Page 7 sur 10

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 0:26
par ti'hamo
@ Naina
"C'est normal pour un adolescent de se masturber"
non.

"il découvre l'évolution de son corps"
oui, mais pas en se masturbant.

"il ne maîtrise pas encore ses hormones"
À ma connaissance, on ne maîtrise jamais ses hormones. (je me concentre, et hop, paf, j'augmente ma production de sérotonine ?)


Si vous lisez bien (enfin, si vous lisez la discussion, quoi), vous verrez que notre réponse consiste en ceci :
. non, ce n'est pas une étape normale ni nécessaire.
. oui, c'est une pratique à éviter, ou une habitude dont il faut se débarasser.
. oui, un adolescent est peu armé contre cela, et s'il n'est pas "normal" qu'il le pratique, il est par contre compréhensible qu'il y succombe.
Il me semble que vous commettez l'erreur de confondre "compréhensible" et "justifié".

. C'est effectivement sur notre charité que nous serons jugés : raconter n'importe quoi, ou donner de mauvais avis, pour se donner une bonne image de "gentil", ça n'est pas de la charité.

. Et comme on l'a fait remarquer dans les messages qui précèdent : si vous ne voyez pas de charité chrétienne dans le fait de se reprendre les uns les autres, de se donner des avis, de demander pardon pour ses erreurs et ses coups de gueule... alors je ne sais pas ce que vous appelez "charité chrétienne".

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 0:28
par ti'hamo
@ Sofijka
Quand, dans un couple, l'homme ou la femme (ou les deux) en viennent à se dire "je n'ai plus de plaisir" (ou pire encore, "je n'ai jamais eu de plaisir"), je dirais qu'ils ont tendance à se focaliser sur le seul aspect "technique" ("je n'ai pas de plaisir"), que ce serait une grosse erreur de les diriger sur des "solutions" purement techniques, et qu'il me semble alors que ce manque de plaisir est avant tout un symptôme de quelque chose de bien plus profond : manque d'écoute, de dialogue, mauvaise compréhension du fonctionnement (psychologique, physiologique et moral, pas technique) de l'autre, sentiment de délaissement, de n'être pas pris en compte, manque de préparation psychologique, unions trop fréquentes et mal préparées, etc…

Sinon, je suis bien d'accord avec vos 2 conclusions.

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 0:29
par ti'hamo
@Frenchkiller
Ben, vous voyez, vous qui disiez avoir peur de l'enfer (non que je vous encourage à trop y penser : on doit refuser le mal par amour de Dieu, et non par peur de l'enfer) : le péché le plus grave serait, non pas de s'être masturbé, mais de refuser de le confesser, de le cacher (y compris en biaisant, en faisant mine de l'avoir confessé mais en ayant pris soin de ne pas être explicite).

Comme d'autres vous l'ont conseillé, la solution est de prier avant d'aller se confesser.


Oui, au fait, à ce propos : commencez même plutôt par parler avec ce prêtre de votre peur de l'enfer. Car si vous vous confessiez uniquement par peur de l'enfer, et non par amour de Dieu et haine du péché… alors votre confession ne serait pas valide.
Donc, la première chose à discuter avec lui est cette peur de l'enfer.

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 0:52
par Sofia
ti'hamo a écrit :Car si vous vous confessiez uniquement par peur de l'enfer, et non par amour de Dieu et haine du péché… alors votre confession ne serait pas valide.
? Je demande une explication de texte :
1453 La contrition dite " imparfaite " (ou " attrition ") est, elle aussi, un don de Dieu, une impulsion de l’Esprit Saint. Elle naît de la considération de la laideur du péché ou de la crainte de la damnation éternelle et des autres peines dont est menacé le pécheur (contrition par crainte). Un tel ébranlement de la conscience peut amorcer une évolution intérieure qui sera parachevée sous l’action de la grâce, par l’absolution sacramentelle. Par elle-même, cependant, la contrition imparfaite n’obtient pas le pardon des péchés graves, mais elle dispose à l’obtenir dans le sacrement de la Pénitence (cf. Cc. Trente : DS 1678 ; 1705).
CEC.
C'que j'en ai compris, c'est que la confession est valide même sans contrition parfaite... ?
(note à Coeurderoy : vous voyez, je recrache des morceaux de catéchisme mal digérés. :p )

