Quelle différence entre homme et animal ?

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DA95
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par DA95 » mer. 05 mai 2010, 16:29

Henriette a écrit : Il dispose également de mains agiles, mais pas exceptionnelles.
Quel animal possède un main plus agile que l'homme?
certains animaux dépassent l'homme sur les cinq sens (l'aigle par exemple).
L'aigle à un gout plus développé que le notre? (dommage pour le traiteur)
L'homme à pu se développer grâce à la transmission des connaissances, qui va avec le langage et l'écriture. La civilisation qu'a crée l'homme diffère effectivement radicalement de tout ce qu'on peut voir dans le reste de la nature. Mais l'homme n'est pas si radicalement différent, si à part ; c'est ce qu'il à crée qui l'est, les villes, les machines, les dieux, l’armes...
Oui c'est certainement parce que l'homme est si semblable à l'animal qu'il a pu créer toutes ces choses que vous nous listez. Soyons sérieux juste un instant. Je trouve à la lecture de vos écrits que l'homme est bien différent de l'animal.
Bien à vous
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Henriette
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par Henriette » mer. 05 mai 2010, 17:55

DA95 a écrit :Quel animal possède un main plus agile que l'homme?
La plupart des insectes.
L'aigle à un gout plus développé que le notre? (dommage pour le traiteur)
Oui.
Oui c'est certainement parce que l'homme est si semblable à l'animal qu'il a pu créer toutes ces choses que vous nous listez. Soyons sérieux juste un instant. Je trouve à la lecture de vos écrits que l'homme est bien différent de l'animal.
Bien à vous
Il y a quelque chose qui vous gène dans le fait que l'homme soit un animal comme les autres ?

Car c'est ce qu'il est en soi, pour s'en rendre compte il suffit de regarder ce que l'on sait de l'homme de cro-magnon, qui est notre égal du point de vue de l'évolution.
On peux dire que même si in fine l'homme est très différent d'un animal comme le chimpanzé, in utéro les deux sont extrêmement proches, plus proches qu'un chimpanzé d'un gorille, par exemple.
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par DA95 » mer. 05 mai 2010, 20:37

les insectes n'ont pas de main mais des pattes
Il y a quelque chose qui vous gène dans le fait que l'homme soit un animal comme les autres ?
L'homme est une personne, l'animal n'est pas une personne. L'homme n'est pas un animal. Il n'y a rien qui me gène, car nous ne sommes pas avec les animaux sur le même plan.

Bonne soirée
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par ti'hamo » mer. 05 mai 2010, 21:54

@ Cracboum
Est-ce pour vous rassurer que vous affirmez maintenant, gratuitement et sans explication, que vous parlez de l'acte de penser et moi de son efficacité ? Non, non : je vous parlais bien de l'acte de penser. Vous, par contre, on ne sait même plus de quoi vous parlez :
"on ne peut en avoir conscience qu'aprés, parceque, ayant apaisé le tumulte du mental, la mémoire a pu gardé la subtile et évanescente empreinte de la pensée en acte alors qu'elle ne pense encore rien, si non qu'elle pense, et donc aucun objet n'impressionne la mémoire, seulement un léger je ne sais quoi.
" :D

Et maintenant, voilà que vous nous dites qu'en fait il faut oublier l'acte de la pensée tel que nous le connaissons habituellement, mais plutôt raisonner à partir de l'état de la pensée après une anesthésie.
Je vous rappelle que vous étiez en train d'essayer de nous expliquer ce que peut ou ne peut pas la pensée, ce qu'elle peut connaître ou non, de manière certaine ou non.

