Adversus sinistrosam

« Je louerai le Seigneur de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles. » (Ps 9.1)
le bon Seb
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Adversus sinistrosam

Message non lu par le bon Seb » mer. 18 févr. 2009, 12:03

Bonjour à tous,

pardonnez-moi ce vilain barbarisme qu'est ce "sinistrosam" que j'emploie dans le titre de ce message, mais le but de ce message est de dénoncer un certain pessimisme ambiant et à mon avis aussi pernicieux que ces hérésies que St Irénée eut à combattre en son temps dans son "adversus hæreses".

Il est de bon ton - et je pourrais multiplier les citations de messages sur ce forum - de se lamenter sur la situation de l'Église, de s'étendre sur la tiédeur de nos évêques, de déplorer la soixante-huitardisation (encore un vilain barbarisme !) du clergé, de dénoncer véhémentement le manque de formation - pour ne pas dire le manque de foi - des dames caté, de pester contre l'athéisme anticlérical affiché des parents qui demandent le baptême pour leurs enfants et des parains de ceux-ci...

Et de regretter le bon vieux temps, l'époque où les curés récitaient l'Ave Maria à la place des prières liturgiques parce qu'ils ne connaissaient pas un mot de latin, l'époque bénie où le tabernacle servait à ranger les chaussettes parce que c'était le seul endroit abrité des souris, l'heureuse époque où dans le calendrier liturgique les saints avaient plus d'importance que le Christ Lui-même et où on "priait" tous les offices de la liturgie des heures entre 11h du soir et 1h du matin - du moins pour ceux qui ne négociaient pas des dispenses avec leur évêques !

À cette attitude passéiste, déprimante et vouée à l'échec puisque le passé sur lequel on fantasme est un passé d'autant plus imaginaire qu'il est idéalisé, on peut légitimement préférer une attitude plus optimiste, mais aussi plus missionnaire et plus évangélique, qui consiste à se tourner vers l'avenir - et même plus immédiatement vers le présent - pour y voir les germes de l'Église de demain et les cultiver dès aujourd'hui.

C'est l'attitude de Mgr Dagens. Attitude réaliste qui ne se cache pas la réalité de son diocèse mais qui ne perd pas pour autant de vue l'Évangile. Voici un petit florilège de citations extraites de sa dernière lettre pastorale. Je le cite non pas uniquement parce que c'est mon évêque mais parce qu'il se trouve que je partage sa vision de la situation de l'Église sur ce point.


« je voudrais que nous apprenions ensemble à témoigner de la nouveauté de Dieu en ce temps qui est le nôtre, où l’incertitude l’emporte sur l’espérance. Je voudrais que nous comprenions davantage que le christianisme est nouveau parce qu’il est méconnu et que nous aussi, nous sommes souvent méconnus en tant que disciples de Jésus Christ.
Ne perdons pas de temps à gémir sur les failles évidentes de notre société si fragile, ni sur les faiblesses également si évidentes de notre Église ! À nous de voir les signes du travail de Dieu à l’intérieur de notre humanité ! »

« Le 15 août, j’ai été très touché d’apprendre la mort de Monseigneur Marius MAZIERS, l’ancien archevêque de Bordeaux, qui m’avait ordonné prêtre en 1970 et évêque en 1987. Cet homme a été un véritable apôtre du Christ. Il savait à sa manière souffrir pour l’Église et par l’Église. J’étais heureux de pouvoir lui parler et de le remercier, en prononçant l’homélie de ses obsèques et en rappelant cet appel qu’il avait lancé le lundi saint 1985 : "Ne rêvons pas de l’Église d’hier, soyons attentifs aux bourgeonnements de l’Église d’aujourd’hui dans lesquels se préparent les fruits de demain." »

« Car Dieu nous donne des signes. Pourquoi ne les voyons-nous pas assez ? Pour une raison qui me semble essentielle : parce que nous sommes tributaires du langage dominant de notre société, qui est le langage exclusif du calcul rationnel et des résultats chiffrés. »

« Parmi ces personnes, il y a des enfants et des jeunes : des enfants qui demandent d’eux-mêmes à être catéchisés, et dont certains vont recevoir le baptême durant leur scolarité. Ce ne sont pas des événements exceptionnels, ce sont des événements significatifs.
Ces enfants sont capables d’aller à la découverte de Dieu. Et l’on sait bien que cette démarche d’initiation chrétienne est souvent inséparable de situations familiales difficiles ou complexes. À nous de nous demander comment Dieu travaille le cœur de ces enfants et ce qu’il advient alors de leurs mères et de leurs pères, qui, eux, n’ont que très rarement des racines chrétiennes. »

« Ces hommes et ces femmes [les catéchumènes adultes] sont étonnants. Ils nous disent spontanément qu’ils ont depuis longtemps le pressentiment de la présence de Dieu à leurs côtés. L’Église, ils la perçoivent comme une famille, où ils sont heureux d’entrer. Ils comprennent d’eux-mêmes que leur baptême sera comme une nouvelle naissance. Nos communautés ordinaires savent-elles les accueillir vraiment ?

