances et la personnalité, je suis tout à fait d'accord.

Ce qui n'empèche que l'autorité aura l'obligation de lui infliger une peine. Chacun son rôle, chacun son métier, chacun sa vocation.
Loué soit Jésus-Christ

Avatar de l’utilisateur
sola
Censor
Censor
Messages : 115
Inscription : dim. 27 févr. 2005, 15:00

Message non lu par sola » lun. 27 juin 2005, 14:22

je vais répondre un peu à côté, je vais même alourdir la besace des questions, je le crains.

j'avais lu un article d'un psy qui avait écrit sur claude allègre. ce garçon avait beaucoup subi dans son enfance et sa jeunesse, père violent et en pleine démission de tout, mère ayant des amants, le gamin devant assister aux ébats de sa mère etc. le psy disait en substance: "ce garçon estime qu'il a payé A L'AVANCE par tout ce qu'il a subi autrefois, il ne comprend pas d'être puni une nouvelle fois par la justice. c'est typique des pervers, la plupart estiment qu'avec ce qu'ils ont souffert, ils ont droit à l'impunité, il est presque impossible de leur faire comprendre que ce n'est pas le cas." :( c'est une explication intéressante de la récidive. perso je serais pour une castration chimique oui, mais très très encadrée.
*sola*
"le grain pourrit quand on l'entasse et fructifie quand on le sème." st dominique

bajulans
Quæstor
Quæstor
Messages : 223
Inscription : lun. 18 avr. 2005, 9:51
Localisation : provence

je pourrais être d'accord

Message non lu par bajulans » lun. 27 juin 2005, 14:40

Si certains trouvent normal de faire souffrir les autres, sous prétexte qu'ils ont souffert, je ne crois pas qu'ils soient de bonne foi.

Ils peuvent se trouver des excuses en disant après tout, je fais comme mes parents m'ont montré qu'il fallait que je fasse. Mais, c'est facile à dire, pourquoi alors ceux qui ont souffert et qui sont respectueux des autres, pourquoi ceux qui font souffrir, sans avoir souffert ?

En plus cela vaut comme explications des fautes de faiblesse, mais pas pour les fautes comme les actes de tortures, de babarie et les meurtres et toutes les fautes qui violent gravement la volonté légitime de la victime, ce ne peut être une excuse.

Vous le savez, il existe des enfants maltraités, qui ne seront pas maltraitants. Donc l'explication ne vaut pas.

Quant à la camisole chimique et autre peines, je ne me prononce pas, car je pense qu'il faut des études approfondies sur les effets de ces mesures.
Loué soit Jésus-Christ

Avatar de l’utilisateur
Hélène
Mater civitatis
Mater civitatis
Messages : 1526
Inscription : lun. 13 juin 2005, 3:51
Localisation : Sous le regard de Dieu
Contact :

Re: je pourrais être d'accord

Message non lu par Hélène » mar. 28 juin 2005, 3:30

bajulans a écrit :Si certains trouvent normal de faire souffrir les autres, sous prétexte qu'ils ont souffert, je ne crois pas qu'ils soient de bonne foi.
Depuis quand est-ce que lorsqu'on souffre, on garde notre "bonne foi" ? Je ne connais personne, sauf Jésus Christ (et ses saints martyrs), qui a souffert sans se révolter et sans réclamer vengeance.
Ils peuvent se trouver des excuses en disant après tout, je fais comme mes parents m'ont montré qu'il fallait que je fasse. Mais, c'est facile à dire, pourquoi alors ceux qui ont souffert et qui sont respectueux des autres, pourquoi ceux qui font souffrir, sans avoir souffert ?

Imaginez une situation : un enfant en bas âge, se faisant abuser sexuellement par un proche parent (disons le père). Que croyez-vous que vit cet enfant intérieurement : "cela est normal, c'est comme cela" c'est ça la vie même s'il pressent qu'il doit bien y avoir quelque chose d'autre, il souffre et ne comprend pas pourquoi... il refoule parce qu'il se sent coupable parce qu'on lui dit que c'est de sa faute si on l'abuse et que s'il parle, il va briser des vies. Vous vous imaginez la cocotte minute qui risque de sauter à l'âge adulte et toute la haine que cet enfant ressentira envers non seulement le parent abusif mais le parent qui ne l'a pas sauvé de cette situation ? Ce parent abuseur, reste toujours son parent en qui l'enfant met toute sa confiance. Le phénomène de projection, vous connaissez ? Cette haine culpabilisante qu'il porte envers ses parents ne pourra qu'être transférée sur l'image que vient lui refléter la victime (qui n'y est pour rien) qui se trouvera sur son chemin (si c'est une femme, par exemple, il risque de haïr sa mère à travers cette femme).

