Abstinence ou "hypocrisie" ?

[ticaramel972]

Bonjour à tous,

Je ne pense pas que l'acte d'amour hors mariage soit un délit grave
mais l'abstinence avant "le vrai choix" (qu'on l'appelle mariage ou union libre)
est tout à fait justifiée et compréhensible.

Pour moi le vrai sens de la chasteté c'est :
"Je ne veux pas que nos corps se disent JE T'AIME, avant que nos coeurs en soient certains."
C'est ça Aimer, avoir le soucis de la vérité pour soi et pour l'autre.

C'est ainsi que je veux avancer malgré mes faiblesses et mes chutes répétées.
Je suis faible et incontinente, je le sais, que Dieu me pardonne!!!
Mais je sais aussi qu'en tenant la main de Jésus, qui veut m'aider à marcher, je ne pourrais pas tomber trop bas.
Et je sais surtout qu'il me donne la force de me relever en cas de chute.

Ma question aujourd'hui est de savoir où s'arrête l'abstinence et où commence le péché aux yeux de l'église?
Mes nouveaux choix de vie me font me rendre compte que l'on peut bien souvent ressentir
énormément de plaisir (voire même beaucoup plus) en dehors de l'acte sexuel.
S'abstenir de la pénétration et des caresses purement sexuelles, est-ce suffisant?
Lorsque l'on sait que les baisers, la tendresse et le désir peuvent souvent procurer
bien plus de plaisir... J'ai parfois peur d'être hypocrite avec moi même...

Merci pour vos réponses et votre aide.

Fraternellement dans l'Amour de notre Seigneur Trinité

[Anaisunivers]

Bonsoir Ticaramel,

Il ne faut pas chercher auprès de l’Église une liste de choses à ne pas faire dans la vie : "où peut-on aller sans que cela soit un péché". Il faut prendre le problème à l'envers, "que puis-je faire pour l'amour véritable ?"
L'homme a été fait pour aimer, son corps est fait pour aimer... Je crois fermement que Dieu a fait l'homme capable de gravir des montagnes, de faire le tour du monde à la nage, tout comme Il peut le rendre capable d'aimer quelqu'un durant cinquante ans de sa vie. C'est merveilleux !

Si vous vous sentez hypocrite, est-ce parce que vous n'êtes pas vraie avec la personne que vous embrassez ?
On peut être sincère avec quelqu'un sans être vrai.

Ces faiblesses et ces chutes peuvent cesser (réduire du moins, nous sommes pêcheurs) : la grâce de Dieu fortifie.
Rien que mieux qu'un bon sacrement de réconciliation pour réorienter, apprendre à mieux aimer !

En Christ,
Fraternellement !

[ticaramel972]

Si vous vous sentez hypocrite, est-ce parce que vous n'êtes pas vraie avec la personne que vous embrassez ?

Bonjour Anaisunivers,

Je vous remercie pour votre réponse.

En parlant d'hypocrisie, je ne le voyais pas sous cet angle mais vous soulevez là une question essentielle.
Depuis le début de ma relation avec cette homme nous nous sommes promis honnêteté et sincérité et
nous parlons beaucoup, c'est pour ça que je pense que nous sommes vrais l'un avec l'autre.
Je ne lui cache pas mes craintes et mes doutes... Et nous avançons pas à pas (à notre rythme).
Mais les craintes et les doutes sont là et c'est ce qui me fait trembler.

Je parlais d'être hypocrite dans la façon de vivre notre sexualité car je ne sais pas toujours où doit être notre
limite, pour rester dans la vérité de notre relation.

Je vous remercie encore grandement de m'avoir répondu.

Fraternellement

Soeur Caramelle

[Raistlin]

Bonjour ticaramel,

Je comprends ce que vous voulez dire et on l'entend souvent de nos jours : pourquoi ne pas faire l'amour si on s'aime, si on veut s'engager, si on se prend au sérieux ? En théorie, je suis assez d'accord... mais en pratique, je trouve ça justement hypocrite.

Vous voulez vous engager l'un avec l'autre ? Pourquoi pas maintenant et dans le mariage alors ? Est-ce un problème de finances ? Mais jamais l'Église n'a dit qu'il fallait faire un mariage somptueux...

Certains disent qu’ils n’ont pas besoin du mariage pour s’aimer ? Mais je leur réponds que le mariage les aidera aussi à tenir le cap lorsque les papillons dans le ventre et les yeux qui pétillent – voire l’excitation sexuelle à la vue du conjoint – s’émousseront comme ils le feront sans aucun doute avec le temps. Certes, on n’a pas besoin du mariage pour s’aimer sincèrement. Mais on a besoin du mariage pour durer. Et on a besoin du mariage pour s’aimer en Dieu et comme Dieu le veut.

