PRH (Personnalité et Relations Humaines)

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etienne lorant
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PRH (Personnalité et Relations Humaines)

Message non lu par etienne lorant » sam. 02 août 2008, 11:25

Depuis des années, je me pose beaucoup de questions au sujet d'une méthode employée en psychothérapie de groupe par l'association "prh" (pour "personnalités relations humaines") dont je joins ci-après le "catalogue":

"PRH se fonde sur une vision dynamique et positive de l'homme, ayant foi en ses capacités, quelles que soient sa situation, son histoire, ses difficultés… et rejoint ainsi le courant de la psychologie humaniste.
La méthode pédagogique employée met l'accent sur une observation méthodique des situations vécues, accompagnée d'échanges et d'apports pratiques et théoriques. Elle permet à chaque participant de vivre une expérience d'évolution personnelle, et pas uniquement de recevoir un enseignement.
Des effets positifs pour votre vie
- Acquérir une confiance en vous.
- Vous affirmer dans l'existence, en prenant conscience des points forts de votre personnalité et en connaissant mieux vos limites.
- Développer vos capacités relationnelles (écoute, compréhension, authenticité, expression de soi...)
- Accéder, progressivement à une pleine autonomie.
- Découvrir les valeurs profondes qui donnent sens à votre vie et efficacité à vos engagements.
- Dépasser les obstacles qui freinent la réussite personnelle, professionnelle ou familiale (peurs, insécurités, regard négatif sur soi-même et les autres, survalorisation, culpabilité,...)

Des formateurs à votre service
Chaque stage est animé par un formateur ayant reçu une formation approfondie de plusieurs années, enrichie régulièrement par une importante formation continue.
Les formateurs PRH sont particulièrement attentifs au respect de la personne, de sa liberté, de ses convictions, de ses croyances.
Vous trouverez auprès d'eux, la compétence, la rigueur et les qualités humaines que vous êtes en droit d'exiger d'un professionnel des sciences humaines.

Vous trouverez toute information sur
PRH dans le monde sur le site :
http://www.prh-international.org"

--

Il se trouve que j'ai peu à peu "perdu" ma sœur cadette, à partir du moment où elle a commencé ces formations. Je l'ai perdue, bien qu'elle soit toujours là, mais jusqu'à ces derniers jours, je n'y comprenais rien: les situations conflictuelles succédaient aux périodes de calme et de bonne entente, mais je sentais, quoi qu'il arrive, que je n'avais plus accès à la "vraie personne", jamais la confiance d'autrefois ne reviendrait.

Et puis, il y a quelques mois, j'ai rencontré une autre personne, qui avait suivi quelques formations prh et s'était retirée. Et j'ai appris d'elle la méthode de la mise en situation. Le formateur propose au groupe une situation et chacun doit réagir en adoptant un rôle qui lui est proposé. Il y a différentes façons de réagir. Selon certains cas, différentes attitudes sont proposées. On réapprend à vivre en société, mais non plus selon son affectivité et son bagage culturel, mais sur base du développement du "Soi", en vue d'acquérir une parfaite maîtrise.

Peu importe ce qu'il faut en juger: pour ma part, j'ai perdu ma petite sœur, et je la perds de plus en plus. Lors du décès de mon père, tantôt elle réagissait comme je l'ai connue, tantôt elle ma paraissait froide et sèche, inabordable. Depuis, nous prenons quelques repas ensemble - mais l'ambiance festive est perdue, et je ne reçois plus de confidence. Je me sens souvent comme le "bouche-trou" du jour. Lors des disputes, un mot n'est plus jamais revenu dans sa bouche: "Désolé" ou "Je m'excuse" - par contre un mot revient toujours: "Je ne vais pas culpabiliser !" ou "Je n'ai pas à me justifier !" - et fin des débats.