Cordialement,

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 1:35
par coeurderoy
Sofia a écrit : (note à Coeurderoy : vous voyez, je recrache des morceaux de catéchisme mal digérés. :p )
Sofia, je crois savoir que vous avez l'intelligence et la sagesse de "ruminer" patiemment les vérités de la Foi et de poser des questions pertinentes...pour ma part je manque de patience et tourne rarement ma langue dans ma bouche avant de parler...vivacité qui me laisse échapper ce genre de méchancetés... Mea culpa donc !

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 1:57
par Sofijka
ti'hamo a écrit :@ Sofijka
Quand, dans un couple, l'homme ou la femme (ou les deux) en viennent à se dire "je n'ai plus de plaisir" (ou pire encore, "je n'ai jamais eu de plaisir"), je dirais qu'ils ont tendance à se focaliser sur le seul aspect "technique" ("je n'ai pas de plaisir"), que ce serait une grosse erreur de les diriger sur des "solutions" purement techniques, et qu'il me semble alors que ce manque de plaisir est avant tout un symptôme de quelque chose de bien plus profond : manque d'écoute, de dialogue, mauvaise compréhension du fonctionnement (psychologique, physiologique et moral, pas technique) de l'autre, sentiment de délaissement, de n'être pas pris en compte, manque de préparation psychologique, unions trop fréquentes et mal préparées, etc…
Je pense que je commence à comprendre et qu'on doit être d'accord : on a le droit de se donner du plaisir, à condition d'être marié et de s'aimer prodondément. C'est bien ça ?
ti'hamo a écrit :le péché le plus grave serait, non pas de s'être masturbé, mais de refuser de le confesser, de le cacher (y compris en biaisant, en faisant mine de l'avoir confessé mais en ayant pris soin de ne pas être explicite).
Ca alors, c'est très important. Je ne l'avais jamais su. Il était temps que je l'apprenne.

Il y a quelque chose qui vient de m'interpeler en relisant quelques messages : "l'adolescent ne maîtrise pas ses hormones". C'est idiot, parce que ce n'est pas en cherchant à satisfaire ses besoins qu'il va y parvenir, justement.
Le propre de l'homme est d'être capable de détourner volontairement son esprit de ses besoins, envies et instincts, à l'inverse de l'animal.

A ce propos, magnifique citation, ti'hamo : “Celui qui connaît vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme.”
C'est tout à fait exact.
"Celui qui connaît vraiment les animaux", à ne pas confondre avec "Celui qui aime vraiment les animaux"

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 3:51
par Laurent L.
@ Sofia,
Sofia a écrit : C'que j'en ai compris, c'est que la confession est valide même sans contrition parfaite... ?
:oui:

Oui, Ti'hamo a dit une erreur. La contrition imparfaite (ou attrition) est suffisante si elle est surnaturelle (motivée par la crainte du châtiment divin) mais elle n'est pas ... parfaite ! Pour que la contrition soit parfaite, il faut qu'elle soit surnaturelle et motivée par le profond regret d'avoir offensé Dieu (cf. acte de contrition) et d'avoir ainsi crucifié Notre Seigneur, comme dit le Concile de Trente. En revanche une contrition seulement naturelle invalide le sacrement de Réconciliation :
Catéchisme de Saint Pie X a écrit :Qu’entendez-vous en disant que la douleur doit être surnaturelle ?

J’entends qu’elle doit être excitée en nous par la grâce de Dieu et conçue pour des motifs de foi.

Pourquoi la douleur doit-elle être surnaturelle ?

La douleur doit être surnaturelle parce qu’elle tend vers un but surnaturel, c’est-à-dire le pardon de Dieu, l’acquisition de la grâce sanctifiante et le droit à la gloire éternelle.

