Sur la différence entre forme et rite

Michel HOLZ
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Sur la différence entre forme et rite

Message non lu par Michel HOLZ » sam. 26 nov. 2011, 11:33

Quelle différence entre forme et rite?

Le rite n'est-il pas la forme de la liturgie ? sa codification ?

Benedetto
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Essai de réponse

Message non lu par Benedetto » sam. 26 nov. 2011, 15:19

Je ne suis pas particulièrement liturgiste, même si ces questions m'intéressent beaucoup. Voici donc une tentative de réponse...courte!


J'imagine que vous faites référence à la distinction consacrée par le motu proprio Summorum Pontificum. A vrai dire, je crois qu'il convient mieux de parler "d'expression" que de forme (cf Art 1 du MPSP), mais passons.

Je pense que par rite il faut entendre à la fois un fond et la forme qui l'exprime . La Messe n'est pas célébrée juste pour la forme. Cette forme traduit un fond. Il y a donc deux façons de traduire ce fond, deux manières d'exprimer l'essence du Sacrifice renouvelé.


Bien à vous, AMDG!

Michel HOLZ
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Re: question aux liturgistes

Message non lu par Michel HOLZ » sam. 26 nov. 2011, 16:36

... et donc, si l'on compare les nombreux rites catholiques (orientaux, etc), le fond est le même, seule change la forme. Parler de rite différent c'est parler de formes différentes. Mais alors comment se fait-il que pour le rite romain, il y ait maintenant deux formes hyper-différentes... mais un seul "rite"?

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archi
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Re: Question aux liturgistes

Message non lu par archi » dim. 27 nov. 2011, 9:06

Le terme "rite" est assez vaste et peut désigner plusieurs choses:
- ça peut être, de façon générale, un élément rituel particulier (le rite de l'aspersion, du signe de la Paix, du Lavement des Pieds, etc...)

- l'ensemble des éléments rituels qui forment une façon de célébrer ayant une identité propre (le rite latin, byzantin, assyro-chaldéen, etc...) ou encore des sous-rites ayant une identité propre (les divers rites de la famille latine, on utilise aussi parfois le terme d'"usage", lui aussi assez vaste).

- enfin, dans le droit canon de l'Eglise catholique, le terme rite, en plus de reprendre la notion précédente, a une portée juridique. Un fidèle est rattaché à un rite, même s'il peut pratiquer dans le rite voisin, il est normalement tenu à la discipline de son rite (jeûne, etc...), et pour changer de rite il faut une autorisation des 2 évêques concernés. Un prêtre est ordonné pour un rite, normalement il lui faut recevoir des facultés canoniques adéquates pour célébrer selon un autre rite. Etonnamment, il semblerait que le diacre puisse accomplir les facultés du diacre dans n'importe quel rite.
(Je ne suis pas canoniste, donc tous ces points correspondent à ce que j'ai pu lire et entendre, qu'on n'hésite pas à rectifier les erreurs éventuelles...)

Ca peut donner des situations curieuses: par exemple un protestant converti par le biais d'une Eglise orientale est néanmoins considéré par défaut comme de rite latin, il est soumis à la discipline latine: obligation dominicale remplie par l'assistance à la messe, jeûne eucharistique de 1 heure avant la communion - même s'il ne pratique que dans une chapelle de rite byzantin. Et un oriental qui pratiquerait tout le temps dans des églises latines est censé appliquer la discipline orientale - jeûne eucharistique débutant à minuit, obligation dominicale remplie par l'assistance aux Laudes/Matines ou aux Vêpres. Je pense que dans un tel cas, il ne me viendrait pas à l'idée de ne pas me soumettre à la discipline de l'église où je pratique habituellement, mais réglementairement, c'est la situation ci-dessus qui s'applique.

- Par le motu proprio "Summorum Pontificum", notre Saint Père a voulu redonner tout son droit de cité à la liturgie traditionnelle de l'Eglise latine. Il aurait pu la constituer en rite propre, comme certains le réclamaient, y compris l'ami du Card. Ratzinger, le Prof Gamber (cf son ouvrage "la réforme liturgique en question" préfacé justement par le Card. Ratzinger).

Il a cependant préféré chercher à éviter la situation de ghetto - dans lequel se retrouvent trop souvent les Eglises orientales implantées dans les pays occidentaux - et donc choisi cette situation inédite de 2 "formes" pour un même rite (juridique), qui permet notamment aux prêtres de rite romain de célébrer en privé selon les 2 formes sans demander l'avis de personne, et en public dès lors qu'il ont un groupe de fidèles demandeurs.

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.

Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.

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