Ma conclusion la voici: ce n'est plus ma sœur que je rencontre, mais un personnage préfabriqué ou plutôt "reconstruit". Et je sais que je ne peux plus compter sur ce lien familial. Dès lors, j'ai décidé - çà fait mal, mais tant pis, de reprendre moi-même de la distance. Revenue de vacances il y a trois jours, elle est d'ailleurs de nouveau en train de boucler sa valise et sera absente jusqu'au 15 août. Au début, j'ai râlé concernant mes propres jours de congé (et qui va s'occuper du retour en maison de repos de maman ?), mais à présent, malgré mon mal de dos, je préfère prendre le rôle du veilleur, au moins je serai certain que ce qui doit être fait le sera.

En écrivant ce message, j'espère que quelqu'un m'expliquera un peu plus de ce qui m'arrive, car il y a en tout cela une grande souffrance. Et puis d'autres peuvent avoir envie de raconter leur expérience. Je prie beaucoup et ça m'aide, mais il me faut une grande discipline d'émotions, de parole et sentiment.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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C'est demain dimanche !

Message non lu par etienne lorant » sam. 08 nov. 2008, 20:16

C'est de nouveau samedi, samedi soir, et demain ce sera dimanche. Selon votre condition, ces deux jours sont synonymes de repos, de retrouvailles et de réjouissance - en plus de la messe. En ce qui me concerne, voici deux jours difficiles.

Ce midi, j'ai pourtant retrouvé ma sœur cadette au restaurant - le repas du samedi est le dernier que nous partageons. Du lundi au vendredi, je prends seul mes repas, et j'ai fini par préférer la solitude à cette unique rencontre qui sauve difficilement les apparences. En suivant la méthode "prh", G. a accédé à l'autonomie complète promise par la méthode d'André Rochais. Nous sommes encore frère et sœur de nom et de sang, catholiques pratiquants, mais depuis 1998, nous ne sommes jamais retrouvés ni chez elle ni à la maison pour prendre un repas. Ni dans la même église pour la messe dominicale. Ni à Noël, ni à Pâques. Mais je souffre, et aussi longtemps que je souffre, j'espère et je crois tout possible.

Demain, je rejoindrai donc à la messe les propriétaires de ma boutique, qui seront accompagnés de Lise, leur fille.... qui est cette femme dont j'ai dit sur ce forum, que le Seigneur l'avait choisie pour m'aider à revenir à la communion, dans les années 80. C'est bien elle qui m'y a reconduit. Je suis soulagé que cette rencontre ait lieu, car ce n'est qu'une fois par mois, mais pas tous les mois. Ensuite, j'irai effectuer quelques paiements, lier les vieux papiers, rencontrer ma mère dans sa maison de repos et je me préparerai un plat de pâtes pour mon repas. Après une courte sieste, je partirai "marcher-prier", et je le dis ainsi car je n'ai jamais su choisir si c'était "prier en marchant" ou "marcher en priant", tant les deux sont liés. Vers seize heures, je serai dans mon "Webcafé" habituel pour écrire mon partage de l'Evangile. Puis de retour chez moi, je travaillerai à la correction de nouvelles pages de mon journal et je regarderai un film en soirée.

Les dimanches réservent parfois des surprises de la part de Dieu. Des bouffées de joie inattendues, une lecture enrichissante, un moment de bonheur devant un arbre aux couleurs épanouies de l'automne, le sentiment d'une présence intérieure. Je les attends, ces cadeaux, tant que j'ose à peine en parler ! C'est ainsi que les hommes de peu s'efforcent d'aller au bout le regard tourné vers Jésus. Et le 11 novembre, il y aura 9 mois que mon père a quitté sa chère maison pour ne plus revenir. Comme le temps passe...

Confiance !

Bon dimanche à tous et à toutes !
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Re: C'est demain dimanche !

Message non lu par Fée Violine » sam. 08 nov. 2008, 22:38

En suivant la méthode "prh", G. a accédé à l'autonomie complète promise par la méthode d'André Rochais.
cher Étienne, je suis étonnée de ce que vous dites de PRH.
PRH signifie "personnalité et relations humaines" : il n'est pas question d'autonomie (ni de laisser tomber sa famille)! André Rochais était un saint prêtre qui n'a fait que du bien, mais ses disciples ont sans doute parfois déformé sa méthode...

