Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

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Christophe
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Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

Message non lu par Christophe » dim. 11 nov. 2007, 22:12

L'industrie du disque et les "majors" me semblent mener un "combat d'arrière garde", perdu d'avance, contre le piratage (téléchargement illégal d'œuvres musicales et vidéos sur Internet). Au lieu d'espérer leur salut de nouvelles contraintes législatives et d'une improbable "prise de conscience populaire", il me semble que l'industrie culturelle devrait préparer sa mutation... par exemple en misant davantage sur les concerts, la diffusion radiophonique, le contenu des boitiers, etc. En tous les cas, la tendance actuelle qui consiste à pénaliser le consommateur honnête qui achète consciencieusement ses disques, films et logiciels en l'empêchant de faire une copie privée, ou de l'installer plusieurs fois sur son réseau local me semble contribuer au développement du piratage que l'endiguer...

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Boris
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Re: Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

Message non lu par Boris » lun. 12 nov. 2007, 11:53

UdP,
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Re: Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

Message non lu par FMD » mar. 13 nov. 2007, 15:09

Bonjour Christophe,

Il semble que (certains) artistes et labels ont trouvé une solution à ce délicat problème: recourir à l'État! Ce dernier, toujours bon prince dès qu'il s'agit d'ajouter de nouvelles taxes, et ce quitte à se transformer en collecteur privé, a donc décidé de réactiver la Commission de la rémunération pour copie privée qui a voté hier soir une nouvelle série de taxes portant sur les disques durs multimédias. Le barème en six tranches s'étale de 7€ jusqu'à 80 Go à 23€, à partir de 400 Go de mémoire. Cela pourrait rapporter un peu moins de 10 millions d'euros par an. Bien évidemment, il ne s'agit là que d'une étape supplémentaire pour cette Commission après la décision prise en juin dernier de taxer les clefs USB, les cartes mémoires et les disques durs externes. Prochaines étapes? Les DVD vierges HD (HD DVD et Blu Ray) et les téléphones multimédias du type iPhone. L'impôt, c'est (parfois) le vol.

En Christ,
Franck

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Re: Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

Message non lu par DavidB » mar. 13 nov. 2007, 18:10

Franck a écrit :L'impôt, c'est (parfois) le vol.
Ce serait drôle, si ce n'était pas si injuste.

La paix du Christ vous accompagne.
Comme un petit enfant, moi aussi, je veux me laisser prendre dans les bras de Dieu, mon Père en Jésus-Christ, me laisser asseoir sur ses épaules, et voir enfin, devant moi, au loin, s'élargir mes horizons.

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Re: Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

Message non lu par Christophe » mar. 13 nov. 2007, 20:09

Salut Franck

Imposer une taxe sur les supports numériques finançant l'industrie culturelle, n'est-ce pas - au moins psychologiquement - légitimer le piratage numérique et déresponsabiliser le consommateur ? En effet, sachant qu'il paye une taxe servant à indemniser l'industrie du disque contre le piratage, il peut s'estimer en droit d'obtenir une compensation pour cette taxe payée sous forme de contenus numériques. Bref, cette taxe n'est-elle pas ressentie comme une sorte de "crédit" émis par l'industrie du disque ?

En passant, puisque l'on aborde le sujet, pourquoi l'industrie du disque ne s'indigne-t-elle pas de toutes ces "médiathèques" (municipales ou autres) qui prêtent les œuvres audio-visuelles au grand public (souvent gratuitement) sans s'acquitter d'aucune façon de droits d'auteur ? Après tout, le peer to peer ne fait-il pas office de médiathèque en ligne ?

PaX
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Rapport Olivennes -

Message non lu par Christophe » lun. 26 nov. 2007, 23:01

Lutte contre le piratage sur internet: signature d'un accord

Les ayants droit de la musique et du cinéma, les fournisseurs d'accès internet (FAI), les télévisions et les pouvoirs publics ont signé vendredi à l'Elysée un accord sur l'offre culturelle sur internet et la lutte contre le piratage, dans le cadre de la mission Olivennes.

