Voilà, je prends le risque de faire un crochet hors-sujet dans ce fil, mais j'ai une peine que je n'arriverais jamais à formuler ailleurs...
P-A a écrit :Personnellement, je pense qu'il faut voir l'abstinence comme un chemin de croissance humaine et spirituelle, de plus grande union au Christ, et non pas comme une simple règle morale dictée arbitrairement par Dieu. Si le Christ et sa Mère nous montrent ce chemin, c'est pour notre bien, pour nous aider à devenir toujours plus authentiquement fils et filles de Dieu. Car Jésus n'incarne-t-il pas l'accomplissement le plus parfait de l'humanité ?
Je suis entièrement d'accord avec vous. Il y a longtemps maintenant, je me suis retrouvée comme certains sur ce fil sans conjoint, et le chemin que vous décrivez s'est naturellement imposé à moi, ce n'était ni un effort ni un choix, mais une réalisation de soi, quelque chose qui coulait de source. De plus, pour survivre à un deuil, prier fréquemment et intensément, à loisir et à l'envie, m'aidait plus que je ne saurais dire... Personne dans mon entourage n'a pu imaginer un instant que je sois sans compagnon sexuel et heureuse de l'être, tout le monde me prête une vie aussi remplie que discrète. Je m'en fiche royalement. Pour ma part,
j'aimais prier, je survivais malgré tout, what else dans un si beau tableau...?
Et pourtant... une nuit, à une époque où je priais pour ainsi dire tout le temps, où la prière forgeait tellement ma vie que j'avais l'impression de voir les choses se re-découvrir sous mes yeux, où je m'émerveillais des dons du Seigneur, où les mots charité, espérance, foi, prudence, etc... prenaient littéralement corps en moi, où je communiais très souvent, et où même je restais la nuit avec l'impression que la prière continuait en moi pendant mon sommeil, où je rêvais que je priais même parfois...
Lors d'un sommeil profond, je me suis retrouvée dans une sorte de très grosse torpeur, mes deux mains jointes sur mon thorax... et pourtant "quelqu'un" "fouillait" mon corps, quelqu'un se servait de mon corps, et pendant une étincelle de temps, j'en ai ressenti du plaisir. Dès que cela a atteint le champ de ma conscience, j'en ai conçu une telle horreur et une telle peur que je me suis réveillée et que j'ai fondue en larmes.
Ma peur a été telle que jamais plus je n'ai pu recourir "comme avant" à la prière, quelque chose s'est cassé en moi, quelque chose de l'ordre de la méfiance, de la limite s'est installé en moi. Bien sûr la foi et la prière sont restés mes remparts, mais jamais au-delà d'un certain seuil, que je me garde soigneusement de franchir.
Je ne peux m'empêcher de penser que ce jour-là, j'ai perçu "quelqu'un" de pas bien intentionné, et ce quelqu'un riait et s'amusait sur moi, me salissait comme jamais on ne pourrait l'imaginer. Des années plus tard, le poser ici m'arrache larmes et honte.
Je n'ai jamais pu l'avouer en confession.
Il y a eu d'autre fois (très rares) où j'ai eu des "peurs à en mourir" de cette sorte; mais jamais plus avec une connotation sexuelle.
c'est très con comme histoire, je m'en rends bien compte, mais ce simple "cauchemar" a ré-orienté ma vie spirituelle, et depuis, à quelqu'un qui lutte contre quelque chose, je ne peux plus lui dire comme avant "prie jusqu'à plus soif", mais j'ai tendance à lui dire "fais-toi aider par un médecin"; et cela m'est cruel, j'ai l'impression de ne pas dévoiler Dieu à ceux qui en auraient besoin...
Vos mots ont douloureusement ravivé cela en moi; ils auraient été tellement miens à une époque, et j'aimerais tellement qu'ils soient encore miens aujourd'hui, mais rien à faire, c'est jamais ça qui sort.
Zélie
L’intégrisme est un refuge pour la misère parce qu’il offre un sursaut d’espérance à ceux qui n’ont rien.
Que leur mal disparaisse, et l’intégrisme perdra ses troupes. L'Abbé Pierre
Vis vraiment chaque instant. Fais-le meilleur. Aime-le. Chéris-le. Fais-le beau, bon pour toi-même et pour Ton DIEU. Ne néglige pas les petites choses. Fais-les avec Moi, doucement. Fais de ta maison un Carmel où Je puisse Me reposer. Jésus, Premier Cahier d'Amour