Le Contrat Première Embauche

Écoles et doctrines - Économie politique - Politique monétaire - Comptabilité nationale
jean_droit
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Le Contrat Première Embauche

Message non lu par jean_droit » jeu. 23 mars 2006, 8:41

CPE

C’est avec un certain détachement amusé que je vois tout ce qui se passe autour du CPE.

Sur le fond l’équation est toute simple : Tant que l’augmentation de notre PIB n’atteindra pas, durant plusieurs années, 3 %, il y aura toujours des problèmes de chômage.

Le seul problème c’est que cette augmentation ne se décrète pas.

Tout le reste est de second ordre. Alors on essaye toutes les solutions. Certaines me semblent détestables ( la création de « faux » boulots ), d’autres plus réalistes ( CNE, CPE …). Et au milieu de tout cela des organismes de traitement du chômage qui s’ignorent et se sclérosent ( Assedic, Unedic, ANPE ).

Mais, pour ce qui est du CPE, ce qui me semble évident c’est que, hors des beaux discours, tout le monde s’en fiche complètement, mais vraiment complètement.

Tout cela c’est de la politique du plus bas niveau possible.

Villepin pense que cette réforme va permettre d’alléger le chômage des jeunes en ouvrant quelques possibilités, ce qui ajouté à la baisse mécanique du nombre des personnes en âge de travailler va diminuer le chômage. Très bon pour les élections de 2007.

Sarkosy, en embuscade, aimerait bien affaiblir Villepin mais pas au point que ce soit préjudiciable pour ses ambitions de 2007. Il est, donc, tenté de lâcher son premier ministre … un peu.

Les socialistes ont trouvé un très bon terrain pour affaiblir la majorité et pour se rassembler : C’est tout bon pour 2007.

Les « gauchistes » se réjouissent d’être sur leur terrain d’élection. La contestation à tout crin.

Les organisations syndicales pensent aux élections qui vont venir en 2006. Elles se comptent ( Au fait il leur reste des membres ? ). Comme toujours leurs relations avec les syndicats étudiants sont compliquées. On y va ou on n’y va pas ?

Les organisations étudiantes sont égales à elles même. Contestataires et rétrogrades.

Les étudiants et certains lycéens trouvent très intéressant de former des « monômes ».

Et, là dedans, le CPE ? Au fait c’est quoi le CPE ?

Jean-Pierre DALIBOT
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Du CPE - Je ne sais !

Message non lu par Jean-Pierre DALIBOT » lun. 27 mars 2006, 16:43

Pour l’instant, je ne sais !

Mais les manifestations pour le :
C.P.E. (Contrat pour un Premier Emploi),
ne peuvent -ils pas de devenir :
M.D.E (Manifestation pour un Dernier Emploi) ?

jean_droit
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Message non lu par jean_droit » mar. 28 mars 2006, 11:37

Bonjour mon père,
J'avoue être vraiment comme vous.
Dubitatif sur tout ce qui se passe autour du CPE.
J'ai fait un petit sondage auprès de mes camarades de travail :
La réponse quasi générale a été : "Pourquoi pas le CPE ?".
Les manifestations autour du CPE sentent trop la politique politicienne, l'embrigadement, l'endoctrinement ...
Mais ai-je raison ?
Tout ceci me met mal à l'aise.
Bonne journée !

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Message non lu par Théophane » mar. 28 mars 2006, 11:54

Moi en tout cas je prie tous les jours pour notre premier ministre afin qu'il trouve la force de résister et de ne pas céder.
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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Les Français pour le maintien du CPE

Message non lu par mgls » mar. 28 mars 2006, 19:28

54 % des français sont, d’après le sondage IPSOS réalisé pour France 2 et le Monde, pour le maintien du CPE dans sa forme actuelle ou aménagée. Après plusieurs semaines, de battage médiatique « anti - CPE », ce chiffre traduit la volonté des français de voir le gouvernement ne pas céder à la rue. Ce sentiment est encore plus fort à droite où plus de 83 % des sympathisants de l’UMP se prononce en faveur du maintien du CPE.

