IRRUPTION DE L'EXTRAORDINAIRE DANS UNE VIE ORDINAIRE

« Je louerai le Seigneur de tout mon cœur, je raconterai toutes tes merveilles. » (Ps 9.1)
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laiglejo
Barbarus
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IRRUPTION DE L'EXTRAORDINAIRE DANS UNE VIE ORDINAIRE

Message non lu par laiglejo » ven. 09 juin 2006, 21:01

IRRUPTION DE L'EXTRAORDINAIRE DANS UNE VIE ORDINAIRE
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4 - Nous avons passé toutes nos vacances, pendant une dizaine d'années dans un petit village perdu au fin fond des hautes alpes, Sant Véran, où nous avions un petit chalet.

Je m'étais liée d'amitié avec ma plus proche voisine, Marie, qui habitait en contre-bas de mon jardin, de l'autre côté de la petite route qui s'arrêtait là, à 2 045m en faisant une boucle autour des fustes traditionnelles en mélèze du village.

Marie travaillait "à la boutique" de son mari où elle vendait les produits artisanaux traditionnels en bois (meubles et objets sculptés) que
fabriquaient comme beaucoup de villageois, son mari et son fils dans l'atelier familial.

Je la voyais, chaque matin, regagner la route qui montait vers la boutique en coupant à travers champs, dépassant à peine les herbes hautes,
d'une tête. J'avais installé un vieux banc en bois dans le jadin. Ainsi, quand elle redescendait au coucher du soleil, si elle en avait le temps, nous nous y installions, face à la montagne, pour nous faire, à l'abri de nos familles, des confidences toutes spirituelles. Nous nous retrouvions également dans la journée dès que c'était possible pour dire notre chapelet ensemble

Nous étions très heureuses de nous retrouver chaque été. Cela rompait sa solitude spirituelle car elle était isolée dans une famille athée et peu de gens dans le village avaient conservé la foi : un seul pretre pour tout le Queyras qui parcourait chaque jour des dizaines de kms pour aller de villages en villages, tel un colporteur, célébrer la messe, l'isolement du à la neige durant des hivers interminables....Même Marthe, la soeur de Marie, autrefois si pieuse, si mariale, avait épousé un brave garçon, certes, mais athé et avait perdu la foi et c'était une immense tristesse pour Marie. En contemplant la vie de Marie, j'ai souvent pensé qu'il y avait une forme d'héroïsme caché, une sorte d'exil au milieu du monde connu de Dieu seul et apparemment inutile aux yeux du monde.

Marie était très modeste, discrète, serviable, fidèle, effacée. Elle n'osait même pas lire la parole le dimanche malgré mes encouragements appuyés.... Elle aimait beaucoup la Vierge Marie. Elle avait ramené d'un pélerinage à Medjugorgé dont elle gardait un souvenir ébloui, un énorme poster de la Vierge Marie que son époux avait accepté d'afficher sur un des murs du salon. Le visage est dessiné de face, et semblait regarder la montagne. Je trouvais le poster trop grand pour la pièce, un peu trop voyant, personnellement, je préférais le buste de la Vierge Marie de L'Ile Bouchard...mais bon, chacun son gout....

J'appris, par un coup de fil de son mari, un 31 mai fête de la visitation, que le Seigneur l'avait "visitée". En descendant au sous-sol, elle s'était écroulée dans l'escalier et était morte, seule, sans bruit, sur le coup.

J'ai su que pendant ce dernier mois de mai qui avait précédé sa mort, Marie s'était soudain transformée : elle était devenue radieuse, joyeuse, lumineuse et était allée jusqu'à donner des conseils de sagesse aux uns et aux autres, elle d'ordinaire si effacée !

Notre contrée a su garder une tradition forte : celle de venir prier le chapelet autour de la personne décédée, un jour les femmes, un jour les hommes. On avait donc placé, pour ce faire, le cercueil de Marie dans la salle à manger, sous son cher poster de la Vierge Mare de Medjugorge. Ce jour là, il y avait Marthe et son mari, Sylviane la boulangère amie de Marie d'un tempérament dépressif et mon amie Marie-jo qui de bonne grace consentait à dire son chapelet.
Je dis "de bonne grace" car elle n'aimait pas prier le chapelet. Plusieurs fois, elle m'avait dit qu'elle avait sa façon de prier. Cela l'agaçait quand une personne lui faisait cadeau d'un chapelet, elle prenait ça un peu comme une provocation et m'avait dit "tu vois, je les mets là" en me désignant un tiroir qu'elle avait refermé bruyamment.

Donc, tout ce petit monde priait. Marthe, dans la désolation pleurait abondamment. A travers ses larmes, elle sent son mari lui donner de violents coups de coude. Elle lève la tete et voit son mari, dans le silence, lui faire un signe en direction du poster : la verge Marie ne regardait plus la montagne. Ses yeux baissés regardaient le cercueil de Marie.

Quand arrivées les vacances, Marthe vint me raconter ce prodige, je lui demandai si elle en avait parlé aux autres. Elle me répondit que non : c'était son secret (on est comme ça dans nos montagnes). Je partis donc voir Sylviane pour lui demander, si ce jour là, elle avait remarqué quelque chose d'insolite "oui -me dit-elle- la Sainte Vierge regardait Marie" !

0_Jn 12, 24
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Francesco
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Re: IRRUPTION DE L'EXTRAORDINAIRE DANS UNE VIE ORDINAIRE

Message non lu par Francesco » jeu. 20 sept. 2007, 1:41

Tres belle histoire qui dit l'essentiel.Ceux qui aiment Marie ,en général, ont recu une grande grace car,elle aime tellement son fils Jésus ,qu'elle ne travaille qu,a allumer le meme feu d'amour chez la personne qu'il y a en elle.Fréquenter La Vierge Marie,c'est apprendre a mieux aimer Jésus.Francesco

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Popeye
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Re: IRRUPTION DE L'EXTRAORDINAIRE DANS UNE VIE ORDINAIRE

Message non lu par Popeye » jeu. 20 sept. 2007, 13:50

:oui:

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