:arrow: Article de la Tribune
:arrow: Le texte du rapport

NdC : certains s'obstinent à ramer au rebours de l'histoire...
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Re: Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

Message non lu par Christophe » lun. 26 nov. 2007, 23:08

Une question bête que je me pose : est-il légal d'enregistrer un film diffusé à la télévision ou d'enregistrer une chanson qui passe à la radio ? Oui. Alors pourquoi est-ce illégal de télécharger le même film ou la même musique sur Internet ?
<:
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Re: Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

Message non lu par Christophe » lun. 26 nov. 2007, 23:28

Un site légal de téléchargement de musiques peut aussi générer des recettes publicitaires... ce que ne font pas les sites de téléchargement illégal. La publicité pourrait parfaitement être l'un des aspects de ce nouveau modèle économique à inventer pour l'industrie culturelle...

Une autre idée, est de miser sur l'effet de masse : pourquoi vendre sur Internet les musiques et les films au même prix qu'en CD ou DVD ? Les prix de revient ne sont pourtant pas les mêmes ! Par exemple, vendre la chanson à 0.15 € au lieu de 1 € pourrait inciter beaucoup de monde à acheter la musique au lieu de la télécharger... Pareil pour les films à 2 € la séance au lieu de 5 ou 10 actuellement (le prix d'une place de cinéma !)...
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Re: Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

Message non lu par Jol » mer. 28 nov. 2007, 1:53

bonsoir c'est moi pinpin,

Me voilà tombé sur ce topic et je décide d'intervenir (depuis le temps), certains sont triste de voir mon retour je m'en doute (boris séchez cette larme).

Christophe je viens de lire votre dernière intervention.
Mettre de la musique a 0.15ct oui, si il y'a une coupure pub au milieu.
Vous parlez de coûts de production, il sont moindre, car il n'y a pas de support matériel, mais une musique c'est abstrait et le prix d'une musique c'est pas juste un coût de production+marge+tva et hop!
Qui peux dire combien vaut une musique? 2€ une bien et 10ct une moins bien?
Et tant qu'a faire oui supprimons le cd, et toute l'industrie qui en découle ça fera quelques milliers de personnes à pointer a l'ANPE.

Alors 1€ c'est cher pour une musique? je serait prêt à payer 100€ pour certains titres, et à refuser qu'on me paye pour en écouter d'autres.
Et puis la musique numérique à un gros handicap, c'est du mp3 encodé en 128kbits et hop! ça contentera la masse on ce dit...
Alors 1€ pour un mp3 c'est cher, 1€ pour une musique c'est donné.
puis à 0.15ct le titre c'est sur johnny vendrait plus! par contre le petit artiste pas connu lui il sera pas plus acheté il aura plus qu'a pointer à la soupe populaire...




Christophe a écrit :Une question bête que je me pose : est-il légal d'enregistrer un film diffusé à la télévision ou d'enregistrer une chanson qui passe à la radio ? Oui. Alors pourquoi est-ce illégal de télécharger le même film ou la même musique sur Internet ?
<:
Au passage enregistrer un film a la tv ou une musique à la radio c'est illégal...
Dernière modification par Jol le mer. 28 nov. 2007, 1:54, modifié 1 fois.
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Re: Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

Message non lu par DavidB » mer. 28 nov. 2007, 5:59

Jol a écrit :Au passage enregistrer un film a la tv ou une musique à la radio c'est illégal...
Décidément, il n'y a presque plus personne dans la légalité à partir de là... les gens qui ne font ni l'un ni l'autre, j'ai assez de doigt pour les compter...

Dans quel monde vivons-nous! Bon, il y a certainement un problème... mais je me demande si nous n'avons pas trop d'artistes... La musique semble devenir un vrai buffet où l'on n'en fini plus de s'empiffrer... Me semble qu'on en a pas besoin tant que ça...

Pour ce qui est de la qualité, il y a des gens qui savent ce qui est de qualité et ce qui ne l'est pas, peu importe s'ils aiment le genre ou non... Et je serais porté à dire qu'elle se fait rare, la qualité...