http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/poll/8204.asp
"France, qu'as-tu fait de ton baptême ?" Jean-Paul II (Le Bourget - 1er juin 1980)

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Message non lu par Black Watch » jeu. 30 mars 2006, 2:53

cela me rapelle un peu la grève que les étudiants du Québec on fait l'année dernière.
Il a dit:" je suis le chemin, la vérité, la vie"

jean_droit
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Message non lu par jean_droit » jeu. 30 mars 2006, 7:59

Je suis plutôt spectateur de ce qui se passe autour du CPE.
J'aime le discours "vrai" de Sarkozy mais les actes seuls comptent.
On voit bien que par ambition personnelle il est prêt à lacher Villepin.
Pas très beau pour un homme qui veut être chef de l'Etat.
Pour le reste on devrait expliquer aux jeunes que l'effort qui a été fait pour leurs retraites ne représente que 30 % de ce qu'il faut faire. Merci les parents !
Alors le CPE c'est un détail !

Christian
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Message non lu par Christian » jeu. 30 mars 2006, 12:11

La France aujourd’hui me paraît réagir comme le Premier Ministre anglais, Lord Palmerston, qui répondit à la Reine Victoria : “Changer ? Changer ? Vous ne croyez pas que la situation est déjà assez mauvaise comme ça ?"

(en réalité, je détourne cette réplique, qui pourrait illustrer le pessimisme le plus radical, de son contexte. Palmerston l’appliquait à la décoration des appartements privés de la Reine à Windsor. Il ne doutait que du bon goût de sa souveraine. La France doute de son avenir même.)

Christian

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Message non lu par Renaud » ven. 31 mars 2006, 10:26

Bonjour à tous,

Ces problèmes dûs au CPE viennent que le gouvernement est "obligé", in fine, de moduler la loi du travail dans contexte où l'incertitude dû à la globalisation détermine de plus en plus le niveau du chomage. Les employeurs ont "peur" d'embaucher, les chômeurs ont "peur" de ne plus trouver de sécurité minimum et d'avoir un minimum de perspective, même, souvent à court ou moyen terme. Tout le monde a "peur"... Et tout le monde rampe... Sous cette "pression", il ne subsiste presque plus, sinon plus du tout, de souveraineté, même dans la vie privée!! .
Le gouvernement est obligé de faire le "lit" de la "loi" du "marché". Le marché dicte ses exigences. Ainsi, la loi politique dont la tâche serait: "comment vivre le mieux possible ensemble", devient: "parons autant que faire se peut les coups qui viennent de partout contre lesqueles nous ne pouvons rien, de toute façon nous n'aurons pas le dessus".

Quelle pauvreté d'attitudes!!

La guerre en Irak coûte 150 millions de dollars par JOUR, autrefois, après une décennie de chômage et de misères
les milliards furent créés du jour au lendemain pour financer la guerre. Qu'on ne dise pas que les moyens manquent. Aujourd'hui, nos impôts partent pour l'essentiel au remboursement des dettes de l'Etat supergonflées et alourdies d'intérêts à payer (1) aux banques dont les actionnaires empochent de substentiels dividendes (une banque française parmis les plus connues, je ne sais pas si j'ai le droit de dire son nom, tout le monde la connait, à vu ses action monter de 45% en 2005, les autres banques sont dans la même surabondance). Les banques font des bénéfices astronomiques.

Je vous en prie catholiques dont je fais partie, et qui sommes, en principe, "épris de justice"! Fourrez votre nez dans les rapports banques-Etat! La confusion y est entretenue auprès du public, et pour cause. Mais connaissant ainsi beaucoup mieux le foctionnement des finances vous saurez où est le problème majeur. Les revenus possibles, grâce à une production dont la techologie augmente sans cesse, sont détournés en impôts (68% du PIB en France est absorbé par la dette et rendent EXCELLENT le bilan des banques!!), perte sèche pour la société qui travaille et qui chôme en même temps. En d'autres termes, les banques continueraient-elles à prêter à l'Etat par l'intermédiaires des gouvernements successifs rouges, roses, bleus, etc, si elles n'étaient pas sûres d'encaisser des intérêts SANS FIN que nos impôts paient? Ceux qui travaillent, travaillent presque 7 mois par an rien que pour ça!!

