je me permets de signaler sur ce forum un long article qui cherche à expliquer pourquoi le Brexit, l’élection de Donald Trump et même la victoire de François Fillon à la primaire de la droite en France, s'ils ont surpris nombre de commentateurs et de journalistes, n'étaient pas si imprévisibles que cela.
C'est à lire sur le blog d'Henrik Lindell (La Vie) : http://www.lavie.fr/blog/henrik-lindell ... -2017,4819
Beaucoup de ses observations sont, de mon point de vue, pertinentes. Sur le fait que de nombreuses américaines ont voté pour Trump malgré son image de macho vulgaire, par exemple :
Du coup, l’explication n’est-elle pas plutôt que celles qui ont dit oui à Trump au détriment de Clinton l’ont fait parce qu’elles ne se sentaient vraiment pas à l’aise avec la politique de la candidate ? Il semble en effet que le problème n’était pas le genre. Le problème, c’était vraiment Clinton, fût-elle une femme. Une chose est sûre : la candidate elle-même a insisté sur le fait qu’elle était une femme et que le fait de voter pour elle serait en soi un vote pour le progrès des droits des femmes. Et c’est donc exactement ce type de « politique d’identité » (identity politics) de Hillary Clinton qui n’a pas fonctionné. Une grande partie des électrices, notamment blanches, n’ont pas marché, même quand le candidat en face semblait effectivement sexiste. Voilà le constat, somme toute assez surprenant, voire dérangeant.
En l’occurrence, Hillary Clinton était associée au pouvoir en place depuis plusieurs décennies. Avocate, riche, bourgeoise, ancienne secrétaire d’Etat, l’ex-première dame n’était pas populaire même si elle avait vécu des problèmes de couple triviaux et douloureux et suscité une certaine sympathie pour ce qu'elle avait dû endurer en tant qu'épouse. Au total, il était assez difficile de s’identifier à elle en tant que femme. Et, de toute façon, pour beaucoup de femmes issues de conditions modestes, le principal enjeu n’est tout simplement pas l’amélioration de la condition spécifiquement féminine, mais l’économie, le salaire et l’emploi. Ces femmes ont donc voté aussi « populiste » que leurs maris.