David
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Re: Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

Message non lu par Christophe » mer. 28 nov. 2007, 9:41

Salut Jol !

Vous nous manquiez... :)
Jol a écrit :Vous parlez de coûts de production, il sont moindre, car il n'y a pas de support matériel, mais une musique c'est abstrait et le prix d'une musique c'est pas juste un coût de production+marge+tva et hop!
Ne confondez pas le prix d'une musique et la valeur musicale d'une œuvre. Une œuvre tombée dans le domaine publique, toute génial qu'elle puisse être, est gratuite. Les coûts de production d'un CD sont importants : fabrication, logistique, rémunération des intermédiaires et distributeur, etc. Supprimer le support physique et éliminer les intermédiaires fait effectivement baisser significativement le prix de revient de l'œuvre. Après, il faut trouver un modèle qui permette à l'artiste de vivre de sa création... Mais c'est justement le sujet de ce fil !
Qui peux dire combien vaut une musique? 2€ une bien et 10ct une moins bien? [...] Alors 1€ c'est cher pour une musique? je serait prêt à payer 100€ pour certains titres, et à refuser qu'on me paye pour en écouter d'autres.
La question n'est pas celle de sa valeur mais de son prix de vente. Cf. supra. La question que se pose un distributeur de musique électronique, dont les coûts variables sont quasiment nuls est celle-ci : quel prix de vente doit maximiser le produit "quantité x prix" ?
Et tant qu'a faire oui supprimons le cd, et toute l'industrie qui en découle ça fera quelques milliers de personnes à pointer a l'ANPE.
Les accents obscurantistes de votre propos me sidèrent... Les gains d'efficience obtenus par une industrie - produire autant avec moins de ressource - permettent d'affecter ailleurs les ressources (ici, humaines) ainsi dégagées et, en faisant baisser les coûts, d'augmenter le pouvoir d'achat de la population. Cela n'apparaît pas clairement dans notre économie dévastée par le chômage de masse, mais toutes les sociétés de plein emploi - la France étant l'exception, pas la norme - le vérifient.

Et puis la musique numérique à un gros handicap, c'est du mp3 encodé en 128kbits et hop! ça contentera la masse on ce dit...
Alors 1€ pour un mp3 c'est cher, 1€ pour une musique c'est donné.
Vous savez, le mp3 n'est pas un standard indépassable... Il a été inventé à un temps où les capacités en mémoire des appareils servant à les lire étaient bien inférieures à ce qu'elles sont aujourd'hui... C'est un autre débat.
puis à 0.15ct le titre c'est sur johnny vendrait plus! par contre le petit artiste pas connu lui il sera pas plus acheté il aura plus qu'a pointer à la soupe populaire...
Parceque vous pensez qu'à 1€ le titre et 15€ le CD, le "petit artiste pas connu" ne va pointer à la soupe populaire ?
Toujours est-il que cette proposition n'est jamais rien d'autre qu'une piste qui peut être explorée, certainement pas la panacée à tous les problèmes de solvabilité des artistes auto-proclamés. Une autre piste à explorer, puisque le sujet de ce fil est de dégager des voies pour l'industrie culturelle, est de faire appel au mécénat privé.
Au passage enregistrer un film a la tv ou une musique à la radio c'est illégal...
Merci pour l'information, je l'ignorais... Cela me surprend un peu, mais c'est finalement plus cohérent.

Bien à vous
Christophe
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Re: Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

Message non lu par Jol » mer. 28 nov. 2007, 14:40

Je ne confond pas coût de production, mais n'es ce pas normal que la valeur de l'objet, le temps passé à la création, la qualité soit payé?
Même si aujourd'hui on zappe totalement ce plan là puisque on raisonne en captialiste, en numéraire sans capital humain, juste des coûts et des marges qu'on ajoute, c'est pratique mais ça fausse tout au finale, mais bon c'est un autre débat...

