Nicolas Sarkozy et les catholiques

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Nicolas Sarkozy et les catholiques

Message non lu par FMD » jeu. 20 déc. 2007, 20:06

Visite de Sarkozy au Vatican
La seule information intéressante de ce voyage. Je ne sais même plus s'il faut en rire à ce stade:
L'Express a écrit :Après l'entretien, Nicolas Sarkozy a été rejoint par la délégation française. L'ancien ministre Dominique Perben, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, l'écrivain Max Gallo, le "prêtre des banlieues" Guy Gilbert ou encore l'humoriste Jean-Marie Bigard ont tour à tour été présentés au pape par Nicolas Sarkozy, ainsi que quelques journalistes.

"Ils m'accompagnent autour du monde mais ils ne sont pas toujours gentils avec moi !", a plaisanté le président.

Malgré la solennité du moment et bien qu'à quelques centimètres du pape, Nicolas Sarkozy a subrepticement consulté un message sur son téléphone portable.

Le pape a offert une médaille pontificale au chef de l'Etat, qui lui a donné en retour trois livres : "La Joie" et "L'Imposture", de Georges Bernanos, et son propre ouvrage "La République, la Religion et l'Espérance" paru avant son arrivée à l'Elysée, dans une édition spéciale recouverte de cuir rouge.

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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Big

Message non lu par Sapin » jeu. 20 déc. 2007, 23:24

Bonsoir Franck,

Ce qui peut sembler étonnant, c'est que M. Sarkozy a reçu un mérite pontifical. Habituellement ce mérite est décerné à des politiciens qui se sont démarqués d'une manière particulière dans l'exercice de leur fonction. Il ne faudrait pas croire que le Vatican, et encore moins le pape Benoît XVI, accorde ces mérites seulement par marque de courtoisie!!! Donc il y a peut être un côté chez M. Sarkozy qui est à découvrir!

Ce que je ne savais pas également, c'est que M. Sarkozy a parmi ses conseillers, Mme Christine Boutin qui siège en plus comme consulteur du Conseil pontifical pour la famille au Vatican, rien de moins!

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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par Sapin » ven. 21 déc. 2007, 5:35

En plus, M. Sarkozy a été fait chanoine d'honneur de la Cathédrale du Latran à Rome. Avec tous ces titres et décorations reçus à Rome, il reste à se demander s'il est si méchant et imbécile que les médias aiment le démontrer. Comment voir clair dans tout cela? Ou bien le Vatican est d'une naïveté déconcertante!!!!
Au Latran, le président Sarkozy prône une « laïcité positive »

Et affirme les racines chrétiennes de la France

ROME, Jeudi 20 décembre 2007 (ZENIT.org) - Au Latran, le président Sarkozy prône une « laïcité positive » et reconnaît les « racines chrétiennes de la France ».

C'est en la salle - historique - de la « Conciliation » du palais apostolique du Latran, et en présence du cardinal vicaire du pape, Camillo Ruini, que le président de la République française, Nicolas Sarkozy a tenu en fin d'après-midi un discours sur les relations entre l'Eglise et l'Etat aujourd'hui, opérant une sorte de réconciliation entre deux conceptions longtemps opposées des racines chrétiennes de la France et de la laïcité.

Le président Sarkozy a affirmé : « Nous devons tenir ensemble les deux bouts de la chaîne : assumer les racines chrétiennes de la France, et même les valoriser, tout en défendant la laïcité enfin parvenue à maturité. Voilà le sens de la démarche que j'ai voulu accomplir ce soir à Saint-Jean de Latran ».

Il avait déjà abordé la question de la laïcité, il y a quelques jours, à l'archevêché de Paris, lors d'une réception en l'honneur du cardinal André Vingt-Trois (cf. Site de l'Elysée à la date du 13 décembre).

Les racines chrétiennes de la France

« En me rendant ce soir à Saint-Jean de Latran, en acceptant le titre de chanoine d'honneur de cette basilique, qui fut conféré pour la première fois à Henri IV et qui s'est transmis depuis lors à presque tous les chefs d'Etat français, j'assume pleinement le passé de la France et ce lien si particulier qui a si longtemps uni notre nation à l'Eglise », a déclaré le président français dans son allocution.

