Le génocide vendéen

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Cinci
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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Cinci » sam. 31 déc. 2011, 15:47

Anonymus,

Je suis tout à fait d'accord avec vous, et avec l'intervention de Salésienne05 également. Faut voir ci-haut. C'était rafraîchissant. Merci.

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par lmx » sam. 31 déc. 2011, 16:11

. La politisation des faits historiques est dangereuse : elle conduit à la communautarisation de la mémoire. C'est très dommageable à mon humble avis. Bientôt, chacun aura sa propre petite histoire personnelle victimaire... La victimisation est réellement une caractéristique de notre époque... De plus, de la victimisation à la sanctification officielle, il n'y a qu'un pas (forcément, les victimes sont toujours auréolées d'une perfection imaginaire).
je souscris aussi à ce que vous dites. Et pourtant toute la médiocre mythologie qui existe autour de la Révolution m'agace.
Malheureusement de nos jours dans les pays occidentaux, le statut de victime est un statut recherché et socialement valorisé.
Dernière modification par lmx le sam. 31 déc. 2011, 16:22, modifié 1 fois.

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Cinci » sam. 31 déc. 2011, 16:21

Virgile,

Vous n'avez pas inventé la morale, et ni la discipline historique non plus. Vous êtes très déplaisant alors qu'il ne serait pas raison de l'être envers personne dans ce fil, je pense. Vous vous égarez en des personnalisations extravagues sur le compte d'autrui. Vous pourriez cesser ça, svp ?

Voyez, votre parallèle :
Le génocide des Juifs est une réalité.
Comme celui des Vendéens.
Il s'agit de deux choses différentes, liées à deux phénoménalités historiques assez larges qui ne sont pas liées organiquement entre elles, lors que c'est plutôt vous; oui, vous, dans votre opinion, qui voudrez à toute force confondre l'une avec l'autre, nous souder les deux affaires, voulant nous assimilez des hommes du pouvoir et du XVIIIe siècle avec des brutes de la S.A. de 1934 et même des idéologues de la SS, comme si la motivation de ceux de l'Assemblée nationale française aurait dû être celle d'Hermann Goering en '41 et à l'égard des juifs, ou comme si le paradigme interne de raisonnement d'un Barère en 1794 aurait dû être pratiquement la copie conforme finalement des dispositions de Reynard Heydrich vis à vis le sang juif (!) Quelle confusion !

Vous voulez me faire la morale dirait-on, entres autres choses, alors que dans le fond je signalerais bien une différence, d'une part pour ne pas faire un mauvais procès rétroactif à des hommes de l'autre siècle soit étant le XVIIIe (une exigence de vérité qui demeure aussi envers eux), d'autre part pour ne pas trahir non plus le caractère infiniment plus vicieux par contraste, caractère plus pervers-abominable et carrément monstrueux, de l'entreprise hitlérienne subséquente.

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Cinci » sam. 31 déc. 2011, 16:33

Vous prendrez juste ceci :


« ... après le désastre de Savenay [23 décembre 1793] il faut encore pacifier le territoire où subsistent encore plusieurs bandes et quelques chefs tels Charrette, Stofflet, La Rochejacquelein. À quelques poches près, la pacification progrèsse à grand pas [...] les paysans qui ne sont pas acquis à la paix républicaine ne sont plus prêts à se soulever, malgré les innombrables maladresses, voire les exactions, des troupes. [...] Kléber et l'adjudant général Savary, triomphateurs de Savenay, ont élaboré un plan qui vise à pacifier le département-vengé en gagnant la confiance de l'habitant par une exacte discipline des troupes, le général Turreau qui commande en chef l'armée de l'Ouest concocte un plan d'un genre nouveau [...]» p. 222