Je vous souhaite un beau dimanche ! :) :coeur: :paix!

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Re: C'est demain dimanche !

Message non lu par etienne lorant » lun. 10 nov. 2008, 11:37

Fée Violine a écrit :


PRH signifie "personnalité et relations humaines" : il n'est pas question d'autonomie

Il suffit d'ouvrir le portail officiel de "prh Belgique" (toujours écrit en minuscule sur leur site), d'ouvrir l'onglet "présentation", et ensuite "objectifs": c'est le quatrième point: "Accéder progressivement à une pleine autonomie".
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Re: C'est demain dimanche !

Message non lu par Fée Violine » lun. 10 nov. 2008, 13:58

j'ai connu prh il y a longtemps et je ne sais pas où c'en est maintenant.
L'autonomie en soi n'a rien de négatif, elle signifie la capacité de mener sa vie en adulte, de prendre des décisions et de les appliquer. Mais dans le sens où vous l'avez employé dans votre premier post, on dirait que vous y voyiez l'indépendance, l'indifférence envers la famille, ce n'est pas vraiment le sens du mot !

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Re: C'est demain dimanche !

Message non lu par etienne lorant » lun. 10 nov. 2008, 16:24

Chère Fée Violine,

Et en définitive, ce matin, en contemplant l'Évangile du jour, j'ai résolu que tout cela n'avait plus aucune importance. Tout au contraire, aujourd'hui, malgré mes difficultés, mes obstacles intérieurs, j'ai appelé ma sœur et lui ai proposé de prendre un repas ensemble. Ce qui s'est fait. Nous avons su parler sans nous accrocher. Encore une fois la Parole est entrée dans ma vie dans le quotidien et elle a fait merveille. Quant à demain.... demain s'occupera de lui-même. Je suis dans la joie et ma joie vous invite à la joie aussi !
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Re: C'est demain dimanche !

Message non lu par Anne » mar. 11 nov. 2008, 5:18

Je suis si heureuse que tu aies pu passer un bon moment avec ta soeur! :D

Un jour à la fois et c'est bien ainsi! À chacun d'eux suffit sa peine! Courage, Étienne!
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
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Re: Conflit larvé entre ma soeur et moi

Message non lu par antioche » mar. 23 juin 2009, 8:16

Bonjour Etienne,

Ce que vous décrivez ne correspond pas exactement à ce que je vis mais, néanmoins, il me parait judicieux de vous expliquer ma (trés triste expérience) avec ma soeur.

Nous avons, elle et moi, vécu trés proches l'un de l'autre notre vie durant. Le psy dirait "trop" proche, avec un ascendant d'elle sur moi, une sorte d'emprise. Plus tard, il y a quelques mois à peine, un religieux cistercien m'a parlé de "mélange", de "fusion". Il m'a donné d'ailleurs à lire les trois beaux ouvrages de Simone Pacot sur les noeuds de la vie et la libération intérieure.

J'ai supporté pendant ma vie entière, sans savoir que c'était comme une soumission à elle, ses conseils et présences à mes côtés aux moments difficiles. Je pensais que c'était normal, sauf qu'elle entendait tout de moi mais ne disait jamais rien d'elle.

Il faut dire qu'elle est psychologue dans le monde de la réinsertion, en contact avec des jeunes. Elle n'a pas eu d'enfants. Elle est célibataire comme moi. Je n'ai que deux ans de plus qu'elle. Nous avons la cinquantaine. De par son métier, elle a des "clés". Moi je suis un sensible et je ne'ai pas ses clés.

Je n'ai pas supporté, il y a 5 ans, un chantage affectif honteux pour me faire quitter le séminaire (ce que j'ai fait malheureusement) et, au mois d'août dernier, un nouveau chantage affectif pour ne pas rentrer en stage chez les cisterciens. Ce que j'ai fait aussi.