« Je pense aussi aux jeunes couples qui se préparent au sacrement chrétien du mariage. J’atteste que, lorsqu’on leur propose vraiment de vivre cette préparation comme un chemin d’initiation chrétienne, eux aussi sont en état de découverte intérieure. Souvent, pour la première fois, ils écoutent la Parole de Dieu. Ils s’ouvrent, à travers leur relation amoureuse, à ce mystère d’amour inconditionnel qui les dépasse. Et ils peuvent alors devenir pour leurs amis et pour leurs familles des signes réels de la nouveauté de Dieu. Là encore, les actes de notre synode nous avertissent : "Nous devons changer notre regard sur les futurs mariés qui s’adressent à l’Église. Baptisés ou non, ils doivent être accueillis comme autant de chercheurs de Dieu. Notre mission est de les accompagner avec l’Évangile pour guide, pour aller avec eux à la rencontre de Dieu présent dans l’expérience d’amour qu’ils sont en train de vivre." (Actes du synode de 2005, 112, p.12)
C’est clair : ces enfants, ces jeunes, ces adultes nous obligent à pratiquer plus résolument une pastorale des commencements de la foi et du cheminement chrétien. Avec eux, nous sommes mis nous-mêmes en état d’initiation au mystère de Dieu. Et c’est un vrai terrain de rencontre, de dialogue et d’évangélisation profonde. »

« Les signes que Dieu nous donne passent aussi par la vie ordinaire de nos paroisses. Je sais que les membres les plus fidèles de nos communautés sont plutôt des personnes du troisième âge, que les jeunes sont peu nombreux, que le renouvellement des animateurs est parfois difficile.
Et pourtant, à travers cette pauvreté réelle, la charité du Christ est à l’œuvre, grâce à des personnes, des femmes surtout, qui sont là et qui se donnent. Entretenir une église, la fleurir, la nettoyer, la rendre accueillante, cela aussi fait partie de la vie chrétienne. Et tout autant la catéchèse des enfants, l’animation liturgique, la visite aux malades, la participation aux obsèques, l’accueil en vue des baptêmes et des mariages, le travail de secrétariat et les mille petits gestes de service qui jalonnent l’existence ordinaire.
Des hommes et des femmes vivent ainsi de la charité du Christ. Parfois de façon laborieuse, avec l’impression de ne pas être assez reconnus, parfois aussi avec une joie profonde qui se lit sur les visages. Merci, de tout cœur, à ces membres vivants et aimants du Corps réel du Christ, à ces artisans de l’évangélisation ordinaire !
Parmi ces personnes, je tiens à faire une mention spéciale pour celles qui exercent des missions de visite et d’accompagnement personnel : ce ne sont pas des missions cataloguées dans nos catégories officielles, mais ce sont des missions réelles et profondément utiles. Il y a tant de solitudes personnelles parmi nous, tant de détresses cachées qui demandent d’abord à être écoutées de façon gratuite. Je me demande même si nous ne devrions pas organiser et situer plus nettement dans nos paroisses ce travail de visite et d’accompagnement qui est une vraie façon de témoigner du Christ, lui qui est venu "chercher et sauver ce qui était perdu". (Luc 19, 10).
Je n’oublie évidemment pas les personnes qui sont des relais paroissiaux : elles aussi manifestent concrètement que l’Église catholique n’est pas réservée aux catholiques, mais s’inscrit dans notre société. Quand aux équipes d’animation pastorale, elles sont de plus en plus nombreuses. La charte que nous avons élaborée à leur intention exprime clairement leur mission : il ne s’agit pas de prendre le pouvoir pour remplacer les prêtres, il s’agit de manifester le caractère sacramentel de l’Église, signe et Corps du Christ, formée de membres différents et solidaires. Quand cela est compris et pratiqué, alors les EAP permettent à une paroisse de devenir davantage une communauté chrétienne où l’on s’encourage à vivre de la charité du Christ. »