Il a expliqué sa volonté de s'insérer dans une lignée à propos de « cette tradition qui fait du Président de la République française le chanoine d'honneur de Saint-Jean de Latran » : « Saint-Jean de Latran, ce n'est pas rien. C'est la cathédrale du Pape, c'est la ‘tête et la mère de toutes les églises de Rome et du monde', c'est une église chère au cœur des Romains. Que la France soit liée à l'Eglise catholique par ce titre symbolique, c'est la trace de cette histoire commune où le christianisme a beaucoup compté pour la France et la France beaucoup compté pour le christianisme. Et c'est donc tout naturellement, comme le Général de Gaulle, comme Valéry Giscard d'Estaing, et plus récemment Jacques Chirac, que je suis venu m'inscrire avec bonheur dans cette tradition ».

Des événements historiques

Il a rappelé certaines étapes de ces liens entre la France et le Saint-Siège en disant : « C'est par le baptême de Clovis que la France est devenue Fille aînée de l‘Eglise. Les faits sont là. En faisant de Clovis le premier souverain chrétien, cet événement a eu des conséquences importantes sur le destin de la France et sur la christianisation de l'Europe. A de multiples reprises ensuite, tout au long de son histoire, les souverains français ont eu l'occasion de manifester la profondeur de l'attachement qui les liait à l'Eglise et aux successeurs de Pierre. Ce fut le cas de la conquête par Pépin le Bref des premiers Etats pontificaux ou de la création auprès du Pape de notre plus ancienne représentation diplomatique ».

Une culture marquée par la foi chrétienne

Plus encore, pour le président Sarkozy, « la foi chrétienne a pénétré en profondeur la société française, sa culture, ses paysages, sa façon de vivre, son architecture, sa littérature, que la France entretient avec le siège apostolique une relation si particulière ». Ce qui l'a conduit à affirmer, non sans courage: « Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes. Et la France a apporté au rayonnement du christianisme une contribution exceptionnelle ».

Après avoir illustré son propos, le président s'est arrêté pour rendre un hommage appuyé au regretté cardinal Jean-Marie Lustiger. Mais il a rendu aussi hommage à « l'action », au Vatican des cardinaux français et de Mgr Mamberti.

La laïcité « aussi », « fait incontournable »

Le président a également rappelé certaines étapes de l'histoire de la « laïcité » à la française : « Tout autant que le baptême de Clovis, la laïcité est également un fait incontournable dans notre pays. Je sais les souffrances que sa mise en œuvre a provoquées en France chez les catholiques, chez les prêtres, dans les congrégations, avant comme après 1905. Je sais que l'interprétation de la loi de 1905 comme un texte de liberté, de tolérance, de neutralité est en partie une reconstruction rétrospective du passé (n'est-ce pas, cher Max Gallo). C'est surtout par leur sacrifice dans les tranchées de la Grande guerre, par le partage des souffrances de leurs concitoyens, que les prêtres et les religieux de France ont désarmé l'anticléricalisme ; et c'est leur intelligence commune qui a permis à la France et au Saint-Siège de dépasser leurs querelles et de rétablir leurs relations ».

Laïcité et liberté

Pour le président Sarkozy en effet, laïcité rime avec liberté. « Pour autant, il n'est plus contesté par personne que le régime français de la laïcité est aujourd'hui une liberté : liberté de croire ou de ne pas croire, liberté de pratiquer une religion et liberté d'en changer, liberté de ne pas être heurté dans sa conscience par des pratiques ostentatoires, liberté pour les parents de faire donner à leurs enfants une éducation conforme à leurs convictions, liberté de ne pas être discriminé par l'administration en fonction de sa croyance », a-t-il affirmé.

Plus encore, dans la « diversité » française il y voit « une nécessité et une chance », une « condition de la paix civile » : « Et c'est pourquoi le peuple français a été aussi ardent pour défendre la liberté scolaire que pour souhaiter l'interdiction des signes ostentatoires à l'école ».

