La trilogie de Kieslowski

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Hélène
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Message non lu par Hélène » jeu. 21 juil. 2005, 16:23

Il semble qu'il n'y a pas beaucoup de personnes sur ce forum qui ont vu ce film...

Pour ma part, je me souviens de l'avoir vu au début des années '90...avec des yeux de païenne. Je ne savais même pas qu'il y avait allusion aux paroles de saint-Paul...d'ailleurs j'ignorais qui était saint Paul à l'époque ! :oops: Étant donné que ça fait plus de 10 ans que je l'ai vu, je devrais le revoir avec des yeux de chrétienne.

Même si les images des films de Kieslowski sont très belles, une chose m'agace toujours, ce sont ces longs plans au ralenti... :sleep:

Je m'efforcerai de le voir en DVD (au retour de la retraite que je m'apprête à faire...dans votre beau pays ! :clap: ) et je reviendrai pour une critique cinéma plus tard.
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Message non lu par sola » mar. 26 juil. 2005, 15:45

:) j'avais vu "bleu" à l'époque et je n'avais pas aimé. j'avais trouvé le propos très court: 'choisir la vie', bon, et que juliette binoche 'binochait' à tout va (kieslowski a fait les mêmes plans sur elle que ceux déjà vus dans 'l'insoutenable légèreté de l'être' et 'mauvais sang' sortis avant)... je n'ai pas vu le reste de la trilogie, du coup.
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Message non lu par Eremos » dim. 11 sept. 2005, 16:15

Bonjour ! Je suis nouveau alors j'en profite pour vous adresser mes salutations (je ne sais pas si le "protocole" impose ici une présentation officielle ?) :linux:

J'ai vu ce film que j'ai pour ma part beaucoup aimé. Je ne serais pas si sévère que vous avec son auteur. D'ailleurs j'ai peine à voir ce qui vous fait dire que le film n'est pas chrétien ?

Toujours est-il que la musique en est inoubliable ! Preisner est un géant de la composition contemporaine et qui plus est chrétienne ! Ceux qui ont eu le bonheur d'entendre son Requiem me comprendront !
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Message non lu par Eremos » dim. 11 sept. 2005, 17:17

Pour ma part je dirais que Preisner est excellent, particulièrement le "Lacrimosa" du "Requiem" !

Pour Kieslowski, je ne me prononcerai pas sur sa Foi, ne le connaissant pas assez. Je ne sais pas si l'absence visible de religieux implique une absence dans le sens que l'auteur voulait donner au film. Finalement, il s'agit de la résurrection d'une femme qui est sauvée par la force de la vie. Cela suffit-il à déclarer ce film "chrétien", je pense que c'est pour le moins léger. Mais tout de même, la question peut-être posée. Il faudrait consacrer plus de temps à l'étude du film et de son auteur pour esquisser une réponse, malheureusement je n'ai pas ce temps...
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Message non lu par Hélène » sam. 24 sept. 2005, 5:10

Je viens tout juste de revoir Bleu ce soir. Je n’ai pas pu malheureusement le voir en DVD, la dame du club vidéo m’expliquant qu’il n’est pas assez « populaire » pour le commander en DVD (ils ont par ailleurs beaucoup de copies des derniers Harry Potter… :-x ). J’ai donc revu la version originale en VHS, avec les sous-titres de la Lettre aux Corinthiens, les funérailles avec croix sur les cercueils (ce ne sont pas des funérailles catholiques puisque le célébrant semble être un pasteur) et la petite chaînette avec la croix retrouvée par le jeune homme témoin de l’accident.

À vrai dire, malgré ces symboles, je n’ai pas trouvé de connotation chrétienne qui vaille la peine de dire qu’il y aurait un fond chrétien dans ce film et je ne vois pas trop où il est question d’espérance…l’héroïne attentant à sa vie à plusieurs reprises. On ne voit pas trop où elle s’en va à la fin. En tous cas elle ne renaît pas au sens chrétien du terme. Le fait d’avoir enlevé les symboles dont tu parlais, Charles, prive l’auditoire des seules références au christianisme et il ne reste que le côté humain, vidé de tout sens devant les questions de la mort et de la vie dans cette l’histoire.

Je trouve, mis à part les longs plans à n’en plus finir sur les pupilles et les tasses de café de Juliette Binoche, que le film est esthétiquement très beau et la musique sublime. Par ailleurs, en ce qui concerne la psychologie du personnage principal, je reste avec un frisson dans le dos de constater la pauvreté de son instinct maternel. Le cinéaste a mis beaucoup d’emphase sur la perte de son mari, de la relation extraconjugale qu’il a entretenue avec une autre femme, de la solitude sexuelle/affective de l’héroïne mais…n’a-t-elle pas perdu un enfant dans ce film ? Ce côté est presque complètement occulté et je trouve que cela donne un air d’individualisme froid…typique de notre société contemporaine axée sur le Moi. Je ne veux pas faire d’échelle de comparaison mais si je perdais mon mari et mon enfant dans un accident… je ne sais pas ce qui me déchirerais le plus…perdre un enfant…mon Dieu. Il faut dire que l'image de sa propre mère alzheimer n'a peut-être pas aidé à rendre la maternité sympathique à ses yeux.

Bref…un peu déprimant… :-(
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Message non lu par Eremos » sam. 24 sept. 2005, 14:18

Bonjour,

Pour la question de la maternité, je pense qu'elle est présente dans les pierres bleutées qui décoraient la chambre de l'enfant avant si je me souviens bien. Et il me semble que, lorsqu'elle retrouve l'amante de son mari, elle pose sa main sur le ventre de celle-ci qui est enceinte. Puis elle lui offre leur ancienne demeure, etc. Peut-être un transfère ? C'est seulement une hypothèse.

:)

PS : quel est le problème avec Harry Potter ?
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Message non lu par FMD » mer. 23 août 2006, 23:56

[align=justify]Bonsoir,

J'ai récemment eu l'occasion de visionner La Double Vie de Véronique et je me dois de souligner une similitude certaine avec certains passages de Sous le Soleil de Satan de Maurice Pialat. L'oeuvre de Pialat réussit à transmettre de manière admirable la confusion des sentiments terrible dépeinte par Bernanos lors de la scène de la résurrection de l'enfant. Une impression d'une violence inouïe m'a littéralement saisi au moment du retour à la vie du jeune malade. Je n'avais jamais rien ressenti de tel devant un film, bien que je dispose il est vrai d'une propension assez grande à abolir toute frontière entre la réalité et la fiction, et il me fallut découvrir le film de Kieslowski pour connaître à nouveau cette étrange impression. Cette dernière fut pour le coup déclenchée par la seule vue de la marionnette de Véronique. Je soupçonne Pialat et Kieslowski, deux réalisateurs animés par les mêmes doutes, d'avoir volontairement distillé ces électrochocs afin que le spectateur ne perde rien de l'essence de ces deux ouvrages. Le scénario n'est que prétexte et mascarade à une dissertation sur l'être et le devenir, sur la grâce et la vocation. Il est toutefois vrai que le roman de Bernanos est entièrement tourné vers cette thématique que Pialat ne pouvait donc passer sous silence. Cependant, au lieu de l'atténuer ou même de la reproduire fidèlement, il choisit délibérément de l'accentuer.

Franck

PS: Quelqu'un ayant vu le film de Kieslowki que je viens d'évoquer pourrait-il me donner son interprétation du curieux passage où Weronika, prise par un subit malaise, voit passer devant elle un exhibitionniste?[/align]

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