Bon...
Mais aussi bien le dire de tous les films de Val Lewton réalisés entre 1942 et 1945 finalement. Atmosphérique, simple, fin, intelligent, poétique,
personnel comme on le dirait de l'oeuvre d'un véritable artiste, ombre et lumière, envoûtant, profond, inquiétant, infiniment intéressant...
Puis j'ai vu
The Seventh Victim tout récemment. Encore, j'aurai eu la surprise réelle d'y découvrir comment la fameuse scène de la douche dans
Psycho avait été imaginé par Lewton en premier.
Voir :
http://www.dvdclassik.com/critique/la-s ... ime-robson
Enfin - ici le petit détail de rien du tout - le personnage joué par Tom Conway fini par glisser aux membres de la secte vers la fin du film, très sérieusement, qu'il serait un passage dans la Bible qui serait tout à fait d'application pour eux et qu'ils feraient bien de le considérer. Et alors d'y aller derechef d'une courte récitation du Notre Père («...
et délivres-nous du mal. Amen !») Est-ce que l'on verrait dans le cinéma d'aujourd'hui à Hollywood ce genre de mise en scène positive d'une prière chrétienne aussi archétypale ? dans un film populaire visant le grand public ?
Il nous en change de :
«... Ron Meyer, le grand patron des studios Universal. Récemment, au cours d'une allocution au festival du film de Savannah, le vétéran nabab, qui compte une cinquantaine d'années d'expérience dans l'usine à rêves, y est allé de déclarations étonnantes. Il a candidement expliqué la nature d'un système dans lequel les grands studios sont condamnés à viser d'abord et avant tout le plus bas dénominateur commun. Rien de très surprenant ici. «C'est bien de produire des films dont on peut être fiers, qui obtiennent des prix et qui rapportent de l'argent, a-t-il déclaré. Mais notre but principal est de faire de l'argent d'abord, et de nous préoccuper de notre fierté ensuite.» Surtout, Meyer a reconnu qu'il a produit beaucoup de fims de merde. «Cela me fend le coeur», a-t-il ajouté. Et de citer notamment
The Wolfman (avec Benicio Del Toro), navet emblématique de tout ce qui ne tourne plus rond à ses yeux. Les grands studios appatiennent à des conglomérats dont les dirigeants ne connaissent habituellement rien au cinéma. Il n'est donc pas étonnant que le souci de la rentabilité prime largement sur tout le reste. Sauf rares exceptions, la notion de qualité artistique est depuis longtemps évacuée des productions de routine hollywoodienne. Désormais il vaut mieux être actionnaire que spectateurs pour y trouver son compte. L'obsession mercantile a tellement pris le dessus que Meyer ne croit plus possible la mise en place, à l'intérieur du système des studios, d'un film comme
A Beautiful Mind, dernier lauréat de l'Oscar du meilleur film portant la bannière Universal. [...] Patrice Leconte racontait à quel point il fallait rester vigilant à cet égard. [...] il est évident qu'aujourd'hui, il est plus difficile d'arriver à faire des films originaux. Les télés étant grandement impliquées dans la production cinématographique, elles nous poussent à formater les trucs.[...]»
Source :
La presse, Cahier des arts,
La soupe aux navets, Marc-André Lussier, 11 novembre 2011 (un article sur support en papier ici et conservé par moi-même dans mes archives).