Mais le président n'entérine pas pour autant l'aspect qu'il appelait naguère « sectaire » d'une certaine conception la laïcité : « Cela étant, la laïcité ne saurait être la négation du passé. Elle n'a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire. Elle n'aurait pas dû (...). Arracher la racine, c'est perdre la signification, c'est affaiblir le ciment de l'identité nationale, et dessécher davantage encore les rapports sociaux qui ont tant besoin de symboles de mémoire ».

Convention de Bologne

Le président a souhaité faire évoluer les relations entre l'Eglise et l'Etat sur la question des diplômes notamment, dans le sens de la Déclaration de Bologne : « Aujourd'hui encore, la République maintient les congrégations sous une forme de tutelle, refuse de reconnaître un caractère cultuel à l'action caritative ou aux moyens de communication des Eglises, répugne à reconnaître la valeur des diplômes délivrés dans les établissements d'enseignement supérieur catholique alors que la Convention de Bologne le prévoit, n'accorde aucune valeur aux diplômes de théologie. Je pense que cette situation est dommageable pour notre pays. Bien sûr, ceux qui ne croient pas doivent être protégés de toute forme d'intolérance et de prosélytisme. Mais un homme qui croit, c'est un homme qui espère. Et l'intérêt de la République, c'est qu'il y ait beaucoup d'hommes et de femmes qui espèrent », affirmait M. Sarkozy.

Rappelons que le processus de Bologne, la plus vaste et la plus importante réforme de l'enseignement supérieur en Europe après 1968, a été lancé en juin 1999, lorsque les ministres de l'Education de vingt-neuf Etats européens ont signé la Déclaration de Bologne visant à établir un espace européen de l'enseignement supérieur d'ici à 2010.

La question éthique

Pour ce qui est de la question éthique, le président s'est référé implicitement à une « morale naturelle » en disant : « S'il existe incontestablement une morale humaine indépendante de la morale religieuse, la République a intérêt à ce qu'il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuses. D'abord parce que la morale laïque risque toujours de s'épuiser ou de se changer en fanatisme quand elle n'est pas adossée à une espérance qui comble l'aspiration à l'infini. Ensuite parce qu'une morale dépourvue de liens avec la transcendance est davantage exposée aux contingences historiques et finalement à la facilité. (...) A terme, le danger est que le critère de l'éthique ne soit plus d'essayer de faire ce que l'on doit faire, mais de faire ce que l'on peut faire. C'est une très grande question ».

Pour une laïcité positive

Le président Sarkozy a expliqué sa conception de la laïcité positive en ces termes : « J'appelle de mes vœux l'avènement d'une laïcité positive, c'est-à-dire une laïcité qui, tout en veillant à la liberté de penser, à celle de croire et de ne pas croire, ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout. Il ne s'agit pas de modifier les grands équilibres de la loi de 1905. Les Français ne le souhaitent pas et les religions ne le demandent pas. Il s'agit en revanche de rechercher le dialogue avec les grandes religions de France et d'avoir pour principe de faciliter la vie quotidienne des grands courants spirituels plutôt que de chercher à la leur compliquer ».

La paix en méditerranée

Le président a rendu hommage aux moines de Tibhérine et à Monseigneur Pierre Claverie, « dont le sacrifice portera un jour des fruits de paix, j'en suis convaincu », a-t-il dit, en rappelant qu'il a voulu que « la France prenne l'initiative d'une Union de la Méditerranée » : ce sera le thème du dîner de ce soir à Rome avec le président italien du conseil Romano Prodi et le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.

« Dans cette partie du monde où les religions et les traditions culturelles exacerbent souvent les passions, où le choc des civilisations peut rester à l'état de fantasme ou basculer dans la réalité la plus tragique, nous devons conjuguer nos efforts pour atteindre une coexistence paisible, respectueuse de chacun sans renier nos convictions profondes, dans une zone de paix et de prospérité. Cette perspective rencontre, me semble-t-il, l'intérêt du Saint-Siège », a commenté le président français.

Des catholiques convaincus

« La France, a-t-il conclu, a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d'affirmer ce qu'ils sont et ce en quoi ils croient (...). Depuis toujours, la France rayonne à travers le monde par la générosité et l'intelligence. C'est pourquoi elle a besoin de catholiques pleinement chrétiens, et de chrétiens pleinement actifs (...). Partout où vous agirez, dans les banlieues, dans les institutions, auprès des jeunes, dans le dialogue interreligieux, dans les universités, je vous soutiendrai. La France a besoin de votre générosité, de votre courage, de votre espérance ».