« C’est une joie profonde pour moi-même, comme évêque, d’avoir ordonné en juin dernier un nouveau prêtre (...) et de me préparer à ordonner deux autres nouveaux prêtres[...].
À nous de les accueillir comme des dons des Dieu ! À nous tous, aussi, de comprendre que ces jeunes ne viennent pas boucher des trous, mais participer à l’œuvre du Christ, dans une Église qui vit et qui désire vivre plus radicalement de l’Évangile et de l’Eucharistie !
« Mais l’avenir des ministères ordonnés est inséparable de la façon dont nous vivons, dans nos communautés, de la solidarité chrétienne. Nous sommes pauvres, nous le savons. Mais savons-nous assez que nous sommes liés les uns aux autres, non pas pour gémir ensemble, mais pour prier ensemble et pour nous encourager à la confiance mutuelle ? »

« Ce qui use, c’est la répétition. Ce qui nous renouvelle, c’est l’action de l’Esprit Saint à l’intérieur de notre humanité, de nos cœurs, de nos corps, de nos consciences, et aussi de nos activités et de nos passivités, de nos luttes et de nos échecs, de nos projets et de nos espoirs.
C’est le terrain de l’expérience spirituelle. Il est prioritaire. Pourquoi ? Parce que si jamais nous traitions l’Église comme une entreprise ordinaire, obsédée par ses résultats, alors nous nous condamnerions nous-mêmes à ne plus gérer que notre propre pénurie en attendant la faillite ! On pourrait bien répartir autrement les pouvoirs, rien n’empêcherait le déclin. Mais si l’Église est vraiment le Corps du Christ et le lieu où l’Esprit Saint travaille, alors d’autres priorités se révèlent : à nous de laisser l’Esprit Saint nous ouvrir au mystère de Dieu pour que nous en vivions et que nous devenions ses témoins dans un monde qui se passe de Lui ! »

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Hélène
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Re: Adversus sinistrosam

Message non lu par Hélène » mer. 18 févr. 2009, 13:18

:clap:

Merci...
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Re: Adversus sinistrosam

Message non lu par Fée Violine » mer. 18 févr. 2009, 13:24

Merci, le Bon Seb :coeur:
C'est exactement ce que je pense, mais je n'osais pas le dire...

jean_droit
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Re: Adversus sinistrosam

Message non lu par jean_droit » mer. 18 févr. 2009, 13:36

Nous sommes condamnés à aller de l'avant

La sinistrose est très fréquente dans une partie des fidèles et du clergé. J'en sais quelque chose.

Il est vrai que les nouvelles sont, actuellement, peu rassurantes. On ne peut se les cacher.

Cela veut simplement dire que nous avons d'autant plus à agir dans l'Eglise et pour l'Eglise.

On peut rêver que l'ensemble des catholiques se mette à porter témoignage.

On peut rêver que les différents courants de l'Eglise s'unissent pour le bien de l'Eglise.

C'est pas comme cela que cela marche. Constatons le.

Alors essayons de soutenir ceux qui sont un espoir pour l'Eglise.

D'abord soutenons le Saint Père. Un échec du Saint Père dans son entreprise de restauration des Eglises d'Europe aurait des conséquences très graves. Il serait un recul vers les "années noires". Il désespèrerait bien des catholiques.

Soutenons, contre vents et marées, tous les secteurs de l'Eglise qui sont en expansion.

Je pense, d'abord, aux communautés nouvelles si souvent décriées mais qui sont un réel espoir pour l'Eglise de demain.

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Hélène
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Re: Adversus sinistrosam

Message non lu par Hélène » mer. 18 févr. 2009, 14:39

Je crois que beaucoup de catholiques sont dans une crise d'acédie collective... mais bon, je ne voudrais pas contribuer par ce diagnostic à la sinistrose ambiante... :p

Le pire ennemi du chrétien est la désespérance...qui se traduit par un défaitisme, un cynisme, un scepticisme, un "bof à quoi bon"...etc.

Plutôt que de voir toujours le verre à moitié vide, pourquoi ne demandons-nous pas à l'Esprit Saint de le remplir pour qu'il déborde ? Je sais, j'ai changé le dicton... mais pour que ça change, il faut commencer par soi-même plutôt que de toujours critiquer les autres, particulièrement nos pasteurs.