Expliquez mieux la différence entre la douleur surnaturelle et la douleur naturelle ?

Celui qui se repent parce qu’il a offensé un Dieu infiniment bon et digne par lui-même d’être aimé, parce qu’il a perdu le paradis et mérité l’enfer, ou à cause de la malice intrinsèque du péché, a une douleur surnaturelle, parce que ce sont là des motifs de foi.

Celui, au contraire, qui se repentirait seulement à cause du déshonneur ou des châtiments qu’il s’est attirés de la part des hommes, ou à cause de quelque préjudice purement temporel, aurait une douleur naturelle, parce qu’il se repentirait seulement pour des motifs humains.
Dans tous les cas, il faut que la contrition (parfaite ou imparfaite) soit intérieure (dans le cœur et la volonté), surnaturelle, souveraine (on doit haïr le péché comme le plus grand de tous les maux) et universelle (s'étendant à tous les péchés mortels commis) . :)

Voici les sources du magistère :
Concile de Trente, 14e session, 25 novembre 1551 a écrit :
Chapitre 4 La contrition
1676
La contrition, qui tient la première place parmi les actes du pénitent dont il a été parlé, est une douleur de l'âme et une détestation du péché commis, avec le propos de ne pas pécher à l'avenir. En tout temps ce mouvement de contrition a été nécessaire pour obtenir le pardon des péchés ; dans celui qui est tombé après le baptême, il prépare encore à la rémission des péchés s'il est joint à la confiance en la miséricorde divine et au désir de faire tout le reste requis pour recevoir ce sacrement comme il convient.
Le saint concile déclare donc que cette contrition comprend non seulement l'abandon du péché, le propos et le début d'une vie nouvelle, mais aussi la haine de la vie ancienne, conformément à ces paroles : "Rejetez loin de vous toutes les iniquités par lesquelles vous avez prévariqué, et faites-vous un coeur nouveau et un esprit nouveau " Ez 18,31.
Et assurément celui qui aura considéré ces cris des saints : " Contre toi seul j'ai péché et en ta présence j'ai fait le mal " Ps 50,6 ; "j'ai peiné en gémissant, chaque nuit, je baigne ma couche " Ps 6,7 ; "je me rappellerai pour toi toutes mes années dans l'amertume de mon âme" Is 38,15, et d'autres de ce genre, comprendra aisément qu'elles provenaient d'une violente haine de la vie passée et d'une très grande détestation des péchés.

1677
Le saint concile enseigne en outre que, même s'il arrive parfois que cette contrition soit rendue parfaite par la charité et réconcilie l'homme avec Dieu avant que ce sacrement ne soit effectivement reçu, il ne faut néanmoins pas attribuer cette réconciliation à cette seule contrition sans le désir du sacrement, désir qui est inclus en elle.

1678
La contrition imparfaite 1705 , qu'on appelle attrition, parce qu'on la conçoit en général ou bien en considérant la laideur du péché ou bien par crainte de l'enfer et des châtiments, si elle exclut la volonté de pécher jointe à l'espoir du pardon, le saint concile déclare que non seulement elle ne fait pas de l'homme un hypocrite et un plus grand pécheur 1456 , mais qu'elle est aussi un don de Dieu, une impulsion de l'Esprit Saint qui, n'habitant pas encore le pénitent, mais le mouvant seulement, lui vient en aide, pour qu'il prépare pour lui-même le chemin vers la justice. Et bien que sans le sacrement de la pénitence elle ne puisse pas par elle-même conduire le pécheur jusqu'à la justification, cependant elle le dispose à obtenir la grâce de Dieu dans le sacrement de la pénitence. C'est fort utilement frappés par cette crainte que les gens de Ninive firent une pénitence complète à la prédication terrifiante de Jonas et obtinrent miséricorde du Seigneur Jon 3.
C'est pourquoi on calomnie faussement des écrivains catholiques, comme s'ils avaient enseigné que le sacrement de la pénitence conférait la grâce sans aucun bon mouvement de la part de ceux qui le reçoivent ; jamais l'Eglise de Dieu n'a enseigné ni pensé cela. Mais fausse est la doctrine qui enseigne que la contrition est extorquée et forcée, et non pas libre et volontaire
1705 .
Décret du Saint-Office, 2 mars 1679 a écrit : 2157
57.- Il est probable qu'il suffit d'une attrition naturelle dès lors qu'elle est honnête. (proposition condamnée)

