L'Eglise et la Culture de Vie

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Message non lu par visiteur » mar. 04 avr. 2006, 14:19

J'ai une question large à vous poser. Quelles sont vos opinions sur :
_l'avortement,
_la contraception (pillule, stérilet, ...)
_le préservatif,
_l'homosexualité?

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Christophe
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Message non lu par Christophe » mar. 04 avr. 2006, 22:27

[align=justify]Bonjour Visiteur ! :)
visiteur a écrit :J'ai une question large à vous poser. Quelles sont vos opinions sur :
_l'avortement,
_la contraception (pillule, stérilet, ...)
_le préservatif,
_l'homosexualité?
Ce forum se veut en pleine communion avec la Sainte Eglise catholique et apostolique romaine, je vais tenter de vous donner un aperçu de son avis sur ces sujets.

L'Eglise défend le droit à la vie pour chaque être humain, depuis le jour de sa conception jusqu'à celui de sa mort. A ce titre, elle condamne sans la moindre ambiguïté l'avortement qui est proprement un homicide au sens plénier du terme.

L'Eglise regarde la sexualité comme un (aban)don de soi et la procréation comme un fruit de l'amour. Couper la sexualité de la potentialité procréative, c'est dénaturer la sexualité. C'est pourquoi l'Eglise juge illicite les méthodes contraceptives artificielles.

Considéré comme moyen contraceptif, l'usage du préservatif rentre dans la catégorie ci-dessus. Considéré comme moyen de prévention contre les maladies sexuellement transmissibles (MST), l'usage du préservatif peut être licite dans certaines situations, en particulier dans un couple marié lorsque l'un des époux est atteint d'une MST. L'Eglise rappelle que la chasteté avant le mariage et la fidélité dans le mariage restent les meilleurs moyens de prévention contre les MST... et si, dans la lutte contre le SIDA, le recours au préservatif peut constituer un moindre mal pour éviter une contamination, il ne constitue pas pour autant un bien.

L'Eglise est pleine de compassion pour les personnes homosexuelles. Ignorant les raisons des tendances homosexuelles, elle s'abstient de juger les personnes qui en sont l'objet. Cependant, elle juge comme désordonnée une forme de sensualité qui - intrinséquement - n'est pas ordonnée à la fin dernière de la sexualité : la procréation. Jugement de La Palisse diront certains, au grand dam des autres...

En espérant avoir simplement répondu à vos questions...
Christophe[/align]
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Renaud
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Message non lu par Renaud » mer. 05 avr. 2006, 16:05

Bonjour Visiteur,

Merci de votre message. Vous me faites un gand honneur de me questionner sur ces sujets lourds, moi qui suit un simple sujet bien ordinaire. Certes, les forums et d'autres systèmes sur internet facilitent d'autant la prise de parole, et c'est bien ainsi.

Sur l'avortement: j'ai été assez dur à la comprenette. Pendant assez longtemps, je ne sus quelle réponse donner à cette question qui était plus importante que je le croyais. Sachant que l'Eglise condamnait cette pratique, j'étais comme tant d'autres "happé" par le tourbillon "soixantehuitard" (c'est ma génération dont je ne suis aucunement fier). Les doutes et la confusion régnaient dans les têtes, dont la mienne.
Puis, un jour, j'entendis un entretien de Françoise Dolto, la célèbre psychanalyste, qui écrivit, (entre beaucoup d'autres ouvrages): "la Psychanalyse au risque de l'Evangile", elle fut pédiatre et surtout un médecin-psy des enfants (pour mémoire et repère, elle fut aussi la maman de Carlos).
Or, en ce qui me concerne, la probité et l'honnêteté professionnelle ont toujours été un critère de vérité, indépendamment de la branche professionnelle et de la qualité du professionnel et de ses sensibilités et croyances. Donc durant cet entretien on lui demanda ce qu'elle pensait de l'avortement. Elle répondit en médecin, cherchant à comprendre celle se résignant à l'avortement, mais en médecin défendant, sans détour, la vie.
Elle reconnut, en définitive, qu'il s'agissait bien d'une faute et qu'il ne fallait pas entériner un tel acte, avec tout le respect dû à ceux et celles qui demandent une intervention, de quelque nature que ce soit ou un secours. Elle insista qu'il fallait surtout maintenir un interdit sur cette grave question. Quitte à légaliser cet interdit par une amende (même faible) pour que le principe de la reconnaissance de la faute fût reconnu et sauvegardé tout comme l'enfant à naître.
Ainsi Françoise Dolto m'enleva les doutes. Et dans mon esprit d'alors, elle me prouva, en tant que médecin (mais elle était un peu plus), que l'Eglise avait raison depuis toujours sur ce grave problème.
Les seuls cas où l'avortement peut être pratiqué sont les avis médicaux et certainement pour les victimes de viol.
Enfin aux Etats-Unis, et Dieu sait si je suis critique envers les attitudes et comportements surtout économiques et culturels modélisés aux Etas-Unis qui nous empoisonnent littéralement, il y a un fort courant anti-avortement. Si ce courant n'est pas modélisé à son tour par les autres dévergondages qui germent dans cette société, et à cette condition, nous pouvons parfaitement nous en inspirer en France et en Europe. C'est, je l'espère, et avec les réserves d'usage concernant les Etats-Unis, un très bon signe pour la frange de l'humanité qui se prétend "superdéveloppée".