Depuis, j'ai consulté un psychanaliste (d'octobre dernier à février et j'ai eu besoin de stopper) et j'ai continué à me faire accompagner par un prêtre. J'ai des amis prêtres et j'ai grande foi.

Je lui ai exprimé, fin 2008, tout ce que j'avais sur le coeur. Ce fut violent.

Maintenat je ne peux plus la regarder, plus sentir son parfum, plus lui parler ni lui écrire. Elle ne s'est jamais excusée et elle ne le fera pas (trop fière et loin de l'Eglise). S'est une souffrance au quotidien, une blessure permanente mais je me sens enfin libre en fils de Dieu et j'existe, sans mélange ni confusion, dans ma liberté d'homme mûr qui croit en Dieu de toutes des forces.

C'est mon histoire. Chacun a la sienne.

Courage Etienne.

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Re: Conflit larvé entre ma soeur et moi

Message non lu par Fée Violine » mar. 23 juin 2009, 8:51

C'est intéressant, Etienne, que tu cites les propos exacts de ta soeur, qui nous permettent de nous faire une opinion.
Ta soeur ignore les règles de la communication.
Je n’ai pas du tout apprécié ton message dans lequel tu m’écris que lorsque je vois quelqu’un souffrir, je lui crie dessus.
C’est faux. Je ne te criais pas dessus.
D’autre part, cette généralisation est scandaleusement injuste ! Elle est méchante.
Dans les messages suivants que je t’ai envoyé, je me suis laissée aller à la colère.
J’ai exprimé mon ras-le-bol face à cette relation compliquée.
Je ne sens pas aimée telle que je suis. Je ne suis aimée que dans la mesure où je réponds à ton besoin d’écoute, d’encouragement, de consolation.
Si j’exprime une opinion personnelle, si j’émets une remarque, tu te mets en colère. Tu claques la porte !
Voilà ce que je souhaitais te dire …
Dans ce message, elle exprime ce qu'elle ressent, elle évoque sa colère, son ras-le-bol, son besoin d'être aimée pour elle-même. C'est correct.
Mais par ailleurs, elle porte des jugements (accusation d'injustice, tu fais ceci ou cela...) : les psychologues disent que les "messages-tu" empêchent la communication. Tout ce qu'on peut dire, c'est ce qu'on ressent.
Par exemple, dire : quand tu as tel comportement, je ressens tel sentiment. J'ai besoin de telle chose..
Alors, tu as repris tes esprits ? Finie, la crise ?
Moi, je ne suis pas prête à passer l’éponge…
Ce n’est pas parce que tu ne te sens pas bien que je dois supporter ton agressivité et tes reproches !
Interroge-toi sur ton attitude vis-à-vis-de moi quand tu ne vas pas bien. Remets-toi en question !
Si tu ne le fais pas, ce conflit se reproduira.
Je ne suis pas prête à faire la paix pour l’instant. N’essaie pas de me contacter si tu n’es pas prêt à changer.
Là aussi il y a un mélange de ressenti (je ne suis pas prête) et de jugements (ton agressivité, la crise, interroge-toi sur ton attitude, remets-toi en question...)
Dire à quelqu'un "remets-toi en question", c'est très maladroit. On ne se remet pas en question sur commande. Tout ce qu'on peut faire, c'est se remettre en question soi-même, et essayer d'entendre ce que l'autre essaie de me dire, derrière ses mots maladroits...