Anita S. Bourdin
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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par FMD » ven. 21 déc. 2007, 9:57

Sapin a écrit :En plus, M. Sarkozy a été fait chanoine d'honneur de la Cathédrale du Latran à Rome. Avec tous ces titres et décorations reçus à Rome, il reste à se demander s'il est si méchant et imbécile que les médias aiment le démontrer. Comment voir clair dans tout cela? Ou bien le Vatican est d'une naïveté déconcertante!!!!
Comme cet article le rappelle, il a été fait chanoine d'honneur de la Cathédrale du Latran du fait de sa fonction de gouvernant de la France. Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing, principaux artisans de la légalisation de l'avortement en France, reçurent également ce titre. De là à dire que ce titre ne signifie plus grand chose...

Au demeurant, je ne crois pas que les médias le fassent passer pour un méchant et/ou un imbécile. Tout du moins pas en France, tout du moins pas encore.

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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par giorgino » ven. 21 déc. 2007, 11:57

Sapin ,
Vos remarques sont des voeux pieux : jean paul II visita Jaruzeski , le très stalinien polonais , de meme il s ' exprima a la Havane , où on ne peut pas dire que le régime politique soit doux pour le peuple . Le pape visite ou reçoit tout le monde ou presque car c 'est une occasion pour lui de dire ce qu'il a à dire aux puissants de ce monde . Point final .De la à conclure ce que vous écrivez , il n' y a pas un pas mais un grand écart : attention vous risquez la luxation !

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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par Christophe » ven. 21 déc. 2007, 12:24

Le discours du Plouc est plutôt une bonne surprise. Mais je me méfis toujours des bonnes surprises : c'est trop beau pour être honnête... Bref, après nous avoir assuré - pendant la campagne présidentielle - que le traité complexifié mentionnerait ces fameuses racines chrétiennes, qu'en est-il ?

Si nous jugeons Zorro sur ses actes, c'est sans appel. Zorro est un grand communiquant, mais il n'est que cela.

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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par Sapin » ven. 21 déc. 2007, 20:30

Franck a écrit :
Sapin a écrit :En plus, M. Sarkozy a été fait chanoine d'honneur de la Cathédrale du Latran à Rome. Avec tous ces titres et décorations reçus à Rome, il reste à se demander s'il est si méchant et imbécile que les médias aiment le démontrer. Comment voir clair dans tout cela? Ou bien le Vatican est d'une naïveté déconcertante!!!!
Comme cet article le rappelle, il a été fait chanoine d'honneur de la Cathédrale du Latran du fait de sa fonction de gouvernant de la France. Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing, principaux artisans de la légalisation de l'avortement en France, reçurent également ce titre. De là à dire que ce titre ne signifie plus grand chose...

Au demeurant, je ne crois pas que les médias le fassent passer pour un méchant et/ou un imbécile. Tout du moins pas en France, tout du moins pas encore.
Bonsoir Franck,

Il faut tout d'abord préciser que je ne cherche pas à prendre la défense de Nicolas Sarkozy, mais je trouve étonnant qu'un président d'une République officiellement athée et laïque puisse tenir un tel discours en rappelant les racines chrétiennes de la France. À ma connaissance aucun président, même le générale de Gaule, n'a tenu un tel discours. C'est vrai que d'autres présidents aussi ont reçus ce titre de chanoine et son pourtant les principaux artisants de la légalisation de l'avortement en France. Pourtant, d'après mes connaissances, ce titre remonte non au temps de la République mais des Rois très Chrétiens de France et pourtant plusieurs parmi eux n'ont pas nécessairement les mains blanches loin de là.

Je partage l'accueil, lu sur un autre forum, que fait un séminariste qui étudie au Séminaire Français de Rome et où M. Sarkozy a rendu visite: Regardons ce discours comme le début d'un regard différent face à la loi anti-cléricale de 1905 en France. Laissons la chance au coureur, et encourageons ce qui mérite d'être souligné pour redonner toutes les lettres de noblesse que l'Église et le Christianisme mérite de recevoir, surtout en Europe en général et en France, fille Ainée de l'Église, en particulier.