Sur la contraception: elle ne devrait pas être pratiquée (là aussi les avis médicaux sont à prendre en compte). Il est des périodes sans "risque", tout en n'étant pas sans risque à 100% on le sait bien. Alors, facile à dire?! Il y a bien sûr l'abstention périodique qui est recommandée par l'Eglise.

Sur l'usage des préservatifs: il est, normalement, subordonné aux mêmes principes que la contraception, mais relèverait davantage du choix des personnes, étant entendu que, comme pour la contraception, il y a deux personnes, un homme et une femme. Mais là aussi les périodes et l'abstention doivent être alternées et cultivées. Et la vie toujours acceptée.

Tous ces problèmes: avortement, contraception, préservatifs, homosexualité, sont, au départ, conditionnés par une hygiène de vie mentale et physique tout comme spirituelle. Lorsque quelque chose commence à "craquer" et que l'on ne suive plus, pour SOI-MÊME, l'essentiel ce type d'hygiène de vie, il n'est pas certain que la situation soit maitrisable en aval, si ce n'est au prix des pires difficultés et graves confusions dont nous avons des exemples multiples de nos jours. La situation dans le continent africain est terrible, et là, je ne pense pas que les Africains soient statistiquement plus "fautifs" que les autres. Ils sont plutôt soumis et victimes indirectes, mais certaines, de nos exemples et pratiques désastreuses d'hédonisme, d'égoïsme et que sais-je encore.

Sur l'homosexualité: je me suis exprimé, dernièrement, dans un message le 28 mars 2006 dans le fil: "l'homosexualité sous l'éclairage de la théologie morale" . C'est à mon avis un problème personnel qui, tout en bénéficiant du concours et de l'aide d'autrui, doit rester strictement personnel.
Je trouve grave d'extérioriser l'homosexualité dans la société qui a assez de problèmes comme cela par ailleurs. Tout ce qui concerne la famille et la société doit être traité dans la plurisexualité ou différenciation sexuelle. C'est, à mon humble avis, un péché grave de mettre l'homosexualité et la plurisexualité sur le même plan, car c'est alors la confusion généralisée. Les instances familiales et sociales ne relèvent pas de la recherche du "même", mais de la différenciation productrice de vie, soit le recherche de l'autre.
Il y a, d'ailleurs, sur ce même fil un message d'Eremos en date du 4 avril, hier, très complet et qui reprend des textes et commentaires appropriés de l'Eglise.

Enfin, je dirais qu'il est bien plus facile de parler et discourir de tout cela que de le vivre. Le christianisme, en particulier le catholicisme, nous enjoint de porter attention aux personnes, aux autres. On n'a pas à demander à autrui d'être différent de ce qu'il est, ce qui devrait modérer toujours notre envie de "juger". "Ne jugez pas, et vous serez pas jugés", "Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre", "la paille et la poutre", et j'en passe.
Ainsi il nous faut porter toute notre attention à autrui, spécialement quand celui-ci est dans la souffrance ou la détresse. Cela implique une solidité personnelle minimum, car la détresse d'autrui peut révéler de grandes faiblesses en soi. C'est pour ça que l'attitude ultime est de ne pas transiger avec la loi de l'existence qui est celle de Dieu. Et, c'est le plus difficile et incertain, faire en sorte que notre propre faiblesse mise à l'épreuve exerce et renforce cette loi de Dieu, pour la dureté du moment peut-être, mais surtout pour le bonheur et la joie de tous.

La faiblesse du Tout-Puissant vient sans doute de ce qu'il ne peut qu'aimer.

Deus in adjutorium
Renaud
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