Enfin, ce n'est pas pour excuser les gestes d'un délinquant sexuel mais, il faut voir son histoire avant de porter un jugement.
Vous le savez, il existe des enfants maltraités, qui ne seront pas maltraitants. Donc l'explication ne vaut pas.

C'est une grâce extraordinaire pour les personnes ayant vécu de si grandes blessures de rester sain d'esprit et de ne pas faire le mal qu'ils ont subi à d'autres mais, il faut avoir vécu un certain cheminement, une bonne psychothérapie ou avoir reçu de l'aide.

Pour en revenir à la question de la castration chimique. Je suis contre. Non que certains ne le mériteraient pas (mais qui suis-je pour porter un jugement ?), mais parce que l'abuseur sexuel commet avant tout un acte de violence pour prendre le contrôle sur une personne avant de commettre un crime sexuel (l'acte sexuel n'est qu'un prétexte à une prise de contrôle sur sa victime). Je travaille dans une maison d'hébergement pour femmes victimes de violence conjugale et beaucoup de cas de viols sont détectés (même au sein du couple) régulièrement. L'abuseur cherche avant tout à jouir de son pouvoir sur sa victime et non à jouir sexuellement (ce qu'il ne peut faire dans la plupart des cas).

C'est une psychothérapie qu'il a besoin (encore faut-il qu'il s'y soumette). Souvent, les abuseurs, qu'ils soient sexuel, psychologique ou physique, sont des êtres qui, sous apparence de durs à cuire, sont excessivement vulnérables et faibles à leur condition. Ils savent en général très bien que ce qu'ils font est mal et vivent une extrême culpabilité (qui va parfois jusqu'au dénie de leurs actes). Ce qui engendre encore plus de violence parce qu'ils se méprisent plus qu'ils méprisent leur victime.
"Le Père n'a dit qu'une seule Parole, c'est son Fils et, dans un éternel silence, il la prononce toujours". (Saint Jean de la Croix)

bajulans
Quæstor
Quæstor
Messages : 223
Inscription : lun. 18 avr. 2005, 9:51
Localisation : provence

psychanalyse et réalité

Message non lu par bajulans » sam. 02 juil. 2005, 8:01

Chère Madame,

Merci pour votre réponse, étant moi-même un ex enfant maltraité (j'ai cinquante six ans) ce qui a déterminé chez moi un caractère particulier, étant actuellement privé de mes enfants mineurs du fait d'un pédopsychiatre qui m'a insulté lorsque j'ai tenté de comprendre avec lui, mais m'a quand même taxé de 40 € un entretien de trois minutes, je connais le problème de l'intérieur.

Grâce à un psychiatre, à une de mes filles et à un forum sur l'anxiété (j'ai trouvé l'idée chez un posteur), j'ai compris tardivement (et cela ne m'est que d'un secours partiel) que l'enfant maltraité, se sent coupable d'être maltraité. Si papa et maman sont en colère contre moi, c'est que j'ai fait une faute, à moi de chercher et de trouver et de me punir, afin d'éviter à mes chers parents l'humiliation, en plus de tout le dévouement dont ils font preuve, pour une ordure comme moi, d'avoir à chercher ma faute et de la punir.

Manquerait plus maintenant que je me plaigne d'eux, ce serait atrocement méchant, et en plus c'est indémontrable, tu ne seras pas cru !

Moralité, dans la vie plus tard, lorsque l'on est lancé sans aucun secours, on peut rencontrer des gens qui auront la tentation de se dire "bonne affaire, il se sent coupable, réduisons-le en esclavage, diffamons-le et notre empire sur lui est assuré." C'est ce que j'ai subi et que je subis encore, dans l'incompréhension totale des services sociaux des pédopsychiatres et autres personnes des spécialités voisines, qui se montrent complices des pervers prudents et avisés.

Alors je n'ai pas été et je ne suis pas maltraitant, donc si d'autres le sont parce qu'ils suivent l'exemple de papa et maman, ça peut être une excuse, mais ce n'est pas un motif pour supprimer toute sanction.

Si le coupable se méprise, je le comprends, moi-même je me méprise pour beaucoup de choses. Mais si l'on me dit "Tu te méprises, c'est suffisant" Je dirai, non seulement je me méprise, mais aussi mon interlocuteur me méprise puisqu'il ne me traite pas comme un être libre. Et cela est très désespérant pour le coupable. (Vous reconnaîtrez l'argument de Kant en faveur de la sanction pénale).