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Re: Conflit larvé entre ma soeur et moi

Message non lu par etienne lorant » mar. 23 juin 2009, 10:08

Je vous remercie pour vos avis. Ils me sont très précieux. Il y a quelque chose dont j'ai fini par me rendre compte, c'est que, de mon côté, ce qui me fait défaut le plus, dans ma relation avec ma soeur, c'est qu'elle ne me permet plus de lui rendre service. Le dernier service rendu (remplacement d'un pneu crevé) m'a valu une curieuse hostilité. Quand j'avais fini, nous étions devant son appartement, je lui demandé quelque chose à boire car j'avais travaillé en plein soleil, mais elle m'a répondu : je n'ai rien pour toi, j'aurais dû me douter que tu voudrais quelque chose... Oh, stupeur ! J'ai été si surpris que je n'ai pas réagi du tout ! Mais apercevant un café sur le coin de sa rue, je lui ai proposé de lui en offrir un (en faisaant un jeu de mot dont je ne me souviens plus). Elle a décliné mon invitation et je suis reparti. Par la suite, j'ai appris par ma mère qu'elle s'était abonnée à l'année à une assistance-auto à l'année. C'est ainsi, au travers de petits événements, que l'éloignement a commencé de s'installer. Ensuite, ce fut plus douloureux, car je lui ai proposé, le dimanche, d'aller à la messe ensemble. Elle était d'accord, à condition que nous y allions séparément... mais elle arrivait toujours en retard et se plaçait dans une autre rangée. Etc. Je n'ai toujours rien répondu aux exigences des deux derniers messages, mais j'apprends ce matin par ma mère, qu'elle n'a pas eu la visite du dimanche que G. n'avait jamais manqué de lui rendre jusqu'à présent. Cela m'inquiète plus...
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Philomene
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Re: Conflit larvé entre ma soeur et moi

Message non lu par Philomene » mar. 23 juin 2009, 16:49

Bonjour Étienne,
je me permet de vous donner mon avis sur ce que vous avez écrit de votre relation avec votre soeur. Il semblerait qu'elle ait en effet besoin d'aide et attend une réponse de votre part. Elle a exprimé sa colère car elle n'a pas accepté votre remarque. Il ne s'agit pas de savoir qui a tord ou qui a raison mais plutôt comme réagir dans telle ou telle situation. Visiblement quelque chose va mal dans sa vie.Elle semble bien faible (dans la foi) Elle a du mal à exprimer peut être une jalousie, une blessure cachée, un manque de pardon bref il y a quelque chose.
Quand je vis de telle situation, je ne peux m'empêcher de penser à la parole de l'évangile : Mt 5:23-24 "Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; puis reviens, et alors présente ton offrande. "
Dieu nous demande donc de faire un geste vers l'autre pour se réconcilier. Mais quoi faire quand l'autre semble fermé. Ma réponse est PRIER :
- pour savoir quoi faire
- pour la personne qui semble affectée par nous : demander à Dieu de la bénir
- pour arriver à lui pardonner de cette histoire
- pour avoir la force et la patience d'aller la voir et accueillir tout ce qu'elle pourra nous dire ...

Bref tout cela n'est pas facile mais cela AIDE énormément l'autre puisque c'est de ça qu'il s'agit il faut aimer tout le monde et prier pour être en paix avec tous.
D'ailleurs quand j'ai un conflit avec quelqu'un je me dis que c'est peut être pour que je prie plus particulièrement pour cette personne qui en a besoin en ce moment. Et général tout se termine bien par une relation plus forte et plus simple.

Je ne sais pas si cela pourra vous aider.
Bon courage et que le Seigneur vous bénisse et l'Esprit Saint vous éclaire.

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Re: Conflit larvé entre ma soeur et moi

Message non lu par etienne lorant » mar. 23 juin 2009, 18:33

Merci Philomène !

