Expertise économique à mettre au service de la justice

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Renaud
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Expertise économique à mettre au service de la justice

Message non lu par Renaud » mer. 15 févr. 2006, 19:00

LES LOIS MORALES DOIVENT AUSSI REGIR L'ECONOMIQUE

Libéralisme et marxisme sont condamnés par l'Eglise


C'était en octobre 1985, lors du VI° symposium des évêques d'Europe qui sétait tenu à Rome, le Cardinal Joseph Ratzinger, devenu aujourd'hui notre Pape Benoît XVI, alors Préfet de la Sacrée Congrégation pour la doctrine de la foi, a répété la condamnation faite par l'Eglise du libéralisme économique et du marxisme; il a rappelé la responsabilité morale de l'Eglise dans l'ordre économique; il a prêché la nécessité de soumettre l'économie des nations aux lois morales; et il a déclaré que nous devons trouver une solution, trouver de nouvelles idées économiques qui sortiraient le monde actuel de sa misère malgré l'abondance réelle.

Voilà qui répond ce qu'il faut à tous ceux qui, depuis 67 ans (en 2006) reprochent aux créditistes de Vers-Demain de mêler la religion à l'économique. "Mêler la morale, mêler la religion à l'économique, à la politique, c'est exactement ce qu'il faut faire", dit l'eglise. Mêler la religion à la politique, à l'économique ne veut pas dire que les prêtres devraient se faire élire députés, mais ils doivent prêcher la vérité et la justice en politique, comme le fit constamment Sa Sainteté Jean-Paul II.

Voici quelques paragraphes du discours en question du Cardinal Ratzinger en octobre 1985, devenu depuis notre Pape Benoît XVI, qui furent déjà publiés (en 1986) dans Vers-Demain, journal du mouvement créditiste canadien pour le Crédit-Social . La directrice et co-fondatrice, Gilberte Côté-Mercier (1910-2002) était alors la rédactrice-en-chef de ce journal.

Si l'époque a changée, les propos du futur Benoît XVI ici rapportés sont, toujours en 2006, on ne peu plus urgents et prioritaires

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En mon nom et au nom des deux autres préfets, les cardinaux Hoffner et Etchegaray, je transmets mes salutations chaleureuses à vous tous, ici rassemblés pour le Symposium sur l'Eglise et l'économie. Je suis heureux que, avec l'aide du Conseil laïc papal, de l'Association internationale des universités catholiques, l'Institut économique allemand et la Fondation Konrad Adenauer, il a été possible de tenir une discussion mondiale sur une question qui nous concerne tous. Car le déséquilibre économique entre le Nord et le Sud de cette planète est devenu une menace croissante pour la cohésion de la famille humaine. C'est une menace à long terme tout aussi sérieuse pour la continuation de notre histoire, que le sont les arsenaux d'armes avec lesquels l'Est et l'Ouest s'affrontent. Ainsi, nous devons renouveler nos efforts pour venir à bout de cette tension, puisque toutes les autres méthodes précédentes se sont avérées inefficaces, et qu'au contraire, durant ces trente dernières années, la misère dans le monde s'est accrue avec une ampleur véritablement horrifiante. De manière à trouver des solutions qui nous mèneront véritablement de l'avant, nous aurons besoin de nouvelles idées économiques, qui pour leur part, manquassent-elles d'une nouvelle impulsion morale, pussent sembler inconcevables et, surtout, non-réalisables. Et c'est pourquoi interviennent la possibilité et la nécessité de tenir un dialogue entre l'Eglise et l'économie.

Parce que les déséquilibres internes entre les différents secteurs de l'économie mondiale ont mis en danger le libre jeu du marché, depuis les années cinquante, des tentatives ont été faites pour établir un équilibre économique à travers des projets de développement. Mais on ne peut plus perdre de vue que ces tentatives, dans leurs formes actuelles, ont été un échec, et que le déséquilibre a encore empiré. En conséquence, de grandes parties du tiers monde, qui s'étaient initialement tournées vers ces aides au développement avec de grands espoirs, voient maintenant l'économie de marché comme une cause de leur misère, la considérant comme un système d'exploitation, comme une structure de péché et d'injustice. Elles ont ainsi commencé à considérer une économie centralisée comme une alternative morale attirante vers laquelle elles pourraient se tourner avec une ferveur religieuse virtuelle (...). Car tandis que l'économie de marché repose sur les effets requis de l'égotisme et sa restriction automatique par d'autres égotismes concurrents, on a ici l'idée qu'une direction centralisée juste semble dominer, un système qui vise des droits égaux pour tous et une distribution équitable de tous les biens entre tous. En vérité, des exemples de ceci n'ont pas été encourageants jusqu'à maintenant; mais l'espoir n'est pas éteint que le concept de moralité pourrait sans doute mener avec succès.

