The New Pope, P. Sorrentino (2020)
Publié : mar. 18 avr. 2017, 21:34
https://youtu.be/6we2blItR4s
Certains ont-ils regardé la saison 1, récemment achevée?
J'ai trouvé cette série particulièrement étonnante.
D'abord parce qu'elle est intelligente. Elle suscite à la fois la réaction du croyant comme du non-croyant de manière habile en mettant en scène un double conflit politique et spirituel. Le conflit politique évoque les légendes urbaines et autres fables traditionnelles relatives aux histoires de conflit d'intérêt au Saint-Siège (qui tire les ficelles?, méthode d'élection du pape, homosexualité, question de la femme, chasteté, pédophilie, enfants, etc.) ; sorte d'alchimie House of Cards+Spotlight+Game of Thrones transféré au Palais apostolique. Le conflit spirituel évoque de manière oppressante (à la fois dans la réalisation et dans la narration) la question pertinente du doute dans la foi et le jeu entre foi et avidité de pouvoir... en ce que le Pape présenté est de manière très importante un chef d'État.
J'ai aussi trouvé cette série rigoureuse. Les efforts faits dans les décors et les costumes sont tout bonnement extraordinaires (Sixtine, bibliothèque servant de salle de réception du Pape, costumes impeccables). Ceux qui ont visionné la série auront sans doute remarqué l'insistance sur le détail dans la liturgie qui sert d'ailleurs un enjeu de la série.
Elle possède toutefois quelques lacunes... dont certaines recherchent sans doute volontairement l'irritation du chrétien comme du non-chrétien. Sorrentino a sans nul doute voulu jouer sur l'importance de la subjectivité avec laquelle l'on visionne la série selon ce que l'on pense du Vatican. Les troubles qu'il met en avant risquent sans doute de rebuter encore plus les réfractaires au Saint-Siège quand les croyants traiteront cette série avec recul ou d'autres seront agacés de la mise en avant de présupposés habituels sur des chaînes de télévision (inter)nationales, connues, d'ailleurs, pour ne pas faire dans la demi-mesure dans le contenu qu'elles proposent (Canal+, HBO).
Finalement, Pie XIII (Jude Law) est, à mon goût, à l'image de la série : paradoxal, tiraillé entre subtilité et excès.
Certains ont-ils regardé la saison 1, récemment achevée?
J'ai trouvé cette série particulièrement étonnante.
D'abord parce qu'elle est intelligente. Elle suscite à la fois la réaction du croyant comme du non-croyant de manière habile en mettant en scène un double conflit politique et spirituel. Le conflit politique évoque les légendes urbaines et autres fables traditionnelles relatives aux histoires de conflit d'intérêt au Saint-Siège (qui tire les ficelles?, méthode d'élection du pape, homosexualité, question de la femme, chasteté, pédophilie, enfants, etc.) ; sorte d'alchimie House of Cards+Spotlight+Game of Thrones transféré au Palais apostolique. Le conflit spirituel évoque de manière oppressante (à la fois dans la réalisation et dans la narration) la question pertinente du doute dans la foi et le jeu entre foi et avidité de pouvoir... en ce que le Pape présenté est de manière très importante un chef d'État.
J'ai aussi trouvé cette série rigoureuse. Les efforts faits dans les décors et les costumes sont tout bonnement extraordinaires (Sixtine, bibliothèque servant de salle de réception du Pape, costumes impeccables). Ceux qui ont visionné la série auront sans doute remarqué l'insistance sur le détail dans la liturgie qui sert d'ailleurs un enjeu de la série.
Elle possède toutefois quelques lacunes... dont certaines recherchent sans doute volontairement l'irritation du chrétien comme du non-chrétien. Sorrentino a sans nul doute voulu jouer sur l'importance de la subjectivité avec laquelle l'on visionne la série selon ce que l'on pense du Vatican. Les troubles qu'il met en avant risquent sans doute de rebuter encore plus les réfractaires au Saint-Siège quand les croyants traiteront cette série avec recul ou d'autres seront agacés de la mise en avant de présupposés habituels sur des chaînes de télévision (inter)nationales, connues, d'ailleurs, pour ne pas faire dans la demi-mesure dans le contenu qu'elles proposent (Canal+, HBO).
Finalement, Pie XIII (Jude Law) est, à mon goût, à l'image de la série : paradoxal, tiraillé entre subtilité et excès.