Il y a forcément quelque chose de vrai dans les reproches que formule ma soeur. Je vais donc chercher à me réconcilier avec elle, en tenant compte de différents "paramètres". Par exemple, il est important que nous nous tournions vers l'avenir, et ne pas essayer de redresser les torts du passé. Tourner la page et en écrire de nouvelles. Pour l'instant, je laisse retomber la tension et je prie, bien sûr. Je sais bien que si je m'efforce à la paix avec mes seules pensées, on retourne droit à la dispute - et peut-être plus radicale encore. Dommage que ma soeur ait laissé des mots écrits... on s'en souvient trop bien. Il eût été préférable de parler. Cependant, dans le passé, lors d'une discussion au point par point, j'ai reçu un argument des plus sonores qui a fait valser mes lunettes à l'autre bout de la pièce... ce qui montre aussi la faiblesse des discussions à bâtons rompus ! Donc, pour l'instant, je laisse refroidir: "Patience et longueur de temps..."
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Héloïse
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Re: Conflit larvé entre ma soeur et moi

Message non lu par Héloïse » mar. 23 juin 2009, 20:16

Il est très difficile de bien s'entendre entre frères et soeurs, il subsiste souvent, même à l'âge adulte, une sorte de compétition ou un soupçon de jalousie (père ou mère l'aime plus que moi, il a toujours été le préféré, le plus brillant, celui qui a le mieux réussi etc...) l'amour n'est pas toujours purement désintéressé et quand souvent, des question d'héritage s'en mèlent, c'est la cerise sur le gâteau.

C'est très triste vous concernant car par ailleurs vous vivez bien seul, donc forcément ces relations fraternelles ont une grande importance.

Je crois que tout en ayant à l'esprit la ferme volonté de retrouver des relations paisibles, il vous faut prendre votre mal en patience et attendre un geste de votre soeur. C'est toujours vous qui donnez...

De toute façon, je crois que même si l'on souffre de ce que l'on vit comme de la méchanceté et de l'injustice, mieux vaut cette souffrance que de se laisser aller à des sentiments moins nobles ou moins généreux.

:fleur:

zélie
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Re: Conflit larvé entre ma soeur et moi

Message non lu par zélie » mer. 24 juin 2009, 9:01

Cher Etienne,
votre soeur souffre, c'est évident... elle étouffe, elle ne se sent pas comprise ni prise en compte comme elle aimerait l'être par vous... et elle vous reproche ce qui la peine le plus, votre colère et votre rigidité, enfin selon elle... Les caractères étant très diverses, les ressentis les sont aussi, et jusqu'à quel point votre soeur est malheureuse ou dévorante, on ne peut pas le savoir... Aussi je trouve que le conseil de Philomène est excellent: laissez faire, laissez passer le temps, il n'y a que ça à faire face aux épidermiques qu'un rien étouffe.

Sachez aussi qu'il n'y a rien de plus violent psychologiquement qu'une discussion au point par point, parce que c'est un non-échange, une négation de l'autre; en effet cette forme s'attache à ce qui a été dit, donc à la forme, et pas à ce qui a été ressenti mais mal dit par manque de temps, de répartie, de richesse lexicale, de paix et d'apaisement, donc en fait au fond véritable du débat; c'est vécu comme un piège qui consiste à écraser le plus faible en rhétorique et en psychologie. C'est exactement ce qu'il ne faut pas faire si on veut "parler au coeur" à quelqu'un...

J'ai un as en la matière auprès de moi, mon père. Orphelin, et autres expériences cruelles ont été le lot de sa vie... aussi il n'a pas une éducation parfaite et les mots qui iraient avec, et de plus c'est l'être le plus doux, le plus maladroit et le plus émotionnellement lent que je connais; autant dire que jamais il ne pourra boucher un coin à qui que ce soit. Avec le temps, il a développé l’art du silence ; je m’en suis rendue compte quand je lui ai causé du souci, fait de la peine ; n’étant pas un homme bavard, rien n’est sorti, rien, absolument rien… mais son silence était assourdissant, me plaçait de facto face à mes actes et face à l’infinie tristesse qui explosait de son regard. Ce regard il ne me laisser même pas le regarder, il retourne aussi sec à son travail, et me parle de sa terre et de tout ce qui en pousse, comme si ce qui pousse de la terre était le plus grand miracle qui soit ; même ses légumes et ses fruits m’ont nourrie de son amour toute ma vie… Sa voix est douce, posée, poétique et d’autant plus douce qu’il est blessé… et on finit par se sentir d’un misérable à coté de lui, mais jamais on ne se sent piétiné, au contraire ; on a envie de se taire, de relever ses manches et de se relever de sa chute en remplaçant la colère et le reproche par l’amour, la patience, la générosité et l’ouverture. C’est un releveur d’âmes. Et à par Jésus, je ne connais personne qui ait su autant cultiver les vertus du silence, de la paix et de la douceur, sans pour autant sombrer dans aucun apitoyement ni mièvrerie.