Si donc vous écartez arbitrairement l'usage de la pensée tel que tout le monde en a l'expérience, et que vous affirmiez ne fonder votre étude de la pensée que sur son état au sortir d'une anesthésie,
alors, oui, en effet, je comprends mieux que vous nous souteniez mordicus que l'intelligence, la pensée, ne peut rien connaître de façon certaine.
Maintenant que nous savons ce que vous dites et pourquoi vous le dites, nous pouvons revenir au sujet initial.



il y a un trés court instant, que seul votre frigo peut voir, ou les photons se réveillent, se propagent, à 300.000km/seconde. Imaginons une plaque sensible juste à ce moment...on verrait la lumière en train de devenir lumière, avant même d'éclairer quelqu'objet que ce soit, si non elle-même

Dites, vous n'espérez pas qu'on prenne cela en compte, tout de même ?
Cela marche aussi avec mon chat, remarquez : si vous regardez bien, il y a un court instant, juste avant qu'on entende son miaulement, alors que ce dernier n'a pas encore atteint vos oreilles, un instant donc où il se miaule lui-même mais ne miaule encore à personne.
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par ti'hamo » mer. 05 mai 2010, 21:59

@ Henriette
La civilisation qu'a crée l'homme diffère effectivement radicalement de tout ce qu'on peut voir dans le reste de la nature. Mais l'homme n'est pas si radicalement différent, si à part ; c'est ce qu'il à crée qui l'est, les villes, les machines, les dieux, les armes...
Et bien, donc, c'est ce qu'on dit : un être à part.
Si ce qu'il crée est radicalement différent de tout ce que peut produire ou imaginer n'importe quel autre animal, alors cet être est bien un être à part. Pourquoi affirmez-vous d'abord que rien ne met l'Homme à part, pour juste après affirmer qu'il se distingue radicalement par sa capacité de création ?

Cela fait comme un hiatus dans vos explications : d'un côté l'idée que vous voulez soutenir (l'être humain n'est pas un être à part des animaux) et de l'autre les observations concrètes (l'être humain crée, comprend et imagine, sans équivalent dans le monde animal), mais pas de lien logique entre les deux vu que les faits que vous citez contredisent l'idée que vous vouliez soutenir...


De la même façon, quand vous dites :
il suffit de regarder ce que l'on sait de l'homme de cro-magnon, qui est notre égal du point de vue de l'évolution.
De fait, non :
. c'est une autre espèce
. il n'est plus de ce monde.
Si donc on se place dans la perspective d'un monde entièrement déterminé par les seules lois de l'évolution, on ne peut pas affirmer que l'Homme de cro-magnon soit notre "égal évolutif" : le seul fait qu'il ait disparu et pas nous, dans une perspective purement évolutionniste, amène à conclure qu'il n'était donc pas notre égal du point de vue de l'évolution.

Il y a donc d'un côté l'idée que vous affirmez de façon répétée (l'être humain est un animal parmi les autres, sans rien qui le distingue), et de l'autre les faits, réels, que vous-mêmes citez, et qui contredisent cette idée.


. D'autre part, encore une fois, l'évolution ne rend pas compte des réalités que sont l'amour, l'amitié, la dignité humaine, la justice, l'égalité.
Si on se place dans une perspective purement évolutionniste, on est donc obligé de conclure que ce ne sont pas des réalités, mais des concepts imaginaires, sans valeur propre. Dans ce cas je vous laisse en tirer les conclusions.
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par Sofijka » mer. 05 mai 2010, 22:04

Tonton a écrit :
La théorie athée n'a jamais pu expliquer comment l'homme - avec ses qualités propres - est apparu.
Ben si...