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 4:24
par Laurent L.
Voici l'extrait de l'instruction Eucharisticum Mysterium (1967) sur la confession et la communion :
35. Le sacrement de pénitence et la communion.

On présentera aux fidèles l’Eucharistie comme « l’antidote qui nous libère de nos fautes quotidiennes et nous préserve des péchés mortels [88] », et on leur indiquera comment ils peuvent faire leur profit des éléments pénitentiels inclus dans la liturgie de la Messe.
« On doit rappeler ce précepte à celui qui veut communier : que chacun s’examine (1 Cor., 11, 28). La coutume de l’Eglise montre que cet examen est nécessaire afin que nul, ayant conscience d’un péché mortel, si contrit qu’il s’estime, ne s’approche de la sainte Eucharistie sans confession sacramentelle préalable [89] » ; « S’il se trouve en cas de nécessité et qu’il n’ait pas de confesseur à sa disposition, qu’il fasse d’abord un acte de parfaite contrition [90] ».
Les fidèles seront instamment invités à prendre l’habitude de se présenter au sacrement de la pénitence en dehors de la célébration de la messe et surtout aux heures fixées, afin que l’administration de ce sacrement se fasse calmement, pour leur véritable profit, et sans qu’ils soient empêchés de participer activement à la messe. Ceux qui ont l’habitude de communier chaque jour ou très souvent seront formés à recourir au sacrement de pénitence aux périodes qui conviennent à leur situation individuelle.

[88] Conc. Trente, Sess. XIII, Décret sur l’Eucharistie, chap. 2 : Denz. 875 (1638) ; cf. aussi Sess. XXIII, Décret sur la Messe, chap. 1-2 : Denz. 938 (1740), 940 (1743).

[89] Conc. Trente, Sess. XIII, Décret sur l’Eucharistie, chap. 7 : Denz. 880 (1646-1647).

[90] Code de Droit Canonique, can. 859. (Aujourd'hui can. 916)

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 11:07
par DA95
Sofijka a écrit :on a le droit de se donner du plaisir, à condition d'être marié et de s'aimer prodondément. C'est bien ça ?
Bonjour Sofijka,

N'ayez pas le sentiment que je joue avec les mots. La question du droit de se donner du plaisir me laisse perplexe. On pourrait comprendre que le plaisir est une fin en soi.
La recherche du plaisir pour le plaisir est un acte désordonné. C'est le moteur qui mène au péché de masturbation par exemple.
Le "droit" me fait penser à un caractère obligatoire. Union entraine plaisir pour que l'union soit réussi.
Dans une conférence j'ai entendu le Père Denis Sonet dire que l'on s'unit par ce que l'on s'aime.
Le plaisir fait partie et ou accompagne la relation conjugale. C'est un moteur me semble t il car il permet un lâcher prise de notre conscience qui permet un plus grand don me semble t il.
Il y a une profonde joie à éprouver du plaisir dans la relation conjugale, à procurer du plaisir (et le plus grand soit il possible à son conjoint lors de l'union). Effectivement il y a des positions et des techniques qui procurent plus de plaisir que d'autre. Mais la finalité de l'union c'est quand même l'amour des époux et la transmission de la vie ( je m'égare ce n'est pas le sujet de ce fil et il y a d'autre fil pour ce thème)

Bien à vous

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 18:53
par NAINA
Bonjour,

Merci Griffon pour le message. Merci à frenchkiller aussi.