«... le 2 décembre [1794], la Convention décide de proposer l'amnistie aux insurgés, à condition qu'ils se soumettent aux lois de la république. Les représentants en mission partent aussitôt pour les départements de l'Ouest et les parcourent en multipliant les apaisements et promesses. L'appel est d'abord entendu en Vendée où les dernières bandes sont trop affaiblies pour négliger une pareille issue. Désigné par les républicains comme le seul chef véritable Charrette voit tout l'intérêt d'une négociation dont il est l'interlocuteur reconnu. Les pourparlers s'ouvrent au château de la Jaunaie, tout près de Nantes. Ils durent plusieurs jours et se terminent par un traité signé le 17 février 1795. En vingt-deux articles la rébellion obtient un traitement très avantageux : liberté de culte, exemptions militaires et fiscales, transformation de ses forces en troupes auxilliaires soldées; en contrepartie, la reconnaissance de la République.

Si Charrette est suivi par la majorité de ses lieutenants, d'autres généraux tel Stofflet et Scépeaux refusent de suivre. Mais, de plus en plus isolés, ces récalcitrants doivent se résigner. Pour les Chouans, c'est l'accord de La Mabilais (près de Rennes) conclu en avril; pour Stofflet, c'est le traité de Saint-Florent-le-Viel signé début mai. Le chef vendéen s'écrie : «Puisse cette démarche de notre part éteindre le flambeau des discordes civiles et montrer aux nations étrangères que la France n'offre plus qu'un peuple de frères !» p.224

[...]

«Après Quibéron, les anglo-émigrés tentent un ultime effort. Le comte d'Artois s'installe sur l'île d'Yeu avec cinq mille britanniques et huit cents Français. En face, Charrette se démène, il rassemble jusqu'à quinze mille hommes près des Sable-d'Olonne. Mais, le comte d'Artois, pitoyable en la circonstance, n'a pas le courage de débarquer sur le continent. Il se contente d'y transférer des armes, des munitions et des uniformes. C'est à nouveau la dispersion des rebelles [...] abandonnés par l'émigration, ne pouvant plus compter sur des paysans harassés, désireux de panser leurs plaies et de retrouver la paix, les chefs vendéens voient leurs jours comptés. En face, Hoche agit avec habileté. Ses instructions visent à l'apaisement, officiers et soldats doivent montrer la plus grande compréhension et la pacification doit se poursuivre en douceur. Ce comportement tout nouveau des soldats de la République est vivement apprécié des ruraux, il contribue à isoler un peu plus les dernières bandes.

Pour Charrette comme pour Stofflet, le combat n'est plus qu'une fuite sans fin où chacun épuise ses maigres forces. Stofflet tombe le premier, victime de la trahison. Il est fusillé à Angers le 25 février 1796; Charrette est capturé un mois plus tard; conduit à Nantes, il est passé par les armes le 29 mars. La guerre de Vendée est cette fois bien finie. [...] Victoire complète pour Hoche qui reçoit les plus vives félicitations du Directoire. On lui offre des chevaux, des armes d'apparat et l'on proclame que lui et l'armée des côtes de l'Océan ont bien mérité de la patrie. Honneurs justifiés pour un homme qui, sauf à Quibéron, s'est montré à la fois lucide et humain. À la différence de Turreau et Carrier qui exterminaient pour assouvir leurs haines idéologiques, il a pacifié dans l'intérêt supérieur du pays» p.226



Il n'entre pas dans les vues de l'Assemblée nationale française de génocider réellement les habitants du pays à la fin, puisque cette dernière est toute prête à signer des ententes avec des chef vendéens, pour ramener la paix, terminer la guerre civile et tout. Or jamais ne sera-t-il entré dans les vues du parti hitlérien d'aller négocier un modus vivendi avec des représentants juifs, mais afin que la concorde puisse être ramené entre les deux partis en présence.


À l'instigation de Lazare Carnot, la Convention vote un décret accordant l'amnistie à tout rebelle déposant les armes dans un délai d'un mois (cf. Jean Tulard, op. cit)

La méthode draconienne de Turreau commence le 17 janvier 1794. Et lui-même va être destitué en mai de la même année. Cinq mois ! C'est Hoche le pacificateur qui va cueillir tous les honneurs de la République.