Au final, je dois dire que la psychanalyse, certes est intéressante, mais il faut compter aussi avec la fourberie, le mensonge, le cynisme qui ne sont pas de pures fictions. Il se peut aussi et à mon avis cela doit arriver bien souvent que le véritable coupable, particulièrement pervers (ça existe...) arrive à manipuler la justice et les institutions psycho-sociales, en faisant paraître pervers celui qui est sa victime.

Le tout dans la perversité, c'est de savoir s'arrêter à temps et de ne pas tomber dans l'illicite comme les grands pervers qui occupent les audiences des assises, c'est plus malin de s'arrêter à temps, question d'image. Le harcèlement moral est une sorte de chef d'oeuvre de perversité, de manipulation, apparemment propre sur lui, et même avec une aura de grande moralité, le pervers peut continuer, avec les félicitations des services sociaux, habitués aux drogues, dénutritions, maltraitances extrêmes et manifestes des pauvres gens.

Donc extrême prudence, dans toutes ces matières et toutes ces affaires. C'est un peu ma conclusions de ce post un peu décousu (on ne peut rien inférer de général d'une expérience particulière mais seulement d'une série), ce dont je vous prie de m'excuser.
Loué soit Jésus-Christ

Avatar de l’utilisateur
Hélène
Mater civitatis
Mater civitatis
Messages : 1526
Inscription : lun. 13 juin 2005, 3:51
Localisation : Sous le regard de Dieu
Contact :

Re: psychanalyse et réalité

Message non lu par Hélène » dim. 03 juil. 2005, 4:11

bajulans a écrit :Alors je n'ai pas été et je ne suis pas maltraitant, donc si d'autres le sont parce qu'ils suivent l'exemple de papa et maman, ça peut être une excuse, mais ce n'est pas un motif pour supprimer toute sanction.
Il n'est pas question de supprimer toute sanction, mais je ne crois pas qu'en mutilant une partie de l'intégrité d'une personne, fusse par le lieu où elle a péché comme disaient nos grand-mères, soit la meilleure solution pour la punir de son crime. Car, comme je le disais, l'agresseur sexuel n'est pas forcément intéressé à l'aspect sexuel de son crime ni à en jouir...c'est une prise de pouvoir sur l'autre et un transfert de haine sur la victime.
Si le coupable se méprise, je le comprends, moi-même je me méprise pour beaucoup de choses.
Je crois qu'il faudrait laisser le Seigneur vous montrer que vous êtes une parole d'Amour sortie de son Coeur...

« Cieux criez de joie, terre exulte, que les montagnes poussent des cris, car le Seigneur a consolé son peuple, il prend en pitié ses affligés. Sion avait dit : « Le Seigneur m’a abandonné ; le Seigneur m’a oubliée. » Une femme oublie-t’elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas. Vois, je t’ai gravée sur les paumes de mes mains, tes remparts sont devant moi sans cesse. Tes bâtisseurs se hâtent, ceux qui te détruisent et te ravagent vont s’en aller. » (Isaïe 49, 13-18)
Le tout dans la perversité, c'est de savoir s'arrêter à temps et de ne pas tomber dans l'illicite comme les grands pervers qui occupent les audiences des assises, c'est plus malin de s'arrêter à temps, question d'image. Le harcèlement moral est une sorte de chef d'oeuvre de perversité, de manipulation, apparemment propre sur lui, et même avec une aura de grande moralité, le pervers peut continuer, avec les félicitations des services sociaux, habitués aux drogues, dénutritions, maltraitances extrêmes et manifestes des pauvres gens.
Là je vous le concède sans hésitation. J'ai moi-même été victime de harcèlement psychologique par une personne qui continue de se la couler douce dans ses fonctions (alors que j'ai été dépouillée de tout) et qui a réussi à me faire passer pour la désaxée devant les autorités en place alors que son historique de dépressif chronique et de burn out à répétition sans compter quelques autres maladies d'ordre mental (paranoïa, maniaco-dépression, possible schizophrénie...) est bien connu. Les manipulateurs professionnels sont justement bien capables de toujours s'en sortir blanc comme neige. Mais, je crois que, comme je sais qu'il s'agit d'un comportement maladif, la Miséricorde doit primer sur tout. Mon pardon pour cette personne (ou plutôt le Pardon que Dieu veut bien déverser dans mon pauvre coeur quotidiennement) est à renouveler chaque jour...
Donc extrême prudence, dans toutes ces matières et toutes ces affaires. C'est un peu ma conclusions de ce post un peu décousu (on ne peut rien inférer de général d'une expérience particulière mais seulement d'une série), ce dont je vous prie de m'excuser.
Je vous prie de croire, cher monsieur bajulans, que vous êtes tout excusé. Votre message est très touchant.

