Matérialisme, Terreur, relativisme moral... : le côté obscur des Lumières (Le Figaro 02/03/18)

Epistémologie - Logique - Écoles - Ontologie - Métaphysique - Philosophie politique
Relief
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2211
Inscription : jeu. 06 déc. 2007, 8:44

Matérialisme, Terreur, relativisme moral... : le côté obscur des Lumières (Le Figaro 02/03/18)

Message non lu par Relief » ven. 02 mars 2018, 18:48

Matérialisme, Terreur, relativisme moral... : le côté obscur des Lumières

Image

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le philosophe Bertrand Vergely remet en cause dans un essai iconoclaste l'apport des Lumières à la pensée. Non seulement l'humanisme n'est pas, rappelle-t-il, né avec la Révolution, mais d'après lui les Lumières ont institué un impérialisme de la Raison, qui assassine en l'homme ce qu'il a de spirituel.

Bertrand Vergely est normalien, agrégé de philosophie et théologien. Professeur en classes de Khâgne et enseignant à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, il vient de publier Obscures Lumières (éd. du Cerf, 2018), essai philosophique décapant qui fait voler en éclat certains des mythes qui entourent le siècle des Lumières, pour en révéler aussi la part d'ombre.


FIGAROVOX.- Dans votre livre, vous semblez voir dans les Lumières une nouvelle religion, dont vous dites que, contrairement à l'idée reçue, elle est bien plus obscurantiste que le christianisme qu'elle a remplacé. Manifestement cette religion n'est pas la vôtre...


Bertrand VERGELY.- La religion est ce qui relie les hommes à Dieu. Vivre religieusement conduit à élever sa conscience au plus haut niveau qui soit. Mais les hommes peuvent détourner le religieux, et quand c'est le cas, cela donne les tyrannies et les sectes qui font basculer le religieux dans la violence. La bonne réponse à l'obscurantisme religieux consiste à revenir au religieux authentique, celui de l'homme profond se purifiant de la soif de pouvoir afin de faire vivre une conscience transformée. Au XVIIIe siècle, lors de la Révolution Française, c'est l‘inverse qui s'est produit. Sous prétexte de libérer la société de l'obscurantisme, les révolutionnaires opposent au pouvoir de l'obscurantisme religieux le pouvoir non religieux dit des Lumières. Ils ne suppriment pas la soif de pouvoir, ils la déplacent seulement de son expression cléricale vers une expression laïque. Pour ce faire, ils mettent en place une idolâtrie, celle de l'homme total contrôlant la nature et l'homme par la raison humaine. Au XVIIIe siècle cette idolâtrie débouche sur la Terreur, au XIXe siècle sur le nihilisme intellectuel, au XXe siècle sur le totalitarisme. Être philosophe, c'est tenter de dire et de vivre la vérité. Les Lumières sont à l'origine d'une idolâtrie qui a asservi les hommes et qui les asservit encore. À qui demande de devenir un adorateur de cette idolâtrie, je dis non. Sans moi.

La suite ici : http://www.lefigaro.fr/vox/culture/2018 ... mieres.php

Avatar de l’utilisateur
Cepora
Barbarus
Barbarus

Re: Matérialisme, Terreur, relativisme moral... : le côté obscur des Lumières (Le Figaro 02/03/18)

Message non lu par Cepora » ven. 02 mars 2018, 22:33

Relief a écrit : Bertrand VERGELY.- .... les révolutionnaires opposent au pouvoir de l'obscurantisme religieux le pouvoir non religieux dit des Lumières.
Ils ne suppriment pas la soif de pouvoir, ils la déplacent seulement de son expression cléricale vers une expression laïque. ...
Les révolutionnaires se sont opposés au catholicisme chrétien, et pour ce faire, ils ont construit un catholicisme areligieux. Hum... En fait non, le terme areligieux n'est pas exact, car cet universalisme de substitution n'est pas sans religion. Il a bien une religion, avec ses temples, ses rites, son clergé, ses fidèles, etc.

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Orion*74 et 9 invités