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par lmx » sam. 31 déc. 2011, 16:39

Maintenant le problème qu'il ne faut pas oublier non plus c'est qu'il existe d'autre formes de purification, non pas seulement raciale, mais aussi sociale. C'est en cela que les bolchéviques se réclamaient bien de 1792-1794, de la Terreur donc et de Rousseau.
Il est clair que certains voulaient, à coups de guillotine, régénérer l'homme, comme on coupe les branches d'un arbre pour l'entretenir. La volonté de purifier la société, comme si elle était un matériaux, pour faire apparaitre un homme nouveau était une idée bien installée durant cette époque grâce à la pensée de ce bon vieux Jean Jacques.
Ce qui est grave c'est de donner à la politique un caractère thérapeutique. Cela repose sur la négation du péché originel et sur l'idée que le mal n'est qu'un accident de l'histoire, un produit de la société, mais que la politique peut extirper de façon violente si besoin. Cette idée est incontestablement une matrice du totalitarisme notamment marxiste dont on oublie un peu trop souvent les millions de morts.

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Virgile » dim. 01 janv. 2012, 5:04

Cinci a écrit :Virgile,
Vous n'avez pas inventé la morale, et ni la discipline historique non plus. Vous êtes très déplaisant alors qu'il ne serait pas raison de l'être envers personne dans ce fil, je pense. Vous vous égarez en des personnalisations extravagues sur le compte d'autrui. Vous pourriez cesser ça, svp ?
Certainement pas.
Je suis déplaisant? Vraiment?
Mais vous écrivez à peu près n'importe quoi à partir de ce qui vous convient sur des questions dont vous n'avez manifestement pas pris entièrement connaissance, en citant ce qui vous arrange et en "oubliant" naturellement de mentionner - comme tous les négationnistes - les faits qu'il faudrait justement mentionner, en mêlant le faux et le vrai, sans parler de l'attitude qui consiste à déplacer le débat - comme tous les gens qui tournent en rond - là où il n'a aucun lieu d'être. Comme c'est simple!
Le débat actuel portant sur la reconnaissance où pas, par les représentants de la nation française, d'un certain nombre de réalités établis - documents originaux à l'appui - aujourd'hui disponibles à la lecture du grand public et sur lesquels le projet de loi se fonde - c'est donc de ces réalités que je vous demande, avec instance, de nous parler.
Et une fois que vous nous en aurez parlé, il est fort probable que je cesse d'être "déplaisant"...

V.

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Virgile » dim. 01 janv. 2012, 8:35

Cinci a écrit : Il n'entre pas dans les vues de l'Assemblée nationale française de génocider réellement les habitants du pays à la fin, puisque cette dernière est toute prête à signer des ententes avec des chef vendéens, pour ramener la paix, terminer la guerre civile et tout.
Que peut bien signifier ce "génocider réellement"???

Bref.
Cette malheureuse phrase constitue un exemple, en autres, de votre ahurissante manière de vous "arranger" avec l'histoire. Autant dire carrément de la falsifier. Votre phrase est incomplète. Il y manque le complément: ce qui s'est passé avant, pendant et ensuite, dans la réalité, et que vous vous gardez bien d'écrire. Tous les faits. Toutes les dates. Et surtout les textes des organisateurs, signés de leur main.

Caractéristique de la négation: faire en sorte que les criminels deviennent des héros et leurs victimes des fanatiques arriérés, et que les assassins deviennent les victimes et les victimes des assassins...

Les crimes de la Révolution sont politiques. Ils sont honteux. Ils sont surtout inavouables.
Inavouables parce que ces actions criminelles furent légales : elles furent conçues et misent en œuvre par le pouvoir exécutif, de façon directe, et voté par la chambre des députés.
Il y a en conséquence un double crime : non seulement celui de génocide, mais aussi celui de sa négation.

Au nom de l’unité de la Nation, de l’idéologie républicaine, puis avec le concours d’historiens marxistes et d'une foultitude de menteurs professionnels, tout a été fait pour "oblitérer" ces crimes de la mémoire des Français. Puisqu'il n'est plus possible de les nier aujourd'hui - au grand dam des gens de l'Action républicaine, on s'arrange pour ne pas en reconnaître la nature.