La crise du CPE n'est qu'un effet de cette situation inique! Mais en attendant le gâchis continue, tout comme la désinformation sur le fonctionnement financier et bancaire. Oh! Le fonctionnement financier et bancaire, ce n'est pas du tout spectaculaire (donc, dans les chaumières, ce ne serait pas "intéressant") mais c'est absolument fondamental à savoir. Sinon, je le dis sans aucune prétention, on ne comprend à pau près rien au monde contemporain.

Deus in adjoutorium
Renaud

(1) j'ai l'enregistrement de l'émission-radio, France-Culture 28 janvier 2006, la Rumeur du Monde sous la direction de J.M. Colombani, dir. journal Le Monde, ce jour-là était invité Michel Pébereau pdg de la BNP, auteur du tout récent rapport au gouvernement sur la dette française

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Message non lu par jean_droit » ven. 31 mars 2006, 11:11

Pour moi qui ai pris comme devise, celle de Jean Paul II :

"Courage ! N'ayons pas peur !"

L'attitude du gouvernement et des gouvernés que vous signalez me choque :

"Parons autant que faire se peut les coups qui viennent de partout contre lesquels nous ne pouvons rien, de toute façon nous n'aurons pas le dessus"

Nous vivons sous la peur et sur le replis perpétuel sensibles au niveau de l'Etat et des citoyens. Je ne fais pas la différence entre l'un et l'autre ... ou alors nous ne sommes pas en démocratie. Au fait sommes nous en démocratie ? Est-ce la démocratie que de donner nos voix à un parti et de lui retirer notre canfiance dès que le moindre petit furoncle apparait ?

Individuellement nous pensons à nos petits égoïsmes et le bien communautaire est notre derrnier soucis.

Regardez le CPE. Qui vraiment s'en soucie ? Chacun pense à ses petits intérêts ... électoraux.

Regardez ce qui se passe à Marseille :

Hier je lisais dans le journal que les dockers de Marseille bloquaient depuis des années tout accord pouvant déboucher sur l’extension du port de Marseille. Quels privilèges et quelles magouilles se cachent derrière ce refus ? Bien sûr cela retarde d’autant l’extension du port. Pendant ce temps, comme sur bien d’autres sujets, nous nous faisons gentiment doubler ! Comme d’habitude d’une façon indolore : Le trafic du port augmente. Alors pourquoi s’inquiéter ? Ah ! Ces privilèges ! Je croyais que notre Révolution les avait abolis. J’ai dû mal lire.

Ce matin je lisais un reportage sur le chômage dans une "banlieue". 44 % !
Est-ce que vraiment on s'en préoccupe ? Je dis vraiment ! Ah ! On va donner des sous à des associations diverses. C'est facile ! Et on va créer des "emplois aidés" ...

Il faudrait changer les mentalités. Il faudrait expliquer aux gens que la situation se dégrade lentement ... et que c'est le moment de relever les coudes. Il faudrait expliquer aux tous que nous devons vivre moins bien et avec beaucoup plus de vraie solidarité pour préserver notre avenir et, surtout, l'avenir de nos enfants.

Pour notre pays comme pour l'Eglise de France il faut se "remuer".

Courage ! N'ayons pas peur !

Renaud
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Message non lu par Renaud » ven. 31 mars 2006, 13:31

Ave Maria

Bonjour Jean Droit

Mais oui! Je suis entièrement d'accord avec vous Jean Droit! Mais voyez-vous, les français sont un peuple de "bourgeois" et on résonne en bourgeois issus de la Révolution française (initiée par le monde des affaires, ne l'oublions jamais, frustrés à la longue par les privilèges des aristocrates, et ces derniers se voyaient, s'identifiaient vis à vis du peuple, il y avait peu de dissimulation et à peu près tout était connu à leur sujet, ils furent assez façileà abattre...).