Amicalement

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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par Yves54 » ven. 21 déc. 2007, 20:46

Franck a écrit :La seule information intéressante de ce voyage. Je ne sais même plus s'il faut en rire à ce stade:
L'Express a écrit :Après l'entretien, Nicolas Sarkozy a été rejoint par la délégation française. L'ancien ministre Dominique Perben, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, l'écrivain Max Gallo, le "prêtre des banlieues" Guy Gilbert ou encore l'humoriste Jean-Marie Bigard ont tour à tour été présentés au pape par Nicolas Sarkozy, ainsi que quelques journalistes.

"Ils m'accompagnent autour du monde mais ils ne sont pas toujours gentils avec moi !", a plaisanté le président.

Malgré la solennité du moment et bien qu'à quelques centimètres du pape, Nicolas Sarkozy a subrepticement consulté un message sur son téléphone portable.

Le pape a offert une médaille pontificale au chef de l'Etat, qui lui a donné en retour trois livres : "La Joie" et "L'Imposture", de Georges Bernanos, et son propre ouvrage "La République, la Religion et l'Espérance" paru avant son arrivée à l'Elysée, dans une édition spéciale recouverte de cuir rouge.
Bigard est hyper-catholique et c'est un ami de Sarkozy, ceci explique cela ;)
« Commettre des erreurs est le propre de l'humain, mais il est diabolique d'insister dans l'erreur par orgueil »
Saint Augustin
(sermon 164, 14)

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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par FMD » ven. 21 déc. 2007, 20:55

Bonsoir Sapin,
Sapin a écrit :À ma connaissance aucun président, même le générale de Gaule, n'a tenu un tel discours.
Jacques Chirac tint des propos du même acabit à plusieurs reprises comme l'a rappelé Yves Daoudal:
Jacques Chirac a écrit :En septembre prochain, nous célébrerons, en Votre présence, le 1500è anniversaire du baptême de Clovis qui a été, c'est vrai, vous l'avez mentionné, l'un des actes fondateurs de la France. Cet événement marquera la force et la richesse du lien tissé au long des siècles entre la France et le Trône de Pierre.

"Fille aînée de l'Eglise", la France l'a été par sa fidélité catholique, par son dynamisme missionnaire et aussi, pour reprendre l'expression de Sa Sainteté Jean XXIII, par "l'admirable lignée de Saints" issus de notre sol. Une grande part de notre patrimoine est d'abord l'illustration d'une ferveur religieuse.

La récente canonisation de Monseigneur Eugène de Mazenod, les hautes fonctions assumées auprès de Vous par les prélats et les religieux français, l'accueil réservé par mes compatriotes aux messages de Votre Sainteté, sont autant de témoignages de ce lien qui unit la France et le Saint-Siège. Ils attestent la pérennité d'un appel, la réponse à une promesse, une convergence de pensées.

Rencontrant les Français dès le début de Son Pontificat, et tout récemment encore, dans Son adresse aux catholiques de France, Votre Sainteté les exhortait à la fidélité. Fidélité aux engagements personnels. Mais aussi fidélité à l'Eglise et fidélité à la France, à sa mission, aux principes de dignité, de solidarité humaines hérités de l'Evangile. Ces principes mêmes que la France républicaine s'est efforcée de défendre, chez elle et partout.

Il n'est pas, Très Saint-Père, de sujet touchant la vie de l'homme en société que Vous n'ayez abordé à l'occasion des grands textes qui ont jalonné Votre Pontificat. Qu'il s'agisse de la paix, des droits de la personne humaine, de sa liberté, de la famille et de l'éducation, toujours s'expriment Votre vigilance et Votre exigence. Toujours Vous invitez à discerner, dans l'écume et le vacarme des temps, l'homme, sa dignité, son épanouissement, sa vérité.

Sans relâche, Vous dénoncez les forces de mort, si présentes dans ce siècle. La guerre, la violence, l'oppression, bien sûr. Mais aussi un certain désespoir, une absence de confiance dans la vie et sa splendeur. Une quête jamais satisfaite des possessions matérielles, un goût pour les succès provisoires, l'éclat trompeur des choses, qui marquent notre temps. (...)