Et lorsqu'il deviendra impossible de ne pas en reconnaître la nature, que ferons donc encore tous ces gens-là?

Au nom de la vérité, de la justice, de l’honneur, de l’exemple, de l’avenir de notre pays, le débat qui a lieu actuellement au sein même du Parlement français est important. Dans le cadre des lois mémorielles qui ont été votés par l’Assemblée nationale, aucun autre choix n’était d'ailleurs possible. Ce débat - qui devait inéluctablement avoir lieu - a donc, enfin, lieu.

C'est ce que vous vous refusez à comprendre. L'ensemble de vos message en est la démonstration.

Pis, ce que vous ne comprenez pas non plus, Cinci, c'est qu'avec le temps et sous la pression des gens honnêtes et de bon sens – et pourquoi pas des catholiques - qui devraient tout de même se sentir les premiers concernés par la question, l’Etat français finira de toute façon par reconnaître le génocide des Vendéens. Essentiellement parce que, de toute évidence, c'est son intérêt.

V.

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Virgile » dim. 01 janv. 2012, 13:46

le gyrovague a écrit :Mais pour l’instant, l’urgence est peut-être ailleurs : il se doit d’abord d’abroger les lois d’extermination et d’anéantissement votées les 1er août et 1er octobre 1793. Comment peut-on imaginer, comment peut-on accepter que de telles lois restent dans notre arsenal législatif ?
Bonjour Gyrovague,

en ce qui me concerne, je ne sais pas comment l'imaginer ou l'accepter. Il faudrait demander à ceux qui possèdent beaucoup d'"imagination", où encore à tous ceux qui "acceptent tout" parce qu'ils "pensent que blablabla..."

Virgile.

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Cinci » mar. 03 janv. 2012, 4:32

Virgile écrit :
Le débat actuel portant sur la reconnaissance où pas, par les représentants de la nation française, d'un certain nombre de réalités établis - documents originaux à l'appui - aujourd'hui disponibles à la lecture du grand public et sur lesquels le projet de loi se fonde - c'est donc de ces réalités que je vous demande, avec instance, de nous parler.
Et une fois que vous nous en aurez parlé, il est fort probable que je cesse d'être "déplaisant"...
Écoutez, voici en ouverture de ce fil :
  • «Contrairement aux propos de Nicolas Sarkozy du 09 mars 2007, la France a bien commis un génocide, celui de Vendée». - Le Gyrovague, p.1
C'est à cette première sentence que je réagis. Comme s'il fallait que tout le monde soit déjà universellement d'accord sur cette «manière de compréhension» du phénomène de la guerre de Vendée, et ainsi que pour les massacres d'époques (!) En réalité, c'est bien le contraire. Or si votre opinion est que la France aurait donné dans le génocide en Vendée, vous permettrez à d'autres de n'être point de votre avis. Vouloir forcer les gens à s'introjecter vos opinions sous peine d'être affublés confusément des noms de «négationnistes», «immoraux», «crypto-fascistes» et autres «amabilités du genre» : je vais appeller cela du terrorisme intellectuel. Et c'est déplaisant.



Virgile,

C'est vous-même qui nous amenerez ceci, je signale. C'est dans un de vos derniers messages :
Le décret du premier août 1793 relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de la Vendée stipulait dans son article 1er que "Le ministre de la guerre donnera sur le champ les ordres nécessaires pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée… Article VI: "il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce pour incendier les bois, les taillis et les genêts".Article VII: "les forêts seront abattues; les repaires des repaires des rebelles seront détruits; les récoltes seront coupées par les compagnies d'ouvriers, pour être portées sur les derrières de l'armée et les bestiaux seront saisis." Article VIII: "les femmes, les enfants et les vieillards seront conduits dans l'intérieur. Il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l'humanité." Article XIV: "les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la république; il en sera distrait une portion pour indemniser les citoyens qui seront demeurés fidèles à la patrie, des pertes qu'ils auraient soufferts"[3].


