Ne reste plus qu'à élucider ce ténébreux mystère: le deux décembre 1794, c'était avant ou après la chute du Comité de Salut public, dont Carnot était membre?Cinci a écrit :Vous ne comprenez pas que l'on ne puisse pas parler génocide, apparemment, du simple fait que l'autorité révolutionnaire en question souhaite en réalité ménager la population de Vendée et alors naturellement dans sa partie qui n'aurait pas prise part au soulèvement.
Moi, je viens de vous faire remarquer précédemment (cf Jean Tulard) que le même Lazare Carnot fait voter une mesure d'amnistie le 2 décembre 1794 pour les rebelles qui auront déposés les armes. Il ressort clairement que le véritable objectif de la Convention n'est pas le génocide des habitants de la Vendée plutôt que la cessation du soulèvement, la fin de la rebellion, et alors donc la participation des gens de la Vendée à l'ordre de la République. On ne propose pas d'amnistie à des types que l'on veut voudrait mort et rien d'autre !
Parce que si c'était après, il faudrait tout de même se demander dans quelles conditions Lazare Carnot échappe au sort commun des membres du Comité, et se demander ensuite pourquoi, après avoir organisé l'extermination des Vendéens, il a l'idée d'avoir l'immense magnaminité de proposer l'amnistie aux survivants...
Autre mystère: la politique avalisée par la Convention avant Thermidor, est-ce la politique avalisée par la Convention après Thermidor? Le Lazare Carnot d'avant Robespierre poursuit-il les mêmes objectifs que le Lazare Carnot d'après Robespierre?
Parce que s'il y avait la moindre différence, alors...
Et parce que s'il faut bien attribuer à la pensée politique de Carnot une remarquable continuité idéologique, on peut aussi se demander quel fut l'étrange génie opportuniste d'un homme qui eut le bonheur de mettre ses talents "scientifiques" au service de tant de gouvernement différents... du Comité aux Cent-jours.
Et cette fameuse amnistie du 2 décembre, que devient-elle donc après qu'elle eut été déclarée?
Pas un mot sur son échec et les conditions et responsabilités de cet échec?
Pas un mot donc sur l'imbécile et obstinée poursuite des persécutions anti-religieuses pendant le Directoire?
Pas un mot sur ce qu'a bien été obligé de constater Napoléon lui-même lors de sa visite de la Vendée?
Sur Carnot, et bien entendu pas l'icone pieuse du Carnot fondateur de polytechnique "panthéonisée" par la République aux bons soins de petit-fils Sadi Carnot, et distribuée sous forme de figurine plastique par les écoles primaires publiques jusque dans les années 60 aux élèves méritants qui savaient répéter devant le directeur que l'on pouvait douter de l'existence historique de Jeanne d'Arc (seulement un souvenir personnel) - en même temps que celles de Diderot, Rousseau, Voltaire et autres d'Alembert de toute la compagnie - lire les excellents passages de l'essai de Laurent Dispot, "la Machine à Terreur". Surtout le très savoureux "Thermodynamique de la politique" à partir de la page 72.
Pour le reste, merci de l'éblouissante incandescence de votre argument copié-collé à partir de de l'encyclopédie "neutre" Wikipedia. Je suis vivement impressionné tout de même par la puissance aveuglante du "puisque tout le monde le dit c'est donc que c'est vrai..." à quoi se résume cette splendeur. Pour de la neutralité, c'en est, et de la vraie, cent pour cent Wikipedia.
V.