Mais nous nous rendons pas compte du gouvernement financier au dessus de nos têtes, et c'est pour ça qu'on "tourne en rond" avec un balancier électoral stupide depuis quinze à vingt ans qui, d'ailleurs s'éffiloche dans des abstentions massives et des votes blancs ou nuls. C'est ainsi que nous payons au moins deux fois ce dont nous avons besoin à nos finances qui sont dans des mains qui ont d'autres intérêts que les nôtres. Ainsi nous continuerons à aller de faux semblants politiques en faux semblants politiques et ce sera pareil...

En vous lisant (et, je le répète, je suis bien d'accord) je comprend pourquoi il y a eut ce pédagogue géniale Louis Even, qui sur les travaux du major Douglas répendit l'enseignement du Crédit Social qui commence à intéresser énormément de gens aux quatre coins du monde. Louis Even, comme par hasard né à Montfort près de Renne (vous voyez le symbole!) (1885-1974) émigra en 1903 au Canada français. Le Québec dont la population, abandonnée aux Anglais après la défaite française de 1759 dû se débrouiller seule et abandonnée par les autorités française et sous les sarcasmes de ce stupide Voltaire qui perdit une occasion de se taire au sujet des "quelques arpents de neige au Canada. Population qui dû à sa fois catholique de maintenir contre vents et marées son identité de Français catholiques. Des familles entièrent instruisirent leurs enfants, nombreux à l'époque, de la religion et de la culture française, par exemple en n'envoyant pas leurs enfants à l'école protestante imposée par les autorités anglaises, ETC, ETC, je résume beaucoup. Et bien ce grand esprit catholique que fut Louis Even devait se rendre compte - nécessairement - de l'injustice profonde dans laquelle le système financier plonge le monde (milieux financiers tout puissant en milieu anglo-saxon et qui s'est étendu au monde entier, VOYEZ le message que j'avais laissé sur ce forum le 6 octobre 2005: Brève histoire de la banque, où il y a la CLE de la compréhension de ce qu'il faut savoir pour comprendre le monde contemporain). Et voici l' "élite" républicaine bourgeoise française frappée de plein fouet par le tout marché et le tout financier! Si l'on ne réfléchit pas profondément à ceci et qu'on agisse pas dans la direction de la prise ou la reprise du contrôle de NOS finances par la société civileproductrice (c'est ce que j'essaie de faire avec mes moyens dérisoirs) il y a peut de chance qu'on s'en sorte de cette façon.
Amicalement

Renaud

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Message non lu par Christophe » sam. 01 avr. 2006, 20:18

[align=justify]...la façon dont le Président Chirac a promulgué la loi instaurant le CPE tout en promettant de le vider de toute sa substance.

Si l'employeur doit se justifier d'un motif "grave et sérieux" pour se séparer d'un salarié avec lequel il a contracté un CPE pendant la "période probatoire" (dont la durée est ramenée à 1 an), quelle raison aurait-il de signer un CPE ? En quoi cela constitue-t-il une période probatoire ? C'était là le seul point d'intérêt du CPE.

Bravo Monsieur Chirac d'avoir réussi à abroger le CPE sans éteindre la crise, tout cela pour sauver la face et le poste de votre premier ministre...[/align]
« N'ayez pas peur ! » (365 occurrences dans les Écritures)

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Message non lu par jean_droit » dim. 02 avr. 2006, 9:35

Bonjour mes frères et mes soeurs,
On a bien compris ...
Comment faire machine arrière .... sans faire machine arrière ....
Je croyais que le CPE c'était bien pour l'emploi !
Je ne comprends plus rien ...
A l'aide !
A moins que ce ne soit que de la "poulitique pouliticienne".
Et dans ce cas, a l'aide !
Et, surtout, très bon dimanche à tous ...
Même s'il pleut sur Paris !