Dans les moments de doute, quand la respiration de nos existences se fait plus oppressante, chacun se pose les seules questions qui vaillent : celles des origines et de la fin, de la place de l'homme dans nos sociétés modernes.

C'est notamment auprès de l'Eglise, de Son message et de Son guide, dans le secours de la foi, que beaucoup d'hommes cherchent une raison d'espérer, la force de surmonter leurs souffrances. Et c'est auprès de la France, que beaucoup de peuples cherchent conseil et assistance.

À l'occasion, Très Saint-Père, de Votre première visite pastorale dans notre pays, Vous lanciez à ceux des miens nourris de la foi catholique : "France, éducatrice des peuples, es-tu fidèle à ton alliance avec la Sagesse éternelle ?"

Oui, Très Saint-Père, la France, sur laquelle comptent tant d'hommes et de femmes de par le monde, veut être fidèle à son héritage, à sa vocation spirituelle et humaine. (...)

Voilà pourquoi, Très Saint-Père, nos efforts se rejoignent. Voilà pourquoi la France et le Siège Apostolique ont vocation à travailler ensemble, toujours plus étroitement, pour ancrer la justice, la sérénité et la paix dans le cœur des hommes.
Ou encore:
Jacques Chirac, au Latran a écrit :Mon émotion est faite du souvenir des liens historiques qui, depuis Pépin le Bref et Charlemagne, unissent la nation française à la première Eglise de la chrétienté. Ici, plus que partout ailleurs, la France se souvient de son titre de "fille aînée de l'Eglise". Ici, plus que partout ailleurs, elle peut exprimer sa fierté et sa reconnaissance pour une fidélité réciproque, jamais démentie malgré le temps et les passions de l'Histoire.

La présence du chef de l'Etat français en ce lieu devant vous se veut bien davantage que la seule perpétuation d'une ancienne tradition. Elle entend témoigner de la fidélité de mon pays à ses origines, aux sources de sa culture et de sa civilisation.

Ma présence se veut aussi, Eminence, le gage de relations fécondes, de relations à poursuivre et nourrir entre la France et le Saint-Siège en même temps qu'entre l'Eglise et l'Etat. L'indispensable dialogue, pour difficile voire douloureux qu'il ait pu être dans l'Histoire, ne s'est jamais rompu. A l'épreuve de notre république laïque, passées la méfiance et les craintes, les catholiques de France savent désormais pouvoir vivre en citoyens sans rien renier de leur foi. Mieux, ils ont la conviction d'apporter leur pleine et généreuse contribution à la communauté nationale. Ils s'y emploient, je le sais, avec passion et avec loyauté.
Nicolas Sarkozy a tout simplement débauché l'ancienne plume de Jacques Chirac, Henri Guaino. Dans les faits, son respect pour le catholicisme et sa morale se traduit pour l'instant par une volonté délibérée de libéraliser le travail du dimanche, de pénaliser les familles nombreuses à travers la mise en place d'un arsenal fiscal injuste, de libéraliser l'avortement thérapeutique ou encore d'ignorer royalement la mention des racines de l'Europe dans le nouveau traité européen. Le décalage entre le discours droitiste de Nicolas Sarkozy va croissant et risque à terme de le couper de sa base électorale. C'est tout le mal que je lui souhaite.
Pourtant, d'après mes connaissances, ce titre remonte non au temps de la République mais des Rois très Chrétiens de France et pourtant plusieurs parmi eux n'ont pas nécessairement les mains blanches loin de là.
Il est vrai que les Rois de France ne furent pas toujours des modèles de vertu. On peut ainsi considérer que Nicolas Sarkozy n'a rien à envier à un Louis XV sur le plan de sa vie sentimentale. Leurs décisions politiques n'étaient pas non plus toujours marquées par le sceau de la vertu, toutefois aucun Roi de France depuis Henri IV ne s'est à ma connaissance rendu coupable de crimes aussi graves que ceux dont répondent les Présidents de la République depuis Valéry Giscard d'Estaing. Nicolas Sarkozy a tout de même affirmé lors de la dernière campagne présidentielle que le prétendu droit à l'avortement était partie intégrante de notre identité nationale.
Je partage l'accueil que fait un séminariste qui étudie au Séminaire Français de Rome et où M. Sarkozy a rendu visite: Regardons ce discours comme le début d'un regard différent face à la loi anti-cléricale de 1905 en France. Laissons la chance au coureur, et encourageons ce qui mérite d'être souligné pour redonner toutes les lettres de noblesse que l'Église et le Christianisme mérite de recevoir, surtout en Europe en général et en France, fille Ainée de l'Église, en particulier.
J'espère de tout coeur que vous avez raison, et ce alors même que ma raison m'incline à penser le contraire.