Voici ce que disait la journaliste Natalia Trouiller dans un article sur les nouvelles moeurs :

Au début, mon mari, qui était agnostique, se serait fort bien contenté d'un concubinage sans mariage, même civil. Mais pour moi, malgré tout l'amour que j'avais pour lui (et que j'ai toujours), les choses étaient claires : si tu m'aimes, tu m'épouses. Parce que tu n'es pas mon « copain », ni mon « ami », ni mon « compagnon ». Tu es mon mari et nous sommes une seule chair. Et je ne vois guère en ce qui me concerne comment on peut prétendre aimer une personne plus que tout et ne pas vouloir faire une seule chair devant Dieu qui seul peut diviniser cette chair. Je ne vois pas comment on peut dire que l'on fait une seule chair si les enfants qui naissent de cette chair unie ne portent pas le même nom que leurs deux parents. Oui, deux personnes qui vivent ensemble sans être mariées, en s'aimant et en étant fidèles l'une à l'autre, c'est bien. Mais moi, le bien ne m'intéresse pas. Ce que je veux pour moi, c'est le meilleur. Et tout au long du chemin qui nous a conduit au mariage civil, puis religieux, j'ai été en cohérence avec moi-même : je n'ai pas communié. Je n'en tire aucune gloire, parce que ce n'est guère glorieux de se retrouver à vivre, même si on sait que ce n'est que pour un temps, sans l'union intime avec le Christ à cause de son péché. Même si ces années de ''faim eucharistique'' ont été source de choses extraordinaires – j'y reviendrai peut-être dans un autre billet, là n'est pas la question.

Moi, ça me parle.

L’Église prend justement au sérieux la relation sexuelle. Elle est la seule qui le fasse.

Cordialement,

[jeanbaptiste]

Il y a effectivement deux éléments qui me semblent fondamentaux et qui sont aujourd'hui oubliés : l'engagement et le sens des actes. Les deux sont liés.

Nous avons un peu perdu ce fait que les actes que nous posons ont un sens, et qu'à l'inverse, nos "convictions" ne sont vrais que si elles sont réalisés par des actes.

Ces actes "rituels" ne sont pas que des images, ou des "moments forts", ils sont le signe même, indélébile car marqué dans notre histoire, de notre engagement.

Les "je te promet" qui ne sont que des paroles n'engagent que ceux qui y croient. Mais la parole de l'homme n'est pas fiable, péché oblige. Voilà pourquoi nous devons poser des actes.

Comme le dit Raistlin, si vous vous aimez vraiment et si vous êtes vraiment chrétiens, alors il vous faut sérieusement envisager le mariage.

Si vous avez peur, c'est une chose, mais de grâce, ne vous inventez pas d'histoire pour justifier vos choix. Il vaut mieux vivre dans le péché en se sachant pécheur que détourner la Parole du Christ pour se croire purs.

Ne prenez pas mal mes propos, je ne veux pas vous culpabiliser, sincèrement. En fait, nous en sommes tous là. Nous tous, tous les hommes de cette terre. Nous en sommes tous à faire avec le mal quotidien que nous faisons. Parfois en le regardant en face, et en se tournant vers le Christ ; parfois en se justifiant, et en se détournant du Christ.

Faites confiance au Christ, essayez autant que possible de vivre de sa Parole, ainsi vous ne vous mentirez pas à vous-mêmes. Le reste viendra tout seul.

[Toto]

Bonjour à tous,

Je ne pense pas que l'acte d'amour hors mariage soit un délit grave

Ah bon?
Quelle est la définition d'un péché mortel par opposition à un péché non mortel?
Trois critères doivent être vérifiés :
-Commis avec plein consentement
-En toute connaissance de cause
-Sur une matière grave
Il me semble que les relations sexuelles hors mariage sont l'archétype du péché mortel. L'Eglise est suffisamment attaquée sur sa morale par les anticléricaux pour qu'il soit difficile de plaider l'ignorance (point 2). Le point 1 est difficilement soutenable. Quant au point 3, vu que la luxure fait partie des péchés capitaux, il me paraît également vérifié.

Qu'en est-il maintenant des caresses, bisous et compagnie?
Une phrase extrêmement simple : "dans le doute, abstiens-toi". Votre conscience est faite pour vous éclairer, et si votre conscience est titillée, il vaut mieux s'écarter prudemment, comme d'un serpent sur son chemin : on ne sait pas s'il est dangereux, mais dans le doute, on contourne.
Donc réfléchissez, sincèrement, sans hypocrisie, à vos différents actes, et demandez-vous précisément pour chacun d'eux s'il y a un risque non négligeable que cela soit répréhensible.
Puis, si vous êtes sûr que c'est la bonne personne, dépêchez-vous de vous marier.

[ticaramel972]

Bonjour à tous,

j'ai pris un peu de temps avant de vous répondre, car vos propos m'ont un peu choqué,
je n'y ai d'abord pas vu beaucoup d'amour, parfois (surtout la dernière personne).
Mais le message est bien passé et je vous en remercie, j'ai décidé d'agir en vérité.

Merci à vous pour ces réponses.

Fraternellement.