Peut-être devant un être aussi écorché vif que votre sœur, votre silence bienveillant serait une arme pour vous et un tuteur pour elle ?

C’est Dieu qui a placé cette âme près de vous, savez-vous ? Et c’est Dieu qui vous demandera lors de votre jugement ce que vous avez fait pour cette âme, véritablement, pas ce que vous avez fait pour vous rassurer face à cette âme déconcertante… Cette sœur vous est une occasion rare, unique et précieuse d’être pour vous un tuteur de croissance spirituelle, une croix ; c’est un bijou spirituel !… une croix à porter dans la paix, parce que vous pouvez être sûr que Dieu est derrière cet arrangement de vie et que par cette sœur, il vous enseigne la patience, la simplicité, l’humilité, la tempérance, la chasteté de mots et de fierté qui ne cherche pas à avoir raison même quand il pourrait, le renoncement à soi, à son confort affectif et rhétorique, mais aussi et surtout l’extrême délicatesse de l’accoucheur d’âme qui doit apprendre à comprendre et à anticiper toute blessure sur une âme à vif… et l’anticipant, y amener un baume avant qu’elle saigne trop et n’ait plus que la colère comme exutoire… Je suis sûre qu’il vous enseigne encore bien plus que tout cela (mais moi je suis limitée), et qu’un jour, vous vous sentirez le cœur inondé d’amour spirituel et fraternel pour cette âme, tellement vous verrez en elle un don précieux de Dieu, et tellement vous aurez envie, même au milieu de ses colères, de la prendre dans vos bras, le regard illluminé de joie céleste, pour lui dire merci d’autant vous enseigner sur la nature humaine. Il se peut fort que ce jour-là vous soyez silencieux devant la beauté de votre découverte intérieure et que seul votre regard trahisse votre ressenti, et que votre soeur, en voyant le regard d’un ange, se calme d’elle-même…

Aimez-là spirituellement comme un ange le ferait, lisez sur les anges et les saints parachutés de la cour céleste, comme Mère Térésa, qui disait la célébrissime phrase : « soyez bons et miséricordieux : que personne ne vienne à vous sans repartir meilleur et plus joyeux. Soyez la vivante expression de la bonté de Dieu. Bonté sur votre visage, bonté dans vos yeux, bonté dans votre sourire, bonté dans votre accueil plein de chaleur », et j’aurais envie d’ajouter « sans aucun discours » , parce que je sais d’expérience que tout mot est blessure pour les hyper-sensibles bouffeurs de frères, du fait de la réduction propre au mot, alors que eux sont dans une richesse de ressenti incompréhensible au commun des mortels.

Exultez dans votre cœur de voir combien Dieu vous gâte en vous donnant dans votre vie de si belles occasions de grimper à toute vitesse vers Lui, pas comme un vers, mais comme un aigle. Votre temps sur terre n’est pas oisif spirituellement, mais il ne cesse d’être richement ensemencé, jamais oublié par la main divine ; soyez en paix, Etienne, mais aussi en introspection pointilleuse et exigeante, pour brûler par votre patience et votre longanimité, votre bonté et votre douceur toutes les scories encore un peu rigides, susceptibles, fières, légitimes mais orgueilleuses, intelligentes mais suffisantes, qui pourraient encombrer votre âme : renaissez, encore et encore, à l’humilité jamais suffisamment poussée dans ses retranchements, qui ne sait qu’aimer et sourire, surtout au milieu des tempêtes et qui de sa petitesse apprivoise les chats échaudés… Oh, que Dieu vous enseigne tout cela, vous en seriez si beau, vous qui nous êtes déjà un tel modèle ! Si vous saviez la suavité de la petitesse, jamais vous ne voudriez en sortir, et c’est tellement cette sainteté-là que je vous souhaite !