Donc lorsque je parle des petits artistes, oui à 15€ l'album il gagneront mieux leur vie, et 15€ pour un album de 12-17 chansons ça fais pas si cher payé, maintenant si il vend 5€ son album et que seulement 1000 personnes le connaissent plus l'achèteront peut être, mais au final il la vendra ou sa musique? sur itune, qui prend de superbes marges?
Alors entre un cd à 15€ peu margé sous un label indé et un morceau moins cher sur itune ou le groupe touchera quoi 4ct par album y'a pas photo.

Maintenant les maisons de disques ce gavent on entend partout c'est vrai, elles se gavent sur quelques GROS chanteurs, qui doivent être hyper rentables et pourquoi? parceque derrière les maisons prennent des risques en prenant sous leur coupe de jeunes talents qui sont fatidiquement à perte et il faut supporter les coûts.
Ensuite dans le prix d'un cd de major, il y'a la pub qui vous à fait connaitre l'artiste, et tout ce qui fait qu'au final vous avez acheté le cd.
Je ne sais pas pourquoi l'industrie du disque est en crise, on tire sur le téléchargement mais les dernières études montrent que les plus gros téléchargeurs sont ceux qui achètent le plus de cds...

Abandon du cd pour le dvd? je penses pas non plus, un cd on le prend on le met dans son lecteur mp3 le dvd c'est beaucoup moins facile...
Alors quoi? tirer sur la corde du cd ? sortir pour 15€ de superbes coffrets? ou un peux plus de 12 titres par cds? pourquoi pas? Pourquoi pas plusieurs versions d'un titre? studio/acoustique/live/alternative? Mais bon ça c'est plutôt pour les audiophiles et les "fans".

Le mp3 n'est pas dépassable il est déjà dépassé d'ailleur, mais les itunes et co tardent vraiment à passer à du lossless sans drm... on préfère le petit mp3 bien contrôlé.

Pour ce qui est de la qualité de la musique qui tend à baisser et du fait qu'elle soit trop présente...
Bon déjà la qualité si vous jugez sur ce qui passe à la tv et sur funradio c'est certain que vous aurez pas de la qualité, pour ça il faut chercher.
Et croyez moi la qualité y'en a dans chaques coins d'ombres.
Pour la musique qui serait sur exploité, non, chacun à ses besoins, la musique est un besoin pour certains, c'est un des premiers arts qui soit (avec le dessin).
Alors je pense que si il à résisté quelques millénaires c'est qu'on peut pas s'en passer et si il y'en à toujours plus tant mieux ça créera de la diversité et donnera lieu à de nouveaux genres c'est tout.
Et personellement je pourrai difficilement m'en passer une journée.
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Re: Modèle de l'industrie culturelle à l'aire du piratage

Message non lu par Christian » dim. 23 déc. 2007, 18:30

Bonsoir Christophe,
L'industrie du disque et les "majors" me semblent mener un "combat d'arrière garde", perdu d'avance, contre le piratage (téléchargement illégal d'œuvres musicales et vidéos sur Internet). Au lieu d'espérer leur salut de nouvelles contraintes législatives et d'une improbable "prise de conscience populaire", il me semble que l'industrie culturelle devrait préparer sa mutation... par exemple en misant davantage sur les concerts, la diffusion radiophonique, le contenu des boitiers, etc. En tous les cas, la tendance actuelle qui consiste à pénaliser le consommateur honnête qui achète consciencieusement ses disques, films et logiciels en l'empêchant de faire une copie privée, ou de l'installer plusieurs fois sur son réseau local me semble contribuer au développement du piratage que l'endiguer...
Le sujet mérite bien sûr une réflexion poussée. Pour schématiser ma position actuelle, et elle n’est pas figée dans le marbre, je rappellerai que la propriété intellectuelle se décompose en deux facteurs :

-- l’information du consommateur
-- les royalties réclamées par les producteurs

Si je publie sur ce forum et sous mon nom un article écrit par un autre auteur, je suis coupable d’un faux, je mens aux lecteurs. Les conséquences d’une tromperie sur l’authenticité d’une œuvre peuvent être aussi néfastes que la mauvaise information dans l’étiquetage d’un médicament ; je pense, entre autres, au Protocole des Sages de Sion. On doit la vérité à autrui.