Vous ne comprenez pas que l'on ne puisse pas parler génocide, apparemment, du simple fait que l'autorité révolutionnaire en question souhaite en réalité ménager la population de Vendée et alors naturellement dans sa partie qui n'aurait pas prise part au soulèvement.

Vous avez beau amener ceci :
Deux lois furent préparées par Lazare Carnot et votées par la Convention [...] : celle du 1er Août 1793 : « Anéantissement de tous les biens…la Vendée doit être un cimetière national... » et celle du 1er Octobre 1793 : « Extermination totale des habitants… »
Moi, je viens de vous faire remarquer précédemment (cf Jean Tulard) que le même Lazare Carnot fait voter une mesure d'amnistie le 2 décembre 1794 pour les rebelles qui auront déposés les armes. Il ressort clairement que le véritable objectif de la Convention n'est pas le génocide des habitants de la Vendée plutôt que la cessation du soulèvement, la fin de la rebellion, et alors donc la participation des gens de la Vendée à l'ordre de la République. On ne propose pas d'amnistie à des types que l'on veut voudrait mort et rien d'autre !

  • Dans le monde universitaire

    «À l'opposé, la thèse du « génocide vendéen » a été rejetée par la plus grande partie du monde universitaire, qui la considère comme la manifestation d'un passé qui ne passe pas.

    Elle a ainsi été critiquée par l'Australien Peter McPhee, professeur à l'université de Melbourne, spécialiste de l'histoire de la France contemporaine, qui revient sur l'influence de Chaunu dans l'affirmation d'un lien entre la Révolution française et le totalitarisme communiste, relève les faiblesses de l'analyse de Secher sur le nombre de victimes ou le regard des révolutionnaires sur l'insurrection vendéenne, remet en cause la « description des structures économiques, religieuses et sociales » de la Vendée prérévolutionnaire et des causes de l'insurrection par Secher, note le peu d'importance donné aux massacres de républicains par leurs voisins insurgés dans son livre ; en outre, il soutient que Reynald Secher, dans ses travaux suivants, n'a tenu aucun compte des travaux universitaires postérieurs nuançant ou contredisant ses analyses. Il note, en conclusion de son article sur la traduction de La Vendée-Vengé, le génocide franco-français :

    « L'insurrection reste l'élément central dans l'identité collective de la population de l'ouest de la France, mais il est douteux qu'elle — ou la profession historique — ait été bien servie par la méthodologie grossière et la polémique peu convaincante de Secher. »

    De même, parmi ceux qui ont refusé d'adhérer à la thèse du génocide, on compte le Gallois Julian Jackson, professeur d'histoire moderne à l'université de Londres, l’Américain Timothy Tackett, professeur à l'université de Californie, l’Irlandais Hugh Gough, professeur à l'université de Dublin, les Français François Lebrun, professeur émérite d'histoire moderne à l'université de Haute-Bretagne-Rennes II, Claude Langlois, directeur d'études de l'École pratique des hautes études, directeur de l'Institut européen en sciences des religions et membre de l'Institut d’Histoire de la Révolution française, Paul Tallonneau, Claude Petitfrère, professeur émérite d'histoire moderne à l'université de Tours ou Jean-Clément Martin, professeur à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne.

    Entre autres arguments, Jean-Clément Martin note que, dans son ouvrage, Reynald Secher, qui pratique « une écriture d'autorité, condamnant l'histoire qui ne se soucie pas de vérité absolue », ne commente ni ne discute le mot « génocide ». Or, pour lui, la question se pose « de savoir quelle est la nature de la répression mise en œuvre par les révolutionnaires ». Il explique, à la suite de Franck Chalk et de M. Prince que « sans l'intention idéologique appliquée à un groupe bien délimité, la notion de génocide n'a pas de sens. Or il n'est possible ni de trouver une identité "vendéenne" préexistante à la guerre, ni d'affirmer que c'est contre une entité particulière (religieuse, sociale... raciale) que la Révolution s'est acharnée. »