Votre vision de l’intérieur quant à la culpabilité est très juste. L’enfant attend un amour infini de ses parents et croit bien que ce qui lui est offert est le meilleur d’eux…jusqu’à ce qu’il saisisse qu’il a manqué quelque chose en voyant des témoignages d’amour vrai autour de lui ou en faisant l’expérience dans la foi de l’Amour de Dieu.

Pour ce qui est de la psychanalyse, j’y crois mais, peut-être que je ne me suis pas bien exprimée, elle ne suffit pas pour guérir des blessures infligées dans notre intégrité personnelle telles que celles que vous portez et que nous portons tous à un niveau ou un autre. Elle doit être accompagnée, si on a la foi, du baume de la Parole, de la prière et des Sacrements. J’aime beaucoup le terme, emprunté à Simone Pacot, « l’évangélisation des profondeurs » ou encore, la notion de guérison intérieure telle que proposée par la Famille de saint Joseph (ceci n’est pas une pub !).

Lorsque je vois l’ampleur de mes blessures (psychiques surtout) et l’immense chantier de (re)construction que j’offrais au Seigneur, je ne peux que rendre grâce à Dieu pour ne pas avoir sombré dans la folie ou être devenue une criminelle parce que, sincèrement, si ce n’était pas de la foi, j’aurais facilement tombé dans tous les vices (et j‘en porte encore la capacité réelle car je suis autant capable de haïr que je suis capable d’accueillir le pardon de Dieu pour ceux qui m’ont blessé ou mal aimé.).

Au bout du compte, ce que j’essaye de dire, peut-être maladroitement, est que je ne crois pas que nous ayons le droit de désespérer de qui que ce soit et d’enfermer, ne serait-ce que le plus grand criminel, pervers, ou ce que vous voulez, dans leur péché, leur faiblesse ou leurs limites.

J‘aimerais vous donner un exemple concret pour le sujet qui nous occupe. Ici, au Québec, il y a quelques années, un crime horrible a été commis sur un jeune garçon (les Québécois sur ce forum se rappelleront du jeune Alexandre Livernoche, il y a 4 ans). La population était consternée et horrifiée par cet odieux crime. L'assassin, Mario Bastien, un récidiviste en matière d'agressions sexuelles, avait été libéré d'une prison provinciale peu avant le crime, même si la Commission québécoise des libérations conditionnelles avait refusé de lui accorder sa remise en liberté. Mario Bastien avait confié, lors de son passage dans un pénitencier fédéral, sa déviance sexuelle envers les enfants et qu'il souhaitait en tuer un. Reste à voir qui est le plus coupable. Le malade sexuel ou le système judiciaire québécois ?

Rien à faire avec cette ordure croirait-on…

Il y a quelques mois, je vois à la télé un reportage ("Enjeux", émission d’information crédible et intègre) d’une religieuse qui s’est donnée la mission de visiter Mario Bastien en prison, tous les jours. De l’accompagner jour après jour dans son pénitencier (un peu comme Sr Helen Pregent, histoire vraie racontée dans le film « Dead man walking » avec Sean Penn) à lui faire prendre conscience de son crime, en lui donnant de voir l’horreur de ce qu’il a fait, mais…en l’aimant, malgré l’horreur de ses gestes, en lui faisant prendre conscience qu’il n’est pas que celui qui a commis ce crime mais qu’il existe en tant qu’enfant de Dieu et que, malgré tout l’horreur de son crime, Dieu l’aime sans condition. Elle est son amie, sa mère qu’il n’a jamais eue et sa sœur...lui, le rejeté, l’abusé lui-même dans son enfance. Elle a répété a plusieurs reprise qu'en aucun cas elle excuse les gestes de Monsieur Bastien...Il ne s’agit pas d’excuser ou de banaliser non plus, surtout pas...il purge maintenant une peine de prison à vie sans droit à une libération conditionnelle avant 25 ans. Voilà qui est juste et pour lui (pour se protéger de lui-même) et pour protéger la population.

M. Bastien a été abusé dans son enfance. En tant qu’enfant, ne l’aurions-nous pas consolé si nous avions su ce qu’il subissait ? Aujourd'hui on le tue à nouveau alors qu’il est mort depuis presque sa naissance...Elle l'a bien expliqué la soeur... Bastien est mort depuis toujours, il a non seulement manqué d'amour au point que nous ne pouvons l’imaginer mais l’amour dans son cas a été bafoué ce qui ne peut qu’engendrer la haine et la violence…Ce désir plus fort que lui de vouloir abuser d'un enfant pour ensuite le tuer, cet enfant, n'est-il pas psychologiquement la transposition du petit enfant abusé intérieurement, càd le petit Mario Bastien abusé, à qui il veut faire violence par mépris de lui-même ? Il n’est pas guérit et il le sait. Mais il prend conscience de ce qu’il a fait, du mal qu’il a causé pour les parents de cet enfant…il a commencé à prier et à méditer la parole de Dieu.

