Mais si !
Dans les messages précédents, il a déjà été relevé que le perroquet « articule » correctement les phrases qu’il imite, dans le sens commun du mot articuler qui signifie prononcer des mots en distinguant nettement les syllabes.
Attention de ne pas répondre trop vite sans lire d’abord attentivement les derniers messages surtout dans un sujet aussi difficile.
Non, par rapport à la définition de l’écriture détaillée dans mes messages précédents, et sauf, bien sûr, si vous définissez autrement l’écriture.Bassmeg a écrit : ↑mar. 06 nov. 2018, 21:26Bassmeg écrit :
Après le langage articulé, dont on n'a vu qu'il n'était pas spécifique aux humains, on revient maintenant sur l' écriture. MAIS, en vrai, ça ne fait que déplacer le problème, il me semble. Koko et d'autres singes étaient capables de composer des phrases sur un tableau composé d'idéogrammes. C'est de l'écriture.
L’écriture, ce n’est pas seulement du dessin signifiant. Certains animaux semblent capables d’une telle communication.
L’écriture, c’est un système de matérialisation de la pensée qui permet d’exprimer librement n’importe quelle image ou combinaison d’images même totalement inventées. C’est de cela et de cela seulement qu’il est question ici dans notre réflexion sur la différence entre l’humain et l’animal.
A cet égard, je vous remercie, une fois encore, chère Bassmeg, de la pertinence de vos exemples qui obligent à ne pas s’arrêter à de prétendues différences qui n’en sont pas entre l’humain et les animaux.
Mais, il me semble que vous ne répondez pas aux questions par lesquelles j’ai essayé de mieux préciser en quoi l’écriture pourrait être un critère pertinent.
Je vais vous les redire autrement par rapport à vos nombreux exemples.
Première question : pensez-vous qu’un animal puisse se représenter volontairement dans sa pensée n’importe quelle image d’une réalité vue ou inventée, et n’importe quelle combinaison de telles images ?
Attention à chaque détail de cette question complexe :
1. se représenter dans sa pensée = imaginer
2. volontairement = un choix intérieur libre de penser à quelque chose
3. n’importe quelle image (un pictogramme intérieur) d’une réalité vue ou inventée = une faculté de pouvoir imaginer de manière créative non seulement ce qui est connu mais n’importe quelle invention de l’imagination
4. n’importe quelle combinaison (une construction intérieure d’images) = une possibilité de relier librement les images volontaires de la pensée pour en faire des récits, des raisonnements, des poésies ou n’importe quoi d’autre.
Deuxième question : pensez-vous que l’écriture est un critère pour répondre à la première question ?
Ici, il me semble que la question elle-même montre le sens du mot écriture (comme système organisé) et en quoi l’écriture peut être adéquate comme critère de distinction entre l’humain et l’animal.
Si vous répondez non à la première question (même si cette réponse négative ne résulte que d’un seul détail), cette seconde question propose un critère pour expliquer cette réponse négative. Je n’en vois pas d’autre. C’est parce qu’il n’a pas la capacité libre d’imaginer n’importe quoi que l’animal n’écrit pas car l’écriture qui permet d’écrire n’importe quoi n’est que l’expression de la capacité intérieure correspondante.
Si vous répondez oui à la première question (dans tous ses détails), cela me semble contredit par l’absence totale et persistante de toute expression extérieure de la capacité qui serait ainsi attribuée à un animal.
Il me semble que vous répétez une fois de plus la même réflexion sans tenir compte de la réponse déjà elle-même répétée.Bassmeg a écrit : ↑mar. 06 nov. 2018, 21:26Bassmeg écrit :
A l'inverse, beaucoup d'êtres humains sont parfaitement incapables de maîtriser ce mode de communication. Sont ils pour autant moins humains que Koko? Ma cousine est autiste. Incapable de parler, d'écrire... Elle ne réagit pas aux sentiments des gens l'environnant. Elle ne parle pas, n'écrit pas. Elle a 43 ans. Koko parlait le langage des signes. Elle savait exprimer ses désirs, ses craintes, ses tristesses et ses sentiments. Elle savait aussi comprendre les sentiments des autres, et y réagir.
Je sais que mes messages sont longs, très longs, mais je suis bien obligé de vous demander de les relire ou de me répéter à mon tour.
Non : l’écriture n’est pas elle-même le critère proposé. Elle n’en est que la manifestation, l’expression concrète. La capacité concrète des individus est sans pertinence, comme vous le répétez. On n’est pas moins humain pour autant. C’est évident !
Le critère proposé est intérieur, dans la pensée, comme le précise la première question détaillée plus haut. L’écriture n’en est que le mode d’expression extérieur qui, lorsque le corps est immature ou dégradé, peut être absente.
Et, tout aussi certainement, la pensée elle-même, dans sa réalité cérébrale, peut aussi être affectée dans ses capacités selon les circonstances concrètes.
Votre cousine autiste peut en être un excellent exemple. Elle est blessée dans sa communication extérieure. Peut-être l’est elle aussi à l’intérieur d’elle-même, mais, ici, c’est loin d’être clair. Ne garde-t-elle pas pleinement sa liberté d’imaginer en elle-même que seule la circonstance concrète de sa maladie l’empêche d’exprimer à l’extérieur par l’écriture ? Mais, quoi qu’il en soit, elle est pleinement humaine parce que si son corps (y compris son cerveau) était guéri, elle pourrait écrire, alors que, même avec un corps en parfaite santé et parfaitement mature, un animal n’écrit pas.
Par l’écriture, l’humain ne montre-t-il pas qu’il est le seul, dans la nature, à avoir la possibilité d’accéder à une pensée libre en lui-même qui lui permet de se saisir en pensée non seulement de n’importe quel élément du réel, mais aussi de n’importe quel élément qu’il souhaite inventer et de tout combiner à son gré ?