En Christ,
Franck

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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par Sapin » ven. 21 déc. 2007, 21:41

Bonsoir Franck,

Je suis d'accord avec vous sur le discours de M. Chirac devant le pape pour sa visite en France et au Latran mais force est de constater que ces discours sont plutôt de style bienvenue et de courtoisie, mais rien dans ces discours, contrairement à celui de M. Sarkozy, visent indirectement la loi anti-cléricale de 1905, c'était un peu ce que je voulais souligner. Une question alors, quel avantage M. Sarkozy aurait à tenir un tel discours et à avoir une telle position à l'égard à l'Église Catholique. En plus de la compétence, pourquoi chercherait-il à s'entourer de têtes très catholiques autour de lui et à les prendre comme conseillers?

Une petite précision concernant les Rois de France, il est bien évident que la comparaison portait plutôt sur des d'actes criminels, voire des infanticides qu'à des moeurs plutôt légères, une différence marquante si nous voulons faire des comparaisons justes et équitables.

Bien à vous en J.C.

Sapin
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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par FMD » ven. 21 déc. 2007, 22:13

Sapin a écrit :Je suis d'accord avec vous sur le discours de M. Chirac devant le pape pour sa visite en France et au Latran mais force est de constater que ces discours sont plutôt de style bienvenue et de courtoisie, mais rien dans ces discours, contrairement à celui de M. Sarkozy, visent indirectement la loi anti-cléricale de 1905, c'était un peu ce que je voulais souligner. Une question alors, quel avantage M. Sarkozy aurait à tenir un tel discours et à avoir une telle position à l'égard à l'Église Catholique.
La loi de 1905 est historiquement une abomination anticléricale et une grave injustice faite à l'Église catholique. Faut-il pour autant nécessairement voir dans ceux qui la critiquent des personnes bien intentionnées à l'égard de l'Église? Rien n'est moins sûr. Ce que Nicolas Sarkozy entend remettre en cause dans la loi de 1905, c'est l'interdiction du financement public des lieux de culte. Est-il nécessaire de préciser que cette disposition ne vise pas tant à aider le catholicisme que l'islam? Pour ma part, je préfère encore maintenir la loi de 1905 en l'état plutôt que de voir mes impôts servir à la construction de mosquées. La loi de 1905 n'a, de manière assez ironique, pas que des effets négatifs puisqu'elle oblige l'État à assurer l'entretien des églises construites avant cette date. Les finances de l'Église de France étant ce qu'elles sont, cet avantage n'est pas négligeable.
En plus de la compétence, pourquoi chercherait-il à s'entourer de têtes très catholiques autour de lui et à les prendre comme conseillers?
La connaissance de la composition sociologique de son électorat permet de répondre à cette question: Nicolas Sarkozy sait que les catholiques réguliers -4 millions de voix potentielles- l'ont soutenu bien plus ardemment que la moyenne des Français et il a donc besoin de conseillers afin de conserver les bonnes grâces de cette catégorie d'électeurs. Nicolas Sarkozy raisonne avant tout comme un communiquant cherchant à s'attirer les bonnes grâces des différentes communautés qui composent son électorat. On trouve donc parmi ses conseillers aussi bien des catholiques pratiquants qu'un ancien Grand Maître du Grand Orient de France. Dans un même ordre d'idées, la composition de notre gouvernement aurait parfaitement pu être réalisée par le pôle marketing de L'Oréal. Son fameux discours de Bercy, où il parvint à associer Jeanne d'Arc et Simone Veil, est un exemple flagrant de l'opportunisme idéologique qui le caractérise. Nicolas Sarkozy n'a qu'une ambition: être réélu en 2012.