Ca fait un paquet de temps qu'elle existe, d'ailleurs... ^^

Par contre, j'ai "réduit" le terme "qualités propres" à la simple dénomination de "mutations".
Oui évidemment, si vous ne comprenez pas quelles sont les qualités propres de l'homme, il est normal que vous réduisiez son apparition à une issue de mutation.
Aucun scientifique ni aucun ahée n'a d'explication sur l'apparition, à un moment donné, de l'homme avec ses qualités propres. C'est ce qu'on appelle le fameux chaînon manquant.
Pour habiter, tipi beaucoup mieux. Toujours propre, chaud en hiver, frais en été, facile à bouger. Homme moderne construit grosse maison, beaucoup d'argent dépensé, comme une grande cage, pas de soleil, jamais sortir. Toujours malade.
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par Sofijka » mer. 05 mai 2010, 22:35

Le gentil athée a écrit :Je pense plutôt que si les matérialistes rejettent l'intuition, c'est parce qu'elle peut être un frein à l'avancement de la connaissance scientifique (si on se contente de l'intuition), que parfois voire souvent, elle induit en erreur et est source de préjugés, ensuite qu'elle est d'une grande variabilité d'une personne à l'autre et même pour une même personne, et aussi que le lien entre le réel et elle ne semble aucunement contraignant (admettons qu'on ait une intuition qui soit juste, on ne saura pas pourquoi elle est juste, et pour savoir qu'elle est juste, il faudra passer par l'expérience objective : on n'a aucun moyen, en restant dans l'intuition, de faire le tri entre les mauvaises et les bonnes intuitions), et enfin, il n'existe aucune méthode rigoureuse en intuition : les intuitions nous tombent dessus comme ça, ou peuvent être vaguement évoquées par diverses situations différentes d'une personne à l'autre, mais il n'existe pas de marche à suivre pour bien "intuitionner" comme il existe une marche à suivre pour bien "expérimenter" ou bien "raisonner".
Euh... mais je ne parlais pas de l'intuition, je parlais des capacités propres de l'homme !
Mais pourquoi un athée ne les reconnait-il jamais ?
L'homme n'a pas que l'intuition (j'espère que ce n'est pas là la plus noble et plus grande capacité que vous attribuez à l'homme !), qui est très personnelle et subjective, et qui n'apporte que des incertitudes. Il a aussi l'intelligence, la conscience et la volonté libre. Et les connaissances, aussi.

Plus haut, Henriette disait que l'animal n'est pas "si supérieur" à l'homme. C'est marrant, mais les athées s'imaginent toujours qu'on dénigre les animaux. Or certains animaux ont par exemple une mémoire beaucoup plus développée que la nôtre. Nous ne disons pas que l'homme est supérieur, nous disons qu'il est le seul être vivant à pouvoir raisonner et à avoir conscience des choses. Si l'idée de création lui est venue, ce n'est pas par hasard. Car d'une part il est capable de créer, et d'autre part, il en a conscience.
D'ailleurs, pour répondre encore à Henriette, si on met un homme sur une ile déserte, il cherchera un moyen de manger ce qu'il trouve. Or l'animal, lui, se contentera d'essayer de le manger. Il cherchera de l'eau, mais ne se demandera pas en quel endroit l'eau potable peut se trouver ou de quelle façon on peut récolter l'eau de pluie.
Pour habiter, tipi beaucoup mieux. Toujours propre, chaud en hiver, frais en été, facile à bouger. Homme moderne construit grosse maison, beaucoup d'argent dépensé, comme une grande cage, pas de soleil, jamais sortir. Toujours malade.
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par Henriette » mer. 05 mai 2010, 23:46

ti'hamo a écrit :
il suffit de regarder ce que l'on sait de l'homme de cro-magnon, qui est notre égal du point de vue de l'évolution.
De fait, non :
. c'est une autre espèce
. il n'est plus de ce monde.
Si donc on se place dans la perspective d'un monde entièrement déterminé par les seules lois de l'évolution, on ne peut pas affirmer que l'Homme de cro-magnon soit notre "égal évolutif" : le seul fait qu'il ait disparu et pas nous, dans une perspective purement évolutionniste, amène à conclure qu'il n'était donc pas notre égal du point de vue de l'évolution.
Je crois que vous confondez cro-magnon et néandertal...

