Le problème c'est que la drague, la séduction, sont des "institutions" bien ancrées dans la société. C'est, si vous voulez, le code, le langage qu'il faut savoir maîtriser pour pouvoir engager une relation "amoureuse" (les guillemets sont importants). Personnellement, ce langage m'a longtemps paru aussi hermétique que du chinois ou de l'hébreu. Actuellement, j'ignore si je le maîtrise mieux, mais de toute façon je n'en ai plus guère besoin étant donné que j'ai enfin trouvé l'amour (après 10 ans de traversé d'un désert affectif insondable...). Je ne renie cependant pas le passé dont j'ai voulu témoigner à travers ce message, et je reste solidaire de celles et ceux qui sont encore empêtrés dans l'enfer des relations "amoureuses" inexistantes ou, au mieux, rares et avortées.Exupère a écrit :Bonjour Métazét,
Pourquoi, pourquoi tout cela? la réponse c'est l'idôlatrie, le culte de l'orgueil. Ce jeu tragique de la séduction, magistralement décrit par Stendhal dans le Rouge et le Noir, où pour séduire l'autre il faut s'engager dans un rapport de forces qui consiste à réussir à cacher au mieux ses sentiments et plus longtemps que lui/elle, pour le/la voir enfin tomber à genoux brisé(e) - ce jeu donc est à la base des rapports déshumanisés et idôlatres qui prévalent largement aujourd'hui et qui ne sont que les ancêtres de ceux qui ont germé très tôt dans les sociétés aristocratique, puis bourgeoise, désoeuvrées du XVIIIe/XIXe. Réaliser l'hypocrisie de ce que vous appelez "la drague" et s'en détourner est certainement un refus de l'idôlatrie et donc - soit une plongée dans une forme d'isolement nihiliste et de déprime - soit un premier pas dans la foi.Métazét a écrit : Je pense que de nos jours, de nombreuses personnes ont tout simplement peur d'aller vers l'autre sexe, peur de l'aborder, peur de tenter leur chance, peur de lui faire part de leurs sentiments, car ils ont peur de se faire rejeter, d'essuyer un refus, de briser une amitié qui, finalement, est mieux que rien, même si elles espèrent autre chose, peur d'avoir l'air faible et ridicule avec leurs beaux sentiments non partagés, etc. Ces craintes ne sont pas, le plus souvent, des appréhensions irrationnelles et a priori. Elles portent le plus souvent la dure marque de l'expérience vécue de nombreuses fois dans la douleur, et qu'on ne veut pas renouveler, car on en a marre de souffrir. Alors on s'ampute volontairement de cette partie de nous-même qui nous fait mal, on s'arrache ce coeur qui nous torture (parfois on a envie de se l'arracher pour de bon...), et au lieu d'avoir à affronter de vrais êtres humains pour lesquels on a perdu tout espoir de plaire, on se rabat avec frénésie sur les petits plaisirs faciles et factices du genre de ceux décrits dans l'article.
Nonobstant la partie que j'ai mise en gras, je suis relativement d'accord avec votre propos.La réalité, que vous jugerez impossible certainement, est que la séduction est un jeu cruel où les plus faibles sont broyés, un jeu qui reproduit immanquablement le duo maître/esclave passés les premiers moments d'incertitude. La seule façon de briser ce cercle vicieux c'est la fin de la séduction et le début de l'Amour, placé sous le signe de Dieu (=mariage). A cet égard le mariage est extraordinairement libérateur.
Je ne suis pas sûr que le mariage (civil ou religieux) et la monogamie soit le meilleur des systèmes, même s'il est le plus en phase avec notre société actuelle. Je m'en expliquerai dans un prochain article, je pense.Pour faire le lien avec ce que vous écrivez sur d'autres fils, je considère ce qui précède comme la Vérité ayant été largement empiriquement et théoriquement démontrée.
C'est "marrant" je m'étais fait les mêmes réflexions que ce que j'ai mis en gras.Je me désole d'avoir quelques amis, pour la plupart prisonniers de cette capitale du désir mimétique et de l'idôlatrie qu'est Paris, incapables à nos âges (la trentaine) de sortir de cette quête éperdue de séduction, tantôt bourreaux, tantôt victimes mais toujours malheureux hormis pendant la courte période d'incertitude de ce jeu cruel où ils ne savent pas encore de quel côté de la barrière ils vont se retrouver. J'ai tout essayé pour les sortir de leur malheur mais ils y sont tellement enfoncés qu'ils se sont fait une raison. Ils sont incapables de constance, d'Amour qui ne soit pas Passion mimétique, de fidélité et en tirent la conclusion (tout à leur honneur quelque part) qu'ils ne doivent jamais enfanter et fonder de famille; ils en sont incroyablement peinés mais ne voient pas comment en sortir.
Ca ne m'étonne pas, surtout après ce qu'ils ont dû subir. Je vous conseillerais personnellement de changer de stratégie si vous voulez vraiment leur venir en aide.Je leur ai parlé du Christ mais c'est comme un mot qui les brûle.
Il n'est pas dit qu'il est dans le Christ. Pour ma part, je le verrais plutôt dans l'Amour au sens large, indépendament de la figure (Christ, Bouddha, Mère Nature, que sais-je encore...) dont on veut l'habiller...Mais je ne les laisserai pas tomber et ils finiront par comprendre le sens de la vie.
Comment savez-vous que Dieu vous aime ? Autrefois, je croyais qu'il m'aimait. Puis, en y réfléchissant, j'ai réalisé que je n'avais pas de preuve de son Amour (et comme on dit : pas d'Amour sans preuve d'Amour ), et que tout compte fait, j'avais même quelques bonnes raisons d'en douter (par exemple, j'ai subi des brimades au collège, surtout parce que j'étais différent, entre autres parce que j'étais chrétien à cette époque ; puis au lycée et au début de mes années de fac, ce fût le rejet de la part de la gente féminine qui occasionna beaucoup de souffrances). J'en ai donc conclu que je m'étais accroché à une illusion durant tout ce temps, et que Dieu, soit était impuissant, soit était indifférent (voire méchant), soit était les deux, soit n'existait pas. Après quelques années d'hésitation entre ces 4 options, l'examen des "preuves" généralement apportées à l'appui de l'existence de Dieu me montra leur caractère fallacieux. Je réalisai donc que la croyance en Dieu n'avait finalement à peine plus de fondement que la croyance dans les esprits de la forêt, les licornes, le yéti, etc.La perte de foi est une cause, c'est la cause de l'idôlatrie. Aimer Dieu et échapper à l'enfer du désir mimétique est la clé, le seul échappatoire aux tentations qui vous enchaînent. Attendre quoique que ce soit d'autre de Dieu en retour que son Amour c'est déjà de l'idôlatrie. Lorsque je prie Dieu je n'attends rien en retour et surtout pas son Amour qui je le sais m'est déjà acquis. J'envoie ma prière, je sais qu'elle est entendue et je passe à autre chose.Métazét a écrit : Quant à la perte de la foi, c'est aussi une conséquence, non une cause. Une conséquence de tant de prières restées sans réponses, dans la détresse de la solitude affective. Le moindre des paradoxes n'étant pas qu'un Dieu, soi-disant d'amour, soi-disant tout-puissant, refuse, ou soit incapable, d'apporter à ses enfants l'amour dont ils ont besoin, à travers un alter ego à aimer et qui nous aime, surtout lorsque ses enfants l'implorent de tout leur coeur.
Bien cordialement,
Mikaël