Le meilleur moyen pour suivre de l'étranger les priorités en matière de communication de Nicolas Sarkozy est encore de lire la une de la Pravda -comprendre Le Figaro.

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giorgino
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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par giorgino » ven. 21 déc. 2007, 23:40

Je ne veux pas trop en rajouter , j' ai dit ce que j' avais a dire : je partage entièrement les doutes de Franck , quand j' écris les doutes c 'est un euphémisme !

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laiglejo
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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par laiglejo » sam. 22 déc. 2007, 14:19

Moui.....Un discours n'est qu'une intention, et comme on dit : "L'enfer est pavé de bonnes intentions !" :p


Une réflexion du vatican :
Un intéret certain des autorités du Vatican pour le chef de l'Etat français

C’est peu de dire que la visite de Nicolas Sarkozy à Rome, où il devrait rencontrer Benoît XVI jeudi 20 écembre au matin, est attendue par les autorités du Vatican, qui manifestent un intérêt certain pour le chef de l’État français. « Votre président est considéré comme George Bush avant la guerre en Irak, note un vaticaniste italien, Gianni Cardinale, du mensuel 30 Giorni : il a une manière décomplexée de parler de la religion qui tranche avec la tradition française. »
LA CROIX
Sarkozy a été reçu par le pape Benoît XVI. Leurs rapports n’ayant pas toujours été au beau fixe depuis l’élection du président français, comment Sarkozy a-t-il été reçu au Vatican ?

- Côté Vatican, on apprécie, disons à 80%, le président français. On apprécie qu’il se dise catholique, qu’il ait défendu des valeurs conservatrices pendant sa campagne et des valeurs chrétiennes pour la Constitution européenne, qu’il ait des doutes sur l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, on apprécie aussi son pro-américanisme et son ouverture au monde musulman avec la création du Conseil français du culte musulman. Ce qu’on a mal digéré, en revanche, c’est sa manière d’afficher sa vie privée, ses deux divorces, ses aventures amoureuses, sa façon de traiter la question de l’immigration. Mais la diplomatie du Vatican demeure très pragmatique.

Surtout, ce que le Vatican n’a pas manqué d’apprécier, c’est aussi que Sarkozy vienne retirer, avec tant d’empressement, sa charge de chanoine d’honneur de Saint-Jean-de-Latran. Les deux présidents français laïcs, Mitterrand et Pompidou, n’étaient jamais venus la retirer. Et les autres, de Gaulle, Giscard et Chirac ne sont pas venus aussi rapidement que Sarkozy après leur élection. Mais là encore, Sarkozy fait les choses très vite. C’est encore une visite éclair, une accumulation d’images choc, pour quel contenu ?

NOUVEL OBS

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Popeye
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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par Popeye » sam. 22 déc. 2007, 15:10

Franck a écrit :Comme cet article le rappelle, il a été fait chanoine d'honneur de la Cathédrale du Latran du fait de sa fonction de gouvernant de la France. Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing, principaux artisans de la légalisation de l'avortement en France, reçurent également ce titre. De là à dire que ce titre ne signifie plus grand chose...
C'est pas ça qu'est grave. Ce qui est grave, c'est qu'Enrico n'était toujours pas du voyage. C'est insupportaâââble. :>

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Sapin
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Re: Nicolas Sarkozy en visite au Vatican avec Jean-Marie Bigard

Message non lu par Sapin » mer. 26 déc. 2007, 18:03

Franck a écrit : Le meilleur moyen pour suivre de l'étranger les priorités en matière de communication de Nicolas Sarkozy est encore de lire la une de la Pravda -comprendre Le Figaro.
Bonsoir Franck, :)

Merci Franck pour ce conseil judicieux donné à quelqu'un regardant ces événements de l'autre côté de l'océan. Par contre, je ne crois pas que le Figaro et tous les autres quotidiens et périodiques français me seront d’une utilité quelconque pour faire une analyse ecclésiale concernant le contenu de ce discours au Latran.

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