Cro-magnon, c'est nous, la même espèce, homo sapiens (anciennement appelé homo sapiens sapiens ). Néandertal, c'est homo neanderthalensis (anciennement appelé homo sapiens neanderthalensis )

Si quelqu'un pouvais voyager dans le passé, il pourrais se reproduire avec cro-magnon, probablement pas avec néandertal.


Ce que je dit, c'est juste que l'homme n'est pas si à part en soi... disons biologiquement, physiologiquement ou génétiquement si vous préférez.
Il est très différent par son histoire et sa civilisation, cela est indéniable, mais il n'y a pas lieu de penser qu'il est exceptionnel du point de vue biologique, ce que semblait affirmer Raistlin, entre autres.
D'ailleurs, pour répondre encore à Henriette, si on met un homme sur une ile déserte, il cherchera un moyen de manger ce qu'il trouve. Or l'animal, lui, se contentera d'essayer de le manger. Il cherchera de l'eau, mais ne se demandera pas en quel endroit l'eau potable peut se trouver ou de quelle façon on peut récolter l'eau de pluie.
Raté, si j'ai dit sans connaissances et sans outils c'est pas pour rien. Ces comportements ne sont pas instinctifs, sans connaissances, l'homme essaiera de manger sans savoir si c'est comestible ou pas, il cherchera de l'eau de manière erratique, juste parce qu'il à soif, il pourrais même être tenté de boire de l'eau de mer, sans savoir que ses reins tiendront pas longtemps, il n'aura pas l'idée d'aller chercher le jus de la noix de coco comme l'homme qui sait.

Sans connaissances ni outils, l'homme est un animal, c'est précisément ce que je cherchais a dire, et je vous remercie de m'y aider :)
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par Sofijka » jeu. 06 mai 2010, 0:15

Euh non, ce n'est pas ce que nous disons du tout. :s
L'homme a développé les outils et emmagasiné les connaissances, précisément parce qu'il n'est pas un animal !

Vous avez fumé la moquette ?
Pour habiter, tipi beaucoup mieux. Toujours propre, chaud en hiver, frais en été, facile à bouger. Homme moderne construit grosse maison, beaucoup d'argent dépensé, comme une grande cage, pas de soleil, jamais sortir. Toujours malade.
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par DA95 » jeu. 06 mai 2010, 10:32

Henriette a écrit : Ce que je dit, c'est juste que l'homme n'est pas si à part en soi... disons biologiquement, physiologiquement ou génétiquement si vous préférez.
Bonjour Henriette,
L'homme biologiquement, et physiologiquement est complètement à part, vous nous dites une erreur. Pour la génétique je suis sur que ti'hamo vous répondra.