Qui prendra le temps d’aimer et de visiter les prisonniers, comme Jésus nous le prescrit, comme cette sœur le fait ? Bien sûr, elle ne peut pas redonner la victime à ses parents mais, pourquoi continuer la spirale de violence en lui enlevant ce qui fait de lui un homme alors qu’il n’a jamais eu le droit d’être un enfant ?

La seule justice dans un cas comme celui-ci, c’est la Miséricorde, puisqu’il est insolvable. Mais ne le sommes-nous pas tous ?

J'espère ne pas vous choquer en disant ces choses et si vous préférez que le dialogue se poursuivre dans des messages privés, n'hésitez pas à me le dire...
Fraternellement,
Hélène
"Le Père n'a dit qu'une seule Parole, c'est son Fils et, dans un éternel silence, il la prononce toujours". (Saint Jean de la Croix)

bajulans
Quæstor
Quæstor
Messages : 223
Inscription : lun. 18 avr. 2005, 9:51
Localisation : provence

vous ne me choquez pas

Message non lu par bajulans » mar. 19 juil. 2005, 14:39

Vous ne me choquez nullement, Chère Madame, je suis profondément respectueux de toutes les opinions et je ne suis pas loin de penser comme vous. Je vais juste préciser.

Chacun son rôle dans la société, je comprends très bien que l'on ait pitié des plus grands criminels car ils sont des êtres humains comme nous. et l'Imitation dit, je crois : "Ne croyez pas avoir fait un pas dans l'humilité, si vous ne croyez pas au dessous de tous", donc, je ne me crois pas au dessus de M. Bastien.

Mais cela dit, les juges, les représentants des victimes, les parents des victimes, les victimes ont le droit aussi à une vengeance. Chacun son rôle, chacun son point de vue. Je crois que Jean-Paul II visitant Ali Agça, (qui est, paraît-il un tueur "professionnel"), le pape, cependant, à ma connaissance, ne critiquant pas les autorités ni les lois qui punissaient, sont un exemple. Agça bandit de grand chemin, visité par le pape auquel il avait tenté de prendre la vie, mais visité, en prison et donc souffrant.

La vie est faite d'apparentes contradictions : Psaume 85 (Vulgate LXXXIV) v. 11
"La bonté et la vérité vont se rencontrer, la justice et la paix s'embrasseront."
La prison est une souffrance et une souffrance bien particulière, à ce titre les prisonniers ont droit à notre compassion.

Quant à moi, je précise que je n'ai pas fait l'objet de "grande" maltraitance, mais plutôt de harcèlement moral, d'abandon caché, de mensonge généralisé, de reproches incessants et injustifiés etc.

Votre citation est bien explicite :
Une femme oublie-t’elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas. Vois, je t’ai gravée sur les paumes de mes mains, tes remparts sont devant moi sans cesse. Tes bâtisseurs se hâtent, ceux qui te détruisent et te ravagent vont s’en aller. » (Isaïe 49, 13-18)


Notez bien que l'écrivain sacré réserve le cas, possible selon Lui, qu'une femme oublie le fruit de ses entrailles et qu'elle soit sans pitié pour lui.

Personnellement, j'ai un bon souvenir de ma grand'mère (l'autre étant décédée quelsques années après ma naissance), il serait injuste que je me pose en victime comme ceux qui n'ont pas connu de douceur et de soins et peut-être encore pire de bons conseils, de bons exemples. C'est peut-être elle qui m'a donné l'amour du sexe féminin et l'horreur de la maltraitance des femmes.
"Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ?"
(Mat. XXVI 10) Ce reproche en forme de question adressé par N.-S. à ses apôtres à propos de Ste Marie-Magdeleine est l'un des plus émouvant passage de l'Evangile.

En conclusion, je suis bien d'accord avec vous pour dire que les grands criminels ont droit à notre compassion, mais que le mystère de l'âme humaine, oblige notre intelligence à rendre les armes, à admettre notre impuissance à comprendre.

Nécessité de la compassion et nécessité de la punition (ne serait-ce que pour protéger les éventuelles victimes de la récidive) coexistent.

"La bonté et la vérité vont se rencontrer, la justice et la paix s'embrasseront."
Loué soit Jésus-Christ

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 92 invités