Renaud
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Message non lu par Renaud » dim. 02 avr. 2006, 14:21

Bonjour Jean Droit
Bien reçu votre appel au secours!

Bonjour à tous

Nous ne pouvons règler un problème contemporain comme au temps des ateliers généraux de funeste mémoire, au XIXème siècle. Aujourd'hui, et depuis le premier tiers du xxème siècle, et se confirmant sans cesse depuis, les nombreux progrès de l'automatisation n'ont fait que se confirmer et plus encore. Parler en termes d'emploi, et encore d'emploi devient une gageur. C'est en termes de REVENUS qu'il faut s'exprimer. Bien sûr il ne s'agit nullement de ne plus faciliter la recherche d'un emploi pour tous ceux qui en ont trop besoin. Mais cette recherche d'emploi doit être couplée avec une politique des REVENUS qui soulagera d'autant l'angoisse d'une large frange de jeunes, jusqu'aux moins jeunes et même très vieux naturellement.

Or, pourquoi les entreprises n'emploient-elles pas, de toute façon pas assez?

La situation se résume à cette chose inconcevable. Tout l'argent qui est en circulation n'y est venu que par la banque. Or la banque ne met l'argent en circulation qu'en le prêtant et en le grevant d'un intérêt. Ce qui veut dire que tout l'argent en circulation est venu de la banque et doit retourner à la banque quelque jour, mais y retourner grossi d'un intérêt.

La banque reste propriétaire de l'argent. Nous n'en sommes que les locataires. S'il y en a qui gardent l'argent plus longtemps ou même toujours, d'autres sont nécessairement incapables de remplir leurs engagements de remboursement.

Multiplicité des cas de surendettements, risque de dépôts de bilan au prochain virage, délocalisations, faillites ou fermetures, hypothèques sur hypothèques, et croissance continuelles des dettes publiques, sont le fruit naturel d'un tel système.

L'intérêt sur l'argent à sa naissance est à la fois illégitime et absurde, anti-social et anti-arithmétique. Le vice monétaire est donc un vice technique autant qu'un vice social. À mesure que le pays se développe, en production comme en population, il faut plus d'argent. Or on ne peut avoir d'argent nouveau qu'en s'endettant d'une dette collectivement impayable.

Il reste donc le choix entre arrêter le développement ou s'endetter; entre chômer ou contracter des emprunts impayables. C'est entre ces deux choses-là qu'on se débat justement dans presque, sinon tous les pays. Parmi les pays "riches" tout spécialement la France, bientôt l'ombre d'elle-même (?).

Aristote, et après lui saint Thomas d'Aquin, écrivent que l'argent ne fait pas de petits. Or le banquier ne met l'argent au monde qu'à condition qu'il fasse des petits. Comme ni le gouvernement ni les particuliers ne font d'argent, personne ne fait les petits réclamé par le banquier. Même "légalisé", ce mode d'émission reste vicieux et insultant. Que faut-il faire quand on ne peut pas, ou plus, payer les remboursements grevés plus que lourdement par les intérêts? Et bien, il faut emprunter à nouveau dans la spirale infernale. Y a-t-il possibilité seulement de penser à embaucher dans ces conditions?...

Cette manière de faire l'argent du pays, en endettant les gouvernements, les entreprises et les particuliers, établit une véritable dictature sur les gouvernement, les entreprises comme sur les particuliers. Le gouvernement souverain est devenu un signataire de dettes envers un petit groupe de profiteurs. Le ministre qui représente plus se soixante millions d'hommes de femmes et d'enfants, signe des dettes impayables. Les banquiers, qui représentent un certain nombre d'actionnaires avides de profits, élaborent l'argent du pays.