La physiologie humaine se distingue des animaux et en particulier de ces grands singes auxquels nous aimons parfois nous comparer. Voici cinq grandes différences, qui montrent combien l'homme est à part. Je reprends ici les éléments d'un cours d'histoire auquel j'ai participé.
Premier point essentiel : la lenteur du développement du nourrisson, qui impose aux parents un sevrage et une garde particulièrement prolongés. Il faut plus d’un an à un petit d’homme pour marcher contre quelques quarts d’heures pour tout autre mammifère. Dans ce simple fait réside l’embryon d’un partage des tâches et d’une organisation sociale. Le trait le plus universel de celle-ci consiste en une division fondamentale entre un ensemble large et plus ou moins hiérarchisé, la société en général, et une association plus restreinte, la famille, ordonnée à la procréation et à l’éducation des plus petits. Bien des animaux doivent protéger longtemps leur petit me direz vous sans doute; ainsi la femelle orang-outang passe pas moins de six années avec son petit. Mais celui-ci a presque immédiatement une force et une autonomie suffisante pour que la mère seule suffise à s’en occuper. D’autres animaux composent des embryons de sociétés qui annoncent de manière saisissante la famille humaine : ainsi des loups par exemple. Mais jamais leur progéniture n’est aussi faible et fragile que le petit d’homme à sa naissance.
Deuxième point, bien plus décisif : la physiologie féminine présente une sexualité absolument unique dans le règne animal. Morphologiquement, la femme est la seule créature à posséder un hymen. Mais surtout, elle est le seul mammifère privée d’ oestrus : elle n’entre pas « en chaleur » au moment de l’ovulation. Comme l'écrit C. MASSET, « Préhistoire de la famille », Histoire de la famille , p. 114-115. « Depuis au moins quatre millions d’années – date à laquelle la biologie moléculaire situe la séparation entre les Hominiens et le Chimpanzé – elle a perdu la faculté, si répandue chez les mammifères, de n’attirer les mâles qu’au moment opportun pour la reproduction. Attractive en permanence, elle reste réceptive même une fois fécondée, ce qui est une anomalie dans le monde vivant. De ce fait, dans notre espèce, les préoccupations sexuelles sont rarement tout à fait absentes : nous ne connaissons que dans l’enfance et dans l’extrême vieillesse les longues périodes de calme sexuel qui sont le lot habituel des autres mammifères. A une rivalité entre mâles ainsi attisée en permanence s’ajoute chez nous une rivalité tout aussi vigoureuse entre les femelles. Chacune s’efforce de n’être pas moins attractive que ses voisines, et recourt volontiers à des artifices destinés, en quelque sorte, à remplacer l’appel impérieux qu’était jadis l’ oestrus . La culture succède ainsi à la nature. »
Cette double violence les animaux l'ignore. Mais elle ouvre l'homme à ne liberté et une responsabilité par rapport à lui-même et à autrui et à la vie, sans aucune comparaison possible avec l'animal. Cette caractéristique physiologique est un des éléments fondateurs de la famille. Pour reprendre votre exemple, si le couple survie, s'accouple alors la génération d'un enfant fera automatiquement prendre conscience à l'homme de sa spécificité.

Troisième point : le contrôle des naissances, bien qu'apparaissant chez les animaux, qui sont parfois capables de restreindre l’accès aux femelles ou de tuer les petits de leurs concurrents. Avec l’homme et à la différence des animaux, le contrôle des naissances atteint un degré de conscience inédit. La crainte de manquer, le désir de conserver un équilibre entre les ressources et les consommateurs expliquent l’infanticide, l’avortement, un bon nombre de tabous sexuels limitant la fécondité, et certainement la contraception, déjà pratiquée dans un bon nombre de sociétés dites "primitives". Principe que nous appliquons encore dans nos sociétés dites "évolué".

Quatrième point qui est typiquement humain: la division sexuée des tâches. C'est une caractéristique humaine universelle. Ce qui ne signifie pas que ce sont toujours les mêmes tâches qui sont réservées aux hommes ou aux femmes. Cependant, il semble en particulier que la chasse et l’entretien du feu soient deux responsabilités bien séparées. Il me semble que tous les animaux craignent le feu.

Dernier point, vers la fin du cinquième millénaire, se répand l’usage des sépultures. Celles que nous connaissons sont souvent collectives et renferment parfois des familles entières. La tombe signifie plusieurs choses. D’une part, la mise à distance de la mort, qui commence à être symbolisée et dite : ceci est d’une grande importance dans la constitution de la psychologie humaine. La mort entre ainsi dans un réseau de significations, dans un récit. Par ailleurs, la tombe signale la fondation d’une mémoire et d’un lignage : les hommes auront désormais des ancêtres dont la trace reste présente dans le monde. C'est également un point très important, en effet dans l'ordre de l'être l'auto conscience qui se creuse en l'homme est inséparable de sa généalogie. Je reçois mon existence d'un autre qui me donne un nom.