Je crois qu’à un moment vous parlez de nœud, et lorsque je vous ai lu, j’ai pensé immédiatement à la neuvaine de Marie qui défait les nœuds, peut-être cette neuvaine, faite dans un esprit d’abandon profond, pourrait aider votre sœur et vous à s’apaiser ?

Pour finir, permettez-moi de livrer ce passage à votre méditation, vous qui m’avez tant soutenue de beaux textes :
« En fait, c’est une grande vertu de savoir se taire. Sache cependant que la prévision, plus ou moins exacte, de l’avenir d’un cœur, ne dégage personne de persévérer jusqu’à la fin pour arracher un cœur à la ruine. (…) Bien souvent Dieu attend le sacrifice d’un cœur, qui surmonte ses nausées et ses indignations, ses antipathies, même justifiées, pour arracher un esprit au marécage où il s’enfonce».

C’est un passage de Maria Valtorta, dont je sais et je comprends que l’on se méfie, mais qui moi m’a convertie et sauvée ; dans cette œuvre, c’est Jésus qui répond à Saint-Pierre à propos de Judas, un trimestre avant de mourir. Certes vous n’êtes pas Saint-Pierre et votre sœur n’est pas Judas, mais cela peut vous aider malgré tout…

Que votre cœur se refugie sur le Cœur de Marie, reine des anges, reine des humbles.
Zélie

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Re: Conflit larvé entre ma soeur et moi

Message non lu par etienne lorant » mer. 24 juin 2009, 11:15

Bonjour Zélie,

Il y a, dans ce que vous m'écrivez à propos de mes relations avec ma soeur, une très grande partie de ce que j'ai déjà vécu, mais sans jamais le dire - en tout cas pas ici. Je "recherche" ma soeur cadette depuis plus de quinze ans, depuis qu'elle a claqué la porte à la suite du formation psychologique qu'elle a suivie pour se "dynamiser". Depuis lors, j'ai tenté toutes sortes de choses pour rétablir un bon contact, mais chaque fois, cela ne tournait à rien. J'ai essayé la communication par téléphone, par SMS, via email; j'ai envoyé mes voeux régulièrement (anniversaires, fêtes); je lui ai offert des livres; je lui ai donné des copies de certains textes; j'ai aussi essayé de "disparaître" complètement de sa vie (peut-être cela l'inciterait-elle à me rechercher ?)... finalement rien n'y a fait.

J'ai accepté le rendez-vous unique du samedi midi, mais devant les banalités que nous échangions comme si nous étions seulement des collègues de travail, j'ai fini par me sentir mal à l'aise. Ce n'est arrivé que deux fois, et la deuxième fois a suffi pour provoquer la rupture. A présent, je me sens amputé d'une partie de moi-même, et je ne sais pas répondre à son exigence de remise en question.

Ce que je voudrais lui faire remarquer, tient en deux petites choses très simples: au cours de ma maladie de janvier et février, je l'ai appelée et elle m'avait déjà demandé : pourquoi t'adresses-tu à moi ? Car elle craint vraiment de se sentir contrainte d'assister ses proches. Là-dessus, je m'arrangerai pour ne plus chercher à me confier à elle, ni lui demander un quelqconque service, surtout quand je serai malade. Mais je voudrais qu'elle sache ceci: rien ne m'est plus pénible que de ne plus pouvoir l'assister en quoi que ce soit. Son attitude est bizarre, ambivalente: d'un côté, elle a réduit nos relations au strict minimum, de l'autre elle exige de moi une remise en question SINON je ne la reverrai pas ?
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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