    Il reprend la question du décret du 1er août 1793 prévoyant la « destruction de la Vendée », et le rapport de Barère qui affirme : « Détruisez la Vendée et Valenciennes ne sera plus au pouvoir des Autrichiens. Détruisez la Vendée et le Rhin sera délivré des Prussiens (...). La Vendée et encore la Vendée, voilà le chancre qui dévore le cœur de la République. C’est là qu’il faut frapper. » Il rappelle que l'un et l'autre excluent les femmes, les enfants et les vieillards (auxquels le décret du 1er octobre 1793 ajoute les hommes sans armes), qui doivent être protégés. De même, il note que « les révolutionnaires n’ont pas cherché à identifier un peuple pour le détruire », regardant simplement la Vendée comme « le symbole de toutes les oppositions à la Révolution », et conclut que « les atrocités commises par les troupes révolutionnaires en Vendée relèvent de ce qu’on appellerait aujourd’hui des crimes de guerre».


    Source : article de Wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Vend%C3%A9e

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Charles » mer. 04 janv. 2012, 2:37

Virgile a écrit :
Bref, je ne crois pas que la soi-disante intentionnalité génocidaire de députés de l'an 1793 soit chose aussi facilement démontrable...
Il n'est pas ici question de "croire" ou de "penser que...", et il n'y a strictement rien à "démontrer" - depuis déjà longtemps.
Dans la proclamation de la Convention à l'Armée de l'Ouest en date du premier octobre 1793 : "Soldats de la liberté, il faut que les brigands de la Vendée soient exterminés; le soldat de la patrie l'exige, l'impatience du peuple français le commande, son courage doit l'accomplir."

Dans un discours de Francastel en date du 4 janvier 1794, écrit en toutes lettres : "il faut dépeupler la Vendée".
Le général Beaufort écrit le 30 janvier 1794 : " il faut purger entièrement le sol de la liberté de cette race maudite".
Carrier proclame, le 23 février suivant "qu'on ne vienne pas nous parler d'humanité envers ces féroces Vendéens; ils seront exterminés..."
Dans une lettre du 19 février de la même année, Hantz et le déjà mentionné Francastel avaient écrit: "la guerre ne finira que lorsqu'il n'y aura plus un seul habitant sur cette terre malheureuse".
Virgile a parfaitement raison, il est impossible de le réfuter. Il y a eu un génocide en Vendée pendant la révolution et ceux qui le nient ne sont rien d'autre que des complices. C'est pour eux qu'on été prononcées ces paroles :

"Quand tu te lessiverais à la potasse, en y mettant beaucoup de savon, ton iniquité resterait marquée devant moi, oracle du Seigneur Yahvé.
Comment oses-tu dire : « Je ne suis pas souillée, après les Baals je n'ai pas couru ? » Regarde tes traces dans la Vallée, reconnais ce que tu as fait.
Car ils m'ont abandonné, ils ont rendu ce lieu méconnaissable, ils y ont offert l'encens à des dieux étrangers que n'avaient connus ni eux, ni leurs pères, ni les rois de Juda. Ils ont rempli ce lieu du sang des innocents.
Car ils ont construit des hauts lieux de Baal, pour consumer au feu leurs fils, en holocauste à Baal ; cela je ne l'avais jamais ordonné, je n'en avais jamais parlé, je n'y avais jamais songé !
Aussi voici venir des jours oracle de Yahvé où l'on n'appellera plus ce lieu Tophèt ni vallée de Ben-Hinnom, mais bien vallée du Carnage." (Jérémie 2, 22-23, 19,4-6)

"« Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui bâtissez les sépulcres des prophètes et décorez les tombeaux des justes,
tout en disant : « Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour verser le sang des prophètes. »
Ainsi, vous en témoignez contre vous-mêmes, vous êtes les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes !
Eh bien ! vous, comblez la mesure de vos pères !
« Serpents, engeance de vipères ! comment pourrez-vous échapper à la condamnation de la géhenne ?
C'est pourquoi, voici que j'envoie vers vous des prophètes, des sages et des scribes : vous en tuerez et mettrez en croix, vous en flagellerez dans vos synagogues et pourchasserez de ville en ville,
pour que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang de l'innocent Abel jusqu'au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l'autel !" (Mt 23, 27-35)

Si vous niez ce génocide, c'est que vous êtes les héritiers de ceux qui l'ont commis et vivez encore sur l'héritage du salaire reçu par ceux qui ont tué. Vous avez tellement besoin du génocide que vous êtes obligés de le nier, vous êtes plus proches de lui, plus sous sa dépendance que ne l'étaient les scribes et pharisiens du meurtre commis par leurs pères car eux au moins l'avouaient, n'imaginant qu'on puisse les en accuser. Mais vous êtes si liés au génocide qu'il faut faut le nier comme si c'était vous-mêmes et non vos pères qui l'aviez commis... :zut:

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Cinci » mer. 04 janv. 2012, 3:07

Le gyrovague :
Il n'est pour ma part, nullement dans mon intention d'empêcher qui que se soit de penser que l'emploi du mot "génocide" pour la Vendée est un abus de langage, d'où tout l’intérêt du débat.
O.K. Merci.




G. Babeuf, pourtant révolutionnaire français lui-même, inventa en 1794 le terme de "populicide" au sujet du drame vendéen, ne peut-on pas considérer que ce mot de "populicide" est l'ancêtre du mot "génocide" ?
Le terme populicide ne nous donnera pas la portée de l'entreprise criminelle malheureusement. Il suffirait par exemple d'avoir fait disparaître la population entière d'un seul hameau d'une trentaine d'habitants pour se gagner le rangement dans la catégorie susdite. Mais avec le terme génocide l'on figure normalement la portée extraordinnaire d'une entreprise visant à supprimer tous les individus biologiquement apparentés sous le vocable de race, pour la seule et unique raison d'une familiarité biologique outrepassant le cadre d'un régionalisme, de tel territoire réservé entrant sous telle juridiction administrative ou tel champ limité d'intervention pour la troupe.

Un génocide est forcément un populicide mais un populicide n'est pas forcément un génocide. Des nazis peuvent bien se rendre coupables de populicide à Oradour qu'il ne veut pas dire pour autant que la soldatesque hitlérienne, en guise d'exemple, ambitionnait de génocider «le» peuple français, qu'un mobile génocidaire aurait dû donner la clé d'explication à un geste ponctuel de répression sauvage, brutal et meurtrier.


Le terme de populicide est relativement acceptable de la part de Babeuf et s'agissant de la Vendée, sauf le terme lui-même n'implique pas l'idée du genre de phénomène du XXe siècle à partir duquel l'on aura senti précisément le besoin de forger un nouveau terme après la 2e Guerre mondiale.

L'Inspiration semblable est celle de forger un terme pour qualifier nouvellement un crime d'un certain ordre de grandeur. C'est non pas que le massacre de certaines populations fut chose inédite avec la Vendée autant que l'influence des encyclopédistes et du scientisme se faisait probablement sentir chez un Babeuf révolutionnaire. On pourrait voir là-dedans une trace de ce besoin de classification rationnelle et bien ordonnée, un besoin qui perdure jusqu'à aujourd'hui. Un ancêtre lexical ? Une parenté d'idée, une parenté de besoin ...

Charles
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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Charles » mer. 04 janv. 2012, 11:10

Les soulèvements dans l'Ouest furent en grande partie déclenchés par la conscription, l'enrôlement du peuple dans un phénomène nouveau, inventé par les révolutionnaires : la guerre totale. Avant la révolution, l'Etat royal utilisait une armée de métier, non de conscrits. Et la répression fut un phénomène aussi nouveau, le génocide. Guerre totale et génocide, les sous-produits infernaux des Lumières... C'est la même violence qui s'exprime dans le génocide intérieur et dans le ravage commis par les troupes françaises à travers l'Europe, une violence idéologique, à l'avant-garde des totalitarismes qui suivront au XX° siècle.