En revanche, doit-on à l’auteur, non seulement une reconnaissance de paternité, mais aussi une rémunération pour la diffusion de son œuvre ? Tous les arguments dans ce sens sont spécieux. Ils confondent un bien matériel, qui peut faire l’objet d’un échange, et un bien immatériel, qui ne peut faire que l’objet d’un partage.

Je peux échanger, par exemple contre 10 euros, la partition de la chanson que je viens de composer. La partition n’est plus chez moi, les 10 euros sont dans ma poche, et l’acheteur est délesté de son argent, mais devient l’heureux possesseur d’un cahier de musique tout rempli de mes notes. Il y a eu un vrai échange.

En revanche, l’information contenue dans ce cahier est toujours dans ma tête. Je peux jouer et chanter la chanson, et dans quelques instants, l’acheteur de la partition l’aura apprise aussi bien que moi. Il y a eu partage de cette information, certainement pas échange. Si l’acheteur veut avoir l’exclusivité de chanter ma musique (et pas seulement posséder la partition), il peut me l’acheter, pourquoi pas, en me versant 100 euros. J’accepte l’argent, et donc je suis lié par ma promesse de ne plus jamais chanter cet air.

Mais supposons que mon acheteur étourdi oublie le précieux cahier sur un banc public. Un quidam fort honnête le retrouve, le rend à son propriétaire. Seulement, ayant déchiffré la partition pendant qu’il l’avait entre les mains, il se met à la chanter, il passe un concours à la radio et obtient un contrat mirobolant de Sony. Toujours honnête, il spécifie bien que je suis l’auteur du tube. Il ne trompe personne. Mais pourquoi me paierait-il ? pourquoi paierait-il l’acheteur de la partition ?

Ce chanteur et moi n’avons aucun contrat. Il n’a lui-même aucune obligation envers le propriétaire de la partition, à qui il a rendu son bien. Il ne vole rien à personne. J’ai toujours l’air de musique dans la tête, l’acheteur de la partition aussi, nous n’avons fait que partager avec un tiers la connaissance d’un air de musique dont je suis l’auteur.
Et ceux qui écoutent la musique enregistrée par ce tiers, pourquoi devrait-il s’abstenir de la jouer en public à leur tour, afin de ne pas gêner le commerce de Sony ?

Voilà reformulé un problème qui se pose depuis trois siècles.

Une réponse.comme Franck l'a mentionné, a été de créer des droits artificiels : les droits d’auteur et les brevets, donnant lieu au paiement de royalties — des droits tellement factices qu’on ne sait pas ce qu’ils recouvrent (de nouvelles espèces végétales et animales ? le « 1-click » d’Amazon ?) et qu’on ne s’accorde pas sur leur durée de vie (15 ans, 25 ans, 75 ans ?) L’arbitraire est la règle. Or le meilleur critère de l’illégitimité d’une législation est l’incapacité de la justifier par d’autre argument que celui du plus fort. C’est la loi parce que moi, l’Etat, je dis que c’est la loi.

Un argument souvent appelé à la rescousse fait fi du Droit et se contente de l’utilitarisme le plus vulgaire. Si vous voulez des nouvelles créations, il faut rémunérer les créateurs, donc leur reconnaître des droits d’auteurs. Voilà l’idée. Tout le monde est un peu mercenaire, les auteurs et les scientifiques souvent plus que les autres, car ils attachent narcissiquement une immense importance à leur création, mais c’est peut-être leur faire injure que de croire que seul le fric les motive. La réputation, la reconnaissance des pairs, la gloire, sont aussi des motivations. Et elles peuvent se monnayer par des spectacles, des promotions dans les centres de recherche et d’enseignement, des prix, tels le Nobel, des commandes d’articles et de livres...

Cordialement

Christian

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