L'homélie du père Verlinde hier est aussi une belle méditation sur l'état de nos coeurs :
Homélie

L’avertissement que nous adresse l’Esprit Saint par le ministère de l’évangéliste est clair : on peut se dire disciple du Christ, sans le connaître vraiment, sans entrer dans le mystère de sa Personne, sans même entrevoir le bouleversement radical que devrait susciter sa rencontre dans nos vies.
Jésus vient de refuser aux pharisiens de leur « donner un signe » qui vienne du ciel ; et pour cause : si nourrir quatre mille hommes avec « sept pains et quelques petits poissons » ne suffit pas pour accréditer sa parole, que faudra-t-il faire ? Le levain n’est guère apprécié dans la tradition rabbinique ; il symbolise l’hypocrisie, maladie contagieuse de l’âme contre laquelle il faut à tout prix se prémunir (1 Co 5, 6-8 ; Ga 5, 9). L’hypocrisie en effet fait enfler nos cœurs comme le levain fait gonfler la pâte, nous aveuglant sur notre véritable condition et nous empêchant de reconnaître les bienfaits par lesquels Dieu nous invite à nous rapprocher de lui. La seule chose que les ennemis du Seigneur - les pharisiens et les partisans d’Hérode - ont en commun et qui va effectivement les amener à collaborer, est leur refus d’accueillir les paroles et les œuvres de Jésus comme « preuve » de sa messianité.
Pourtant il n’y a pas que les pharisiens qui soient aveugles : les disciples eux-mêmes semblent aseptisés. Seraient-ils eux aussi atteints de la même maladie conduisant au scepticisme ? Il faut vraiment y mettre beaucoup de mauvaise volonté pour interpréter la remarque de Jésus sur le levain des pharisiens et hérodiens au sens littéral, c'est-à-dire en termes d’absence de casse-croûte ! En y regardant de plus près, nous constatons que les disciples « discutent entre eux sur le manque de pain », exactement comme les pharisiens « discutaient avec Jésus » (Mc 8, 17) sur la question du « signe ». Le verbe « discuter » suggère une activité rationnelle qui refuse d’écouter l’intuition du cœur - lieu du discernement dans la Bible. Seule l’ouverture bienveillante au mystère de la Personne de Notre-Seigneur peut donner accès à l’interprétation juste du signe des pains. La cascade des sept demandes adressées par Jésus à ses proches, a précisément pour but de les arracher aux discussions stériles, qui étouffent l’âme, pour les amener à s’ouvrir au don de la grâce : « Pourquoi discutez-vous ? Vous ne voyez pas ? Vous ne comprenez pas ? Vous avez le cœur aveuglé ? Vous ne vous rappelez pas ? »
Il n’est sans doute pas indifférent que l’épisode se passe « dans la barque » qui préfigure l’Église. C’est à l’Église de tous les temps que Jésus continue à s’adresser à travers l’Évangile. Le sens de sa venue parmi nous ne se découvre pas dans les longues discussions, le plus souvent stériles, qui ne font qu’aveugler et endurcir le cœur ; mais dans l’accueil plein de reconnaissance de la Parole de vérité que nous adresse le Père, qui comble notre espérance au-delà de ce que nous pouvons concevoir. Si cette Parole vivante ne nous suffit pas, où chercherons-nous la sagesse ? Si ce Pain qui descend du ciel à chaque Eucharistie, ne nous rassasie pas, qui comblera notre faim ? « Vous ne comprenez pas encore » qu’en son Fils, le Père nous a tout donné ?
L’Église ne serait plus l’Église si elle corrompait l’unique Pain qui lui est confié, par le levain d’autres discours, aussi « religieux » ou « spirituels » soient-ils. L’Église ne serait plus « la lumière du monde » si elle obscurcissait la Parole de vérité par des « discussions » qui trahiraient son incompréhension du message de grâce qui lui est confié. L’Église ne serait plus l’Épouse du Christ si elle acceptait dans sa barque d’autres maîtres que son Seigneur.
Ce qui est vrai de l’Église tout entière, s’applique à chacun de nous. Puisse cet évangile être l’occasion de vérifier notre attitude par rapport à la Révélation : sommes-nous de ceux qui s’inquiètent de « n’avoir qu’un seul pain dans leur barque » et qui cherchent à « compléter » la Parole du Christ par des emprunts aux autres traditions religieuses ? Si le Pain de la Parole de Vie ne suffit plus à nous rassasier et à refaire nos forces pour vivre dans la charité, il est urgent de vérifier la qualité de notre relation à Jésus-Christ.