Bien à vous,
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Message non lu par Un gentil athée » jeu. 06 mai 2010, 13:53

Sofijka a écrit :
Le gentil athée a écrit :Je pense plutôt que si les matérialistes rejettent l'intuition, c'est parce qu'elle peut être un frein à l'avancement de la connaissance scientifique (si on se contente de l'intuition), que parfois voire souvent, elle induit en erreur et est source de préjugés, ensuite qu'elle est d'une grande variabilité d'une personne à l'autre et même pour une même personne, et aussi que le lien entre le réel et elle ne semble aucunement contraignant (admettons qu'on ait une intuition qui soit juste, on ne saura pas pourquoi elle est juste, et pour savoir qu'elle est juste, il faudra passer par l'expérience objective : on n'a aucun moyen, en restant dans l'intuition, de faire le tri entre les mauvaises et les bonnes intuitions), et enfin, il n'existe aucune méthode rigoureuse en intuition : les intuitions nous tombent dessus comme ça, ou peuvent être vaguement évoquées par diverses situations différentes d'une personne à l'autre, mais il n'existe pas de marche à suivre pour bien "intuitionner" comme il existe une marche à suivre pour bien "expérimenter" ou bien "raisonner".
Euh... mais je ne parlais pas de l'intuition, je parlais des capacités propres de l'homme !
Mais pourquoi un athée ne les reconnait-il jamais ?
C'est pour ça que je parle de l'intuition : c'est l'intuition qui nous dit que l'homme a l'intelligence, la conscience et la volonté libre dans le sens métaphysique où vous l'entendez. Or le matérialiste rejette la validité de l'intuition (et vous aussi visiblement, ce qui n'est pas sans m'étonner). Un matérialiste pourra reconnaître que l'homme a l'intelligence, la conscience et la volonté libre, mais il n'entendra pas la même chose par ces expressions. Par exemple, l'intelligence sera définie comme la capacité à comprendre les choses et les faits, à découvrir les relations entre eux (cela, un animal ou un programme informatique peut le faire) ; la conscience sera définie comme pure intentionnalité et mise en rapport de soi au monde et de soi à soi (l'expérience intérieure sera niée ou ramenée à l'intentionnalité ou à la neurobiologie, faute de lui reconnaître des caractéristiques spécifiques irréductibles : comme elle n'est pas partageable, c'est "pratique"...) ; la liberté sera définie comme l'absence de contrainte extérieure à l'action, comme l'auto-détermination, etc.

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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par ti'hamo » jeu. 06 mai 2010, 14:44

@ gentil athée et sofijka
. Il faut noter aussi que ce qu'on appelle "intuition" est en général, en fait, un raisonnement inconscient : l'intelligence tire d'emblée les conclusions à partir des informations observées, sans que son travail progressif soit explicite. C'est bien pourquoi l'intuition, ça se travaille, et qu'elle sera plus ou moins valide selon les connaissances et la pratique du raisonnement.

Mais, en cela elle est donc un point de départ très utile au raisonnement et à la compréhension : une fois l'intuition précisée, on doit cependant repasser par la case "raisonnement progressif logique détaillé" pour vérifier le raisonnement intuitif.


. Le travail de l'intelligence, la liberté, la conscience... sont des faits d'expérience, non des concepts purement abstraits dont nous n'aurions l'idée que par intuition.
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par ti'hamo » jeu. 06 mai 2010, 14:45

@ DA95
L'être humain est évidemment différencié des autres animaux par sa physiologie et son code génétique. Mais ce que veux dire Henriette, je crois, c'est que ces différences sont du même ordre, du même type, que les différences entre espèces animales : l'être humain est différencié par son code génétique, comme toute autre espèce ; l'être humain possède des caractéristiques propres de développement et de physiologie, mais qui sont bien des cas particuliers du mode de développement des mammifères :

il y a des différences, non négligeables, mais des différences de degré, et non de nature.