Que Dieu vous bénisse

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 23:47
par ti'hamo
Ah, méga-compris... je m'as trompé. :oops:

Par contre, du coup, c'est moi qui ne comprend pas, là :
Par elle-même, cependant, la contrition imparfaite n’obtient pas le pardon des péchés graves, mais elle dispose à l’obtenir dans le sacrement de la Pénitence
Cela signifierait que la contrition parfaite pourrait nous obtenir le pardon des péchés graves "par elle-même" ? Mais pourtant, même habité d'une contrition parfaite, on est bien censés se confesser et recevoir le sacrement de Pardon, non ?

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 23:53
par Christophe
ti'hamo a écrit :Par contre, du coup, c'est moi qui ne comprend pas, là :
Par elle-même, cependant, la contrition imparfaite n’obtient pas le pardon des péchés graves, mais elle dispose à l’obtenir dans le sacrement de la Pénitence
Cela signifierait que la contrition parfaite pourrait nous obtenir le pardon des péchés graves "par elle-même" ? Mais pourtant, même habité d'une contrition parfaite, on est bien censés se confesser et recevoir le sacrement de Pardon, non ?
La fatigue, peut-être… :saint:

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : lun. 15 mars 2010, 23:57
par Sofia
Christophe a écrit :La fatigue, peut-être… :saint:
Vous aussi ! Ti'hamo parlait de la contrition parfaite. :p
ti'hamo a écrit :Cela signifierait que la contrition parfaite pourrait nous obtenir le pardon des péchés graves "par elle-même" ? Mais pourtant, même habité d'une contrition parfaite, on est bien censés se confesser et recevoir le sacrement de Pardon, non ?
Oui.
1452 Quand elle provient de l’amour de Dieu aimé plus que tout, la contrition est appelée " parfaite " (contrition de charité). Une telle contrition remet les fautes vénielles ; elle obtient aussi le pardon des péchés mortels, si elle comporte la ferme résolution de recourir dès que possible à la confession sacramentelle (cf. Cc. Trente : DS 1677)

Bien à vous,

(non mais oh, c'est qui les cathos, là ? =D)

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : mar. 16 mars 2010, 0:12
par Christophe
Sofia a écrit :
Christophe a écrit :La fatigue, peut-être… :saint:
Vous aussi ! Ti'hamo parlait de la contrition parfaite. :p
Bien vu ! :oops: Bon, je vais me coucher… :dormir:

Re: Masturbation chez l'adolescent ?

Publié : mar. 16 mars 2010, 3:24
par Laurent L.
Ti'Hamo a écrit : Cela signifierait que la contrition parfaite pourrait nous obtenir le pardon des péchés graves "par elle-même" ? Mais pourtant, même habité d'une contrition parfaite, on est bien censés se confesser et recevoir le sacrement de Pardon, non ?
Comme l'a dit Sofia, il faut se confesser dès que possible, c'est une promesse qui doit être tenue, sinon il n'y a pas de contrition parfaite, puisqu'on choisit de dédaigner le sacrement institué par le Christ. En comparaison, si vous regrettez avec un amour véritable d'avoir offensé un proche, vous allez faire en sorte d'aller lui demander pardon au plus vite. Si vous laissez tomber, vous n'êtes pas vraiment si désolé que ça.
Ainsi, à l'article de la mort ou si on est dans l'impossibilité matérielle de se confesser (séquestré par les FARQ ou retenu en Corée du Nord...), on peut fort heureusement obtenir le pardon des péchés mortels par contrition parfaite (avant que l'on meure, bien sûr), et donc ne pas aller griller en enfer, car il est de foi que quiconque meurt en état de péché mortel va directement dans le feu éternel :
CEC a écrit :1035 L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l’enfer, " le feu éternel " (cf. DS 76 ; 409 ; 411 ; 801 ; 858 ; 1002 ; 1351 ; 1575 ; SPF 12). La peine principale de l’enfer consiste en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été crée et auxquels il aspire.
C'est d'ailleurs la foi en la contrition parfaite qui justifie l'intuition du curé d'Ars :
Les intuition du curé d'Ars - Tome 1 - Partie 1 : Le monde invisible a écrit :X

« Il est sauvé »


« Mes pensées ne sont pas vos pensées (1) », dit le Seigneur. En effet, ses desseins sont impénétrables : là où parfois l'homme condamne, Dieu peut absoudre. Ses miséricordes sont infinies : certaines morts font frémir et semblent, selon toutes les apparences, jeter des âmes en enfer ; et Dieu, qui voit plus loin que les dehors, pardonne. Que c'est consolant !