Dans ma tentative d'esquisser la constellation d'un dialogue entre l'Eglise et l'économie, j'ai relevé un autre aspect. Il relève des mots biens connus de Theodore Roosevelt en 1912: "Je pense que l'assimilation des pays latino-américains par les Etats-Unis sera longue et difficile tant que ces pays resteront catholiques." Sur la même longueur d'onde, Rockeffeler, parlant à Rome en 1969, recommanda que les catholiques là-bas fussent remplacés par d'autres chrétiens. Dans ces deux déclarations, la religion est conçue comme étant un facteur social, et ainsi, économique, qui peut déterminer le développement subséquent des structures politiques. Ceci nous rappelle la théorie de Max Weber sur l'affinité interne entre le capitalisme et le calvinisme, entre la mise en oeuvre d'un ordre économique et une idée religieuse déterminante. Ici, il semblarait presque que les idées de Marx leur sont entrées en tête: ce n'est pas l'économie qui produit les idées religieuses, mais les orientations de base de la religion qui déterminent le système économique qui prévaudra. L'idée selon laquelle, seul le protestantisme peut engendrer une économie libre, alors que le catholicisme n'apporte pas la même éducation de lliberté et l'auto-discipline requise, mais favorise plutôt des systèmes autoritaires, est certainement largement répandue encore de nos jours.

Une politique économique qui est orientée, non seulement vers le bien être de certains groupes, et en vérité, non seulement vers le bien être d'une nation particulière, mais vers le bien être commun de la famille humaine, demande le plus haut degré de discipline, et donc, le plus haut degré de force religieuse. La formation d'une volonté politique pour diriger les lois de l'économie à cette fin, semble presque impossible, nonobstant toutes les grandes assurances humanitaires; ceci ne peut être réalisé que si des forces morales entièrement nouvelles sont libérées à cette fin. Une moralité qui se croit incapable de piétiner la connaissance des experts sur les lois de l'économie n'est pas la vraie moralité; c'est tout au plus du moralisme, l'opposé de la vraie moralité. Une objectivité qui pense s'en tirer sans génie fait preuve d'une méconnaissance de la réalité humaine, elle est par conséquent tout sauf objective. Aujourd'hui, nous avons besoin du plus haut degré d'expertise économique, mais nous avons aussi besoin du plus haut degré de génie, de façon à ce que nous puissions mettre cette expertise économique au service de buts justes, et rendre cette reconnaissance réalisable et socialement faisable.

Espérons qu'avec cette alliance entre moralité et économie, nous pourrons franchir une étape, nous conduisant vers plus de connaissance et une meilleure action, et ainsi finalement à plus de paix, plus de liberté, et plus d'unité dans la famille humaine.

Cardinal Joseph Ratzinger

Tansmis par Renaud
L'expertise économique, nous l'avons grâce au major Clifford Hugh Douglas À ce dernier paragraphe de notre futur Pape, toutes les expérimentations du major Douglas y répondent et tout le génie pédagogique de Louis Even avec, et, bien évidemment, toute l'expérience de ceux qui travaillent dans le même sens, tous ne demandant qu'à s'employer au lieu de bavarder, et j'en suis.
Ici et là dans le monde, certains ont commencé cette transformation. Elle cadre merveilleusement avec la Doctrine Sociale de l'Eglise laquelle, à l'évidence, contient les meilleurs fruits. Je pense à ces réseaux d'économie alternatives au Mexique, à ces banques créditistes qui s'amorcent à Madagascar, aux Philippines, fortement demandées en Afrique Noire, bouillonnante en Pologne, en germination aux Etats-Unis, au Japon, avancées en Suisse, se déployant en Allemagne, fortement impliqué en Argentine, en Equateur, en Colombie
Alors? La balle est dans notre camp

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