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Virgile » mer. 04 janv. 2012, 14:56

Cinci a écrit :Source : article de Wikipédia
:sonne: :sonne: :rire: :ciao:

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Virgile » mer. 04 janv. 2012, 15:36

Bonjour

les crimes de la Révolution pendant la guerre de Vendée sont des crimes idéologiques - et il est strictement impossible de les réduire à de simples "dérapages" relevant des "tristes réalités de la guerre". Ses crimes sont exemplaires de la volonté politique d'extermination de l'"autre" - de celui qui refuse d'être "rendu libre malgré lui", surtout si ce refus se fonde sur la foi catholique.

La Convention ne s'est pas contentée de faire exterminer les vivants, elle a - sur proposition du sieur Barère (encore lui) - lors de sa séance du 31 juillet 1793, et pour "célébrer" la prise des Tuileries du 10 août 1792, décidé qu'il fallait aussi "exterminer" les morts et se débarrasser des "cendres impures" des rois de France. Il faudrait revenir sur cette obsession raciste pathologique du "pur" et de l'"impur" chez les révolutionnaires...

Il ne suffisait pas, en effet, d'exterminer les vivants en Vendée (ou ailleurs); il fallait aussi exterminer les morts, et avec eux l'histoire de tout un peuple. Il fallait exterminer, c'est bien de celà qu'il s'agit, l'âme "ancienne" de la France. Cette profanation des cadavres à Saint-Denis vaut bien entendu largement celle des lois les plus élémentaires de l'humanité en Vendée, si l'on s'en tient seulement à sa seule portée symbolique.

C'est cette portée symbolique qui est le plus généralement, elle aussi, niée. En ce qui concerne la profanation des tombeaux royaux de la Basilique de Saint-Denis - et des corps qu'ils contenaient - et la barbarie en est telle que l'on s'est toujours "arrangé" pour n'y faire allusion que de façon pour le moins discrète - il s'est trouvé, il se trouve et il se trouvera toujours des voix pour la présenter comme relevant d'un vague et malheureux "vandalisme" révolutionnaire... comme si l'on pouvait parler de "vandalisme" au sujet de cet acte monstrueux mais légal, monstrueux et prémédité, monstrueux et planifié de façon méthodique par la Convention nationale française. Et par les même criminels qui sévirent avec tant d'efficacité contre la Vendée.

Comme dans le cas du génocide vendéen, nous disposons non seulement d'archives complètes et de tous les documents signés par les conventionnels français, mais également du témoignage hallucinant de cette horreur écrit par un religieux bénédictin, Dom Poirier, qui fut mandaté pour assister à la profanation des tombes.

Il faut absolument prendre connaissance de ce témoignage. L'original du texte est disponible sur un site Internet. Voir aussi le livre d'Alain Boureau, Le simple corps du roi : L'impossible sacralité des souverains français, XVe ‑ XVIIIe siècles, Paris, Éditions de Paris, coll. « Le Temps et l'Histoire », 1988, avec une réédition en 2000, collection « Essais et documents ».

Amicalement.
Virgile.

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Re: Le génocide vendéen

Message non lu par Virgile » jeu. 05 janv. 2012, 5:19

Charles a écrit :Mais vous êtes si liés au génocide qu'il faut faut le nier comme si c'était vous-mêmes et non vos pères qui l'aviez commis...
:clap:

Malheureusement, ou plutôt heureusement, il est aussi ridicule qu'impossible de prétendre vivre l'histoire de cette façon, "par procuration".
Il est tout de même du devoir de chaque catholique de lutter contre ce genre de "fictionalisation" de l'histoire - histoire livrée à autant de "réécritures" que pourraient l'exiger la grande cause ou les grandes causes du moment. Surtout quand la cause ou les causes en question avouent franchement leur caractère irréductiblement hostile à Dieu, à son Eglise... quand ce n'est pas à toute forme de religion.

Virgile.

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