« Seigneur, ne me délaisse pas lorsque mon amour s’affadit et que je m’éloigne de toi. Envoie sur moi ton Esprit : qu’il ouvre mes yeux à la beauté de ton message, et m’aide à faire mémoire de tout ce que tu accomplis en ma faveur jour après jour. Purifie mon cœur du levain du scepticisme, du relativisme, ou de la contestation stérile ; et donne-moi de m’engager de toute mes forces dans le beau combat de la fidélité. »

Père Joseph-Marie
Source : http://www.homelies.fr

"Au contraire, sanctifiez dans vos cœurs le Seigneur Christ, toujours prêts à la défense contre quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous". (1 P 3, 15)
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coeurderoy
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Re: Adversus sinistrosam

Message non lu par coeurderoy » mer. 18 févr. 2009, 17:13

Bonjour Sébastien,
je suis bien d'accord sur tous les signes que vous pointez (la vivacité de l'Esprit Saint dans l'Eglise et l'efficacité discrète de ceux qui participent, à tous niveaux, à l'évangélisation). Un exemple pour cette "simple" journée de mercredi : ce matin un jeune père de famille, commerçant, emmène mon plus jeune fils au catéchisme (nous n'avons pas de voiture), catéchisme assuré par une mère de famille assez débordée aujourd'hui. Cet après-midi j'emmène ce fiston à un atelier dirigé par une soeur franciscaine, après plusieurs mercredis dédiés à Saint Paul, cette journée est consacrée à la peinture d'une icône. En sortant je profite d'une petite expo. consacrée à Maurice Zundel, au Centre catholique de documentation et d'information, on y brade aussi des bouquins, et pour 2 euros j'achète "Etty Hillesum, une vie bouleversée" (ce qui me permettra de rendre à une amie son livre, emprunté, lu et relu depuis un an...)

Revenant chez moi à pied je visite les deux paroissiales se trouvant sur ma route : félicitations aux "p'tites dames" actives, tout est briqué, fleuri, aucun désordre ni laisser-aller !
Prenant le temps de m'y recueillir je médite l'un des textes de Zundel découvert à l'expo. (importance de l'Art et de la beauté pour éveiller les enfants à la Foi) - là, c'est vrai, je suis un peu privilégié, ces deux églises anciennes permettent de rendre grâce de la communion des saints et des générations de fidèles qui les ont embellies : statues, vitraux, orgues, tableaux, ici le clergé n'a rien...viré.
Je conçois bien qu'il est vraiment déprimant et démotivant d'entendre toujours répéter "avant c'était mieux, etc". Lorsqu'on est isolé dans un coin où la liturgie est sinistre, le clergé irrespectueux, les laïcs envahissants ou "installés", on peut avoir envie d'exprimer son ras-le-bol : j'ai été tenté parfois de m'abstenir totalement d'une pratique religieuse "communautaire" tellement ces liturgies gâchaient mon
dimanche.
Que des signes encourageants de renouveau, dynamisme, beauté liturgique, fermeté doctrinale soient bien présents, nous ne pouvons, c'est vrai que de nous en louer et en remercier le Seigneur ! La beauté de la liturgie traditionnelle et les fruits qu'elle produit dans les âmes entraîne chez beaucoup cette nostalgie du passé (est-ce que c'est du passé d'ailleurs ?)

Voici ce que Marie Noël, paroissienne de St Pierre-en-Vallée d'Auxerre (où je reçus la confirmation 6 mois après sa mort) écrivait :
"Ma grand-mère était une de ces vieilles françaises qui chantaient vêpres les dimanches, complies les jours de fête, et qui suivaient minutieusement dans leur vieux livre aux feuillets jaunis les Ténèbres de la Semaine Sainte et les grandes matines de Noël et du Jour des Morts. Je n'avais qu'à peine neuf ans et elle m'emmenait avec elle, c'était pour moi l'entrée dans un monde sublime...où Dieu et l'homme échangeaient des paroles inouïes"
Notes Intimes. Stock
C'est cette immersion dans la beauté et le sacré que je souhaite aux plus jeunes, à ceux en tout cas que la tristesse de certaines liturgies font ricaner ou fuir tout simplement.
Cordialement
"Le coeur qui rayonne vaut mieux que l'esprit qui brille"

Saint Bernard de Clairvaux

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