C'est un aspect frappant de la déchéance du pouvoir dont parle le Pape Pie XI (Encyclique quadragesimo Anno) "les gouvernements sont déchus de leurs nobles fonctions et sont devenus les valets des intérêts privés". Le gouvernement, au lieu de piloter la France s'est transformé en percepteur d'impôts; et l'item le plus gros de l'emploi des impôts est justement l'intérêt sur la dette publique. Aussi l'administration consiste-t-elle surtout à taxer les citoyens, et la législation, à placer partout des restrictions à la liberté alors qu'on nous saoule de discours démocratiques à longueur de journée...

On a des lois pour protéger les remboursements aux faiseurs d'argent. On n'en a pas pour empêcher un être humain de sombrer dans l'incertitude matérielle souvent définitive et, sur un plan matériel minimum, de ruiner sa vie sur les plans essentiels de sa vie. C'est ainsi que cette "situation" développe chez les individus la mentalité de loups. En face de l'abondance, c'est à qui obtiendra le signe trop rare qui donne droit à l'abondance. D'où concurrence effrénée, luttes pour le fromage politique, exigences, voire dictature patronales,
chicanes et pièges domestiques, etc, etc. Le petit nombre mange les autres; le grand nombre gémit, et ce, pour beaucoup, dans une abjection déshonorante. Dans tout ce que je répercute ici, c'est encore plus vrai dans nombre de pays pauvres et très pauvres où l'actualité parle d'elle-même.

Des malades ne recoivent pas les soins adéquats, des urgences d'hopitaux manquent de moyens, il s'y passe parfois des drames qui auraient pûs être évités. Des jeunes gens ne peuvent se lancer ni fonder un foyer; des agriculteurs perdent leurs exploitations, des industriels font faillites; des familles, quand elles ne sont pas en morceaux, vivotent péniblement. Le tout sans autre justification de fond que le MANQUE D'ARGENT. Vous ne la trouvez pas vraiment lassante à la fin cette rangaine?

La mainmise bancaire, ou du gouvernement bancaire - non dit mais très réel (preuves chaque jour) - (c'est ainsi dit en résumé plus clairement) impose au public les privations, en premier lieu: les revenus, puis l'emploi . Car pourquoi chercher un emploi si ce n'est pour avoir un revenu? Donc c'est bien ce dernier qu'il faut traiter en premier dans une société de production surabondante.

Pour ce faire, retirer aux banques commerciales leur quasi exclusivité d'émettrent la monnaie, que celle-ci soit émise et contrôlée par un organisme financier statutaire de la société civile et que les banques commerciales ne prêtent plus que l'argent de leurs déposants. C'est peu de chose, ce n'est nullement spectaculaire, mais c'est énorme en conséquences positives dont nous ne soupçonnons pas le nombre et la portée.
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Re: Ridicule...

Message non lu par Geronimo » lun. 03 avr. 2006, 23:57

Christophe a écrit :[align=justify]...la façon dont le Président Chirac a promulgué la loi instaurant le CPE tout en promettant de le vider de toute sa substance.

Si l'employeur doit se justifier d'un motif "grave et sérieux" pour se séparer d'un salarié avec lequel il a contracté un CPE pendant la "période probatoire" (dont la durée est ramenée à 1 an), quelle raison aurait-il de signer un CPE ? En quoi cela constitue-t-il une période probatoire ? C'était là le seul point d'intérêt du CPE.

Bravo Monsieur Chirac d'avoir réussi à abroger le CPE sans éteindre la crise, tout cela pour sauver la face et le poste de votre premier ministre...[/align]
Plusieurs symptomes semblent montrer que Chirac veut se débarasser de Villepin et met en avant MAM.

Par ailleurs la loi pour "l'égalité des chances" promulguée par Chirac est un fourre-tout où le CPE est bien fade par rapport aux autres mesures, certaines très positives et d'autres franchement nuisibles.

je vous propose quelques liens :

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog ... a_loi.html

http://permanent.nouvelobs.com/politiqu ... .html?1516

http://fr.altermedia.info/general/cpe-l ... #more-8834

Amitiés à tous

Geronimo ;-)

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