Le fait suivant en est une preuve émouvante.


Un jour, M. Guillaumet, qui fut de longues années supérieur de l'Immaculée-Conception à Saint-Dizier (Haute-Marne), se rendait à Ars. Dans son compartiment il n'était question que des merveilles du saint village : le nom de M. Vianney était sur toutes les lèvres. Or, assise aux côtés du vénérable supérieur, une dame en noir écoutait silencieusement.

Comme, à l'arrivée en gare de Villefranche-sur-Saône, les pèlerins s'apprêtaient à descendre, cette femme inconnue ouvrit enfin la bouche pour dire à M. Guillaumet :

« Monsieur l'abbé, permettez-moi de vous suivre à Ars... Autant là qu'ailleurs, n'est-ce pas ? Je voyage pour me distraire... Voulez-vous me renseigner quand nous serons là-bas ? »

M. Guillaumet répondit qu'il ferait son possible pour lui faire voir le saint dont on parlait tant. Le catéchisme de onze heures touchait à sa fin. Le prêtre conduisit la pauvre dame entre l'église et le vieux presbytère.

L'attente ne fut pas longue. Le Curé d'Ars, revêtu encore du surplis, apparut. Il marchait à pas lents, la tête inclinée.

Subitement, il s'arrêta devant cette femme en deuil, et M. Guillaumet l'entendit qui lui disait doucement :

« Il est sauvé ! »

Elle eut un sursaut. M. Vianney reprit :

« Oui, il est sauvé ! »

Un geste d'incrédulité fut toute la réponse de la dame. Alors le Curé d'Ars, scandant bien tous les mots, répliqua :

« Je vous dis qu'il est sauvé ; qu'il est en purgatoire et qu'il faut prier pour lui... Entre le parapet du pont et l'eau, il a eu le temps de faire un acte de repentir. C'est la Très Sainte Vierge qui a obtenu sa grâce. Rappelez-vous le mois de Marie élevé dans votre chambre. Votre époux irréligieux ne s'y est point opposé ; il s'est même parfois uni à votre prière... Cela lui a mérité un suprême pardon ».

M. Guillaumet ne comprenait rien à ces paroles. Il ne sut que le lendemain de quelles lumières merveilleuses Dieu éclairait son serviteur. La dame en deuil passa dans la solitude et la prière les heures qui suivirent son entrevue avec M. Vianney. Sa physionomie n'était plus la même ; elle n'avait plus cet air d'abattement et de tristesse profonde qui gênait tant ceux qui l'approchaient.

Sur le point de repartir, elle alla remercier M. Guillaumet de lui avoir ménagé l'entrevue qui venait de transformer sa vie :

« Je m'en vais d'Ars, lui dit-elle, et je m'en retourne guérie ! Les médecins m'obligeaient à voyager pour ma santé, mais je n'avais au fond qu'un désespoir atroce en songeant à la fin tragique de mon mari. Il était incroyant, et je ne vivais que dans l'espérance de le ramener à Dieu. Et il s'est suicidé, noyé !... Je ne pouvais le croire que damné... Plus jamais je ne le reverrais !... Et vous avez entendu ce que le saint m'a dit : « Il est sauvé ! » Je le reverrai donc au ciel !... Monsieur l'abbé, je suis guérie ! » (2)

(1) Isaïe, LV, 8

(2) Ce récit provient d'une relation de M. le chanoine Maucotel, supérieur du grand séminaire de Verdun, qui le tenait directement de M. Guillaumet