Il ne faut pas nier notre part biologique, et ce qu'elle a de commun avec les animaux. Par exemple, sans vouloir choquer personne, il n'est pas tout à fait exact de dire que dans l'espèce humaine il n'y a pas d'œstrus : nous sommes également tributaires de nos hormones, et il est vrai que le ressenti, l'humeur, et l'envie sexuelle, ne sont pas les mêmes à chaque moment du cycle.
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par ti'hamo » jeu. 06 mai 2010, 14:46

@ Henriette
Ce que je dit, c'est juste que l'homme n'est pas si à part en soi... disons biologiquement, physiologiquement ou génétiquement si vous préférez.
Il est très différent par son histoire et sa civilisation, cela est indéniable, mais il n'y a pas lieu de penser qu'il est exceptionnel du point de vue biologique, ce que semblait affirmer Raistlin, entre autres.
Oui, bien sûr : génétiquement, biologiquement, les différences entre l'être humain et l'animal sont des différences non de nature mais de degré. Mais, il est évident que si on se place sur le plan de ce qui est commun entre l'être humain et l'animal… on ne trouvera que des différences de degré.
Autrement dit : dans ce qu'il a de commun avec l'animal, l'être humain n'est pas radicalement de l'animal. Oui. Mais là c'est une tautologie, du coup.

Par contre, observer, reconnaître, noter, que les civilisations humaines n'ont rien de commun avec les sociétés animales, que les créations humaines n'ont rien à voir avec les comportements animaux,
cela revient bien à observer une différence de nature, et non de degré : il ne s'agit plus de capacités du même type en plus développé, mais d'autre chose, de radicalement autre.


Vous observez donc deux faits, qui sont bien des faits et sur lesquels nous sommes d'accord :
. sur le plan purement biologique (génétique, physiologie…), l'être humain ne se différencie pas énormément des animaux ; il existe des différences, mais ce sot des différences de degré et non de nature (de la même façon qu'on comparerait la capacité à la course du guépard et du léopard, par exemple).
. sur le plan de la création, de la civilisation, de l'imagination, ce que produit l'être humain est par contre radicalement différent de ce qu'on trouve dans le monde animal.


L'idée qui ressort alors, c'est qu'il y a semble-t-il autre chose que le purement et simplement biologique et matériel. Je ne dis pas que c'est la preuve, je dis juste que normalement, une fois qu'on a posé ces deux constats qui sont bien des constats et que vous avez posé vous, on est bien obligé de se poser la question du lien entre les deux : si l'être humain n'a rien d'exceptionnel sur le plan purement biologique, mais que ce qu'il produit, ce qu'il crée, est exceptionnel...
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
[Konrad Lorenz]

Celui qui connaît vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme.
[Konrad Lorenz]
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Un gentil athée
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Re: Dieu existe-t-il ? Comment en être sûr ?

Message non lu par Un gentil athée » jeu. 06 mai 2010, 16:00

ti'hamo a écrit :. Le travail de l'intelligence, la liberté, la conscience... sont des faits d'expérience, non des concepts purement abstraits dont nous n'aurions l'idée que par intuition.
Je ne suis pas vraiment d'accord : par exemple, pourriez-vous me prouver que ce que vous venez d'écrire (même si vous le croyez libre) n'est pas en fait la résultante nécessaire (quoique archi-complexe) de l'état de l'univers juste avant et des lois de la nature (connues et inconnues...). J'ai beau réfléchir et retourner le problème dans ma tête, je n'arrive pas - bien que j'y crois assez fermement - à trouver une preuve décisive de la liberté métaphysique. Je n'arrive même pas clairement à définir ce que c'est bien que je "sente" confusément ce que c'est (c'est pourquoi je dis que c'est une idée de l'intuition). Je paraphraserais bien la boutade de Saint Augustin en remplaçant le temps par la liberté : « Qu’est-ce donc que la liberté ? Si personne ne me le demande, je le sais; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus ». Toujours pour paraphraser Saint Augustin, et toujours en remplaçant "temps" par "liberté", je dirais aussi que : « La notion de la liberté n'est pas un objet de notre savoir, mais une dimension de notre être. »

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